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Citations de Raphaël Confiant (115)


Fanotte exerçait la profession, hautement honorable, clamait-elle, de revendeuse. Son job consistait à acheter en gros des mains de "négresses-à-gros-orteils", selon sa propre expression, et à revendre à la tête du client.
- Pas cher pour les malheureux, cher pour les mulâtres, très cher pour ces messieurs les Blancs créoles ! sentenciait-elle.
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Ma chance à moi, Stéphanie Saint Clair, Négresse française débarquée au beau mitan de la frénésie américaine, fut qu'à mon arrivée Harlem commençait à se dépeupler de ses premiers habitants irlandais puis italiens, lesquels cédaient la place jour après jour, immeuble après immeuble, à toute une trâlée de nègres venus du sud profond avec leur accent traînant du Mississippi et leur vêture ridicule en coton de l’Alabama. Dès le premier jour sur cette terre d'Amérique je me jurai que personne ne me marcherait plus sur les pieds ni ne me traiterait en petite Négresse. Personne !
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Le roman n'est-il pas l'art du mentir vrai ?

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Ce qui allume l'amour l'éteint.
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Ce qui allume l'amour l'éteint.
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Toutes les îles nous convient au rêve, surtout celles que l’on imagine être le royaume de l’Éternel Été. Îles tropicales, d’Océanie, de l’océan Indien ou des Antilles, baignées d’une mer toujours bleue, ornées de fleurs paradisiaques et plantées d’arbres extraordinaires.

Aucune île n’échappe à l’exotisme. Mieux : l’île est, par excellence, le lieu même où se construit la vision exotique. Celle qui chosifie, qui fige le réel dans un décor de carte postale et qui ignore les dures réalités du quotidien. Les insulaires, eux-mêmes, n’échappent pas totalement, quoiqu’ils s’en défendent, à ce prisme réducteur.

La Martinique, île de l’archipel des Antilles – celui qui, sur 3000 km, s’étend de Cuba au nord à Trinidad au sud, dessinant un arc de cercle presque parfait – bénéficie d’une chance exceptionnelle. Elle n’est ni la plus belle (Guadeloupe, Grenade) ni la plus envoûtante (Haïti) ni la mieux conservée (la Dominique) ni la plus riche (Puerto Rico) ni la plus diversifiée humainement et culturellement (Trinidad) mais elle a du caractère.

C’est sans doute pourquoi elle a attiré tant de voyageurs illustres et suscité tant d’écrits de leur part.
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Tu as beau déployer la plus grande des maestrias dans l'art de jouer à la clarinette, imprimer un rythme endiablé aux soirées du "Petit Balcon", faire tourner la à plus d'une madame bourgeoise ou jeune fille de bonne famille, lorsque le bal est fini, les violons rentrent dans leur sac.
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Vous le savez très bien, vous le savez madame,
Vous savez que vos yeux sont de puissants attraits,
Mais vous savez aussi que tels de méchants traits
Ils peuvent bien blesser, vos yeux, vos yeux de flamme!
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Le mot "joli" est lié, secrètement lié, à "fin", "fragile", "frêle", voire ''friable'', oui, messieurs, ne souriez point! Tandis que " belle", c'est du solide, c'est du palpable. Que dis-je? Du durable...

La joliesse passe tandis que la beauté perdure!
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A douze ans, on était jeté dans les champs de canne, un coutelas à la main ; à dix, on pouvait ramasser les tronçons, intégrer les petites-bandes ; à huit, on avait assez de coeur pour faire l'aller-retour jusqu'à la source, une énorme calebasse posée sur la tête, et circuler de pièce de canne en pièce de canne pour étancher la soif des coupeurs. Les jeunes Indiennes, quoique filiformes, faisaient de bonnes attacheuses. Le commandeur Sosthène, qui connaissait tout le personnel de la plantation - et nous étions un bon paquet, oui ! sans doute plus d'une centaine -, s'arrangeait pour ne pas placer la marmaille, ainsi détournée du droit chemin, dans les mêmes champs que leurs parents. Les adultes s'étonnaient bien de voir les enfants de leurs voisins s'échiner à leurs côtés mais la pudeur hindoue interdisait de poser des questions. Chacun s'imaginait que les parents avaient donné leur accord pour qu'ils n'aillent plus à l'école primaire de Macouba.
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En général, le canon froid d’un pistolet sur la tempe, ça amène les plus fervents adorateurs de la Constitution des États-Unis à larguer sans le moindre sourcillement leurs plus beaux principes. Quant aux faux malades, eux aussi y gagneraient. Quelques dollars, ça n’a jamais fait de mal à des gens qui croupissent dans la rue et se nourrissent de restes dénichés dans les poubelles des restaurants
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« Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! » Il appelait à l’unité des Blancs et des Noirs exploités par l’odieux système capitaliste, cela dans le but d’instaurer une société où tous seraient égaux. Cela faisait mourir de rire tout le monde car l’on savait de science certaine, surtout, nous les Nègres, que nous étions en guerre et que chaque jour était un combat. Et aussi que cette guerre ne finirait jamais et que nous n’avions qu’une issue : la gagner ou la perdre.
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Je n'étais qu'un simple éboueur municipal que la guerre avait arraché à son île des Amériques et charroyé jusqu'à ce monde inconnu.
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Rue François Arago. Rue des Syriens.
Porte du Levant en terre d'Amérique. Minuscule brèche qui permettait à ceux, les autochtones, qui l'arpentaient de pénétrer comme par effraction dans cet Orient que la plupart avait du mal à imaginer, et aux autres, les nouveaux venus, de s'immerger dans la frénésie créole, héritière du génocide des Amérindiens, de l'esclavage des Noirs et de l'engagisme des Asiatiques. Nouveau monde dans lequel tous les peuples de la terre, toutes les langues, toutes les religions, tous les imaginaires s'entrechoquent, s'entremêlent, se démêlent, s'enroulent, fusionnent, éclatent en trente-douze mille morceaux qui se recollent en imprévisible mosaïque.
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1950, dans une Martinique dominée par les Békés, Rosalien Saint- Victor est un " major", un "fier-à-bras" qui règne en seigneur et maître sur le Lorrain, commune du Nord de l'île. Dresseur de coq de combat plutôt efficace, il a amassé une fortune qui lui permet d'entretenir, outre sa femme et ses enfants légitimes, une flopée de maîtresses avec leurs progénitures qu'il retrouve au gré de ses déplacements.Cependant, Rosalien commence à se faire vieux, pourra-t-il garder, encore longtemps, sa position de mâle dominant?

Dans ce roman traduit du créole en français on découvre un auteur qui possède un talent de conteur indéniable. En effet, dans un style chatoyant, imagé et plein d'humour: il va nous raconter une époque pour laquelle il éprouve une certaine nostalgie: les derniers feux d'une Martinique aux valeurs anciennes qui sera bientôt balayée par la modernité. Un monde de petite gens, pittoresque convivial et très solidaire, qui se souvient encore des chaines de l'esclavage : domination du Béké qui reste la référence a atteindre, stratification par races: nègre, chabin, cabrette, coulis, rapport dominant/dominé exacerbé.L'auteur a une tendresse particulière pour son personnage principale qu'il nous décrit comme un dresseur de coq au caractéristiques presque identiques à l'animal : mâle dominant qui vit intensément toujours prêt à relever des nouveaux défis, casanova aux maîtresses multiples éparpillées avec leurs enfants dans l'île,lutteur et provocateur perpétuel pour garder le respect des gens .Un bon plat de riz au curcuma, des femmes charnues et sensuelles, du punch qui coule à flot, les esprit s’échauffent, la pression monte et on se laisse aller à ses instincts: Bagarres ou Séductions ne sont jamais loin . Un livre très agréable à lire et d'une grande fraîcheur, qui propose non seulement la découverte d'une culture singulière et extrêmement riche mais offre également un réelle dépaysement.
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Rue François-Arago. Rue des Syriens.
Porte du Levant en terre d'Amérique. Minuscule brèche qui permettait à ceux, les autochtones, qui l'arpentaient de pénétrer comme par effraction dans cet Orient que la plupart avaient peine à imaginer, et aux autres, les nouveaux venus, de s'immerger dans la frénésie créole, héritière du génocide des Amérindiens, de l'esclavage des Noirs et de l'engagisme des Asiatiques. Nouveau monde dans lequel tous les peuples de la terre, toutes les langues, toutes les religions, tous les imaginaires s'entrechoquent, s'entremêlent, se démêlent, s'enroulent, fusionnent, éclatent en trente-douze mille morceaux qui se recollent en imprévisible mosaïque.
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