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Citations de Robert R. McCammon (262)


Selon moi, nous venons au monde pleins de cyclones, de comètes et de feux de forêt. Nous naissons capables de lire dans les nuages, de chanter avec les oiseaux et de voir notre destin dans les grains de sable. Mais en grandissant, nous perdons tout ça à coups d’éducation, d’instruction religieuse, de peignes et de gants de toilette. On nous force à marcher droit et à être responsables. On exige que nous nous conduisons comme des grands, des adultes, bon sang! Et vous savez pourquoi? Parce que ceux qui nous le demandent ont peur de notre liberté et de notre jeunesse. Parce qu’ils sentent en nous cette magie qu’ils ont laissée dépérir en eux, qu’ils sont amers et honteux d’avoir perdue.
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- Vous voulez rappeler aux gens de Bruton que leurs ancêtres étaient des esclaves? demanda maman.
-Oui, je veux qu'ils s'en souviennent. Pas pour s'apitoyer sur eux-mêmes, ni pour se voir comme des parias dépossédés de tout ce qu'ils mériteraient d'avoir mais pour qu'ils puissent se dire : "Regarde d'où tu viens, et regarde ce que tu es devenu.'...
Il n'y a pas d'autre chemin que s'élever. Lire. Ecrire. Réfléchir. Ce sont autant de barreaux sur l'échelle qui mène à l'air libre.
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J'ai vécu tout ceci. C'est l'inconvénient quand on raconte des histoires à la première personne. Le lecteur sait que le narrateur a survécu. Alors, quoi qu'il puisse m'arriver - quoi qu'il me soit arrivé -, vous savez que je m'en suis sorti.
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J'ai une dernière leçon pour toi, Mikhaïl, dit Wiktor d'une voix douce, alors que le sifflement du train mourait au loin. C'est peut-être la leçon la plus importante, et pourtant elle se résume en deux mots : « Vivre libre. » Même si ton corps est enchaîné, il faut vivre libre. Ici. (Il toucha son crâne chauve de l'index.) C'est le seul endroit où personne ne pourra jamais t'enchaîner, celui où les murs n'existent pas, si tu les refuses. Et c'est peut-être la leçon la plus difficile à apprendre, Mikhaïl. Chaque forme de liberté a son prix, mais la liberté de l'esprit est inestimable.
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Et il y avait la lune.
Le loup la voyait tout autre que l'humain. L'astre de la nuit était comme une flaque d'argent pur dans la prairie sombre du ciel, parfois couronnée d'un bleu violent, parfois d'un pourpre profond, et en quelques occasions d'une couleur au-delà de toute description. La clarté lunaire tombait sur la forêt comme une pluie de flèches argentées, et les arbres se muaient alors en cathédrales. C'était un spectacle à nul autre pareil, et devant cette beauté presque terrifiante les loups s'assemblaient sur un promontoire rocheux pour saluer la déesse nocturne. Leur chant racontait les joies et les peines de leur double nature, la mélancolie du banni et l'exaltation du miraculé.
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Mais j'imagine que le gouvernement des autres pays est plus ou moins semblable à celui de la Russie : une poignée d'hommes cupides qui cherchent le profit immédiat et négligent le futur. C'est la malédiction de l'homme : il a un esprit et ne sait pas s'en servir.
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[...] et si j'avais le choix je ne voudrais pas vivre d'autre existence que celle du loup, et j'oublierais avec joie celle de l'animal le plus honteux de la création : l'être humain.
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Les généraux et les commandants aboieraient des ordres, mais ce seraient les simples soldats qui mourraient en les exécutant. Ainsi en avait-il été depuis une éternité, et il était peu probable que ce système changeât un jour. Parce que les hommes ne changeraient pas.
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À une cinquantaine de mètres, en plein centre du champ de mines, le loup s'arrêta et se retourna. Pendant un long moment il observa l'incendie, et dans ses prunelles vertes brillait le feu de la destruction.
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« Mr Lightfoot, voulez-vous boire quelque chose ? demanda maman.

— Non.

— J’ai des gâteaux aux flocons d’avoine, si vous voulez…

— Non, je vous remercie bien. »

Il prit un carré de tissu blanc, tout propre, dans sa poche, et le déplia sur le siège d’une chaise. Il débrancha le grille-pain, le posa sur la table près de sa boîte à outils et s’assit sur le tissu blanc. Ses gestes étaient aussi coulants que ceux d’un plongeur sous-marin.

Il avait choisi un tournevis. Il avait les doigts longs et gracieux d’un chirurgien ou d’un artiste. Le regarder travailler, c’était une vraie épreuve de patience, mais on ne pouvait pas dire qu’il ne connaissait pas son boulot. Il ouvrit l’appareil et contempla les résistances dénudées.

« Uh-huh, fit-il après un long silence. Uh-huh.

— Qu’est-ce qu’il y a ? » Maman regardait par-dessus son épaule. « C’est réparable ?

— Vous voyez… là… ce tout petit fil rouge… » Il le tapota du bout de son tournevis. « Il a pris du mou.

— C’est tout ? Juste ce fil ?

— Oui, ma’ame. Ce sera… » Il entreprit de rembobiner soigneusement le fil, pour rétablir le contact – rien qu’à le voir, ça vous mettait dans une sorte de transe hypnotique « … tout », conclut-il enfin.

Il referma le grille-pain, le brancha, abaissa le thermostat et sous nos yeux, les résistances se mirent à rougeoyer.

« Des fois… », commença-t-il.

Et nous attendions la suite. Je croyais entendre pousser mes cheveux.

« Il suffit… » Le monde continua sa course sans nous « … d’une toute petite chose pour… » Il replia son carré blanc, et nous restions suspendus à ses lèvres. Mais le train de cette pensée avait dû soit dérailler, soit finir sur une voie de garage. Mr Lightfoot fouilla la cuisine du regard. « Rien d’autre à réparer ?

— Non. Maintenant, je crois que tout va bien. » Il acquiesça, mais je vis qu’il continuait à renifler les pannes comme un chien de chasse sur la piste d’un lapin. Il entreprit une lente inspection de la cuisine, posa délicatement ses doigts sur le frigo, la gazinière avec ses quatre-z’yeux, le robinet de l’évier, comme s’il auscultait les appareils par simple imposition des mains. Maman et moi, nous échangions des regards intrigués. La conduite de Mr Lightfoot était vraiment bizarre.
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La Diablesse avait gagné son titre le jour où elle avait présenté au cours de dessin un portrait de son père avec des cornes et une queue fourchue, en expliquant à Mrs Dixon, le professeur, et à ses petits camarades de classe qu’au fond de son placard son père avait une grande pile de magazines où l’on voyait des diables-garçons mettre leurs queues dans les trous des diables-filles. Mais cette Diablesse ne s’était pas contentée d’exhiber le contenu secret des placards de son père. Elle avait aussi apporté, en leçon de choses, dans une boîte à chaussures, un chat mort auquel elle avait enfoncé des pièces de dix cents dans les yeux. En travaux manuels, elle avait sculpté en pâte à modeler verte et blanche tout un cimetière dont les pierres tombales portaient le nom de ses camarades et la date de leur mort – ce qui avait provoqué plus d’une crise de nerfs parmi ceux qui s’étaient aperçus qu’ils ne verraient jamais leur seizième printemps. Elle avait un penchant marqué pour le comique de situation – mettre sous le nez de quelqu’un un sandwich au crottin de cheval, par exemple. On la soupçonnait aussi d’être responsable de l’explosion de la tuyauterie des toilettes à l’école, en novembre dernier. Tous les cabinets avaient été bouchés par des pages de cahier.

En un mot, c’était une sacrée tordue.

Et en cette seconde, Sa Majesté Tordissime avait posé sur moi son regard redoutable.

Un sourire se répandit lentement sur sa bouche venimeuse. Je restais paralysé sous ses yeux perçants et je me dis : « Ça y est, je suis repéré ! »
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Tandis que la voix du Révérend Lovoy rivalisait avec le tonnerre et le feu du Ciel, je sursautai : devinez qui était installée juste devant moi ?

La Diablesse.

Elle pouvait lire dans les pensées – c’était un fait reconnu. Juste au moment où je pris conscience de sa présence, sa tête se retourna et elle me cloua sur place d’un regard noir contre lequel même une sorcière serait restée impuissante. La Diablesse – Brenda Sutley, dix ans, dans le civil – était une rouquine avec une figure pâle, éclaboussée de taches de rousseur. Ses sourcils étaient aussi épais que des chenilles. À voir l’arrangement brouillon de ses traits, on aurait cru que quelqu’un avait éteint un feu à coups de pelle sur son museau. Son œil gauche semblait plus petit que le droit, son nez formait un bec où s’ouvraient deux trous béants, quant à sa bouche presque sans lèvres, on aurait dit qu’elle se baladait d’un bord à l’autre de sa figure. Faut dire qu’elle n’était pas aidée, du côté de ses ascendants.
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- Les Beach Boys, c’est eux qui chantent.
- Waow ! m’exclamai-je. C’est vraiment…vraiment…
Comment dire ? Quel mot pouvait exprimer à la fois la jeunesse, l’espoir, la liberté, le désir, la soif d’horizons nouveaux, la fureur de vivre ? Quel mot évoquait l’amitié en même temps que cette sensation, tant que durerait la chanson, d’être de ces nomades intrépides qui se sentent partout chez eux ?
- Vraiment cool, trancha Davy.
J’allais devoir m’en contenter.
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Ne sois pas si pressé de grandir. Reste un enfant aussi longtemps que tu le pourras, car une fois que tu auras perdu la magie de l'enfance, tu passeras le reste de ta vie à vouloir la retrouver...
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Car on ne connait jamais vraiment la Mort. On ne peut pas l'apprivoiser. Si la Mort était un enfant, ce serait cette silhouette solitaire qui se tient à l'écart dans la cour où retentissent les rires des autres. Si c'était un enfant, elle resterait seule, ne parlerait que dans un murmure et poserait sur vous un regard hanté d'un savoir qu'aucun homme ne peut supporter.
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La grâce, c'est de pouvoir supporter une perte qui vous touche, de l'accepter et d'en retirer même une sorte de joie.
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Quand la nature échappe à notre contrôle, elle éveille en nous une peur primale. Nous nous considérons comme les maîtres de la Terre, que nous avons reçue de Dieu avec pour mission de la soumettre. Nous nous accrochons à cette illusion comme à une veilleuse. La vérité est plus inquiétante. Nous sommes aussi fragiles que des arbrisseaux dans une tornade. Une inondation suffit à transformer nos chères maisons en épaves. La terre dans laquelle s'enfoncent nos racines peut trembler. Là où nous vivons, des montagnes se sont dressés et se sont effondrées, des océans se sont répandus et se sont évaporés. Les villes que nous construisons ne sont pas beaucoup plus durables que nous. Notre planète elle-même n'est qu'un train qui passe. Quand on est dans la boue jusqu'à la taille, qu'on entend des gens crier dans l'obscurité et qu'on voit leurs silhouettes se démener pour contenir un flux qui progressive inexorablement, nous prenons conscience de la vérité : nous n'aurons pas le dernier mot, mais nous n'abandonnerons pas.
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Dès mon plus jeune âge, j'avais pressenti que toute communication humaine - la télé, les films, les livres... - avait pour origine le désir de raconter une histoire. Ce besoin de raconter, de se brancher sur une prise universelle, compte parmi nos désirs les plus essentiels. Et le besoin d'écouter des histoires, de se glisser dans d'autres vie, ne serait-ce qu'un instant, est la clé du monde magique qui naît avec nous.
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Vernon said "Four years. The boy stood it for four years. And he wrote this book about the town, and the people who made it what it was. And maybe there wasn't a real plot to it, maybe there wasn't anything that grabbed you by the throat and tried to shake you until your bones rattled, but the book was about life. It was the flow and the voices, the little day-to-day-things that make up a memory of living. It meandered like the river, and never knew where you were going until you got there, but the journey was sweet and deep and left you wishing for more."
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"I have seen plenty of boys grow into men, Cory, and I want to say one word to you. Remember."
"Remember? Remember what?"
"Everything," she said. "And anything. Don't you go through a day without remembering something of it, and tucking that memory away like a treasure. Because it is. And memories are sweet doors, Cory. They're teachers and disciplinarians. When you look at something, don't just look. See it. Really, really se it. See it so when you write it down, somebody can see it too. It's easy to walk through life deaf, dumb, and blind.
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