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Citations de Robert R. McCammon (261)


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Je ne pouvais pas me représenter le paradis. Comment un endroit peut-il être "merveilleux" si on ne peut rien y faire de ce qu'on aime ? Pas de BD, pas de films de monstres, pas de vélos ni de routes de campagne pour s'y balader. Pas de piscine, pas de glaces, pas d'été, pas de barbecue du 4 juillet, pas d'orages, pas de vérandas où s'asseoir en les regardant arriver... Le paradis m'avait l'air d'une sorte de bibliothèque où on devrait passer des éternités d'éternités à lire toujours le même livre. Qu'est-ce que c'était, un Ciel sans boîte magique, sans papier machine ?
C'était un véritable enfer - voilà.
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(P 474-475 Éditions Albin Michel de 2007)
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Je n'ai jamais eu peur d'eux, ils étaient à mes ordres. Je dormais parmi eux dans le noir, et ils ne dépassaient jamais les limites de leur royaume. Ce n'étaient pas eux qui avaient demandé à venir au monde avec ces boulons derrière leur tête, ces ailes couvertes d'écailles, ces veines assoiffées de sang frais ou ces figures difformes qui faisaient reculer les belles d'effroi. Mes monstres n'étaient pas habités par le mal - ils s'efforçaient simplement de survivre dans un univers impitoyable. Ils me ressemblaient, à moi et aux copains : minables, maladroits, vaincus - mais soumis, jamais ! C'étaient simplement des solitaires en quête de refuge, dans la maelström des torches, des amulettes des crucifix dressés, des balles d'argent, des bombes atomiques, des lance-flammes et des avions de combat lancés à leurs trousses. Ils n'étaient pas parfaits, certes, mais dans leur malheur, c'étaient des vrais héros.
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(P184-185 Editions Albin Michel de 2007)
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Il y a pire que les monstres des films. Il y a des horreurs qui s'échappent des écrans et des pages pour envahir votre vie, pour s'immiscer derrière le sourire de ceux que vous aimez.


(P58 Editions Albin Michel de 2007)
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Robert R. McCammon
Je suis sans doute plus fier de Zephyr, Alabama que de n’importe quel autre de mes livres. Les livres sont comme des enfants, et chaque enfant a une personnalité qui lui est propre. Certains sont difficiles, d’autres sociables, certains sont impatients de devenir ce qu’ils veulent être, d’autres ne sont pas du tout pressés mais juste satisfaits de gambader sur les collines et dans les prés du monde de l’enfance. J’espère que Zephyr, Alabama a saisi une partie de ce monde, un monde dont nous nous souvenons tous et que nous aspirons souvent à retrouver dans le secret de notre cœur, ne serait-ce que pour un instant reprendre notre souffle et redresser nos gyros copes contre le dur fer de la réalité.
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Robert R. McCammon
« Des lecteurs m’ont déjà dit “Je ne veux pas que le livre se finisse.” Pour moi, c’est le plus beau des compliments. »
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Robert R. McCammon
Mon grand-père était un bon conteur. Je me souviens qu’il me racontait des histoires à dormir debout sur son enfance. Je suis sûr que la plupart étaient inventées.
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Les hommes, c'est des bêtes, tu sais. Ils prennent les jolies choses et ils les rendent laides.
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Oui m'man, balbutia-t-il. Mais...Mais si y a pas de gentils soldats, alors comment on les empêche de gagner, les méchants?
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"Dans le temps, j'étais un grand connaisseur en cognacs français. J'avais une femme, trois enfants et une villa avec Jacuzzi et piscine." Il toucha son moignon. "J'avais aussi une autre jambe. Mais c'est du passé, n'est-ce pas? Et le passé, il faut faire attention à ne pas le ressasser, si on veut rester saint d'esprit."
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Le sable, c'est vraiment une chose qui coûte rien, mais regardez c'qu'il peut devenir quand on s'y connaît. Même le truc le plus inutile du monde peut devenir beau, poursuivit-elle en passant son doigt sur la surface veloutée du verre. Tout ce qu'il faut, c'est le coup de main. Et de voir ce bel objet, de le tenir, ça m'a fait penser que moi non plus je n'étais pas encore bonne à jeter.
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Combien peuvent avoir survécu à pareil holocauste ? Se demanda-t-il. Non. La vraie question, c'était combien auront envie de survivre ? Parce que, dans les rapports qu'on avait pu lui faire sur la guerre nucléaire, dans ce qu'il avait pu lire sur la question, une chose était claire : les centaines de millions qui périssent dans la première heure, ceux-là sont les chanceux. Ce sont les survivants qui allaient souffrir mille damnations.
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Et c’est alors que ça se produisit.
Nous traversions le parking sous un soleil de plomb, avec nos milk-shakes qui nous glaçaient les mains dans leurs grands gobelets de carton blanc frappés du logo de La Grande Roue, quand quelque chose nous accrocha l’oreille. Une mélodie. D’abord fredonnée par quelques autoradios, puis reprise par un chœur de plus en plus nourri à mesure que les doigts des adolescents trouvaient la bonne station. Lorsque tous les boutons « volume » furent tournés à fond, la musique déferla des haut-parleurs nasillards et se répandit dans l’atmosphère estivale. En quelques secondes, l’ensemble des radios du parking balançait le même air. Quelques moteurs avaient démarré, puis s’étaient emballés, tandis que des éclats de rire virevoltaient telles des étincelles.
Je restai cloué sur place. Impossible de mettre un pied devant l’autre. Ça ne ressemblait à rien de ce que j’avais entendu jusque-là : des voix qui se fondaient, se démêlaient, puis se rejoignaient dans de fabuleuses harmonies. Elles montaient en flèche, comme un chœur d’oiseaux exaltés, soutenues par une batterie et une guitare métallique grinçante, qui faisaient courir des frissons glacés le long des coups de soleil de mon dos.
« T’entends ça, Davy ? Qu’est-ce que c’est ? »
Round… round… get around… wha wha whaooooooo…
« Qu’est-ce que c’est, cette chanson ? fis-je, presque effrayé à l’idée que son titre puisse m’échapper à jamais.
— Tu l’as jamais entendue ? Tout le monde la chante, au lycée. »
Getting bugged drivin’ round the same ol’ strip… I got to find a new place where the kids are hip…
« Mais comment ça s’appelle ? insistai-je, pris dans un délicieux tourbillon.
— Elle n’arrête pas de passer à la radio. Ça s’appelle… »
À cet instant précis, tous les lycéens du parking se mirent à chanter en chœur, certains faisant tanguer leurs voitures, et je restai planté là, mon milk-shake au beurre de cacahuète à a main, le soleil dans la figure, avec l’odeur chlorée de la piscine qui m’arrivait d’en face.
« … par les Beach Boys, termina Davy.
— Quoi ?
— Les Beach Boys, c’est eux qui chantent.
— Waow ! m’exclamai-je. C’est vraiment… vraiment… »
Comment dire ? Quel mot pouvait exprimer à la fois la jeunesse, l’espoir, la liberté, le désir, la soif d’horizons nouveaux, la fureur de vivre ? Quel mot évoquait l’amitié en même temps que cette sensation, tant que durerait la chanson, d’être de ces nomades intrépides qui se sentent partout chez eux ?
« Vraiment cool », trancha Davy.
J’allais devoir m’en contenter.
Yeah the bad guys know us and they leave us alone… I get around…
J’étais abasourdi, transporté. Ces voix m’arrachaient au macadam brûlant et m’emportaient dans leur essor vers des contrées inexplorées. Je n’étais jamais allé à la plage. Je n’avais jamais vu la mer ailleurs que sur les photos des magazines, à la télé ou au cinéma. Les Beach Boys. Leurs accords me vrillaient l’âme. Je me vis l’espace d’un instant, un teddy 10 sur le dos, au volant d’un bolide rouge, avec de superbes blondes qui se disputaient mon attention. I got around… Ça marchait pour moi !
Puis la chanson se tut. Des voix plus ordinaires reprirent possession des haut-parleurs, et je redevins Cory Mackenson, enfant de Zephyr. Mais j’avais goûté à un autre soleil.
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En me débrouillant bien, j'arrivais à convaincre mes parents de me laisser veiller jusqu'à vingt-trois heures, et j'allais m'asseoir dans la cour, où je regardais s'éteindre les lumières de ma ville. Quand il n'en restait plus que quelques-unes, les étoiles brillaient plus fort. On pouvait glisser un oeil dans le coeur de l'univers et voir scintiller leurs volutes. Une petite brise se levait, répandant le doux parfum de la terre. Sur son passage, les arbres s'agitaient d'un léger frisson.
P 196
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Je ne la connaissais que depuis une heure ou deux, mais le temps se tait quand le cœur parle.
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Un pied devant l’autre, et t’arrives là où tu veux
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Peut-être qu'il était fou. Peut-être qu'on traite de fous ceux qui gardent en eux un peu de la magie qu'ils avaient enfants.
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J'ai fait de mon mieux pour ne pas vieillir. C'est un sacré boulot. Je ne parle pas de l'accumulation des années, qui est tout à fait honorable, mais de l'attitude.
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Même si le reste de son corps avait vieilli, Monsieur Sculley m'avait l'air d'avoir atteint le noyau même de la vie, d'avoir gardé ses yeux et son âme d'enfant. Il voyait directement l'ordre cosmique des choses. Il savait que la vie n'habite pas seulement la chair et les os, mais qu'elle anime aussi les objets - une bonne paire de chaussures, une voiture sur laquelle on peut compter, un stylo toujours prêt, un vélo qui nous a aidés à parcourir kilomètre après kilomètre - en qui nous mettons notre confiance et qui nous rendent cette confiance sous forme de sécurité et de souvenirs.
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Ces gargouilles, sculptées dans les années vingt, étaient, paraît-il, des portraits de généraux confédérés ; autant dire des anges déchus.
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Il y a pire que les monstres des films. Il y a des horreurs qui s'échappent des écrans et des pages pour envahir votre vie, pour s'immiscer derrière le sourire de ceux que vous aimez. Ben aurait préféré avoir devant lui le bocal du Martien hérissé de tentacules, plutôt que les yeux injectés de sang de son père.
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