Au sommaire de la Critique cette semaine, deux opéras :
-"Le Messie" de Haendel - Mise en scène : Deborah Warner - Direction musicale : Stefano Montanari
Inspiré de textes bibliques adaptés en anglais par le librettiste Charles Jennens, "Le Messie" célèbre la vie du Christ en trois parties suivant les grandes étapes de son destin : l'annonciation faite à la Vierge Marie par l'Archange Gabriel et la naissance de Jésus, le martyr qui le mène à la crucifixion ; enfin la Résurrection du Christ pour le Salut de l'Humanité.
-"Turandot" de Giacomo Puccini - mise en scène : Robert Wilson - Direction musicale : Gustavo Dudamel
Vingt-cinq ans après avoir mis en scène Madame Butterfly, devenue une production incontournable du répertoire de l'Opéra de Paris, Robert Wilson aborde à nouveau Puccini avec Turandot, ultime chefd'oeuvre du compositeur italien. Les décors épurés et minimalistes, les compositions de lumières si propres à l'univers du metteur en scène, se prêtent à merveille à l'histoire de la cruelle Princesse, fille de l' Empereur d'une Chine immémoriale. Un spectacle construit comme des tableaux, les uns directement empruntés au théâtre nô dont la gestuelle ritualisée magnifie les scènes de groupe, les autres, burlesques, portés par le trio comique de Ping, Pang et Pong.
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La perte d’un être, c’est comme une blessure causée par un éclat d’obus, dans laquelle le fragment de métal est fiché à un endroit que les chirurgiens n’osent pas approcher. Au début, c’est douloureux, atrocement douloureux, tellement qu’on se demande qui on peut vivre avec. Mais après, le corps se referme autour jusqu’à ce que ça ne fasse plus mal. Plus comme avant. Mais de temps en temps, on ressent des tiraillements quand on ne s’y attend pas et on se rend compte que c’est encore là et que ça y sera toujours. Une pointe dure et immobile à l’intérieur de soi.
(Robert Laffont, p.417)
Il n’avait pas plu cette année. Les trois précédentes, les averses s’étaient succédé tout le mois de novembre, à tel point que j’étais aussi déprimé qu’un Anglais. Cette année ça avait été très inquiétant. Pas de pluie. Des jours et des jours e beau soleil, de ciel sans nuages. Et plutôt que la joie, ce temps apportait avec lui l’idée terrifiante que la planète avait subi des dommages irréparables.
(Robert Laffont, p.486)
Pourquoi m'avez-vous invitée à séjourner chez vous ? demanda-t-elle en prenant une grande rasade de cognac. Pourquoi suis-je ici ? Pour m'espionner, répondit-il avec calme.

Le stress se manifeste différemment selon les individus, Inspector Jefe, mais au fond, c’est la même chose. Lorsqu’il s’agit d’un stress léger, dû à un surcroît de travail conjugué à des petits problèmes domestiques, le corps émet souvent des signaux d’alarme. Les douleurs au genou ne sont pas rares. En cas de très grand stress, un mécanisme atavique identique déclenche chez l’individu une décharge d’adrénaline qui le pousse soit à attaquer, soit à fuir. On appelle ça : « la réaction de bagarre ou de fuite ». Nous ne vivons plus dans la forêt vierge, certes, mais notre jungle urbaine suscite parfois des réactions similaires. Un grand surmenage alors qu’on affronte dans sa vie personnelle une passe difficile, comme un deuil ou un divorce, peut occasionner une tension telle que l’afflux d’adrénaline ne s’arrête plus. Il y a alors élévation de la tension artérielle, perte de poids, manque d’appétit, accélération du processus cérébral, perte de sommeil. Le corps réagit comme si l’esprit était confronté à la peur. D’où la transpiration et un sentiment d’anxiété pouvant aller jusqu’à des attaques de panique, des trous de mémoire et un délire ruminant. Vous avez tous les symptômes d’un homme qui subit un grand stress, Inspector Jefe.
Nous ne vivons plus dans la forêt vierge, certes, mais notre jungle urbaine suscite parfois des réactions similaires.
- Colombo garde toujours sa meilleure question quand il est à la porte, lança-t-elle dans son dos.
- Je ne suis pas Colombo, répondit-il en refermant le battant entre elle et lui.
Un dernier conseil, lui dit-il. N'essayez pas de comprendre la situation dans son ensemble... Personne n'y arrive.
C'était dimanche. Assise les bras croisés, elle attendit que le téléphone sonne.
Pourquoi avouer une chose aussi terrible ?