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Citations de Robert Cormier (25)


C'est drôle que le coeur ne fasse pas de bruit quand il se brise
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Tu es ce que tu fais.
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A l'approche d'Halloween, les seules couleurs de Barstow étaient l'orange des citrouilles, le noir des sorcières et le blanc des fantômes. La tiédeur de septembre avait cédé devant le froid des jours et des nuits d'octobre, devant les bourrasques brusques qui envoyaient à terre d'immenses quantités de feuilles mortes, devant les ciels de morne ardoise. S'il ne pleuvait pas, en revanche tout craquait et les feuilles rôties par l'automne faisaient de minuscules tourbillons avant d'aller joncher les rues et les trottoirs.
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- Des héros, il persifle, la voix âpre et amère, sans plus montrer le moindre signe d'ivresse. On n'était pas des héros. L'Etrangleur et son album! Il n'y a pas de héros dans son album, Francis. Y a que nous, les petits gars de Frenchtown. Avec leur épouvante, leur mal du pays, leurs crampes d'estomac, leurs vomissements. Sans rien de prestigieux comme dans les comptes-rendus des journaux et des actualités. On n'était pas des héros. On était là, c'est tout.
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La raquette frappe la balle. Je n'essaie pas de la frapper de toutes mes forces ou de couper, mais tout simplement de la placer où je veux, sans effet, sans risque, et de jouer ensuite mon jeu de défense. Mon coeur battait calmement, mon corps était prêt à réagir. La balle m'est revenue. Je l'ai relancée ; elle m'est encore revenue, et je l'ai encore relancée. Cette fois, Larry LaSalle l'a placée sur l'arrête de la table, un coup pratiquement impossible à rattrapper et je la lui ai relancée à contre-pied. Le point pour moi. Le suivant pour lui. Le troisième pour moi. Le quatrième pour lui.
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Si tu veux énerver un type, accuse-le d'être ce qu'il n'est pas. Sinon, tu ne fais que lui dire ce qu'il sait déjà. (p.181)
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Les cauchemars s'arrêtèrent au bout d'une semaine, à peu près, et Jason n'était pas certain qu'ils étaient de vrais cauchemars ou de simples mauvais rêves. Son père disait que les cauchemars étaient des rêves où on pensait qu'on était éveillé, et qu'il vous arrivait des choses épouvantables, et que vous n'aviez nulle part où vous réfugier. Les mauvais rêves n'étaient que des rêves qui étaient déplaisants. (p.149)
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J'ai reculé jusqu'à la la façade d'un immeuble et, me faisant tout petit, je me suis approché de la porte vitrée d'un pub où j'ai vu, au milieu des affichettes vantant une pinte de bière ou un pâté de rognons, ce que l'enfant avait vu : ma figure. Pas du tout une figure, en fait : des narines pareilles au mufle d'une bête, des joues pelées, des gencives édentées, une bouche et une machoire soudées comme par d'invisibles agrafes
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Il n'y a pas de lumière au bout du tunnel, Bébé. Il n'y a ni enfer, ni paradis. À moins que l'enfer ne soit ça : être un zéro dans le néant.
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-Tu es un enquêteur. Un interrogateur. Un inquisiteur. Voilà ce que tu es. Et tu es ce que tu fais.

Tu es ce que tu fais.

Comme une accusation.
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Je m'appelle Francis Joseph Cassavant, je viens de rentrer à Frenchtown, le quartier français de Monument, la guerre est finie et je n'ai plus de visage.
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Et je ferme la bouche, les lèvres serrées, afin que le cri que je garde en moi ne s'échappe pas et ne remplisse pas la pièce de son angoisse
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Eric Poole démarra avec les chats. Ou plutôt, pour être exact, avec les chatons. Il aimait les tenir, les caresser, palper leurs petits os friables sous leur pelage. Des os fragiles, on aurait dit qu'ils allaient se briser si on les caressait trop, si on appuyait trop fort. Ce qu'il fit, bien sûr, impossible de résister. Plus tard, il ne se contenta pas de les caresser mais découvrit qu'il était plus pratique de les serrer dans ses bras en posant ses mains sur leur tête pendant qu'ils devenaient inertes. C'était sa technique préférée, tellement tendre. Ensuite, inévitablement, les chatons se transformaient en chats et ce n'était plus la même chose. Ils n'étaient plus aussi confiants et résistaient davantage. Cela demandait des mesures plus radicales, ce qu'il détestait. Il détestait les mesures radicales. Détestait la violence mais parfois n'y pouvait rien. Il fallait se plier aux exigences et aux impératifs d'une situation. Du coup, il adopta des méthodes plus énergiques. Et il s'y habitua. Il y prit goût, même. Je nettoie le quartier, se disait-il. Il fredonnait ces paroles tout en faisant son travail. Le vrai problème, c'était comment s'en débarrasser. Tout en nettoyant le quartier de sa population féline, il médita la question. Et trouva la réponse la plus appropriée : enterrer tout ça. Ce qui signifiait se procurer une pelle. Et creuser. Et transpirer. Il n'aimait pas transpirer. N'aimait pas que les parfums de son corps flottent dans l'air et que d'autres puissent les absorber. Pourtant, ça lui faisait du bien de faire un peu d'exercice. Il n'en faisait pas assez. C'est ce que sa mère lui disait toujours. Elle voulait qu'il soit plus actif. Qu'il fasse des trucs. L'aide à la maison. Sorte un peu, au centre commercial au moins. Elle voulait se débarrasser de lui pour avoir Harvey à elle toute seule.
Donc il alla au centre commercial. C'est là qu'il passa à l'étape supérieure. Après les chats, les chatons et bien sûr le canari de Tante Phoebe. Ce canari fut le seul représentant de la gent ailée à bénéficier de son attention. Il n'avait pas pu s'en empêcher, même si son acte lui attira, pour la première fois, quelques soupçons.
- Comment Rudy a-t-il bien pu sortir de sa cage ? demanda Tante Phoebe, complètement interloquée.
Rudy, quel nom ridicule pour un canari !
- Peut-être que la porte de sa cage était mal fermée, suggéra Éric, le visage respirant l'innocence.
Il avait un visage innocent. Et beau, aussi. Innocence et beauté, confirmées à chaque coup d'oeil qu'il jetait dans le miroir, ce qui lui arrivait souvent.
- Rudy était malin, reprit-il. Peut-être qu'il a ouvert le loquet avec son bec et qu'il a volé dans tous les sens et qu'il s"est écrasé contre un mur.
Ça l'avait amusé de lui raconter ça et d'observer son expression, un mélange de tristesse et de perplexité. Elle avait l'air vraiment triste quand elle avait pris le petit Rudy dans ses mains. Pauvre petite chose, écrasée comme ça, si facilement, un petit bruit sec et fini, terminé. Et les larmes dans les yeux de Tante Phoebe. Pour un oiseau, franchement.
Éliminer Rudy avait constitué le point fort de ses vacances chez Tante Phoebe, à Wickburg, cette année-là. De retour chez lui, au centre commercial, il découvrit une boutique pleine de petits animaux de toutes sortes, enfermés bien à l'abri dans leurs cages. Il les contempla sans curiosité. Il en avait assez des animaux, de toute façon.
Qu'est-ce qu'il lui restait d'autre?
Il observa les gens qui faisaient leurs courses, qui portaient des paquets. Ou qui traînaient. Les vieux, assis sur les bancs de plastique jaune, qui discutaient doucement entre eux. Les gens qui passaient devant les boutiques, pressés de se rendre quelque part. Les adolescents avec leurs habits beaucoup trop grands pour eux, leurs chemises sorties, leurs pantalons bouchonnant bêtement aux chevilles, leurs casquettes de base-ball à l'envers. Les filles, surtout, étaient horribles avec leurs couleurs criardes, leurs boucles d'oreilles délirantes, trop de rouge à lèvres, leurs cheveux dans tous les sens, parfois même un anneau dans le nez et une insolence sur le visage, dans le regard.
Lui s'habillait toujours bien. Avec des vêtements propres. Des Nike lacées jusqu'en haut, un blouson immaculé. Mais pas trop bien, quand même. Il ne voulait pas attirer l'attention, ne voulait pas être l'objet des regards. Surtout pas des regards insolents des filles. Ou des vieillards aux yeux larmoyants.
Qui choisir, alors ? Une fille ou une personne âgée ?
La question le surprit, parce qu'il n'avait pas l'intention de choisir quoi que ce soit, ni qui que ce soit en particulier, il préférait laisser faire le hasard, se laisser guider par les événements. Comme pour les chatons, les chats et même Rudy. Il n'avait jamais rien prévu, il se laissait porter, écoutait son instinct.
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Les choses infectes

Je dois rester tapi au pied de chaque échelle, dans l'infecte brocante du coeur.
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"T'es un vrai salaud", dit enfin Obie, sa rage faisant éruption comme du Coca-cola qui sort de la bouteille après qu'on l'a secouée. "Tu le sais ?"
Archie se retourna en lui souriant avec bienveillance comme un roi de mes deux accordant ses bonnes grâces.
"Jésus", dit Obie, exaspèré.
"Ne jure pas, Obie", gronda Archie. "Il faudra que tu le confesses."
"Tu peux bien parler. Je ne sais pas comment tu as eu le culot de communier à la chapelle ce matin."
"Ça ne m'oblige en rien, Odie. Quand tu te diriges solennellement vers l'autel, tu vas recevoir le Corps du Christ, vieux. Moi, je mâche juste une hostie qu'ils achètent au kilo, à Worchester."
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Et suis-je citoyen quelque part?
Je suis un squelette entrechoquant ses os, un fantôme riant sous la cape vide de son linceul, un épouvantail dont la paille est noyée de sang.
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En jetant un coup d’œil à mon père tandis que nous étions assis un après-midi à écouter la musique à la radio, je me mis à penser au secret de sa tristesse et me rendis compte qu'il n'était pas triste à proprement parler. Quoi alors ? Il était... nostalgique. Oui, c'était ça. Nostalgique, un pays solitaire à la limite de la tristesse.
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C'était une voix familière - la voix de toutes les brutes du monde. (p.171)
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"Diable non", répondit Obie sachant ce qu'attendait Archie et obtempérant, tout en lui en voulant de se sentir son larbin, comme si Archie était le ventriloque et lui le ventre. (p.140)
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Ecoute, Jerry. Il y a quelque chose de pourri dans cette école. Plus que pourri. (p.130)
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