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Critiques de Rebecca Makkai (156)
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J'ai quelques questions à vous poser

L’écrivaine américaine signe un prenant roman post-#metoo, entre « campus novel » et polar.
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J'ai quelques questions à vous poser

Bodie Kane est podcasteuse. Son succès, elle le doit aux affaires qu’elle reprend concernant d’anciennes gloires du cinéma, assassinées, disparues. Elle cherche à éclairer leur parcours et leur fin tragique. Invitée pour donner des cours dans son ancien pensionnat, Bodie se rend au fin fond du New Hampshire. Cet établissement, cerné par les bois et la neige, accueille des élèves issus de milieux plutôt favorisés. Bodie redécouvre son campus avec un oeil neuf, après la déferlante #MeToo. Elle n’oublie pas non plus le meurtre de sa colocataire, Thalia, qui la hante toujours.



« J’ai quelques questions à vous poser » est un roman que j’ai dévoré en quelques jours. J’ai eu beaucoup de mal à la poser parce que l’autrice a su m’embarquer dès les premières pages. J’ai adoré d’abord l’ambiance de l’intrigue. Tout se déroule sur ce campus, coupé du reste du monde. La neige, la forêt isole les étudiants et les professeurs. En 2018, les choses ont pourtant bien changé. Les élèves semblent épanouis, plus ouverts. Mais à l’époque, dans les années 90, Bodie a beaucoup souffert.



Ce retour dans son ancien pensionnat permet à la narratrice de se replonger dans ses souvenirs: le harcèlement qu’on ne nommait pas à l’époque, les blagues déplacées, le sexisme largement admis. Et puis, surtout, le meurtre de Thalia. Le coupable croupit en prison. Il s’appelle Omar. Il est noir. Il purge sa peine. Bodie, à quarante ans, s’aperçoit qu’elle a peut-être mal interprété certaines choses. Avec son expérience, elle repense à l’enquête bâclée, à l’époque et aux nombreux dysfonctionnements qui ont conduit à l’arrestation d’Omar.



J’ai été happée de A à Z dans cette histoire parce qu’on mesure le chemin parcouru grâce à #MeToo; parce que Bodie va reprendre l’enquête depuis le début. Tout au long du roman, elle imagine divers scénarios. Qui avait intérêt à Tuer Thalia? L’autrice maîtrise à la perfection sa narration avec des flash-back fréquents qui permettent d’éclairer le présent, un peu à la manière dont les souvenirs se réactivent. Les détails reviennent alors petit à petit, au fil du temps.



La narratrice s’interroge alors sur son adolescence. Comment l’a-t-elle vécue? Etait-elle une meneuse? Une suiveuse? Comment a-t-elle traversé cette période difficile de la vie? Grâce à son expérience, elle examine, compare et se rend compte de certaines choses totalement anormales…



En refermant ce roman, c’est un sentiment d’injustice qui domine clairement. Je vous laisse découvrir le fin mot de cette histoire, criante de vérité.
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J'ai quelques questions à vous poser

Thalia Keith, " c'est celle qui " a été retrouvée morte en 1995, dans la piscine du campus de la prestigieuse école Granby dans le New Hampshire. L'enquête a montré que la cause de sa mort était la noyade mais le corps présentait également des signes de fracture ouverte à l'arrière du le crâne, des hématomes au niveau du cou révélant qu'elle a été étranglée. Un seul suspect officiel, le jeune et noir préparateur physique Omar Evans. Son ADN a été retrouvé sur le maillot de Thalia. Il a avoué, il s'est rétracté. Accusé de meurtre sans préméditation, il a été condamné à soixante ans de réclusion. Elle avait 17 ans, c'était il y a 23 ans.



Bodie Kane était la colocataire de la très populaire Thalia, pas son amie. Vingt-trois ans après les faits, désormais célèbre podcasteuse spécialiste du cinéma, elle revient à Granby pour donner des cours durant quinze jours. Ce n'est plus l'adolescente mal dans sa peau, ne se sentant pas à sa place entourée de camarades beaux et riches qu'elle ne comprend pas, elle a grandi « par-dessus elle comme les anneaux autour du centre d'un arbre, mais elle était toujours là. ». le doute s'installe. Et si Omar Evans avait été inculpé à tort ?



La structure narrative choisie pour porter cette contre-enquête est très sophistiquée, spiralaire. L'intrigue ralentit à coup de flashbacks, accélère lorsque le présent éclaire le passé pour permettre de lire des indices, dans un va-et-vient captivant qui avance comme un thriller psychologique fouillé. le caractère glissant de la mémoire ainsi que la nature fugitive de la vérité sont au centre de tout le récit. Rebecca Makkai dit remarquablement comment les souvenirs se réactivent lorsqu'on revient sur les lieux de leur expression mais se transforment avec le temps qui passe. Bodie se retrouve à évaluer sa propre expérience de 1995, révisant minutieusement ses souvenirs à l'aune de ses quarante ans.



Car les années 90 ne sont pas les années 2010. L'autrice ne recherche pas le sang mais ouvre sa focale sur une réflexion plus large à l'aune des préoccupations actuelles qui interroge la société américaine, son racisme endémique, son système judiciaire défaillant, la frénésie sensationnaliste souvent nauséabonde autour des True Crimes, l'emballement des tribunaux médiatiques et surtout les violences faites aux femmes qui désormais ne sont plus tues



Le meurtre de Thalia et ses suites s'inscrit au croisement de toutes ces problématiques. C'est chargé, c'est très riche mais toujours fait avec subtilité tant Rebecca Makkai questionne avec acuité les tropes du MeToo. La fin du roman suspend tout jugement définitif tout en apportant la quasi certitude de qui a tué la jeune fille et pourquoi, laissant intelligemment au lecteur toute sa place pour ajuster ses propres considérations, voire introspections sur l'adolescent qu'il a été et le chemin qu'il a parcouru depuis.







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J'ai quelques questions à vous poser

Une lecture dans laquelle j'ai eu un peu de mal à rentrer.



Il m'a fallu un peu de temps pour me familiariser avec le style de l'auteure que je trouvais parfois un peu lourd. Je rythme n'est pas fou. De nombreuses réflexions ou réminiscences du passé et peu de dialogues.



C'est surtout à partir de la seconde partie que j'ai vraiment été prise par l'histoire tant je voulais en connaître le fin mot.



Bodie s'adresse à celui dont elle soupçonne d'être le véritable meurtrier de Thalia. Ce retour sur les lieux du drame en tant que professeur de Podcast, et aussi parce que l'une de ses élèves va travailler sur le sujet, sera l'occasion de remuer le passé pour tenter d'enfin y voir clair. Et aussi, de trouver une solution pour libérer un innocent.



Ce roman est percutant car il nous montre que la vision d'un ado n'est pas la même qu'un adulte mais aussi, que la vision globale de l'époque par rapport à maintenant a diamétralement changée. Depuis le #MeToo, les gens mais surtout les femmes, prennent conscience que ce qui était accepté avant n'était pas normal. Qu'il y avait abus et atteinte à la personne.



A travers le mari de Bodie, l'auteure aborde aussi la place de celui qui est incriminé de manière pas totalement justifiée. La sienne et celle de ses proches. La dérive veut qu'il est devenu fort simple de dénoncer et que cette dénonciation n'est pas forcément justifiée. Et que, même si les faits sont injustement qualifiés, l'étiquette restera.



Oui, ce roman très actuel est fort dans son analyse de la société d'avant et d'aujourd'hui, dans le message qu'il transmet.



Il touche aussi notre curiosité dans l'intrigue autour du meurtre de Thalia et je dois dire que l'auteure m'a totalement surprise sur son final. J'ai adoré suivre le cheminement des réflexions, la découverte de nouveaux éléments clés. Il apporte une jolie touche de palpitant dans les derniers instants.



Je n'ai par contre pas trop accroché avec le personnage de Bodie qui reste malgré tout très centrée sur elle-même.



J'ai adoré être surprise par les révélations finales mais j'ai été choquée par la décision.



Une lecture qui n'aura pas été parfaite mais dont le message est marquant.


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J'ai quelques questions à vous poser

- ÉCRITURE SANS SAVEUR -



Bon, j’enchaîne les déceptions en ce moment, c’est hyper frustrant! Et ce bouquin, que j’ai ouvert fébrilement pour sortir de l’ornière de cette série noire ne m’a pas réconciliée avec ma pile à lire.

J’ai tenu 100 pages et, rien à faire, je n’accroche pas: la mayonnaise reste à l’état d’un brouilli huileux parsemé d’agglomérats d’œuf gluant, aussi moche que peu appétissant. C’est très Anglo saxon (ce qui n’est pas en soi un problème mais qui, si ça n’apporte rien au récit sinon de bons gros clichés intello bien lourds, devient plus problématique), très plat, sans saveur, sans accroche, sans épaisseur, sans éclat (n’en jetez plus, la coupe est pleine!). Bref, après 100 pages à lire sans parvenir à être intéressée par l’histoire, je rends les armes. Au suivant…
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Cent ans de Laurelfield

Attention, ce livre est piégé ! Une fois la dernière page tournée, vous n'aurez qu'une idée, le recommencer depuis le début pour chercher les indices vous permettant de vérifier votre hypothèse. L'auteur a inventé un nouveau concept de roman à mystère. Le lecteur mène l'enquête sans disposer d'informations préalables, ni de révélations finales. A la première lecture, on ne sait donc pas à quels détails il faut prêter attention.

Ceci étant dit, j'ai beaucoup aimé le lire, et j'ai même pris plaisir à le lire une seconde fois. L'histoire de cette colonie d'artistes est singulière et très bien brossée.
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J'ai quelques questions à vous poser

C’est à travers un roman brillant et dense que je découvre Rebecca Makkai.

J’ai quelques questions à vous poser soulève des sujets d’actualité encore brûlants tels que #MeToo, la cancel culture ou encore la collision des genres, races et classes sociales.

Et J’ai quelques questions à vous poser est aussi un thriller brillant et intelligent. Provocant, aussi.

Bodie Kane est une célèbre animatrice de podcasts. Elle est invitée à Granby, l’institut qu’elle a fréquenté et duquel elle a obtenu son diplôme 23 ans plus tôt, afin d’y tenir un séminaire de deux semaines.

Ce qui s’est passé 23 ans plus tôt, lors de la dernière année de Bodie, à savoir l’assassinat de Thalia Keith, sa colocataire, est choisi par un de ses étudiants, comme thème de podcast. Il y a vingt ans, Omar Evans, l’entraîneur sportif, a été reconnu coupable du meurtre et emprisonné. Et il n’a jamais cessé de clamer son innocence.

Bodie Kane se retrouve bien malgré elle à devoir affronter de nouveau une période de sa vie qu’elle a tout fait pour oublier, et de réflexion en réflexions, elle va reconsidérer les choses sous un autre angle.

Tout au long de ce roman, on assiste à une enquête qui va crescendo pour se terminer d’une façon absolument inattendue.

Servi par une plume terriblement aboutie – la traduction est d’une qualité remarquable, J’ai quelques questions à vous poser est un polar fin et intelligent qui bouscule les esprits.

A lire !

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J'ai quelques questions à vous poser

Bodie Kane est podcasteuse de true crime. Autrefois étudiante à Granby , elle y est invitée pour y animer un cours. Ce retour dans ce pensionnat huppé ravive les souvenirs. Vingt ans plus tôt, Thalia, avec qui elle partageait sa chambre, a été assassinée et le coupable mis en prison.

Pourtant Bodie ne cesse de se poser des questions et se demande si la bonne personne est derrière les barreaux puisque des doutes subsistent. Pour elle, l'enquête est allée trop vite. Accompagnée de ses étudiants, elle revient sur le passé et sur les zones d'ombres qui n'ont pas été explorées.



C'est un livre à la narration lente dans lequel le personnage principal, Bodie, nous raconte son histoire, celle de sa vie étudiante et celle de Thalia. Bien qu'elles n'étaient pas amies, Bodie avait tout de même réussi à connaître un peu le caractère de sa voisine de chambre et ne peut s'empêcher de penser que l'enquête sur sa mort a été bâclée.

On suit à la fois la Bodie du présent, celle qui donne son cours à ses étudiants, qui revient avec eux sur le passé, mais aussi la Bodie étudiante, lorsqu'elle parle aux autres personnes présentes vingt ans plus tôt, j'ai beaucoup aimé ces passages d'ailleurs.

Les chapitres sont courts ce qui apporte un peu de rythme et l'écriture de Rebecca est très immersive. je m'imaginais très bien au côté de Bodie que ce soit au présent ou au passé. Le roman est composé en deux parties et j'ai trouvé la deuxième un peu plus rythmée.

Un roman intéressant qui explore les vérités et les faux semblants, qui interroge sur la justice.
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Chapardeuse

Beaucoup de fraicheur dans ce roman intimiste entre une bibliothécaire un peu paumée et un jeune garçon avide de sortir d'une famille étouffante par les livres. Ces deux-là devaient se trouver et même si le choix de la fuite semble le pire possible, il débouchera sur une aventure qui les grandira tous les deux.

Un roman tendre, des personnages attachants, voilà de quoi passer d'agréables moments
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J'ai quelques questions à vous poser

Une enquête au long cours s’installant en alternant passé/présent. Un passé avec une enquête et un coupable tout trouvé. Un présent jouant au jeu du ping-pong d’hypothèses. Les deux s’imbriquent aisément, même s’il m’a fallu être assez concentrée pour repérer tous les personnages dans le temps. L’écriture est modérée, et fourmille de détails, avec des chapitres courts et efficaces. Concernant les thèmes abordés, Rebecca Makkai ne fait pas dans la dentelle, elle frappe fort : mouvement #metoo, réseaux sociaux, justice, féminicide, domination…

Un roman qui donne à réfléchir sur la manipulation de la vérité, la morale, le bien fondé, l’impact des réseaux sociaux. Rebecca Makkai a bien réfléchi et installé chaque élément, chaque fait pour que son roman me tienne en haleine jusqu’au bout. C’est réussi.


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J'ai quelques questions à vous poser

Elizabeth Kane, alias Bodie, est une podcasteuse de true crime célèbre. On lui propose une mission de 15 jours dans son ancien lycée Grandy, en qualité de professeure pour enseigner l'art du podcast et du cinéma. Elle accepte le job tout en gardant à l'esprit que cette mission va lui faire se remémorer les bons et les moins bons souvenirs de cette époque où elle y était lycéenne elle-même. Elle se fixe comme objectif entre autres de se démontrer à elle-même qu'elle a changé depuis cette période, qu'elle est désormais une femme qui s'assume et qui n'est plus aussi vulnérable qu'elle pouvait l'être étant adolescente.



Bodie est restée 4 ans dans ce lycée et vers la fin de son pensionnat, une de ses anciennes colocataires, Thalia, a été retrouvée morte dans la piscine du lycée. le coupable aux yeux de la justice, Omar Evans, était tout trouvé : il a été arrêté et incarcéré très vite. Seulement, des doutes persistent et font encore l'objet d'émissions de télévision, de discussions sur Internet entre enquêteurs amateurs entre autres. Avant de commencer sa nouvelle mission, Bodie elle-même se replonge dans les vidéos diffusées en ligne et finit par se poser des questions. Est-ce qu'Evans avait vraiment un lien avec ce meurtre ?



Au-delà des questions que Bodie va se poser à ce sujet, l'intérêt du roman réside essentiellement sur la prise de conscience du rapport homme/femme avant et après le phénomène #metoo. Aux yeux de Bodie, ce qu'elle et ses amies ont vécu au cours de ces années 90 dans ce lycée ne sont plus reconnus aujourd'hui comme bénins, loin de là. Ce qu'elle a pu ressentir à l'époque, et qu'elle ne matérialisait pas avec des mots avec ses amies, c'était une sorte de soumission aux garçons, comme par exemple, les laisser gagner une course pour ne pas les heurter, ou le fait que des brimades, qui semblent de prime abord innocentes, sont de plus en plus difficiles à vivre pour les filles et pourraient s'apparenter aujourd'hui à du harcèlement voire pire.



Dans ce roman qui prend son temps, le lecteur est plongé dans une période dans laquelle le concept même de #metoo était inconcevable, car les femmes en général prenaient ces situations comme difficiles mais « normales ». Ce parallèle avec la période actuelle est intéressant car l'autrice critique à certains égards ce mouvement #metoo. N'est-on pas tombé dans l'extrême avec ce mouvement en accusant les hommes comme de potentiels agresseurs « par défaut »? N'y a-t-il pas des situations dans lesquelles des femmes se réfugient à tort dans ce mouvement en pensant sincèrement que des gestes anodins sont de possibles marques d'autorité envers les femmes ?



Bodie fait souvent allusion à un ancien professeur et s'adresse à lui directement à plusieurs reprises dans le roman. Ce fil rouge était une vraie motivation à tourner les pages pour connaître le fin mot de l'histoire à ce sujet. L'autrice sait nous tenir en haleine sur tous ces sujets et c'est ce qui fait la force de ce roman.



Ce roman donne une vraie occasion de réfléchir sur ce thème qui est complexe, sur fond de nostalgie des années 90 : sans Internet, sans portable, sans réseaux sociaux. En y réfléchissant bien d'ailleurs, si ce meurtre avait eu lieu de nos jours avec tous ces équipements, il aurait été plus facile à résoudre. Mais là n'est pas l'intérêt principal de ce roman, même si j'ai suivi très attentivement l'enquête pour connaître le fin mot de l'histoire.



En bref, une belle découverte sur un sujet plus que d'actualité. L'autrice prend son temps, comme pour nous immerger dans l'histoire de ce lycée. En fermant le roman, on quitte à regret cette école… Quoique.



Je remercie les Editions Les Escales pour leur confiance.


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J'ai quelques questions à vous poser

Page turner de Rebecca Makkai qui donne à réfléchir sur ces diverses notions : vérité, culpabilité, regard de la société et violences faites aux femmes.

Thalia a été assassinée il y a 20 ans, son meurtrier probable jeté en prison.

L'affaire semble a priori résolue et terminée pour tout le monde.

Bodie était une camarade de chambre de Thalia, elle est aujourd'hui une jeune femme accomplie, podcasteuse spécialisée dans le true crime, ce qui a fait son succès.

Elle revient sur le site du meurtre à la faveur des cours qu'elle doit donner dans l'établissement où s'est produit le meurtre.

Ce retour aux sources la fait réfléchir à l'affaire et aux incertitudes qui demeurent après tant d'années la plongeant dans un sentiment étrange entre la culpabilité et la volonté de tirer le voile sur cette affaire…

Voilà pour le démarrage !

Bien sûr, ce meurtre entre en résonance avec l'actualité, le harcèlement dont sont victimes les femmes, et parfois aussi les coups qu'elles reçoivent.

Avec le recul et en écoutant les témoignages de ces époques (le meurtre a eu lieu en 1995), je me rends compte à quel point les années 90 pouvait être violente pour les femmes ou les minorités, est-ce que ça a vraiment changé 20 ans plus tard ?

L'auteur jongle entre les années 90 et 2018 nous donnant à voir ces deux visions, qui peuvent aussi être source de révélation.

Cette histoire est aussi une manière de s'interroger sur la notion de vérité et ce qu'elle signifie pour chacun d'entre nous (ma vérité n'est pas forcément la vôtre, mais lorsque cela concerne quelqu'un d'incarcéré au nom d'une vérité, cela revêt un autre degré d'importance).

Comment être sûr d'une culpabilité, comment relancer une enquête classée…

Beaucoup de questions découlent de cette lecture engageante et pleine de suspens !
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J'ai quelques questions à vous poser

Bodie Kane anime "Starletfever", un podcast de true crimes à succès.

C'est cette réussite professionnelle qui lui vaut d'être invitée à Granby, le lycée huppé où elle était interne, pour donner un cours particulier à quelques élèves. Mais Bodie n'est pas enchantée à l'idée de retourner à Granby : en effet, sa colocataire Thalia y a été sauvagement assassinée. Et lorsque ses élèves décident de choisir le meurtre de Thalia comme axe d'étude, Bodie doit alors se confronter à l'adolescente qu'elle était...

J'ai d'abord été déroutée par le style : le livre est construit comme un interrogatoire, Bodie s'interroge elle-même mais interroge surtout celui qu'elle présume coupable, le lecteur étant ainsi accusé du meurtre de Thalia. Il m'a aussi fallu un peu de temps pour me repérer entre les différents élèves, les anciens et les actuels, puisque Bodie alterne les souvenirs avec l'enquête que reprennent ses élèves. Mais une fois ce cap passé, impossible de lâcher le livre, les chapîtres courts sont ultra-efficaces.

Alors que l'histoire pourrait en rester à un simple cold case, de très larges thèmes sont abordés au travers du récit de Bodie, à laquelle je me suis particulièrement attachée : l'effet de groupe et le sentiment d'appartenance, le racisme, la justice, qu'elle soit institutionnelle ou publique via les réseaux sociaux, et, certainement le plus important, la violence, en particulier sexuelle, et la libération de la parole grâce à Me Too. Un livre dense donc mais fin d'analyse.
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J'ai quelques questions à vous poser

C'est un roman policier original de par la profession de "l'enquêtrice" , très actuelle : podcasteuse.

C'est un roman qui prend son temps pour vous distiller sa “petite musique”, mais qui, une fois qu'il vous aura alpagué, vous tiendra vraiment. C'est un roman riche de mille et une questions, mille et une réflexions : le temps qui passe, l'adolescence et l'âge adulte, l'évolution de la personnalité et de la société sur des sujets comme le harcélement, le racisme, ce qui étaient toléré , voire normal dans les années 90 et qui ne l'est plus aujourd'hui.



Quand Bodie Kane revient, vingt après, dans le lycée où elle était interne, pour animer un cours sur le podcast et le cinéma, elle ne s'attendait pas à ce qu'une de ses élèves reprenne comme sujet d'étude, le fait divers qui est arrivé pendant qu'elle était à Grandy. Sa cothurne avait été retrouvée morte dans la piscine, le meurtrier avait été arrêté.



Mais très vite , Bodie a des choses à dire, des questions sans réponses et d'autres pistes- après tout , elle était aux premières loges, elle partageait sa chambre avec Thalia, et même si elles n'étaient pas amies, elle observait. Comme d'autres podcasteurs , elle est persuadée de l'innocence d'Omar, persuadée que la justice est allée trop vite en besogne, a négligé pleins de pistes. Et son cours va remuer le cocotier de la justice. Mais si peu...

C'est un roman qui interroge sur la justice américaine, sur son injustice, son innefficacité, car au-delà de cette histoire, Bodie en raconte d'autres... C'est un roman qui fait un peu peur ... J'ai eu peur de tous ces podcasteurs autoproclamés justiciers, de toute cette "justice " en ligne, qui peut faire énormément de mal. J'ai eu peur de cette justice qui préfére un coupable noir, sans influence et sans pouvoir à un homme ou un adolescent blanc. J'ai eu peur de toutes ces agressions contre les femmes, les jeunes-filles, les enfants, demeurées impunies, tous ces criminels qui se balladent en liberté, (j'ai reconnu une des affaires citées pour avoir lu le livre "J'ai un nom" de Channel Miller, récemment.)

C'est vraiment un roman qui interroge : Qu'était votre adolescence ? Comment vous en êtes vous sortis ? Bien ? Moins bien ? En arrivant à Grandy, Bodie se retrouve projetée dans son "moi" de 14 ans et c'est vertigineux. Elle peut mesurer toute son évolution, tout ce qu'elle a accompli. Bodie n'est pas une gosse de riche, à 14 ans, elle a perdu son père, son frère dans d'horribles conditions, et sa mère traumatisée ne s'occupe plus d'elle.Elle ne doit sa place dans ce lycée, qu'à la charité d'une famille mormonne. Bodie a réussi sa vie, comme on dit.... Désormais célébre, ayant un job agréable, des enfants, Bodie n'est plus seule. Bodie a bien plus d'assurance mais Bodie erre un peu dans sa vie amoureuse.

Son regard , ainsi que celui de la société a complétement changé sur les faits, sur ce professeur si gentil, sur cet homme noir accusé, sur ces adolescents harceleurs, sur ce meilleur ami.

Je me suis reconnue dans ce personnage de Bodie qui a évolué, sur ce que la société acceptait , ce qu'on encaissait,ce qu'on taisait , et que les filles d'aujourd'hui n'acceptent plus.

Ne vous attendez pas à un Cold Case plein d'action , efficace et redoutable. Non, il est nostalgique, doux-amer, intelligent, cultivé ... C'est un roman qui offre énormément de pistes de réflexions, le titre est très bien trouvé , car lorsqu'on referme ces pages on s'en pose encore des questions sur la vie, la justice,la société américaine...





Un grand merci aux Editions Les Escales pour leur confiance .
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J'ai quelques questions à vous poser

En 2018, Bodie Kane, une podcasteuse de true crime, retourne à Granby, le lycée où elle a étudié pour donner des cours sur son thème de prédilection. Vingt ans plus tôt, Thalia, sa camarade de chambre, a été retrouvé morte noyée dans la piscine du campus. Un coupable a vite été trouvée mais avec son regard d'adulte et un recul de vingt ans sur la situation, elle se dit qu'il y a eu une erreur et que le véritable coupable est toujours en liberté.

C'est un roman assez étrange dans sa construction. Bodie Kane ne s'adresse pas au lecteur mais à celui qu'elle soupçonne, le professeur de musique qu'ils avaient eu. Elle alterne présent, avec le cours qu'elle donne à ses élèves et le passé où elle essaye de se souvenir des moments-clés de son passage à Granby. Mais tout semble très loin mais avec l'aide de ses élèves, certaines hypothèses commencent à faire le chemin.

Ce roman prend le temps de se mettre en place et le parallèle entre présent et passé se fait rapidement : un passé où l'enquête de la mort de Thalia a été bâclée avec un coupable tout désigné, un présent où on peut dénoncer rapidement et simplement des comportements problématiques par le biais des réseaux sociaux. La question de la justice est aussi mise en avant, est-ce qu'il est trop tard pour trouver le coupable à l'aide de souvenirs ? Peut-on réparer plus de vingt ans d'erreur judiciaire ? Tout le long du roman, la narratrice émet des hypothèses sur le possible coupable, c'est une véritable enquête au long cours, même si c'est aussi un livre sur les souvenirs d'une époque passée et une belle réflexion sur la justice. Il ressort de J'ai quelques questions à vous poser, des sentiments d'injustice, de mélancolie.

#NetgalleyFrance #Jaiquelquesquestionsavousposer
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J'ai quelques questions à vous poser

"J'ai quelques questions à vous poser" est un roman qui nous plonge dans une enquête sur un meurtre commis il y a 20 ans.

Bodie Kane podcasteuse à succès retourne dans son ancien collège huppé pour donner des cours. Ce n'est pas sans repenser à Thalia son ancienne colocataire retrouvée morte en terminale. Cela ravive ses souvenirs. Et si les conclusions de l'enquête avaient été bâclés? Et si un innocent était en prison depuis tout ce temps?



Ce roman explore les méandres des enquêtes mais aussi des souvenirs, le tout dans un monde moderne très différent des années 1990 où après un contexte post me-too les préoccupation sociales ont changé, les individus créent des groupes pour lancer des enquêtes, et faire des recherches, mais accusent également et récuse à tout va.

C'est un roman dense, addictif, tout se passe dans la tête de Bodie. Il est très intéressant de voir la manipulation de l'opinion par les médias, la complexité des temps de procès, l'évolution des mœurs dans la société.

Une réflexion captivante sur la recherche de la vérité et sur la justice dans un système américain bien compliqué.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman c'est l'épaisseur de l'histoire. Il ne s'agit pas que d'un procès mais de tout un univers de personnes vivant en 1995 et d'autres vivant en 2018.

Je me suis laissée porter même si j'avoue avoir deviné la fin un peu tôt dans le déroulé. Mais est-ce ça l'important, non je ne crois pas justement. C'est la réflexion et l'introspection que nous apporte l'histoire qui est fort enrichissante.

Merci à net gallery pour cette lecture.
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Cent ans de Laurelfield

Livre cadeau d’une littérature qui ne m’est pas habituelle.

Découverte d’un univers qui se veut haletant et intriguant.

En effet, l’originalité proposée dans ce roman, un compte à rebours dans le temps, happe la lecture mais contient un lot de restrictions.



Des anecdotes, une famille au centre de relations complexes, un manoir que l’on veut mystérieux avec le fantôme d’une ancêtre suicidée, une colonie d’artistes évoquée et que l’on découvre en troisième partie dans un méli-mêlo de sentiments et de rêves créatifs, tout est construit pour nous entraîner entre époques, personnages étranges et événements de grande ou petite importance.



Un monde avec son lot de disputes, de mensonges, de regards qui guettent, de rebondissements légers et de vilenies dans une maison craquante à souhait.

La vie à Laurelfield se déroule entre problèmes conjugaux, actes répréhensibles, auto-destruction et de multiples détails qui tentent de combler une certaine superficialité.



On peut s’y perdre en lâchant trop longtemps la lecture.

On a envie de relier les différents faits et de connaître motifs et conséquences de tout ce monde éparpillé dans le temps.

On y arrive péniblement, un peu insatisfait de ce qui pourrait s’appeler saga sans l’être et roman gothique??? Je le cherche encore.



Lecture distrayante sans plus.



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J'ai quelques questions à vous poser

Alors que le mystère entourant le meurtre de Thalia et la possible condamnation injuste d'Omar fournissent un contexte captivant, l'histoire est alourdie par trop de sous-intrigues et de personnages qui ne sont pas pleinement exploités.



La protagoniste Bodie m'a frustré par son égocentrisme. Elle passe trop de temps à essayer de faire de l'histoire une affaire personnelle (et à rappeler constamment à tout le monde que le podcast sur Thalia Keith n'était pas son idée).



De plus, bien que la deuxième partie du livre montre initialement du potentiel, elle finit par décevoir avec une fin qui semble incroyablement invraisemblable et laisse le lecteur se demander quel était le but de l'histoire.



Le livre tente de faire une déclaration mais échoue à offrir quelque chose de nouveau ou de stimulant.



Cela étant dit, l'écriture était solide, et l'auteur a réussi à créer une atmosphère troublante qui m'a maintenu en haleine. La représentation de la vie en internat était également réaliste, et les personnages étaient bien développés, même s'ils n'étaient pas toujours sympathiques.

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Les optimistes

J’ai déniché cette pépite dans une libraire de livres d’occasion, complètement par hasard ! Bon, on ne rentre jamais pas hasard dans une librairie. Vous-mêmes vous savez !

J’ai été happée par la couverture en noir et blanc que je trouve touchante. Ça m’a rendu nostalgique d’une époque, de personnes et d’un pays que je ne connais pas.



Les optimistes ? C’est un groupe de jeunes insouciants, libres ou presque, fêtards, joyeux, blagueurs et complices. Leurs points communs ? Ils vivent à Chicago, sont gays et vont presque tous mourir du Sida dans les années 80.

Ouais, ça jette un froid.



Et il ne fait pas bon être homosexuel.le aux États-Unis sous Reagan puis sous Bush.

Et si en plus tu deviens séropositif, ne compte pas sur l’état pour payer tes soins ou rembourser tes médocs (quand enfin, il y en aura).

Le vrai virus dans cette histoire c’est l’homophobie !



J’ai aimé cette histoire, qui se déroule dans les années 80 et en 2015, on y fait des constants allers-retours grâce à Fiona, personnage central et fil rouge de l’histoire.

On est en immersion dans le monde artistique, journalistique et activiste des années 1980 à Chicago.

On en apprend beaucoup sur la politique homophobe et sur l’épidémie du SiDa qui foudroie la communauté gay, on découvre les failles et les injustices du système de santé américain.

Mais surtout, on rit, on vibre, on s’enthousiasme, on a peur et on pleure.



Roman riche. Roman coup de ♥️ /👊🏼
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Les optimistes

L'histoire se passe au début de l'épidémie de Sida aux Etats Unis dans les années 80. La façon dont les homosexuels ont été abandonnés est atroce, inhumaine. L'autrice réussit l'exploit de nous en faire prendre conscience sans que ce soit larmoyant et sombre, en mêlant parfaitement la réalité historique à sa fiction. Rien n'est superflu dans son texte. Tout est bien amené. Les intrigues annexes : une femme qui cherche sa fille échappée d'une secte, un homme qui monte une galerie d'art et qui découvre des œuvres inconnues de grands maîtres, sont palpitantes à suivre. Ce livre est un chef d'oeuvre.
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