Citations de Richard Powers (1233)
Mais les manifestants sont portés vers l'Émancipateur par une déferlante de musique bien à eux. Des paroles tourbillonnent et s'élèvent : Nous triompherons. Nous ne céderons pas. Des gens qui n'avaient jamais posé un regard les uns sur les autres jusqu'à cet instant se lancent spontanément dans des harmonies maîtrisées. La seule chose bien qu'on ait faite, c'est de refuser la défaite. La chanson déroule ses propres contrepoints. La seule chaîne qu'on supportera aujourd'hui comme demain, c'est la chaîne humaine main dans la main. Tout le passé rejaillit dans le présent. M'suis réveillé ce matin avec un mot en tête : liberté. Alléluia.
La question de race n'était que bagatelle. Les gardiens du temple en matière de chant économisaient leur force de frappe pour un danger plus clair et plus immédiat : la classe sociale.
Si tu es à mes côtés, j'irai joyeux
rejoindre ma mort et mon repos.
Ah, comme ma fin sera plaisante,
avec tes mains chéries fermant
mes yeux fidèles !
Elles ont beaucoup en commun, l’astronomie et l’enfance. Toutes deux sont des odyssées à travers des immensités. Toutes deux en quête de faits hors de portée. Tours deux théorisent sauvagement et laissent les possibles se multiplier sans limites. Toutes deux sont rappelées à la modestie d’un mois à l’autre. Toutes deux fonctionnent sur l’ignorance. Toutes deux butent sur l’énigme du temps. Toutes deux repartent sans cesse de zéro.
L'endroit idéal...L'endroit où je veux...personne ne possède qui que ce soit. Personne n'a le droit sur quoi que ce soit. Personne n'a de compte à rendre à quiconque. Chacun décide pour soi et est unique.
Sur une planète bien plus chanceuse, une lignée de créatures lentes, faibles, nues, gauches avait réchappé plusieurs fois de l'extinction et tenu le coup assez longtemps pour découvrir que la gravité courbe la lumière, partout dans l'univers.
Papa. J’ai l’impression de me réveiller. D’être à l’intérieur de tout. Regarde où on est ! Cet arbre. Cette herbe !
Aly affirmait souvent - à moi, aux parlementaires locaux, à ses collègues, aux abonnés de son blog, à qui voulait l’entendre - que si une masse critique de gens, si modeste soit-elle, retrouvait la conscience du lien qui nous unit, l’économie deviendrait écologie. On voudrait d’autres choses. On trouverait un sens à la vie dans le monde.
Une forêt saine a forcément besoin d’arbres morts. Ils sont là depuis toujours. Les oiseaux leur trouvent un usage, et les petits mammifères, et des variétés d’insectes trop nombreuses pour que la science les compte y logent et s’en repaissent.
Nous donnons un sens à ce monde par le courage de nos questions et la profondeur de nos réponses.
Carl Sagan.
Je m’étais trompé d’école. Il avait plus appris en un été, par lui-même, qu’en une année passée en classe. Il avait découvert, par lui-même, ce que l’éducation officielle s’efforçait de nier : la vie attendait quelque chose de nous. Et le temps était compté.
Et voilà : en un coup de dés, on voit sa vie catalysée par quelqu’un, par une personne qui, dix minutes plus tard ou trois sièges plus loin dans la salle informatique, serait restée un signal inaperçu venu du fond de l’espace.
Le smartphone est un miracle, et il a fait de nous des dieux. Mais sur un point tout simple, il est très primitif : on ne peut pas raccrocher avec fracas.
Je vis désormais dans un autre temps, bien plus lent, qui est celui des arbres.
Elle se remémore les paroles de Bouddha : Un arbre est une créature miraculeuse qui abrite, nourrit et protège tous les êtres vivants. Il offre même de l’ombre aux bourreaux qui l’abattent.
P336
Sa femme Charlotte, descendante d’une famille de planteurs sudistes déchue qui jadis envoya des missionnaires en Chine, lui dit : « Il y a un proverbe chinois : « Quel est le meilleur moment pour planter un arbre ? Vingt ans plus tôt. » »
L’ingénieur chinois sourit. « Pas mal.
- « Et à défaut, quel est le meilleur moment ? Aujourd’hui. »
- Ah, d’accord ! »
Qu’est-ce qui est le plus dingue : des plantes qui parlent, ou des humains qui écoutent ?
Elle prend sa main tremblante dans le noir. C'est si bon au toucher, c'est ce que doit ressentir une racine qui découvre, après des siècles, une autre racine avec qui s'enlacer sous terre. Il y a cent mille espèces d'amour, inventées séparément, toujours plus ingénieuses, et chacune d'entre elles engendre des choses nouvelles.
Il y a un proverbe chinois : quel est le meilleur moment pour planter un arbre ?
Vingt ans plus tôt."
L'ingénieur chinois sourit. "Pas mal.
_ Et à défaut, quel est le meilleur moment ?...Aujourd'hui."
Pour Els, musique et chimie étaient des soeurs jumelles qu'on avait séparées depuis longtemps : mélanges et modulations, musique spectrale et spectroscopie harmonique.
Nettie trouvait le bonhomme gai comme un nuage de pluie menaçant, le tonnerre et l’éclair en moins.