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Citations de Robert M. Pirsig (66)


A moins de prendre plaisir à hurler, on ne tient pas de grandes conversations à moto. On s'ouvre au monde, on médite. On regarde, on écoute, on flaire le temps, on se souvient. On pense à sa machine, au paysage traversé, à une foule de choses.
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4. « Phèdre voulut relire et relire ce passage. L'illumination ! La Qualité, la Vertu, le Dharma, voilà ce qu'enseignaient les sophistes. Ni le relativisme éthique ni une vertu idéale – mais l'aretê, l'excellence, le Dharma. Avant le Temple de la Raison. Avant la substance et la forme. Avant l'esprit et la matière. Avant la dialectique elle-même. Ces premiers professeurs du monde occidental enseignaient la Qualité, et le moyen qu'ils avaient choisi pour ce faire était la rhétorique. Phèdre avait choisi, dès le début, la bonne voie. » (p. 409)
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3. « Je crois que, si nous devons réformer le monde et en faire le séjour d'une vie meilleure, la voie n'est pas dans les discours sur les structures politiques, qui sont inévitablement dualistes, fondés sur les rapports des sujets et des objets ; […]
Pour améliorer le monde, il faut commencer par améliorer son propre cœur, et sa tête, et ses mains – puis avancer, progressivement, vers le reste du monde. » (pp. 320-321)
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2. « Selon les nouvelles conceptions de Phèdre, le monde se compose de trois éléments : la pensée, la matière, et la Qualité. Tout d'abord, il n'a pas réussi à établir la relation entre eux, mais cela ne lui semble pas gênant. Si la relation entre la pensée et la matière a été, pendant des siècles, l'objet de mille controverses inextricables, comment lui, en quelques semaines, serait-il arrivé à des conclusions définitives en ce qui concerne la Qualité ? Il n'essaya même pas. » (p. 256)
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1. « Un jour, pendant un cours de philosophie, comme un professeur démontrait allégrement, pour la cinquantième fois, la nature illusoire du monde, Phèdre leva la main pour lui demander, d'un ton calme, si les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki étaient, elles aussi, de nature illusoire. Le professeur, avec un léger sourire, lui répondit qu'elles l'étaient. Et le débat s'arrêta là.
Cette réponse était peut-être conforme à la tradition de la philosophie indienne. Mais elle était désespérément erronée pour quiconque lit les journaux et se préoccupe des destructions massives d'êtres humains. Phèdre était de ceux-là. Il quitta l'Inde et renonça à la philosophie.
Il retourna dans son Middle West natal, fréquenta une école de journalisme, se maria, vécut au Nevada et au Mexique, gagna sa vie comme il put. Il écrivit des articles, fut rédacteur technique et publicitaire. Il eut deux enfants. Il acheta une ferme, un cheval et deux voitures, et il commença à prendre du ventre. Il avait renoncé à poursuivre le fantôme de la Raison. Oui – il y avait renoncé.
En apparence, sa vie était devenue confortable. » (pp. 155-156)
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Les voyages à moto vous font voir les choses d'une façon totalement différente. En voiture on est enfermé. Parce qu'on y est habitué, on ne se rend plus compte qu'à travers les vitres on ne voit pas mieux le paysage qu'à la télé. On n'est plus que le témoin passif d'un spectacle ennuyeux, figé.
En moto, plus d'écran. Un contact direct avec les choses. On fait parti du spectacle au lieu d'être un simple spectateur. Le ruban de béton, qui se déroule en sifflant à dix centimètres sous vos pieds, c'est vraiment un ruban de béton. Son image reste floue, a cause de la vitesse, mais à tout moment on peut le toucher du talon, tout reste accessible à la conscience immédiate.
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Le Zen a son mot à dire à propos de l'ennui. Son exercice principal, la position assise, est certainement l'activité la plus ennuyeuse au monde. Pas grand-chose à faire. Ni bouger, ni penser. Quoi de plus ennuyeux ? Et pourtant, au coeur de cet ennui, réside le secret du bouddhisme Zen. Qu'est-ce donc ? Que peut-il y avoir au coeur de l'ennui, qui échappe au regard de celui qui s'ennuie ?
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Dans toutes les religions orientales, on attache la plus grande importance à la formule sanscrite du tat tvam asi, le fameux « Tu es cela », qui nie toute coupure entre l'idée qu'on se fait de soi-même et l'idée qu'on se fait de la réalité perçue. La lumière ne vient que pour qui comprend pleinement cette formule.
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Un jour, pendant un cours de philosophie, comme un professeur démontrait allègrement, pour la cinquantième fois, la nature illusoire du monde, Phèdre, leva la main, pour lui demander d'un ton calme, si les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki, étaient elles-aussi de nature illusoire. Le professeur, avec un léger sourire, lui répondit qu'elles l'étaient. Et le débat s'arrêta là.
Cette réponse était peut-être conforme à la tradition de la philosophie indienne, Mais elle était désespérément erronée pour quiconque lit les journaux et se préoccupe des destructions massives d'êtres humains. Phèdre était de ceux-là. Il quitta la salle de cours, il quitta l'Inde et renonça à la philosophie.
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Comme dans la vieille histoire du maître zen et de la tasse de thé. Si tu veux boire du thé frais, tu dois d'abord vider le vieux thé qu'il y a dans ta tasse, sinon ta tasse déborde et tout est trempé. Notre tête est exactement comme cette tasse. Elle a une capacité limitée, et si tu veux apprendre quelque chose sur le monde, tu dois garder la tête vide en vue de l'apprendre. Il est très facile de passer sa vie entière à remuer du vieux thé dans sa tasse en ce disant qu'il est très bon parce qu'on n'a jamais vraiment goûté quoi que ce soit de nouveau, parce qu'on ne peut pas le faire tenir dans la tasse, étant donné que le vieux thé prend toute la place, parce qu'on est tellement convaincu que le vieux est très bon, vu qu'on n'a jamais vraiment goûté quoi que ce soit de nouveau... Et ainsi de suite indéfiniment comme un serpent qui se mord la queue.
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L'Amérique primaire, c'est l'Amérique des autoroutes, des avions à réaction, de la télé et des superproductions. Les hommes et les femmes qui y sont englués semblent passer l'essentiel de leur vie sans la moindre conscience critique de ce qui se passe autour d'eux. Les grands moyens d'information les ont convaincus que ce qui les entoure n'a pas d'importance. Et c'est pour cette raison qu'ils se sentent seuls. De là vient l'indifférence qu'on lit dans leurs yeux : l'étincelle du doute à vite fait de s'y éteindre et, quand ils vous regardent, vous n'êtes pour eux qu'un objet. Vous ne comptez pas. Vous n'êtes pas ce qu'ils recherchent.
Tout autre est l'Amérique secondaire que nous avons traversée : les routes perdues, le fossé du Chinois, les chevaux d'Appaloosa, les massifs de montagnes aux courbes majestueuses, le loisir de méditer, les enfants qui s'amusent avec des pommes de pin, et le bourdonnement des abeilles, et le ciel libre jusqu'à l'horizon. Dans cette Amérique-là, la réalité domine. Le monde ne se laisse pas oublier. Et on ne se sent pas seul. Il en était ainsi, j'imagine, il y a un ou deux siècles. Presque personne, mais pas de solitude. Sans aucun doute, je généralise à l'excès. Mais il suffirait de nuancer quelque peu ce jugement pour qu'il prenne toute sa vérité.
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Nous vivons dans une époque sans dessus dessous, à cause de l'inadéquation des vieilles formes de pensée : elles ne nous permettent pas de saisir les expériences nouvelles. On dit que tout progrès véritable dans la connaissance est le résultat d'un blocage, qui oblige le savant à chercher de nouvelles directions de pensée, quitte à dériver quelques temps dans des voies latérales. Tout le monde connaît ce phénomène. Je crois qu'il en est de même pour la civilisation entière : il faut remonter aux sources pour pouvoir aller plus loin.
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Aussi convient-il, lorsqu’on travaille sur une motocyclette, ou lorsqu’on se consacre à n’importe quelle autre tâche, de cultiver la sérénité; elle permet de demeurer en union avec le monde extérieur. Quand on y parvient, tout le reste s’ensuit naturellement. La sérénité permet de découvrir les vraies valeurs, et les vraies valeurs permettent les pensées justes, qui entraînent les gestes exacts. L’œuvre qui en résulte est alors le reflet matériel et visible de la sérénité de celui qui l’accomplit.
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- Pourquoi est-ce que nous croyons tous à la loi de la gravitation universelle, alors?
- C'est de l'hypnose de masse - une hypnose connue sous le nom plus respectable d'éducation.
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Le divin Bouddha trouve aussi bien sa place dans les circuits d'un ordinateur, ou dans la boîte de vitesse d'une motocyclette, qu'à la cime d'une montagne ou dans les pétales d'une fleur. Ce serait rabaisser Bouddha que de penser le contraire - et se rabaisser soi-même.
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Le piège suivant qui vient à l'esprit est l'ennui . Il se trouve à l'opposé de l'anxiété et accompagne généralement les problèmes d'égo. L'ennui signifie que vous avez quitté la voie de la Qualité, vous ne voyez plus les choses avec un esprit neuf, vous avez perdu votre « esprit du débutant » et votre moto est en grand danger. L'ennui veut dire que votre provision de détermination est basse et qu'il faut en faire le plein avant toute chose.

Quand vous vous ennuyez, arrêtez ! Allez au spectacle. Allumez la télé. Prenez la journée. Faites n'importe quoi, mais ne travaillez pas sur la bécane. Si vous n'arrêtez pas, la prochaine chose qui se produira, c'est la Grosse Connerie, et c'est alors que tout l'ennui et la Grosse Connerie se combinent en un seul de ces coups du sort des dimanches qui vous vident de toute votre détermination, et vous stoppent vraiment.
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Si les gens jugent différemment de la Qualité, ce n'est pas que la Qualité est multiple, c'est que les expériences de chacun sont différentes.
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On ne peut se rendre compte qu'on a vu un arbre qu'après l'avoir réellement vu et, entre l'instant de la vision et l'instant de la conscience, il s'écoule un certain laps de temps. On considère parfois que ce laps de temps n'a pas d'importance. C'est à tort. Et cette erreur est injustifiable.
Le passé n'existe que dans nos souvenir. Le futur n'existe que dans nos projets. Le présent est notre seule réalité. L'arbre dont on prend intellectuellement conscience, à cause de ce bref laps de temps, est toujours situé dans le passé. Il est donc toujours irréel. Tout objet conçu intellectuellement est toujours situé dans le passé, et par conséquent, irréel. La réalité n'est que l'instant de la vision qui précède la conscience.
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L'allégorie est facile entre la montagne et l'obstacle spirituel que tout âme doit franchir pour atteindre le but de sa quête. Comme ceux que nous laissons derrière nous, dans la vallée, la plupart des gens demeurent toute leur vie au pied de les montagnes de l'esprit, sans chercher à les gravir. Ils se contentent d'écouter le récit de ceux qui les ont vaincues; ils évitent ainsi les difficultés de l'ascension. D'autres partent dans la montagne accompagnés de guides expérimentés et qui connaissent les voies les meilleures, les moins dangereuses. D'autres encore, sans expérience, et se méfiant des guides, efforcent de trouver des itinéraires inédits; bien peu y parviennent. Mais, parfois, certains d'entre eux, touchés par la grâce, à force de volonté et de hasards heureux, parviennent au but. Une fois arrivés, ils se rendent compte, plus facilement que tous les autres, que le nombre de voies n'est pas limité. Il y a autant de chemins que de voyageurs.
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La raison d'aujourd'hui, c'est la Terre plate du Moyen Âge. Si vous vous aventurez trop loin, on vous prévient que vous allez tomber. Dans la folie. Et cela fait peur. Cette peur de la folie, c'est la terreur médiévale du bout du monde. C'est l'horreur de l'hérésie. Mais, de jour en jour, notre vielle Terre plate, la raison conventionnelle, est dz moins en moins capable de répondre aux expériences que nous vivons. C'est de là que naît l'angoisse devant un monde à la dérive. Les gens se jettent dans une quête de plus en plus anxieuse de l'irrationnel. Ils cherchent une issue dans l'occultisme l, le mysticisme, la drogue. Parce qu'ils voient que la raison classique ne parvient pas à résoudre certains de leurs problèmes, pourtant bien réels.
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