J’ai essayé de suivre des gens très ordinaires dans leur vie et leurs soucis quotidiens, leurs soucis matériels surtout ; car, si j’ai tenté de m’avancer dans les domaines de l’esprit et de l’âme, je m’y suis senti mal à l’aise, par défaut de sens métaphysique sans doute. Je les ai pris, puis je les ai laissés, pour un millénaire ; mais ils étaient là avant, et restent là après. Que dire alors de ce petit bout de temps sur ce petit bout de terre, dans l’océan de l’aventure humaine ? Rien qui ne se sache, rien que de banal.
Pour l'historien des campagnes comme pour celui des sociétés, l'étude du cadre seigneurial, cellule primaire de la vie médiévale, permet seule d'atteindre les hommes dans quelques unes de leurs activités essentielles : le travail de la terre, la consommation ou la vente, la circulation du numéraire, les charges que le maître impose.
Le franchissement du Rhin par Charlemagne, qui a réussi là où Auguste avait échoué, permet la création d'un Empire romain germanique. Le Rhin est alors, après le partage de Verdun, à la fois trait d'union et ligne de séparation. A l'Europe de l'ouest, en perpétuel mouvement, va s'opposer une Europe de l'est qui cherche à se figer dans des structures archaïques. Du sud au nord, de l'ouest à l'est, la chrétienté européenne a déjà pris, au Xe siècle, l'aspect qu'elle a encore aujourd'hui, une marqueterie.
Le roi comme saint Louis en France, chargeait ses agents de réécrire, de régler les métiers en accompagnant ce nettoyage de menaces.
Toutes les raisons du succès de Charlemagne sont réunies avant même les débuts de son règne. Son génie aura été de les saisir toutes à bras-le-coprs et d'en faire un ensemble équilibré.
L’expression « Moyen Âge » par laquelle on désigne, depuis le milieu du XIXe siècle, les douze premiers siècles de l’Europe, c’est-à-dire, plus des deux tiers de son histoire, a toujours une connotation vaguement négative.