Quelle belle idée de publier la plaidoirie intégrale de l’avocat des parties civiles, Richard Malka, lors du procès des attentats de janvier 2015 qui s’est déroulé en novembre 2020 pendant 54 jours !
Certes, ce n’est, peut-être pas, celle qu’il a vraiment énoncé tant l’avocat de talent doit sentir son auditoire et s’y adapter. En plus, le procès fut retarder par des retards divers et le Covid, aussi il a fallu être plus court. Donc, forcément, la véritable plaidoirie fut différente.
Qu’importe ! Avec Le droit d’emmerder Dieu, il s’agit pour Richard Malka de montrer l’argumentaire qu’il voulait présenter au nom de Charlie Hebdo.
Tout d’abord, est présentée l’histoire des publications des caricatures. Ainsi, Richard Malka développe la machination dont on fait preuve des imans danois en alertant la communauté musulmane internationale à partir de mensonges. En effet, ils ont rajoutés trois caricatures à celles publiées par le journal danois : deux issues de suprématistes blancs américains et une autre… d’une affiche de la Foire de Tulle sur la fête du cri du cochon ! L’avocat insiste sur le fait qu’il faut communiquer sur cette affabulation.
Depuis, évidemment, la stratégie des pourfendeurs de guerre est mieux connue. Au moment, où on célèbre le premier anniversaire de l’assassinat de Samuel Patty, ce professeur d’histoire et géographie décapité, leur manipulation est maintenant démontée : un mensonge envahit les réseaux sociaux de façon virale. Un ou des individus isolé(s) s’enflamme(nt) et sont repéré(s) par une organisation extrémiste. Il(s) est (sont) aidé(s) pour la préméditation et la logistique de leurs meurtres. Puis, ils passent à l’acte. Et, l’organisation extrémiste revendique !
Ainsi, la publication des caricatures fut par Charlie Hebdo une réaction pour rappeler l’importance de la liberté de la presse. En effet, le directeur de la rédaction de France-Soir avait pris la décision de les republier, après les actions des imans danois. Mais, il est débarqué du jour au lendemain par un actionnaire principal franco-égyptien. Contre ce non respect de cette liberté fondamentale, Charlie Hebdo choisit de les publier. On connait la suite !
Si à l’époque, les avis furent très largement différents. Aujourd’hui, l’actualité a fait comprendre combien la société s’est déchirée sur les actions à prendre. Richard Malka relève les tergiversations des politiques ou personnes connues qui n’ont pas cru à cette guerre si particulière dont la France est victime. Et, en relevant les réactions de ceux qui n’y ont pas cru, il démontre la naïveté au mieux et la méconnaissance de la réalité d’une situation qui ne cesse encore aujourd’hui de s’aggraver !
Après sa démonstration rappelle l’historique en France du droit d’exercer le blasphème, premier pays à supprimer le délit de blasphème en 1791. Ce sont les révolutionnaires français qui ont revendiqué ce droit absolu ! Pourquoi ce fait était-il inaudible à l’époque ! Pensons aux caricatures de Daumier. Et rappelons les mots de Clemenceau, alors député de Montmartre lors de la discussion sur la loi de 1881 au Palais Bourbon :
« Laissez tout attaquer, à condition qu’on puisse tout défendre… Je dirai même : laissez tout attaquer afin qu’on puisse tout défendre ; car on ne peut défendre honorablement que ce qu’on peut attaquer librement »
Puis Richard Malka rappelle le statut particulier du journal satirique en remontant son histoire.
Comme le note l’éditeur Grasset en quatrième de couverture, Le droit d’emmerder Dieu est « bien plus qu’une plaidoirie, un éloge de la vie libre, joyeuse et éclairée. » Au moment où se déroule le procès des attentats de novembre 2015, cet ouvrage est nécessaire pour prendre du recul sur notre histoire contemporaine. Il aide à décrypter les influences, tiraillements, et valeurs qui se manifestent dans la société française. Seulement 96 pages, à découvrir !
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