AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de René Barjavel (1983)


Toutes les cloches de la partie de Paris épargnée par les flammes sonnaient le tocsin. Mais il ne restait plus d'eau dans les conduites, et les pompes rotatives électriques, et les vieilles pompes montées sur voitures à essence n'étaient plus que des engins inutiles. Quant aux pompes à bras, il en restait un seul exemplaire, au musée des Arts et Métiers.
Commenter  J’apprécie          50
Vivre les malheurs d’avance, c’est les subir deux fois.
Commenter  J’apprécie          60
Le mieux à faire est de faire de son mieux... Quand viendra le moment de ne plus rien faire je serai heureux d'être arrivé au bout de ma tâche....
Commenter  J’apprécie          20
-L'Himalaya!... murmura Olivier. Le miroir, pâle, immense, de la montagne surhumaine, envoyait vers la vallée une lumière légère , extrait de ciel, suc de l'azur, lumière de lumière plus blanche que le blanc, plus transparente que l'absence de tout, qui pénétrait la lumière ordinaire et éclatait en elle sans s'y confondre, se posait, en plus de la clarté du grand jour, sur chaque contour de paysage, chaque maison, chaque arbre, chaque paysan-fourmi piqué sur la terre, et l'ourlait de beauté, même l'affreux camion qui montait en grondant vers le col. Elle rendait l'air moins épais, plus facile à respirer, et l'effort pour toute chose joyeux. C'était une lumière de fête de Dieu offerte aux hommes pour leur donner la certitude que ce qu'ils cherchent existe, la justice, l'amour, la vérité, il faut chercher, marcher, continuer toujours. Si la mort interrompt le voyage, peu importe, le but continue d'être là.
Commenter  J’apprécie          10
Il y vit les traits d'un homme qui avait durement appris à compter avec le réel.
Commenter  J’apprécie          10
Au prix d'un effort sans défaillance et chaque jour accru, elle réussissait à rester incroyablement plus jeune qu'elle ne l'était. C'était l'apparence. Le temps avait malgré tout creusé à l'intérieur d'elle-même, comme dans chaque vivant, ses petits tunnels, ses demeures multiples et minuscules qui finiraient, inexorablement, par se rejoindre pour constituer l'énorme caverne dont le plafond un jour s'effondre.
Commenter  J’apprécie          20
Je n'avais pas compté, personne de nous ne comptait avec les facultés exceptionnelles de ton intelligence. Nous sommes les plus évolués ! Les plus affûtés ! Les plus capables ! Le brillant résultat extrême de l'évolution. Après nous, il y aura peut-être, il y aura sans doute mieux, mais avant nous, voyons, ce n'est pas possible ! Malgré toutes les réalisations de Gondawa que tu nous avais montrées, il ne pouvait pas nous venir à l'esprit que vous nous fussiez supérieurs. Votre réussite ne pouvait être qu'accidentelle. Vous nous étiez inférieurs puisque vous étiez avant.
Cette conviction que l'homme en tant qu'espèce s'améliore avec le temps vient sans doute d'une confusion inconsciente avec l'homme en tant qu'individu. L'homme est d'abord un enfant avant d'être un adulte. Nous, hommes d'aujourd'hui, nous sommes des adultes. Ceux qui vivaient avant nous ne pouvaient être que des enfants.
Mais il serait peut-être bon, il serait peut-être temps de se demander si la perfection n'est pas dans l'enfance, si l'adulte n'est pas qu'un enfant qui a déjà commencé à pourrir...
Commenter  J’apprécie          10
Amour. Ce mot n'existe pas dans votre langue. Depuis que je t'ai vue vivre auprès de Païkan, j'ai compris que c'était un mot insuffisant. Nous disons "Je l'aime", nous le disons de la femme, mais aussi du fruit que nous mangeons, de la cravate que nous avons choisie, et la femme le dit de son rouge à lèvres. Elle dit de son amant: "Il est à moi". Tu dis le contraire: "Je suis à Païkan" et Païkan dit: "Je suis à Eléa". Tu es à lui, tu es une partie de lui même.
Parviendrai-je jamais à t'en détacher ? J'essaie de t'intéresser à notre monde, je t'ai fait entendre du Mozart et du Bach, je t'ai montré des photos de Paris, de New-York, de Brasilia, je t'ai parlé de l'histoire des hommes, de celle du moins que nous connaissons et qui est notre passé, si bref à coté de la durée immense de ton sommeil. En vain. Tu écoutes, tu regardes, mais rien ne t'intéresse. Tu es derrière un mur. Tu ne touches pas notre temps. Ton passé t'a suivie dans le conscient et le subconscient de ta mémoire. Tu ne penses qu'à t'y replonger, à le retrouver, à le revivre. Le présent, pour toi, c'est lui.
Commenter  J’apprécie          10
Je le savais.
Je regardais tes lèvres. Je les ai vues trembler d'amour au passage de son nom.
Alors, j'ai voulu te séparer de lui, tout de suite, brutalement, que tu saches que c'était fini, depuis le fond des temps, qu'il ne restait rien de lui, pas même un grain de poussière quelque part mille fois emporté par les marées et les vents, plus rien de lui et plus rien du reste, plus rien de rien... Que tes souvenirs étaient tirés du vide. Du néant. Que derrière toi il n'y avait plus que le noir, et que la lumière, l'espoir, la vie étaient ici dans notre présent, avec nous.
J'ai tranché derrière toi avec une hache.
Je t'ai fait mal.
Mais toi, la première, en prononçant son nom, tu m'avais broyé le coeur.
Commenter  J’apprécie          50
Pour se regarder, les hommes ne soulèvent que leurs paupières de chair. Des portes de verre dur demeurent fermées entre eux. Quelques êtres sans calculs, lorsqu'ils regardent ceux qu'ils aiment, ouvrent cette porte de leurs yeux. Et leur regard est alors une route sans mensonge, jusqu'à leur âme chaude. (Folio, p.216)
Commenter  J’apprécie          00
Saint-Menoux se rendit compte que les événements modifiés par ses propres interventions au siècle dernier étaient d'ordre purement humain, et qu'il n'avait rien changé au visage du monde ni au déroulement de l'histoire.
Il se sentait humilié dans son orgueil d'homme. N'était-il vraiment, et ses frères humains n'étaient-ils que grains de charbon dans le foyer de la chaudière ? Leurs vies brûlent. Chaque âme, chaque cœur ajoute à la flamme commune. Et la turbine tourne comme elle doit tourner...
Le destin de chaque individu était peut-être susceptible de modifications, mais celui de l'humanité demeurait inexorable. La masse des hommes ne pouvait éviter les catastrophes qui l'attendaient aux tournants des siècles.
Alors le dessein d'Essaillon de travailler au bonheur de tous s'avérait absolument vain. A force de bonté, de patience et d'amour, il est sans doute possible de sortir un homme, une femme, du marais d'ennui et de souffrance dans lequel nous pataugeons tous. Mais rien, personne, ne peut empêcher la multitude de se ruer vers sa fatalité. La noëlite est une invention pour rien, à moins qu'elle n'ait son rôle à jouer dans la genèse des malheurs futurs de l'humanité.
Mais pourquoi celle-ci doit-elle traverser tant de guerres, tant de révolutions, se baigner dans un tel océan de haine, de douleur et de sang ? (Folio, p.214-215)
Commenter  J’apprécie          00
Voilà des gens heureux, se dit le voyageur. Je suis allé chercher bien loin dans l'avenir le bonheur qui était derrière moi... (Folio, p.181)
Commenter  J’apprécie          00
Tristan, Roméo sont de simples porte-graine. Ils ont mission de la déposer dans le terrain qui l'attend et qui est toujours le même, qu'il se nomme Iseult ou Juliette. Le reste est littérature.
Mes voyages en l'an 100 000, mes explorations autour du ventre immense de la femme, de ses six mille vulves identiques, dissimulées derrière six mille formes de mirages, m'ont ouvert les yeux sur la condition humaine. Mais Dieu aidant, et celle aussi à qui je pense, j'aurai bientôt retrouvé la faculté d'illusion. (Folio, p.165)
Commenter  J’apprécie          10
Je t'aime, l'amour, amour, ces mots n'ont pas de sens dans votre langue, mais tu les avais compris, tu savais ce qu'ils voulaient dire, ce que je voulais te dire, et s'ils ne t'avaient pas apporté l'oubli et la paix ils t'avaient donné, apporté, posé sur toi assez de chaleur pour te permettre de pleurer.
Commenter  J’apprécie          60
Ils étaient un peu de gris mouvant dans le gris immobile. Ils devenaient de moins en moins visibles, de plus en plus petits vers le haut, gris sur gris, indiscernables. On les devinait tout à coup, parce que l'un d'eux, au lieu de continuer tout droit, avait fait un pas de côté, point gris qui bougeait sur du gris, puis plus rien que le gris qui ne bougeait plus. Leurs pieds sur les marches avaient écrasé la poussière sans la déplacer. Elle se regonflait lentement derrière eux, effaçant la trace de leurs pas, de leur passage, de leur vie.
Commenter  J’apprécie          20
Elle ne lisait point de romans. Elle n'avait peut-être jamais vu écrit le mot « amour ». (Folio, p.83)
Commenter  J’apprécie          40
-Nous nous lançons dans une aventure impossible, dit-il au savant. Il n'y a certainement rien à faire pour arracher les hommes à leurs misères.
-Entendons-nous bien, l'interrompit Essaillon, impatient. Je ne prétends pas réformer les hommes et éviter à chacun les souffrances qu'il se fabrique. Mais nous pourrions peut-être éviter à tous quelques grands malheurs collectifs. Nous ferons ce que nous pourrons. Nous ne sommes pas le bon Dieu. (Folio, p.81)
Commenter  J’apprécie          10
Je suis entré, et je t'ai vu. [...] Et pourtant, je voulais aussi qu'ils te voient. Je voulais que le monde entier sût combien tu étais, merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Te montrer à l'univers, le temps d'un éclair, puis m'enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l'éternité.
Commenter  J’apprécie          00
Comment auraient ils pu savoir qu'ils commettaient une erreur tragique, que s'ils avaient choisi, au contraire, de commencer par l'homme tout aurait été différent ?
Commenter  J’apprécie          00
Mais il serait peut-être bon, il serait peut-être temps de se damander si la perfection n'est pas dans l'enfance, si l'adulte n'est pas qu'un enfant qui à déjà commencé à pourrir.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de René Barjavel Voir plus

Quiz Voir plus

La nuit des temps - Barjavel

Quel est le prénom de l'auteur ?

Gaston
René
Albert
Franck

10 questions
1185 lecteurs ont répondu
Thème : La nuit des temps de René BarjavelCréer un quiz sur cet auteur

{* *}