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Critiques de René Maran (44)
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Un homme pareil aux autres

Réédition de ce très beau roman de René Maran (Prix Goncourt en 1921) paru en 1947.

Très beau texte !



1920, Jean Veneuse embarque sur un bateau direction le Tchad où il est affecté à un poste d’administrateur colonial.

En partant Jean fuit son amour pour Andrée, parce qu’elle est blanche et qu’il est noir et que par conséquence leur amour lui semble impossible…..

Il fuit parce qu’il n’a pas confiance, qu’à force qu’on le fasse se sentir inférieur à cause de sa couleur, malgré son intelligence, sa culture, il finit par se croire inférieur…..

Jean doute, souffre, aime….. un homme pareil aux autres !

Même s’il pense leur relation condamnée à cause de sa couleur de peau, commence une relation épistolaire avec Andrée…..mais pourra t’il accepter cet amour dont il ne se sent pas digne et qu’il pense vouer à l’échec.

Parce que malheureusement le racisme le fait douter de lui au point de gâcher sa vie….



Ce texte est intense, beau et fort…..j’ai aimé l’histoire, l’écriture, les personnages…..

je ne peux que conseiller ce roman qui est malheureusement toujours d’actualité !

Merci aux éditions du Typhon pour cette magnifique découverte, merci de rééditer des textes si forts et importants à notre patrimoine culturel.

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Un homme pareil aux autres

La mort dans l’âme, Jean Veneuse quitte la France à bord d’un paquebot, à destination de l’Afrique, où il est affecté par l’administration qui l’emploie. Nous sommes en 1920 . Il a laissé à Paris une femme dont il est amoureux, sans lui avoir déclaré sa flamme. Il faut dire que l’homme se montre réticent à lier connaissance avec son entourage, anticipant d’éventuels réactions racistes : son origine antillaise et les préjugés qui pèsent sur les étrangers l’ont rendu très prudents.



Au cours du voyage, il retrouve un ancien camarade de jeunesse. Ce dernier lui présente une jeune femme qui tentera de le séduire, en vain, son coeur est pris par sa belle .



Une partie du récit est consacré aux escales du voyage, se limitant cependant à quelques anecdotes et une énumération des endroits abordés ou aperçus au loin, et à moins d’avoir connu ces rivages coloniaux, c’est assez peu évocateur.



Les liens avec sa bien aimée sont épistolaires et les lettres échangées, reproduites dans le roman, sont des aveux d’amour partagé, un amour fou, qui évoque une passion adolescente torride et romantique !



On en saura par contre assez peu sur le rôle qui lui est attribué auprès de la population locale, et sur les relations qui se tissent à cette occasion, et c‘est dommage car son statut d’africain d’origine, en référence à ses lointains ancêtres, et son rôle d’administrateur créent une ambiguïté qu’il aurait été interessant d’analyser.



L’écriture est désuète. Qui sait encore aujourd’hui ce que sont des alpargates ? Datées aussi certaines expressions utilisées dans les dialogues et les termes désormais politiquement incorrects de nègre ou négrillon.



L’auteur a surement été un écrivain de talent, on en veut pour preuve les descriptions superbes de coucher de soleil. Il nous confie aussi son mal-être, ses difficultés de vivre sa différence et ses craintes permanentes de ne pas être à sa place.



Malgré tout, je n’ai pas été totalement séduite par le roman, en raison de son ancienneté. Ce roman a en effet été publié pour la première fois de 1947, d’un auteur ayant été lauréat du prix Goncourt en …1921 pour Batouala ! Réédité cette année, il fait donc partie des parutions de la rentrée 2021 !
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un homme pareil aux autres

NOIRE INTIMITE



Années 20.

Il est éduqué et instruit, administrateur colonial pour la France. Il s’appelle Veneuse.

Elle est à Paris et depuis leur rencontre, elle l’aime et attend de ses nouvelles. Elle s’appelle Andrée.

L’un et l’autre s’aiment d’un amour profond, romantique, prêt à s’épanouir.

Pourtant cet amour parait totalement inconcevable à Veneuse, malgré ses sentiments sincères et puissants.

Car lui est noir. Elle est blanche.



Selon Veneuse, face au qu’en dira-t-on et au racisme rampant, la seule solution est de renoncer. A jamais.

Car il est selon la formule convenue alors, « le sale nègre ».

Un poste d’administrateur colonial l’attend au Tchad, l’occasion idéale pour fuir cet amour impossible.

Mais vous connaissez la pensée pascalienne : « le cœur a ses raisons que la raison ignore »…

Rien ne peut lutter contre l’amour éternel. Il hante votre âme, votre cœur et fait vibrer tout votre corps.

Andrée est toujours là, elle est sa fidèle compagne de voyage et emplit malgré son absence ses longues journées sur le bateau.

Quitter la France c’est pour lui comme s’arracher le cœur. Il subit ce départ, en est le spectateur, le corps déjà parti, le cœur auprès d’Andrée.

Mais l’amour ne suffit pas, il en est convaincu. La couleur de peau s’impose et s’interpose. Le racisme ordinaire lui rappelle sans cesse, à lui qui n’aspire qu’à être « un homme pareil aux autres », qui n’aspire qu’à aimer. Andrée est la seule qui compte à ses yeux mais elle est surtout l’inaccessible.



Dès les premières lignes de ce roman de René Maran, premier auteur noir à recevoir le Prix Goncourt en 1921 (autant vous dire que ça a fait du bruit !), je savais que c’était un gros coup de cœur.

L’incipit m’a saisie et ébranlée d’emblée. Comme Veneuse, mon cœur s’est déchiré. Et plus je tournais les pages plus j’aimais ce roman et surtout ses descriptions des paysages traversés, véritables incarnations de toute la solitude incurable du personnage.



René Maran a composé ici un magnifique roman sous forme de road trip colonial et amoureux, portant un personnage souvent sombre, jouant parfois les Cassandre, laissant s’évader sa pensée jusqu’en France et constatant désarmé son incapacité à croire en l’avenir de son amour.



Un roman assez différent il me semble des autres textes que j’ai lus des éditions du Typhon mais qui restera certainement un de mes préférés par les émotions qu’il a suscitées en moi.

Je vous en conseille vivement la lecture pour vivre la douceur mais aussi les douleurs de ce voyage incontournable.

Merci aux toujours excellentes éditions du Typhon d’exhumer de tels textes d’une très grande qualité littéraire.

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Un homme pareil aux autres

Fidèle aux éditions du typhon dont on ne peut qu'apprécier la constance et leur volonté de creuser ce qui abime une époque, j'ai lu Un homme pareil aux autres de René Maran. Première découverte : René Maran est le premier auteur noir à avoir reçu le prix Goncourt en 1921. Seconde découverte de l'ordre de l'affinité élective, les éditions du typhon ont eu la bonne idée de confier à Mohamed Mbougar Sarr la préface.

Quant au roman, c'est le parcours d'une douleur. Un jeune homme se déteste pour sa couleur de peau alors il va se saborder : perdre la femme qu'il aime et dont il est aimé tout en prenant un poste d'administrateur colonial soit vivre de plein pied l'expérience du déchirement. Trop blanc pour les Noirs ; trop noir pour les Blancs, il est sans cesse tiraillé. Mais sur son chemin de croix, deux lueurs : la littérature qui le sauve ; une mutation intérieure qui lui permettra de s'aimer un peu pour recevoir l'amour de l'autre.

Dans une langue précise, érudite, lumineusement mélancolique, René Maran sonde une haine, celle de la différence et l'impact de celle-ci sur le rejeté. Ce que l'on en retient n'est pas une lamentation (au passage justifiée) mais une leçon de courage.

Un homme pareil aux autres est un livre dont on ressort grandi !
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Batouala

Un roman précurseur de la négritude, il ne m’en faut parfois pas beaucoup plus pour me lancer dans la lecture d’un livre « que personne ne lit » (dixit P’tit Raton : « Non, mais toi, tu lis qu’des trucs que personne ne lit », à dire avec l’accent ado de base…). Et c’est bien parfois de lire ces livres, car on apprend souvent des choses. Ici, la lecture n’a pas vraiment été une partie de plaisir. Je n’ai pas aimé cette peinture de l’homme noir paresseux, sans projet (vous savez, l’Africain qui n’est pas encore rentré dans l’histoire, ça aussi c’est une citation connue) et porté sur le sexe (d’ailleurs, je plains le prof de français qui doit étudier ça avec ses élèves de lycée ou lycée pro. Les lectures à haute voix et les séances d’explicitation de vocabulaire doivent être scabreuses...). Mais c’est intéressant de lire ce livre qui a fait tant de bruit à l’époque, plus pour sa préface d’ailleurs que pour le livre lui-même. Car si la préface est ouvertement anti-colonialiste (et c’est embêtant quand c’est un fonctionnaire colonial qui l’écrit), mais le livre ne fait que décrire et la plupart des personnages (blancs ou noirs) ne sont pas particulièrement des personnages positifs.

Pas agréable à lire, mais intéressant. Intéressant de voir comment un Noir (René Maran est de parents guyanais et a vécu ses premières années dans les Antilles avant de faire sa scolarité dans l’hexagone, puis de débuter une carrière dans l’administration coloniale en Afrique de l’Ouest) décrit le colonialisme dans les années 20. Un Noir qui est des deux côtés : il est et se sent noir, mais il représente aussi le colon. Et ce que j’ai vu dans ce livre, c’est surtout cela, une personne tiraillée entre deux cultures, deux origines peut-être même, qui se bat intérieurement pour les réconcilier et qui n’y arrive pas. Cela rend la lecture intéressante, mais aussi d’une certaine façon poignante.

Un livre à lire pour ce qu’il dit de son auteur, donc, pour le contexte dans lequel il a été écrit, et pour la réaction qu’il a suscité. D’un côté un prix Goncourt, le premier attribué à un Noir (peut-être un signe de ce que les milieux intellectuels pensaient de la question noire et de la question coloniale à cette époque) et de l’autre une administration qui le pousse à la démission, qui sera suivie d’un relatif silence littéraire. Un témoignage historique, un livre qui fait réfléchir. Sur le chemin parcouru, sur le chemin qu’il reste à parcourir, et sur où j’en suis moi-même.
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Batouala

Un livre de belle qualité et un prix Goncourt mérité. Difficile par contre de se remettre dans le contexte, dans lequel il a été accueilli, qui a obligé l'auteur a démissionner !

Ce fut certainement un "pavé dans la mare", dans cette France "bien pensante", colonialiste avec un lectorat qui ne connaissait pas grand chose de l'Afrique. La télévision n'existait pas encore !
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Batouala

Conte africain dont le personnage principal, un chef de tribu centrafricain respecté est en proie à des doutes sur sa place dans le monde et dans sa société. Pris en tenaille entre l'administration coloniale française qui réquisitionne des hommes pour la première guerre mondiale (les tirailleurs) et la jeune et vigoureuse génération de guerriers de sa tribu qui commence à remettre en cause sa légitimité, notamment en convoitant ses femmes.



Ce prix Goncourt de 1921 a provoqué un tollé comme rarement vu, et peut être considéré comme l'entrée tonitruante de la littérature africaine et de la négritude en France. Un livre sur l'Afrique, par un Africain. Cependant les traits sont grossiers et tirent parfois vers la caricature. Alors que le livre est présenté dans la remarquable préface (à lire ! ) comme une correction de la vision occidentale de l'Afrique, on y retrouve tous les clichés sans nuance et sans oubli...

Une pièce d'histoire quelque peu décevante...
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Batouala

Premier roman de René Maran qui obtint le prix Goncourt en 1921. Ecrit dans un style naturaliste, l’auteur y expose la vie quotidienne et les mœurs d’une tribu dirigée par un bon chef : Batouala entouré de ses nombreuses femmes.

On suit le quotidien de ce village rythmé par les saisons, la vie familiale, les jalousies, la concupiscence, les rituels tribaux (j’avoue avoir redouté la lecture de la principale fête et avec raison). Je m’attendais à des remarques beaucoup plus virulentes sur les colons, ils sont surtout décrits comme des voisins gênants et râleurs.

C’est un joli conte et la plume de René Maran est très agréable.

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Batouala

René Maran a une magnifique écriture. Les mots sont bien choisis (j'ai appris beaucoup de vocabulaire nouveau), et les digressions poétiques ajoutent du charme à ce roman. Cette histoire se déroule dans un pays d'Afrique colonisé par la France dans les années 20. Le héros est un villageois nommé Batouala. Nous suivons le déroulement d'une partie de sa vie et nous découvrons une culture et un art de vivre enrichissants.
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Batouala

Il s’agit ici d’un recueil de deux nouvelles : la plus longue porte le titre de « Batouala », et la seconde, nettement plus courte, s’intitule « Youmba la mangouste ».



Batouala a remporté le prix Goncourt en 1921, mais en le lisant je ne lui ai rien trouvé de spécial. La faute au temps qui passe et à l’évolution des mentalités (heureusement).



En replaçant ce récit dans le contexte de l’époque, cela prend une toute autre dimension. On se rend alors compte de l’audace de René Maran et du tollé que ce court roman a dû engendrer à sa publication ! Un récit sur les « nègres », écrit par un « nègre » (en reprenant le terme de l’époque). Il fallait le faire, à une époque où les noirs étaient considérés comme des moins que rien, des êtres sans intelligence ni conscience, moins que des animaux.



L’auteur nous transporte en Afrique équatoriale, aux côtés de Batouala, grand chef respecté de la brousse. Il nous conte son quotidien, sa vie de "mâle dominant" entouré de ses nombreuses épouses, de son petit chien roux aux oreilles pointues, de ses traditions, de la succession des saisons, de la chasse et des rivalités et jalousies entre guerriers. La plume de René Maran a quelque chose de poétique. Il nous apporte quantité de descriptions et nous transmet quelques légendes du peuple de la brousse. Des histoires qui se transmettent de génération en génération, depuis la nuit des temps.



L’homme blanc est évidemment présent dans ce récit, puisque la France a colonisé cette partie de l’Afrique. Il n’est pas le centre de cette histoire et n’est pas abordé de front, mais je dirais plutôt qu’il est évoqué, comme une présence dérangeante et malfaisante, en périphérie de la vie des habitants originels de la brousse.



Le « Commandant » est souvent cité. Il est craint et haïs, et on comprend bien tous les bouleversements qu’il apporte, aussi bien sur place en modifiant le style de vie des noirs, mais aussi en charriant avec lui cette menace d’un ailleurs qu’ils ne connaissent pas, cette France lointaine mangeuse de tirailleurs africains, pour une guerre qui ne les concerne pas.



Avant de se plonger dans le récit proprement dit, il est très important de ne pas négliger la lecture de la préface. L’auteur y apporte un éclairage particulier sur la construction de son roman, et on comprend mieux tout le poids de cet écrit. Moi qui m’attendais à quelque chose de beaucoup plus dur, d’une sorte de dénonciation brutale des conditions de vie des noirs, j’ai trouvé au final ce récit très « soft ». Alors lorsqu'on sait la tempête qu’il a soulevée dans les années 20, on prend la mesure du climat de la planète à cette époque !



Je vais écrire quelques lignes à présent sur la deuxième nouvelle.



Au départ, je ne voyais pas bien l’intérêt d’écrire une histoire sur la vie d’une mangouste. Si ce n’est l’occasion de décrire la brousse et ses habitants, la saison des pluies, la saison sèche et les conflits humains qui obligent toute cette faune à rester sur ses gardes.



Et puis en prenant du recul, j’ai compris. René Maran, à l’image de La Fontaine, nous a présenté un genre de fable, en prenant une mangouste pour emblème (pourquoi pas après tout ?), afin de dénoncer les relations entre blancs et noirs. La mangouste représente le noir, et l’humain qu’elle côtoie (un noir qui lui a permis de vivre dans sa case en échange de ses services de chasseuse de nuisibles), représente le blanc.



Je n’en dirai pas plus sur cette interprétation, car je pense qu’il appartient à chacun de comprendre à sa manière.



J’ai lu ce recueil de nouvelles en format numérique. Le tout fait 154 pages et je pense qu’il est intéressant de le lire, ne serait-ce que pour sa valeur historique et la richesse de ses descriptions.



Bonne lecture.
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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Batouala

Le premier auteur noir à recevoir le prix Goncourt en 1921. La colonisation d'un pays par un autre est le résultat d'un déséquilibre des forces au profit du colonisateur et au détriment du colonisé. Les facteurs politiques, militaires, démographiques, économiques, commerciaux interviennent et se combinent de manière très variable pour produire cette inégalité préalable à toute action colonisatrice. Mais la colonisation suppose aussi une différence quelconque d'ordre racial, ethnique, religieux ou culturel entre deux populations qu'elle met en rapport; car quelles que soient les circonstances particulières, elle est un choc entre deux civilisations, l'une dominante, l'autre dominée.
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Batouala

Première leture de littérature africaine... je suis convaincue !
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Batouala

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Batouala

Tout simplement un très beau roman, écrit dans un français élégant et rigoureux. Il donnait à voir, dès cette époque, le vrai visage du colonialisme ; le débat a, depuis, avancé, mais il n'est pas clos.



Pat
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Batouala

Dans ce roman de l’antillais René Maran, prix Goncourt de 1921, nous suivons des évènements autour du chef de tribu Batouala. L’histoire se passe en Afrique équatoriale française, en Oubangui-Chari, aujourd’hui république centrafricaine.

Nous sommes donc dans la brousse, dans la maison du chef, dormant contre l’une de ses 9 femmes, autour d’un foyer éteint. Le roman commence doucement, comme tous les matins au fond de la brousse. Les gens n’ont ici pas à se presser, loin de ce capitalisme européen qui les rend pauvres (très légers contacts avec l’administration dans ce roman). René Maran décrit très bien le réveil des hommes, des femmes et du chien, cet animal sur lequel on tape toute la journée (c’est encore le cas aujourd’hui). On ressent pleinement cette douceur de la nuit, se réveille tranquille, puis le commencement des activités féminines autour des cuisines, ainsi que les longues parties de chasse des hommes. Ici, pas de tabou, le sexe est décrit sans problème et les débordements liés à l’alcool et au sexe lors des cérémonies de circoncision et d’excision non plus. Aucun tabou.

Mais le fait de coucher avec n’importe qui lors de ces cérémonies peut avoir aussi quelques problèmes. C’est ainsi que Batouala va mener la chasse à un jeune guerrier, dont toutes les femmes raffolent, dont l’une des siennes qu’il vient visiter dès qu’il a le dos tourné.

C’est donc un roman qui retransmet bien la réalité de la brousse et de ces petits villages où l’on fuit l’européen et ses mœurs étranges. La terreur et l’incompréhension de celui-ci sont bien retransmis. On suit bien le cours des journées tranquille et des fêtes, alors que ce roman ne fait même pas 200 pages. L’auteur fait donc passer énormément de sentiments en très peu de page, rendant le roman très intense et plaisant. A absolument lire.

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Batouala

C'est génial
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Batouala

"Batouala", de René MARAN est considéré comme le premier roman nègre écrit par un nègre. Point de départ de la "Négritude", mouvement littéraire et artistique qui nourrira l'émergence d'une culture noire et de sa conscience, il a été écrit en 1921. Primé par le Goncourt, son auteur, obligé de démissionner de son poste au Ministère des Colonies, sera vilipendé par tous ceux qui n'étaient pas prêts à imaginer qu'un noir puisse penser et écrire sur sa vie, celle de sa tribu, ses traditions et la sagesse qui était parfois bien plus du côté des "sauvages" que du côté des "Blancs" !



L'histoire est celle de Batouala, patriarche respecté de sa tribu. Pour lui, la vie est simple. Tous les jours, faire de son mieux pour vivre dans le respect des Anciens et des présents. Entre la pipe matinale, la chasse, les honneurs à rendre à son épouse et à ses autres femmes, rivales, Batouala nous conte la vie, son quotidien, les fêtes oniriques de la tribu, les moeurs de passage de l'enfance à l'âge adulte. Il nous conte aussi son interrogation sur ces traditions qui se perdent, les anciens qu'on n'écoute plus de la même façon, leurs expériences et connaissances que les jeunes délaissent et la convoitise de ces derniers. Bref, il nous conte un monde qui change, qui se perd. Il nous entraîne vers sa fin, sa mort.



René MARAN développe une écriture qui est celle des conteurs africains (que l'on connaît maintenant). Mais au-delà de leurs descriptions émerveillées de la nature, de la force et la beauté des êtres, bêtes, hommes et femmes qui y vivent, il nous faut entendre le fond. MARAN nous parle d'un monde en mutation, d'un monde qui disparaît, d'un autre qui doit advenir.



Intéressant de lire ce livre plus de 90 ans après sa première parution et de refléter son histoire dans le miroir de notre temps présent, lui aussi, toujours en mutation.
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Batouala

Tro bien
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Batouala

Le livre batouala est très expliqué dans l'ensemble, des mots bizarres sont tous traduit. Le début est un peu long mais une fois passer la 60 éme pages on rentre dans la journée du chef Batouala est cela commence à être plus intéressant.

Batouala est tirée d'une vrais histoire d'un nègre, on explique comment faisait t'il pour vivre et il on d'écrit tous les journées passer.
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Batouala

excellent style et histoire de l'Afrique sous la férule des colons. Nous apprenons aussi certaines traditions africaines.
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