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Citations de Robert Neuburger (138)


Solliciter une reconnaissance de ses malheurs passés n'est pas une démarche évidente. C'est risquer d'avoir à se justifier et s'exposer au risque de ne pas être cru. C'est pourquoi l'expression de la souffrance et le besoin de reconnaissance passent souvent par l'écriture. Un écrit ne peut être effacé. Les injustices, les humiliations trouvent là un moyen d'expression qui protège contre le scepticisme. C'est la phrase de Primo Levi :«J'écris ce que je ne pourrais dire à personne... » Derrière cette écriture, il y a le besoin d'être cru, d'être reconnu dans son histoire, dans sa souffrance.
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Tout événement, banal ou franchement dramatique, pour peu qu'il attaque les convictions d'une famille, ses certitudes, sa sécurité de base, ses mythes, peut provoquer un traumatisme.
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Le pouvoir démocratique, c'est "l'un après l'autre" et non pas "tous ensemble." Je préconise dans ces cas l'alternance : par semaine ou par quinzaine, chaque parent est responsable de toutes les décisions concernant le ou les enfants. Cela ne signifie pas que l'autre soit déchargé de toutes les tâches concernant les enfants, mais qu'il est en "vacance" de décision.
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Les enfants ne sont plus seulement "désirés", ils sont "décidés".
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Certains couples sont en conflit du fait de divergences éducatives et en déduisent qu'ils ont un problème de couple alors qu'ils n'ont qu'un problème de parents !
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Le monde que nous percevons est celui que nous concevons.
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Le plus souvent, nous prenons conscience de ce qu'est le sentiment d'exister lorsque celui-ci vient à manquer. Se sentir exister n'est pas une donnée biologique, c'est une construction.
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8. « Les catastrophes qui ont détruit tous les territoires d'intimité nécessitent, pour leur restauration, la participation d'au moins trois générations. La première, nous l'avons vu, permet de restaurer l'intimité personnelle. La deuxième est chargée de constituer les premiers stades d'un intime de couple et d'une intimité familiale. Cette génération, nous l'appelons la génération du silence : ceux qui ont appris à ne pas poser de question. […] Dans un passage très saisissant, Anny Duperey raconte que son fils qui a huit ans, son âge à la mort de ses parents, la voit travailler sur son livre et, alors qu'elle lui parle de son contenu, il a cette réplique : "Il faudrait arrêter d'y penser, maintenant." Il s'agit d'une parole fondatrice qui s'adresse plus à lui-même qu'à sa mère : le mythe d'une famille, c'est la transmission de l'oubli, ou, du moins, la transmission de ce qu'il faut oublier pour la faire exister. […] Cette catastrophe ne peut en aucun cas fonctionner comme mythe constitutif d'une intimité familiale. » (pp. 172-173)
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7. [La "mort de l'intimité" chez les victimes de catastrophes : les cas de Jorge Semprun, rescapé de Buchenwald et d'Anny Duperey, survivante à la mort accidentelle de ses parents dans son enfance] : « Jorge Semprun ou Anny Duperey se reprochent d'être vivants : "Pourquoi ai-je survécu et par les autres ?" À cette question – mais aucun des deux auteurs ne semble faire le lien – une même réponse est apportée : l'épreuve ordalique. Ils ont chacun un "accident", mais cet accident ne semble pas fortuit. Il subsiste une ambiguïté, on ne sait pas s'il s'agit d'une tentative de suicide ou d'un accident. Jorge Semprun a-t-il sauté du train ? Anny Duperey s'est-elle jetée sous une voiture ? Des témoins le pensent. Cette ambiguïté donne lieu chez les deux auteurs à des commentaires surprenants, qui mettent l'accent sur le passage entre vivre et exister réalisé par l'épreuve ordalique. » (pp. 168-169)
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6. « Ce rapport entre le famille et le monde extérieur a des répercussions sur les rapports internes à la famille : une famille qui refuse les intrusions du monde extérieur va, de façon concomitante, interdire la constitution d'un intime individuel chez ses membres. Ainsi, les familles mafieuses exigent une transparence de la part de leurs membres qui ne sauraient disposer d'une intimité personnelle, puisqu'ils sont soumis à la loi du groupe.
Si le groupe familial d'origine maintient des liens trop ouverts avec le contexte, comme les familles d'origine des parents, chacun peut se murer dans sa tour d'ivoire, sans contrôle par le groupe, ou dans l'indifférence du groupe, puisqu'il n'a pas d'attentes quant à la constitution d'une intimité familiale ; au contraire même, puisqu'une intimité familiale constituée serait gênante dans ce contexte où chacun des parents est resté "marié" à sa famille d'origine. Cela advient dans certaines familles qualifiées de psychotiques. » (pp. 147-148)
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5. [Étude de cas clinique relatif à la difficulté de construction de l'intime de couple] : « […] après avoir choisi deux tableaux, un qui lui plaisait et l'autre qui plaisait à son mari, il s'est agi de les accrocher. Sa proposition a immédiatement été rejetée et, de guerre lasse, elle a fini par accepter le choix d'accrochage de son mari. Celui-ci s'en explique ainsi : "Tu donnais ton goût, mais pas d'arguments !" S'il lui refusait toute prise de décision, voire toute participation, au sujet des enfants, de la maison ou des vacances, c'est parce qu'elle l'inquiétait : il avait l'impression qu'elle n'avait pas d'opinion propre, qu'elle était "comme un bateau sans gouvernail, sans moteur et sans voile, qui s'oriente en fonction du courant, et s'aligne sur l'opinion des autres". Il continue : "On n'a pas réussi à définir ensemble notre espace de liberté : jusqu'où peut aller la liberté, un jardin secret ? Je ne sais pas." De toute façon, son opinion est que l'on ne peut pas avoir de liberté quand on a une famille... » (pp. 94-95)
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4. « Mais comprendre le couple, c'est aussi reconnaître la relation que chacun engage, non pas avec l'autre, mais avec le couple lui-même, les rapports entre l'intime de chacun et l'intime du couple ou de "la maison-couple".
[…]
Comme dans le processus d'acquisition du territoire d'intimité par l'adolescent, la naissance du territoire d'intimité du couple se passe en trois temps : le rapport aux normes personnelles, familiales et sociales de chacun, l'automythification qui comporte le volet de prédestination et celui des épreuves ordaliques, enfin la confrontation à la réalité. » (pp. 74-75)
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3. « Le résultat est un compromis qui fait de l'adolescent un sujet "normal", donc un névrosé moyen, quelqu'un qui remet en question de temps en temps la gestion de son territoire d'intimité en relation avec les territoires du passé et ceux qu'il souhaite créer. Ce compromis correspond aux normes de chacun, à ce qu'il est convenu de devoir garder, quelles que soient les circonstances, et à ce qu'il peut ou doit donner de lui, de son intime, s'il veut ou désire investir un travail, une amitié, un couple ou, simplement, garder de bonnes relations avec sa famille d'origine. Ces normes intimes impliquent des frontières à ne pas franchir pour soi et pour les autres : cela s'appelle aussi la dignité et est à la base du sentiment de sécurité. La dignité, le respect de soi passent par la notion de frontières de l'intime. » (pp. 53-54)
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2. [Attitudes "ordaliques" dans la phase de "l'automythification" de la conquête de l'intimité individuelle] : « Il se peut que la traversée de ces dangers donne aujourd'hui à l'adolescent une certitude de son droit à être et à revendiquer une place familiale et sociale. Il nous semble que la prise de risque est d'autant plus grande que la certitude manque à l'adolescent de son droit à occuper la place qu'il a obtenue.
Il est important de distinguer dans les conduites de l'adolescent ce qui relève de l'ordalie et ce qui correspond à une volonté suicidaire. Dans le cas de l'ordalie, le défi est : "Si la mort ne veut pas de moi, alors vivons", dans le cas du suicide : "Je suis plus fort que la mort !"
Les conduites de prostitution d'une fillette de douze ans en sont un exemple impressionnant. Son destin semblait pourtant favorable puisque, née dans une famille miséreuse, elle avait été adoptée par un couple aisé et très affectueux. Notre hypothèse est qu'elle ne pouvait vivre son destin que comme une injustice par rapport à sa famille d'origine, d'où la violence de ses conduites ordaliques, ce besoin de se faire exister par le destin, bien différent du suicide et de son cortège de désespérance. » (pp. 38-39)
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1. « Ce droit [à l'intimité] évolue actuellement de façon importante en liaison avec des normes sociales qui rendent plus suspects certains types familiaux, certains couples, certains individus, qui verront donc plus souvent leurs espaces d'intimité contrôlés, menacés ou envahis.
Il est ainsi plus difficile pour une femme seule de défendre l'intimité de sa famille que pour une famille père-mère-enfant classique. L'expérience montre que les travailleurs sociaux et autres intervenants sont plus intrusifs dans ces situations. Il en est de même dans d'autres formes "atypiques" comme les familles adoptantes, migrantes, recomposées, homoparentales, ou en grandes difficultés économiques. Les signalements par les enseignants ou les opérateurs sociaux sont significativement plus nombreux. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les violences et autres abus peuvent perdurer plus longtemps dans des milieux socialement favorisés, qui préservent une apparence de normalité quant à leur composition. » (pp. 11-12)
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Découvrir l'intention cachée du manipulateur
...liste indicative....
....cas les plus fréquents...
______
Décrédibiliser l'autre : Stigmatisation
Pathologisation ou désignation blanche
Négationnisme
______
Cacher un comportement :
Mensonge DésinformationDouble lien
_____
Changer l'autre :
Manipulation des sentiments essentiellement culpabilisation
_____
Exclure l'autre :
Désignation blanche
Désinformation
Passé réinventé
Double lien
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Le couple, en effet, est par définition une relation intime, donc fermée. Il n'y a pas de tiers pour confirmer ou infirmer les perceptions, les malaises que l'on peut ressentir face à des propos troublants, blessants, injustes, peu clairs.
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Le négationnisme se rapproche ici de la désignation blanche : on fait porter à l'autre un habit qui n'est pas le sien.
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Les effets du négationnisme agissent donc à deux niveaux. Sur la victime, d'abord, dont la mémoire est bafouée et qui se voit mise en cause, placée en position d'accusée. Sur le monde extérieur, ensuite, que ce soit le cercle amical ou les familles d'origine.
Encore une fois, le négationnisme est un acte d'une violence considérable. Il peut pousser au renoncement (" Puisque personne ne veut me croire, je n'en parle plus"). Il peut également entraîner une profonde dépression.
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Le sens de sa propre vie, de son utilité, surgit lorsque le sentiment d'exister est déjà présent. Ce n'est pas le but qui confère l'existence, c'est le fait de se sentir exister qui permet d'imaginer que l'existence a un but. Je rejoindrai cependant Viktor Frankl sur un point essentiel, quand il affirme que le sentiment d'un vide existentiel n'est pas une maladie : « En ce qui concerne le sentiment de non-sens de notre existence, nous ne devons pas faire l'impasse et oublier que ce n'est pas en soi une situation pathologique, c'est plutôt la preuve de notre humanité. »
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