Ransom Riggs

– Ça fait quoi, d’être un Sépulcreux ?
Horatio a réfléchi un instant.
– C’est une torture, a-t-il finalement lâché. Tout en vous est à moitié formé. Votre corps, votre esprit, vos pensées. Vous avez tellement faim que même vos os vous semblent vides. Vous n’éprouvez un semblant de soulagement que lorsque vous mangez, de préférence un être humain, et si possible un particulier. Et même alors, le répit est de courte durée.
– Et vous ne détestiez pas H ? a demandé Noor. Lui qui vous a maintenu dans cet état pendant si longtemps ?
– Si, a-t-il répondu spontanément. Il a incliné la tête.
– Et non, a-t-il ajouté. Tous les Creux détestent leurs maîtres. Mais il m’a aidé à développer mon esprit. Il m’a appris à lire, à comprendre l’anglais et à me distraire de ma faim. J’ai compris pourquoi il me gardait, pourquoi il avait besoin de moi. Avec le temps, j’ai fini par l’aimer autant que je le détestais.

Bronwyn a levé une main.
– Je suis volontaire !

Vous êtes prisonniers d’un cercle vicieux de corruption et de crime, a déclaré Millard. Votre liberté n’est qu’une illusion.

– Ils mijotent une soupe de résurrection, comme un gang de sorcières ! « Double, double, peine et trouble ! Feu brûle, et, chaudron, bouillonne ! »

Nous étions de retour dans le présent, sur un réseau routier moderne conçu pour offrir une navigation en douceur, en tout cas au milieu de la nuit. Grâce au thermos de café de Paul et à un huit pistes de Dark Side of the Moon trouvé au fond de la boîte à gants, je n’ai pas vu passer les kilomètres.

Avec un peu de chance, on se retrouvera dans quelques jours.
— Si l’oiseau le veut, a dit Bronwyn.
— Si l’oiseau le veut, ont répété les autres à l’unisson.

Le destin, c’est pour les personnages de roman avec des épées magiques. Tout ça, c’est des conneries.

— Tu as raison, papa. Mais ça ne veut pas dire que le docteur Golan doit contrôler le moindre aspect de ma vie. Sérieux ! Maman et toi, vous devriez me faire imprimer un de ces petits bracelets à message : Que ferait Golan ? Comme ça, je pourrais m’interroger systématiquement avant d’agir. Avant d’aller aux chiottes, par exemple : « Comment Golan voudrait-il que je fasse ce caca ? Plutôt sur le côté, ou pile au milieu ? Quel caca me ferait le plus de bien, psychologiquement ? »

Je me sentais comme un astronaute dans un univers sans étoile.

Je suis votre maîtresse et votre servante. Vous comptez plus pour moi que tous les oiseaux dans le ciel et les cieux au-dessus. Si vous m'aimez, j'espère l'avoir mérité.

"Rien n'est mort: les hommes font semblant d'être morts, ils endurent des parodies de funérailles et des nécrologies lugubres, et les voilà, qui regardent par la fenêtre, bien vivants, dans un étrange et nouveau déguisement."

Nous sommes entrés dans le périmètre de destruction de la créature en esquivant une caisse brisée. Sa cargaison de roquefort s'est déversée sur les pavés. Il n'y a que les particuliers pour stocker du roquefort en prévision d'un siège !

Comme je ne pouvais m'arrêter pour la mort, aimablement, elle s'arrêta pour moi, a-t-il déclamé.

- Si c'est la seule garde-robe que l'avenir nous réserve, je suis ravi d'y échapper !

Quand quelqu'un refuse de t'ouvrir sa porte, au bout d'un moment tu arrêtes de frapper.

Il y a toujours des fantaisistes de par le vaste monde. Sans eux nous nous ennuierions fort.

Je suis un cerveau, Watson. Le reste de mon individu n’est que l’appendice de mon cerveau.

- Existe-t-il d'autres boucles?
- Oui. Elles sont nombreuses. Et les ombrunes qui veillent dessus sont mes amies. Voyons voir : il y a Miss Fou de Bassan en Irlande, en juin 1770 ; Miss Avocette et Miss Bruant, dans le Derbyshire, le jour de la Saint-Swithin, en 1867 ; Miss Grimpereau, je ne sais plus exactement où... Ah, et cette chère Miss Pinson! J'ai une superbe photo d'elle quelque part.
Chapitre six

Le doute, c'est le trou d'épingle dans le canot pneumatique.

Il s'est dressé sur ses pattes arrière avant de reprendre :
- Je suis un chien, c'est vrai, mais un chien particulier. Pourquoi devrais-je être affublé d'un nom ordinaire ? Mon ancien maître m'avait appelé Boxie. Je détestais ce surnom, que je jugeais offensant. Alors, je l'ai mordu au visage et je lui ai pris son nom, Addison, bien plus seyant pour un animal doté de mes facultés intellectuelles. C'était juste avant que notre ombrune, Miss Wren, me découvre et m'amène ici...