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Critiques de Raymond Carver (211)
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La vitesse foudroyante du passé

Carver est un poète un peu à part dans le monde intellectuel américain, autodidacte, venant d'un milieu très simple et débutant dans l'existence de façon précaire, il a dû s'accrocher et persévérer pour pouvoir trouver le chemin du succès populaire et de la reconnaissance par ses pairs. Mais son amour de l'écriture doublé de cours à l'université vont finir par payer et Carver deviendra un des grands écrivains-poètes de sa génération, même si la mort viendra le faucher prématurément dans la cinquantaine. Sa poésie est atypique, mélange de Bukowski soft, d'influences de polars noirs, entrelacs de tranches de vie personnelle où il conte ses amours contrariés, ses relations tumultueuses avec sa mère, les situations cocasses de la vie quotidienne. Dans les vers de Carver, perce aussi une certaine philosophie de vie, tel un droit à la paresse, à travailler quand on veut, négation à peine voilée du mode de vie américain un peu fou, en lui opposant un éloge du temps long, moment privilégié pour observer la nature, s'émerveiller de choses belles et simples. L'auteur au travers de ses ressentis, nous emmène dans son univers poétique hétéroclite, mais o combien salvateur, amenant le lecteur à se recentrer sur l'essentiel de l'existence avec bonheur.
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Les Trois Roses jaunes

Titre V.O.-Elephant

Ce livre rassemble les sept dernières nouvelles publiées du vivant de l'écrivain:une mère ne cesse de déménager,un coup de téléphone dans la nuit réveille un couple et l'entraîne dans des pensées morbides,amoureux d'une troisième femme,un homme néglige la deuxième ,repense à la première et ratisse frénétiquement les feuilles mortes des jardins environnants,une épouse quitte son mari une nuit où des chevaux égarés viennent brouter la pelouse,un homme de la classe moyenne,seul,se fait dégraisser comme un éléphant (nouvelle qui donne son titre a la V.O.),à devoir prêter de l'argent à toute la famille jusqu'à ne plus pouvoir subvenir à ses propres besoins.La dernière nouvelle est la mort imaginée de Tchekov.Dans chacun de ces récits,excepté le dernier,le narrateur subit un événement plus ou moins lié à son propre comportement passé ou présent ,qui le pousse à se poser la question du sens et à constater son incapacité à y répondre.Et la fin est toujours un atterrissage en douce,où il se détache de l'événement y devenant complètement indifférent,un détail inattendu ,sans rapport avec la situation ayant capté son regard.L'absurdité du surgissement de ce détail révèle quelque chose du non-sens de la vie.Ce décalage pour moi, est le sel des récits de Carver qui me fait toujours sourire.J'avais lu ce recueil dans les années 80,je viens de le relire,toujours avec le même plaisir!
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Les Vitamines du bonheur



"Dans l'écriture, le désordre et le débraillé me font horreur ! " (R Carver)



Je suis venu aux nouvelles de Raymond Carver par Ciseaux, fiction de Stéphane Michaka, qui raconte les démêlés de Carver avec son éditeur Gordon Lish et propose une profonde réflexion sur l'écriture, prise entre la fièvre de l'ambition et le couperet de l'édition. En attendant Ciseaux en commande, j'ai lu le recueil Les vitamines du bonheur qui reprend douze textes écrits entre 1980 et 1983.





Après lecture d'un premier récit, une question légitime serait: où veut-il en venir ? Carver raconte bien entendu des histoires mais pas au sens ordinaire, avec la présentation d'une situation initiale qui évoluerait vers une autre plus ou moins conclusive, heureuse ou non, assortie d'une chute surprenante voire d'une pirouette bluffante. Non: voici des gens pendant un laps de temps limité, qui vivent un moment de crise, s'y débattent et dialoguent, plan après plan, c'est brut et concis, puis l'auteur les plante, en laissant au lecteur le soin de leur imaginer un destin éventuel. Il y a du Yves Ravey chez Carver – l'inverse plutôt – même si l'Américain ne cherche pas nécessairement à induire le suspense.



L'article d'une inconditionnelle, Martine Laval, rapporte joliment comment Carver observe le monde alentour. Maître incontesté de l'ellipse, maniant l'art du mine-de-rien, "Carver écrit le silence, non pas celui de la sérénité, mais celui de l'abattement, de l'effondrement. Ses phrases semblent anodines, insignifiantes ? Faux. Au détour d'une virgule, elles annoncent l'imminence de la catastrophe. L'abandon, la trahison, la lâcheté. La solitude. Le débrouille-toi. Personne n'y peut rien. C'est comme ça. C'est la vie."



On peut penser que Carver compose d'une traite ses histoires élégamment fluent. Dans ses périodes fécondes, il passe de dix à quinze heures d'affilée devant sa table, à relire et réécrire. "Il ne faut pas beaucoup de temps pour écrire le premier jet d'une histoire, une séance habituellement, mais il en faut davantage pour écrire les diverses variantes. J'ai été jusqu'à écrire vingt ou trente versions du même récit. Jamais moins de dix ou douze." (traduit de The Paris Review n°76). Il épluche les phrases, pose des mots et tait beaucoup, calcule la place d'une virgule, impose une respiration, l'essentiel en creux pour faire éclore l'émotion.



(suite sur Marque-pages)


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Les Vitamines du bonheur

Carver me fait penser au peintre Hopper. Ses descriptions semblent réalistes, et cependant il y a quelque chose qui cloche , ou plutôt qui accroche. La situation en elle-même est triviale ou absurde, en tout cas elle produit de l'angoisse. Il y a un malaise palpable dans ces scènes du quotidien. Dans les tableaux de Hopper, c'est la même chose. Assis au bar sous un néon blafard, des personnages se regardent en coin, ils attendent quelqu'un ou quelque chose, le drame couve. Carrée dans un fauteuil, une femme seule attend, dans une salle dont c'est la fonction. Pourquoi l'inquiétude, si diffuse imprègne-t-elle notre compréhension de la scène, si banale?Dans un train sous la lampe une autre femme seule lit. Est-ce le début d'une histoire effrayante? Plus généralement, la solitude, l'attente, le vide, l'absence de rêve, infiltrent les images du peintre comme les nouvelles du romancier. Chacun des deux me paraît à sa façon témoigner de ce qu'H. Miller nommait : Cauchemar climatisé. Enfer, aussi bien.
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Parlez-moi d'amour

On fait grand cas de Raymond Carver, le Tchekhov américain, que je n'avais jamais lu.

Aussi ai-je emprunté à la bibliothèque de la rue Mouffetard (dont la richesse du fonds n'a d'égale que l'acariâtreté des bibliothécaires) le deuxième tome de ses œuvres complètes. "Parlez-moi d'amour" réunit une vingtaine de nouvelles en moins de 200 pages.

Et c'est bien là le problème.

Chaque nouvelle est si courte qu'on n'a pas le temps d'en entamer la lecture, de se familiariser avec ses personnages, de se fondre dans son ambiance, qu'elle est déjà finie.

Il y est souvent question de couples qui se défont, de vies terrassées par l'alcool, de catastrophes imminentes ...

On pourra estimer qu'elles se font écho. Moi qui ne suis pas indulgent les ai trouvées répétitives.
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Qu'est-ce que vous voulez voir ?

De Carver, je n’avais lu qu’un recueil de poèmes et quelques histoires. Ces nouvelles ont confirmé ma première impression : j’aime Carver mais je ne saurais pas trop expliquer pourquoi.

Les sujets sont souvent douloureux, les personnages malmenés par la vie, et pourtant on ne peut s’empêcher d’être happé par l’histoire.

C’est le style de l’auteur, cette économie de moyens où chaque mot semble pesé, qui confère un équilibre au récit. Un exercice de funambule où l’empathie ne verse jamais dans le pathos.

De cette sobriété se dégage une atmosphère particulière, presque poétique, directement contrebalancée par le sentiment ténu de l’imminence d’une catastrophe.

Carver a su tirer de ces situations universelles des nouvelles d’apparence simples mais en réalité riches de sens et pleines d’humanité.

Une plume forte et touchante, que je ne peux que vous inviter à découvrir par vous-même.

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Les Vitamines du bonheur

Ce sont douze nouvelles racontant la vie de personnages ratés, brisés malheureux. Mais ce sont des ratés ordinaire, des « monsieur tout le monde ».

Les nouvelles racontent ce qu'il pourrait arriver à n'importe qui : un mari à la dérive après avoir perdu son boulot ; une femme qui tente de s'en sortir en vendant des vitamines, des alcooliques en cure de désintoxication ; un père abandonné avec ses deux enfants, un dîner chez un couple qui a un bébé vraiment moche.

Les personnages sont sans mémoire ni histoire : lorsque l'on commence une nouvelle, on prend vraiment le train en marche.

Il n'y a pas de morale à trouver, c'est juste une vision de l'humanité qui tente de sortir de sa médiocrité.

Carver a une écriture simple, percutante et juste, écriture qui permet de mieux faire ressortir la réalité de la situation de certains personnages.
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Tais-toi, je t'en prie

Il y en a un qui achete des cigarettes. Un autre qui décide d'arrêter de fumer.

Des amours qui commencent et d'autres qui peinent à finir.

De l'alcool, des rires, des angoisses.

Du temps qui passe.

Il y a tout dans les nouvelles de Carver. La vie toute entière, brutale et illuminée.

Une écriture vivante, une des plus vivantes que je connaisse. Des dialogues réalistes. Pas une phrase qui ne sonne pas juste, pas une phrase qui ne soit parfaitement ciselée, précise. C'est beau comme un poème. Comme un poème de Carver, tiens, pourquoi pas.

On l'aura compris, j'ai une tendresse folle pour cet auteur.

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Grandir et Durer : Entretiens inédits 1982-1988

Dés sa petite enfance,Carver avait le désir de devenir écrivain.Mais marié à 18 ans avec une jeune fille de deux ans sa cadette et très vite père de deux enfants,il ne pût faire des études et se heurta aux dures réalités de la vie.Avec pour seul bagage un cours d'écriture donné à Iowa City par un jeune écrivain John Gardiner et un long passage par l'alcoolisme,par désespoir,il écrira et publiera ses premiers poèmes et nouvelles dans de petites revues....Dans ce livre sont rassemblés des entretiens que l'auteur a donnés à des journeaux pendant les derniers années de sa vie,à une époque où il avait définitivement arrêté de boire,avait trouvé une stabilité,où il écrivait dans de bonnes conditions,soutenu par le succès grandissant des nouvelles qu'il publiait.L'interet de ces entretiens vient de ce qu'il nous apprend de son travail et de sa conception de la nouvelle.Pour une grande part ses nouvelles sont tirées du vécu,de ce qu'il a entendu,observé et l'imagination n'intervient que pour enrichir ce matériau,lui donner de l'ampleur.Il disait"la fiction que j'admire est toujours ancrée dans le réel "(ce que j'admire aussi).Ce livre m'a intéressé car Carver est un de mes auteurs préférés et sa prose simple,claire,précise mais souple est la forme d'écriture que j'aime le plus dans la littérature.Ces interviews étant faites avec différents journalistes ou autres,à différentes périodes,il y a beaucoup de répétitions dans les propos,mais ça ne fait que renforcer son discours intelligent.Bien que son œuvre ne soit pas purement autobiographique,en lisant ces interviews,plusieurs passages nous donnent l'impression de lire ses nouvelles,comme quoi l'homme et son œuvre sont en total symbiose.Ils sont aussi bourrés d'informations intéressantes comme des références à des auteurs et œuvres que je ne connaissais pas et qui me donne envie de découvrir.Ayant lu Carver dans les années 80,après ce livre,j'ai qu'une hâte,replonger dans ses nouvelles.Pour qui aime Carver et La Littérature,je ne peux que conseiller ce livre.
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Les Vitamines du bonheur

La vie n’est pas une partie de plaisir pour les personnages de Carver. Les hommes sont pour la plupart taciturnes ou maussades, éreintés par une séparation, un travail alimentaire ou une dépendance à l’alcool. Souvent, tout ça à la fois. Les femmes sont plus combatives. Sans apitoiement, avec des touches d’humour, l’auteur les rend tous incroyablement humains, vrais. Et, par-ci par-là, percent des lueurs de beauté, d’espoir, de réconciliation ou d’acceptation. J’aime beaucoup les nouvelles de Carver !
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Parlez-moi d'amour

Les nouvelles de Raymond Carver forment un ensemble cohérent et harmonieux et le tout est plus que l’addition des parties. Simplicité et limpidité sont les maîtres mots de l’œuvre de Carver. En quelques phrases, il entre dans le vif du sujet et campe ses personnages en pleine crise existentielle : scènes de couple, ruptures, solitude, petites lâchetés de la vie quotidienne. La plupart des hommes décrits par l’auteur noient dans l’alcool leurs désillusions et peut-être la perte de leur innocence. L’amour n’est pas souvent au rendez-vous. Mais de quel amour s’agit-il ? Avec compassion, l’auteur tente de répondre à cette question complexe en nous montrant des hommes et des femmes, face à face, incapables de se parler, chacun campant sur ses positions. Et quand tout va bien, un événement vient perturber le fragile équilibre de la famille, comme si rien n’était jamais acquis. Mais Carver sait de quoi il parle, car ces hommes et ces femmes il les a côtoyés au cours d’une vie chaotique et âpre. Lui-même a connu l’alcoolisme et la dépression. De ses expériences personnelles, il a su transmettre l’essentiel : le goût des autres.
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Tais-toi, je t'en prie

Des nouvelles sans chute? Etonnant! Mais ce n'est, à mon avis, que pour souligner la banalité de ce que vivent ces personnages, et leurs espoirs sont là, leurs fatigues aussi, et leurs silences...

De l'obésité à l'addiction au tabac, de la jalousie à la tendresse conjugale, de l'envie de vivre à la campagne aux soirées dans les cafés de la ville, tout est résumé dans ces quelques récits, servis par une très belle plume.
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Les Vitamines du bonheur

Comme quoi errer sur les réseaux sociaux ne signifie pas toujours perdre son temps. Sans cela, je n'aurais peut-être jamais découvert les lignes de Raymond Carver.



Dans ces douze nouvelles, l'auteur s'introduit dans les maisons de la middle class, dans l'Amérique des années quatre-vingt, univers qu'il connaît bien. Raymond Carver raconte des moments de couple, de familles et surtout, la solitude. Les protagonistes ont tous une bouteille dans une main, une cigarette dans l'autre. Et la télévision qui marche en arrière-fond. Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir.



Le chômage persiste, la solitude installée, les hommes résignés.



Le style de Raymond Carver, c'est tout ce que j'aime dans la littérature américaine, des phrases courtes et percutantes. L'auteur s'attarde sur les gestes de ses personnages, plus parlant que des dialogues. Il ne se passe pas grand chose dans ces histoires, seulement le temps qui défile, des tranches de vie racontées simplement. Un dîner chez des collègues de bureau, un frigo qui tombe en panne, la perte d'un enfant, des alcooliques dans un centre pour en finir, une soirée partagée avec un aveugle... Des récits de vie avec des événements qui changeront les personnages pour toujours ou au contraire, qui feront encore qu'ils subissent la vie. Si l'ensemble n'est pas très réjouissant, je n'ai jamais trouvé que le récit tombait dans le pathétique. D'ailleurs, certaines des nouvelles se terminent avec une note d'espoir ; la main tendue d'un pâtissier, un déménagement qui annonce peut-être le début d'une nouvelle vie.



Je ne manquerai pas de lire à nouveau Raymond Carver.


Lien : https://marcelpois.wordpress..
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Les Vitamines du bonheur

Raymond Carver, de son nom complet Raymond Clevie Carver Jr, né en 1938 et décédé en 1988 d’un cancer du poumon est un écrivain américain surtout réputé pour ses nouvelles, devenu un maître stylistique pour de nombreux autres écrivains du monde entier.

Ce livre, Les vitamines du bonheur, est un recueil de douze nouvelles paru en 1976 alors que l’écrivain connaissait enfin le succès après de longues années de métiers divers et de misère. Tous ces textes nous plongent dans une Amérique qu’il connaît parfaitement, celle des petites gens de la classe moyenne, des banlieues et du chômage, des petites vies sans intérêt notable, des soumis à l’alcool et au tabac. Des gens quelconques, ni réellement mauvais ni vraiment cinglés, des gens comme on en rencontre tous les jours que ce soit en Amérique ou ailleurs, ils ont des peines ou des problèmes de chômage, ils vivent sur le fil du rasoir en équilibre instable et c’est là que Raymond Carver les choppe. C’est là que son talent se révèle, il les « photographie » en plein vol. « Oh ! Temps suspend ton vol » clamait le poète, Carver nous les dépeint à cet instant précis, comme en arrêt sur l’image, mais son regard est toujours neutre laissant le lecteur seul et maître d’en tirer la conclusion qui lui plaira.

Certaines nouvelles peuvent dérouter, dans Le train par exemple, en plein milieu de la nuit une femme seule et armée d’un révolver attend un train dans la salle d’attente d’une petite gare quand un couple âgé fait son entrée en se disputant, ils sont bien habillés mais l’homme n’a pas de chaussures… Dans Plumes, un couple est invité à dîner chez le collègue du mari, il y a un paon en liberté qui entre et sort de la maison, un moulage de dents qui trône sur la télévision « L’orthodontiste, il voulait garder ça, dit-elle en posant les dents sur ses genoux. Pas question j’ai dit », et un bébé très laid « Tellement moche que je trouvais rien à dire », pourtant en lisant le texte rien n’est réellement farfelu pour autant. Avec Conservation, quand le frigo-congélateur tombe en panne cela devient un énorme problème à résoudre pour un couple dont le mari est au chômage. Dans Le compartiment, un père ne saura pas comment renouer le contact avec son fils qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années « Comment devrait-il se comporter devant le jeune homme, à la gare ? Fallait-il l’embrasser ? Cette perspective le mettait mal à l’aise », alors que dans la dramatique nouvelle C’est pas grand-chose mais ça fait du bien, un couple perd son enfant écrasé par une voiture et se fait consoler par un boulanger-pâtissier.

Ce qui surprend le plus le lecteur quand il s’attaque à un livre de Carver pour la première fois, c’est qu’il ne se passe presque rien, parfois rien du tout même, et pourtant nous sommes subjugués par le texte, ne comprenant pas ce qui nous pousse à continuer notre lecture et pourtant incapable de la stopper. Je ne m’étendrai pas plus sur le style de l’écrivain car un livre récent nous a apprit que contrairement à ce qu’on avait pensé jusque là, le fameux style concis de Carver, n’était en fait que le résultat des coupures de texte réalisées par son éditeur ! Je n’entrerai pas dans cette polémique, de toute façon ce qui est important c’est que le livre soit bon et il l’est.

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N'en faites pas une histoire

Pour créer ce livre l'auteur semble avoir fait les fonds de tiroirs, et cela se ressent. C'est un bric-à-brac ou l'on trouve des nouvelles de jeunesse, des fragments de roman, quelques poèmes, mais aussi des préfaces et des critiques de livres. Une lecture disparate donc, provenant en partie d'articles de magazine. J'ai trouvé que Raymond Carver arrivait davantage à capter l'attention du lecteur avec ses critiques et ses préfaces d'autres auteurs que dans ses propres œuvres.
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Parlez-moi d'amour

Les petites pilules amères de Raymond Carver sont à prendre à dose homéopathique.Le format de la nouvelle est cruel, car l'esprit du lecteur peut à peine déplier ses ailes que la fin arrive, abrupte, irrationnelle, absurde, comme la vie. La vie vue et écrite par Carver, qui n'est pas un roman, mais une suite de situations plus ou moins syncopées auxquelles nous tentons de donner une continuité, voire un sens. Quelles nouvelles, que la vie...
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Parlez-moi d'amour

Des histoires d'une autre époque, ancrées dans les années 70 et début 80 dans une Amérique plutôt rurale. L'ambiance est là, beaucoup d'alcool, de cigarettes.



Parlez-moi d'amour c'est un recueil de nouvelles où les personnages partent à la dérive, sont en rupture avec eux-mêmes ou les autres. Il ne s'agit pas toujours de couples, parfois ce sont des relations dans une famille ou autre. Entre secrets, petits arrangements et dénis, les personnages titubent.



Ce recueil plaira aux nostalgiques, et plutôt aux hommes peut-être.
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Les Vitamines du bonheur

Si vous avez le moral dans les chaussettes, évitez d'avaler ces vitamines du bonheur, c'est un conseil !



Voici en effet douze nouvelles mettant en scène des personnes ordinaires confrontées à des drames de diverses natures (des difficultés de couples, des addictions, la perte d'un enfant,...).



En dépit de cette relative noirceur, j'ai personnellement apprécié ce recueil, déniché  dans une boite à livres, et plus particulierement les nouvelles intitulées "C'est pas grand chose mais ça fait du bien" et "La bride". J'ai trouvé qu'il s'en degageait beaucoup d'humanité, avec des protagonistes très courageux malgré les épreuves traversées.
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Les Vitamines du bonheur

C'est avec ce recueil de nouvelles que j'ai découvert Raymond Carver.

C'est avec lui que j'ai compris que l'on pouvait se montrer apparemment ( bis repetita) cynique et être empli d'espoirs et d'amour comme de désespoirs et de déceptions.

C'est avec ce recueil que la nouvelle est devenue un genre littéraire parmi mes favoris, vraiment.



C'est un grand classique, à lire avec curiosité, à relire, c'est un morceau de jubilation littéraire.

Ce bouquin est une pépite.
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Parlez-moi d'amour

Souvent auréolé d'une étiquette d'écrivain minimaliste, Raymond Carver (1938-1988) est de ceux pour qui les mots sont comptés. Partisan du mot juste, n'en déplaise aux amateurs de fioritures, il aura consacré l'intégralité de sa carrière littéraire à la nouvelle et à la poésie. Il disait d'ailleurs à ce propos que "dans un poème ou une nouvelle, on peut décrire des objets parfaitement triviaux dans une langue on ne peut plus banale, mais d'une grande précision, et doter lesdits objets d'une force considérable, et même confondante." Qui peut le moins peut le plus ; et toute la puissance du style Carver s'embrase. Parlez-moi d'amour est le troisième recueil de l'écrivain, publié aux Etats-Unis en 1981, celui qui le propulsera sous le feux des projecteurs, en l'adoubant maître incontesté de la short story.





Les dix-sept nouvelles compilées dans ce recueil font entendre les histoires des émargés du rêve américain, elles font éclore la terrible lassitude de ceux qui sont restés sur le quai. Les personnages sont formidablement ordinaires, nimbés de désillusion et de mystère, en quête perpétuelle d'un bonheur idéal qui semble systématiquement les devancer. Carver décrypte l'insondabilité des rapports humains, il passe au crible les passions ordinaires qui secouent des vies dramatiquement banales. Étrangement détaché, l'auteur a la syntaxe évasive mais incisive. Entre monotonie et lassitude, il devient l'alchimiste de l'ordinaire ; sous sa plume le néant devient enchanteur. 



Carver réussit le coup de maître de faire de la littérature de l'insignifiant un art premier, du minimalisme un style magistral. L'écrivain a révolutionné l'art de la nouvelle en faisant du quotidien sordide et du silence désespérant un laboratoire d'expérimentation stylistique ; il y trouva d'ailleurs probablement une exorcisation cathartique à sa propre histoire. Celui qui lit Carver se retrouve forcément dans ses lignes, confronté malgré lui à son propre vide, et il refermera le recueil tout étonné d'avoir été percé à jour, un peu amer, un peu usé, profondément marqué. 
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