Citations de Rene Denfeld (180)
On peut détenir les hommes ici, sous les verrous, dans les profondeurs du donjon jusqu'aux derniers instants de leur vie, pour que les individus comme York et moi ne puissions plus jamais sentir le goût de la pluie. Mais on ne peut pas nous empêcher de transmettre notre condensation au ciel. On ne peut pas nous empêcher de retomber en pluie sur la Chine.
De l'autre côté de cette porte se trouve le parloir des condamnés à mort. Eux l'appellent en plaisant le moulin à paroles.
Quand les jurés ont rendu leur verdict et qu’ils n’ont pas demandé la peine de mort, les avocats m’ont donné des claques dans le dos tandis que, derrière moi, une femme gémissait. On m’a dit que, dans un cas comme le mien, il était inouï d’échapper à la condamnation à mort.
Mes défenseurs étaient ravis, mais ils n’allaient pas là où moi j’allais. On m’avait mis entre les mains une bombe pour le reste de mes jours. Cette bombe, c’était ma vie.
Elle en est venue à penser que les lieux de vie des êtres tristes ou haineux dégagent une odeur particulière. Cette tristesse, cette haine s’expriment sous forme de miasmes. Chez le Dr Hammond, on a l’impression qu’une sorte de poison se distille lentement depuis des années. Elle est tout à coup certaine que si elle soulevait les meubles, elle découvrirait des couches de gros insectes noirs écrasés.
Les livres ont apporté la beauté dans ma vie, ils lui ont donné un sens ; car la vie est une histoire. Tout ce qui m'est arrivé et m'arrivera fait partie de l'histoire de ce lui en chanté - tous les rêves, toutes les visions, toutes les révélations qui me viennent dans ma cellule souterraine. Les livres m'ont aidé à comprendre que la vérité ne se trouve pas dans le contact de la pierre mais dans ce qu'elle vous murmure.
Les livres ont apporté un sens dans ma vie,ils lui ont donné un sens;car la vie est une histoire.
Elle qui ne croyait en rien d'autre qu'à elle-même, et aux papillons savait que les pires terreurs de la rue sont toujours réelles.
Une grande partie de ce qui l’avait marquée, dans son passé oublié, était le danger représenté par ceux qui montraient de la gentillesse. On ne peut jamais savoir qui n’est pas dangereux, …
La bibliothèque est devenue mon sanctuaire. J'aimais la manière dont mes précieuses histoires prenaient forme tout en laissant un espace qui permettait une relecture différente. J'étais fasciné par la façon dont les écrivains s'y prenaient pour parvenir à un tel résultat. Comment faisaient-ils pour qu'une histoire soit à la fois si achevée et si ouverte ? C'était comme s'ils avaient peint un tableau qui changeait chaque fois qu'on le regardait.
Ce lieu est un endroit enchanté. Les autres ne le voient pas ainsi, mais moi si.
Je vois tous les parpaings, tous les couloirs, tous les passages. Je vois le portes qui s'ouvrent sur les escaliers secrets et les escaliers qui mènent aux tours de pierre et les tours de pierre qui mènent aux fenêtres et les fenêtres qui s'ouvrent sur l'air libre et pur.
Sous sa chemise à carreaux, il transpire d'avoir parlé à la dame. La sueur dégouline sur son mollet jusqu'à sa cheville, elle coule sous ses mocassins et tombe sur la pierre poreuse. Elle s'infiltre sous terre dans les grottes où courent les chevaux d'or que personne ne voit.
A chaque expiration, je parviens à sortir de ce lieu enchanté. Mon souffle s’élève dans les nuages, quelque infime particule s’unit à eux, se condense et, quand il pleut, cette minuscule partie de moi-même retombe sur terre – très loin d’ici, dans un autre pays, en Chine peut-être.
On peut détenir les hommes ici, sous les verrous, dans les profondeurs du donjon jusqu’aux derniers instants de leur vie, pour que les individus comme York et moi ne puissions plus jamais sentir le goût de la pluie. Mais on ne peut pas nous empêcher de transmettre notre condensation au ciel. On ne peut pas nous empêcher de retomber en pluie sur la Chine.
Les livres ont apporté de la beauté dans ma vie, ils lui ont donné un sens ; car la vie est une histoire. Tout ce qui est m’arrivé et m’arrivera fait partie de l’histoire de ce lieu enchanté – tous les rêves, toutes les visions, toutes les révélations qui me viennent dans ma cellule souterraine. Les livres m’ont aidé à comprendre que la vérité ne se trouve pas dans le contact de la pierre mais dans ce qu’elle vous murmure.
Peut-être les vilains mots sont-ils une façon de dire à la vie de la fermer.
La dame tique en découvrant le nom des avocats de la défense dans l'affaire York : deux nullités connues sous le sobriquet de Maîtres Faucheur et Associés en raison de leur propension à faire exécuter leurs clients.
Je ne peux plus penser à ce monde du dehors, il est trop vaste, il me fait peur. C'est un cirque effréné qui résonne de l'affrontement des idées et des êtres. Depuis que j'ai neuf ans, j'ai passé mon temps enfermé quelque part. Je suis habitué à ces pièces contenues dans d'autres pièces, elles-mêmes contenues dans des enceintes de barbelés électrifiés. Les murs que d'autres trouveraient suffocants sont devenus mes poumons.
Plus tard, j'ai lu quelque part qu'il y avait en effet en nous des choses trop petites pour être vues, des choses qui échappaient, même parfois au microscope. Cela m'a donné à penser : s'il y a en nous des choses trop petites pour être vues, ne pourrait-il pas y en avoir hors de nous trop énormes pour être crues ?
Et merci à vous, chers lecteurs. La vie est une histoire que nous nous racontons à nous même ainsi qu'aux autres. Nous pouvons la rendre riche de justice, de bonté et de rédemption. Cela na dépens que de nous.
Elle lui faisait penser à la parabole de l'étoile de mer : Un jour, un homme qui marchait sur la plage s'était arrêté en voyant un garçon rejeter dans les vagues une étoile de mer. Comme il y en avait des centaines échouées sur le sable, le promeneur avait expliqué qu'il ne pouvait pas toutes les sauver. "Je peux en sauver une", avait répondu le garçon.
"Je pense que votre mariage bat de l'aile" Le ton de sa voix était calme et direct.
"Comment vous pourriez le savoir? demanda t-il en adressant un regard accusateur à sa femme.
- Il n'y a qu'à regarder où vous êtes assis."
Mari et femme se regardaient. Elle était dans son fauteuil à bascule, où, autrefois, elle lisait avec Madison. Il se trouvait à nouveau à l'autre bout de la pièce, dans le siège inclinable...Il ne pouvait pas être plus loin d'elle.
"je ne vois pas quelle différence ça fait, dit -il d'une voix peu audible.
- Mais ça en fait une, affirma Naomi. Dans la plupart des cas, un seul des parents m'appelle...parce que depuis la disparition de leur enfant, ils ont divorcé. Les chances qu'un mariage survive à la disparition d'un enfant sont très faibles. Surtout lorsque le couple a le sentiment d'avoir perdu tout espoir, comme c'est le cas pour vous en ce moment".