AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Roger Judenne (95)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Au Coin du Feu

Roger Judenne nous livre des nouvelles remplies d'anecdotes, de chroniques et d'histoires du temps des veillées d'autrefois, disons tout début du vingtième siècle.

Au coin du feu, nous écoutons ces voix qui racontent la vie de nos aïeuls, souvent très dure, poudrée de bons moments mais aussi d'épisodes fantastiques dus à l'incompréhension. Les contraintes de la société étaient très fortes mais en évoluant cette société nourrit aussi les histoires.

Ce recueil agréable à lire plaira à ceux qui sont proches du terroir. Ici, c'est l'Eure et Loir, le nord du Loir et Cher et du Loiret mais je pense qu'ailleurs ce n'est pas tellement différent.
Commenter  J’apprécie          50
Au royaume des dinosaures

Douze petites histoires mettant en scène des dinosaures dans des aventures humoristiques. L'enfant retrouve les dinosaures qu'il apprécie : Le fameux Tyrannosaure Rex, le gallimimus, l'edmontosaure, le dryosaure, etc ...



Les histoires en elles mêmes sont des contes connus que l'auteur a adapté au monde des dinosaures. L'avantage pour les enfants (garçons ?) qui aiment les dinosaures c'est que leur intérêt pour l'histoire est accru.



Un petit livre jeunesse sympathique pour les enfants a partir de 6 ans.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
Commenter  J’apprécie          20
Bruits de couloir

Ce livre aborde pour les jeunes lecteurs un sujet souvent oublié :

les ravages que peut faire une rumeur et aussi la propension de la majorité à aller dans le sens de la pensée collective.

La difficulté aussi d'écouter sa conscience et ses doutes, et encore plus de les exprimer, par crainte de se marginaliser

Ce livre est courageux, il va à contre courant des méfiances collectives (par ailleurs justifiées) et invite à ne pas généraliser.

L'auteur a choisi pour écrire un point de vue distancié. Le narrateur n'est pas un des personnages. De ce fait la narration paraît un peu sèche, mais le sujet choix d'une écriture très distanciée, un peu "sèche", comme un rapport qui se veut très objectif. Cela n'enlève rien à l'intérêt du livre, qui nous tient du début à la fin grâce à l'enjeu du dénouement pour la victime de la rumeur.
Commenter  J’apprécie          10
Bruits de couloir

Les bruits de couloir ce sont ceux qui résonnent au collège où paraît-il un prof d'EPS, M.Gastégui, aurait tripoté Steve, un élève à qui il avait demandé de rester à la fin du cours pour ranger les ballons...

La rumeur enfle, les parents d'élèves s'enflamment, et les élèves pointent Tristan du doigt car il est le fils de cet enseignant. Le roman montre et laisse ressentir l'enfer de la calomnie oppressante et de l'enquête dans laquelle pour les médias le présupposé coupable l'est forcément.
Commenter  J’apprécie          60
Carton rouge ou mort subite

Une enquête dans le monde du foot où la corruption gangrène le milieu sportif.



Jérôme Forestier, un garçon de 11 ans se trouve au commissariat de police pour détention d'un million d'euros servant à acheter des matchs.

Charlotte et Jérôme vont menés l'enquête pour trouver les coupables et innocenter le père de Jérôme.

Pour les fans de foot. Mais pas du tout palpitant.

Commenter  J’apprécie          40
Chaîne de vie

La jeune fille Lou découvre brutalement que son papa adoré n'est pas son père biologique, parce qu'il est dans l'incapacité de faire des enfants. Sa mère a été inséminée artificiellement avec le sperme d'un donneur anonyme. Cette nouvelle bouleverse Lou, et connaître ses origines devient son obsession.



Le roman de Roger JUDENNE m'a plus ou moins plu. Ce qui m'a plu dans ce livre c'est la découverte brutale du père adoptif de Lou. En effet, Lou a découvert que son père adoré n'était pas son père biologique. J'ai aimé savoir comment Lou a fonctionné pour faire ses recherches.



Ce qui m'a plu aussi c'est le moment de vérité entre Lou et sa mère, et les explications qui ont eu lieu à ce moment là. Lou a commencé à douter de tout, de sa mère, son père.. de douter même d'avoir été adoptée.



Après avoir fait ses recherches Lou a découvert qu'elle avait une sœur. J'ai bien aimé le moment où elle la rencontre à la fin du livre.

Commenter  J’apprécie          10
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

Juin 1944, un petit village d’Eur-et-Loire : Voves.

Comme toute la France les habitants sont sous le joug de l’occupant.

La vie continue, l’entretien des fermes, les moissons, la recherche de l’approvisionnement. La vie est dure pour tout le monde. Mais sous couvert, quelques hommes, femmes résistent et préparent à leur manière le débarquement des alliés.

Pierre du groupe Libération-Nord, Armand communiste du Front National doivent unir leurs groupes. L’union fait la force. Mais les caractères de chacun s’affrontent, ils n’ont pas tous la même manière d’agir. Les ordres viennent de Londres, et l’organisation des F.F.I se met en place.

A travers ce roman, l’auteur nous raconte une chronique douce-amer de cette époque. L’Histoire est là qui avance à grands pas, les temps sont rudes, mais la vie doit continuer. Chacun survit à sa manière.

C’est à la fois une histoire de combat et d’action mais aussi une chronique d’un petit village comme tant d’autres en France à cette époque.

J’ai aimé suivre chaque personnage, chacun à ses zones d’ombre, les caractères s’affrontent ou se trouvent. Il faut penser au quotidien, à la protection de ceux qui vous sont chers.

La brutalité de l’occupant, les bombardements, la suspicion sont là et tout le monde se méfie.

Nous sommes immergés dans ces quelques jours qui précèdent le débarquement et l’avancée des troupes alliées. Chacun a son rôle à jouer.

Un roman qui se lit bien, le style est direct, carré. Aussi bien dans les descriptions du village, de ses environs que de la psychologie des personnages principaux.

Un bon moment de lecture.

Commenter  J’apprécie          232
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

Pierre laboure ses terres, quand il est rejoint par un agent de liaison. La jeune femme lui indique son nom de guerre (Silvia) et l’informe qu’un parachutage d’armes est programmé dans ses champs. Le nombre de containers prévus affole le chef du réseau de Résistance Libération-Nord. Il comprend qu’il va devoir associer, à l’opération, le groupe communiste Front national. Or, Pierre se méfie de leur chef, Armand Tacheau. Il le trouve imprudent et fougueux. Bien que dévoué à la cause, il fait preuve d’impatience et ne respecte pas toujours les ordres de Londres. Prisonnier de guerre, il a été libéré début 1943 et, depuis, éprouve un fort besoin de reconnaissance.



Voves est un village d’Eure-et-Loir, occupé par les Allemands. La garnison est importante, car la commune est « un nœud ferroviaire, au carrefour des lignes desservant Paris, Chartres, Orléans, Vendôme, Tours et, au-delà, l’ouest de la France. » (p. 69) De plus, à la sortie de Voves, un camp de transit est installé. Aussi, alors que le Débarquement approche, la Résistance locale est chargée de saboter les rails. Il est demandé aux différentes organisations de s’unir et de devenir une seule entité. Hélas, malgré la cause commune, les jalousies s’éveillent et les divergences au sujet des actions à mener menacent la cohésion du groupe. Entre prudence et volonté de forcer à faire fuir les Allemands, au plus vite, les esprits s’échauffent. Mais les personnes haut placées de la Résistance veillent à protéger la population des risques de représailles.



Cinq nuits avant l’arrivée des Américains est une plongée au cœur de la Résistance, au moment de la création des FFI. J’ai aimé côtoyer des personnalités différentes, car cela montre que chaque décision était lourde de conséquences. Certains supportaient mal de rester inactifs, de devoir attendre l’autorisation du Général de Gaulle pour agir ; d’autres comprenaient que l’attente était nécessaire. Malgré les dissensions et les querelles, tous visaient le même objectif : libérer la France. Avec courage, ils bravaient le risque de fusillade. Hélas, l’envie de briller était, parfois, trop forte…



Ce roman montre aussi de quelle manière les villageois tentaient de survivre aux restrictions et aux exactions. Quand certains aidaient, ponctuellement, la Résistance, d’autres profitaient de la guerre pour assurer leur avenir. Le récit mêle les actes héroïques à la vie quotidienne. J’ai, également, aimé connaître la vie des personnages en marge de leur combat. L’un, en particulier, me faisait ressentir des sentiments opposés. Selon la situation, il m’énervait ou me touchait. Enfin, j’ai apprécié le rappel des faits historiques au sujet de personnes célèbres, pour leurs actes pendant la guerre, ainsi que celui des opérations de terreur commises par les Allemands, comme à Tulle et à Oradur-sur-glane.



Cinq nuits avant l’arrivée des Américains est un roman captivant sur l’organisation de la Résistance, en 1944.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          120
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

lu avec beaucoup d'attention étant actuellement très sensible à ce sujet, c'est un moment de lecture agréable permettant de mieux connaître les rouages de la Résistance et les enjeux qui parfois ont mené des hommes et des femmes à s'engager au péril de leur vie.

Lecture à compléter par les récits de Lucie Aubrac, par exemple.

Merci aux Editions de Borée et à Masse critique.
Commenter  J’apprécie          50
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

Ce roman retrace les actions des Résistants de Voves, petit village de la Beauce, pendant les jours qui ont précédé et suivi le Débarquement.



Un excellent moment de lecture avec cette fiction historique richement documentée.



Une écriture agréable, légère et ferme à la fois, quasi visuelle. Des chapitres relativement courts, sans fioritures inutiles, avec juste ce qu'il faut des descriptions. Des personnages bien construits et étudiés. Que demander de mieux ?



Dès le départ, on sent une atmosphère lourde et tendue, empreinte de crainte, qui pèse sur les épaules. Mais on ressent aussi l'espoir d'une délivrance.

On découvre petit à petit les personnages, leur caractère. J'ai plongé dans leur histoire, au coeur de notre Histoire. J'ai vécu avec eux leurs « parcours » de résistants, leurs actions, la confiance, mais aussi la méfiance, les mésententes ou la jalousie de certains.



Là, je pense à Armand, le chef du groupe « Front National ». Huissier de métier, résistant sincère et convaincu, mais qui a un gros besoin de reconnaissance. Il aime commander, être le chef, et pas recevoir des ordres. Sans doute est-il impacté par ses problèmes de couple, avec sa femme la « charmante » Simone.



Pierre est le chef du groupe Libération Nord. Résistant tout aussi convaincu, mais plus mesuré et plus prudent. Il a bien conscience de la nécessité de cohésion entre les différents groupes.



A la fiction, l'auteur mêle des lieux, faits et personnes réelles. Comme Voves, noeud ferroviaire, Silvia Montfort, la grande évasion du camp de Voves ou le massacre d'Oradour-sur-Glane. Cela ajoute une note supplémentaire de réalisme à cette histoire qui n'en manque pas.



Je ne dirai pas que c'est un roman d'action, mais plutôt d'un roman « d'atmosphère » qui met en valeur les Résistants, mais également ceux qui, sans en faire partie, ont joué un rôle essentiel. Et aussi les conséquences de leurs actes sur la population.



C'est une fiction tranche d'Histoire qui nous montre les difficultés rencontrées par ces hommes et femmes courageux, la nécessité que chaque action soit minutieusement préparée.



C'est peut-être un peu délicat de dire ça, mais j'ai adoré suivre ces personnages qui m'ont totalement immergée dans leur présent. Les pages ont défilé sans que je m'en aperçoive vraiment. C'est une plongée dans une période sombre, mais toutefois porteuse d'espoir par les actions de ces personnes. Qu'aurions-nous fait à leur place ?
Commenter  J’apprécie          30
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

Avec son écriture précise, détaillée, Roger Judenne m’a plongé dans la vie quotidienne d’un bourg d’Eure-et-Loir, quelques semaines avant la Libération.

Si les personnages croisés au cours de ma lecture sont nombreux, si je me suis un peu perdu dans les nombreux prénoms, c’est l’huissier de justice de Voves, Armand Tacheau, qui tente, tout au long du récit, de voler la vedette aux autres comme Michel, Bertil, Pierre…

Dans Cinq nuits avant l’arrivée des Américains, Roger Judenne met tout de suite en place la rivalité réelle entre deux mouvements de résistance à l’occupation allemande : Libération-Nord, plutôt socialiste, dirigé par Pierre, et le Front national dont le meneur est justement Armand. À la lecture de ce nom, Front national, il ne faut pas se tromper. Rien à voir avec le parti d’extrême-droite ripoliné aujourd’hui en Rassemblement national. Le Front national de la Seconde guerre mondiale a été créé par le Parti communiste et regroupe militants et sympathisants voulant combattre le nazisme depuis qu’Hitler a rompu le pacte germano-soviétique, en 1941. Roger Judenne le rappelle très bien dans sa note B, en fin d’ouvrage.

Avec talent et à-propos, l’auteur fait vivre des personnages réels et importants comme le Commandant Sinclair qu’il révèle être Maurice Clavel, dans la note A. Celle qui pédale beaucoup, attire les regards par sa beauté et sa chevelure blonde, Silvia, n’est autre que Silvia Monfort, pseudonyme de Simonne Favre-Bertin, une grande actrice et romancière.

Dès le début, c’est un parachutage d’armes et de munitions qui me plonge dans l’activité de ces résistants qui sont paysans, commerçants, enseignants et même huissier. Leur activité, la préparation de ce qui est essentiel dans leur lutte contre l’occupant, est très intéressante.

Bien sûr, il y a l’Eure-et-Loir, département que je ne connais pas du tout Voves, et je suis certain que pour un lecteur de cette région, les lieux cités prennent une tout autre résonance. Par contre, je retrouve bien le rôle essentiel que jouaient, le long des voies ferrées, les garde-barrières comme Paul et Paulette. Il y a, bien sûr, le marché noir et les collabos qui ne sont pas oubliés et Roger Judenne montre que ces derniers s’en tirent assez bien à la Libération.

Cette vie quotidienne, ces soucis au jour le jour, le travail des paysans dont les récoltes sont réquisitionnées par l’occupant et qui ne refusent pas de donner un coup de main à la résistance, tout cela est bien montré au cours de ce roman pimenté par les aventures de Simone, plutôt collabo, l’épouse d’Armand, avec le jeune Bertil, associé à l’étude. Il avait remplacé Armand, mobilisé en 1939, prisonnier envoyé au stalag, libéré en 1943 à cause de la tuberculose, revenu à Voves où il crée la première équipe de résistants avec le Front national.

Tout cela et bien d’autres anecdotes, beaucoup d’autres détails du quotidien, n’empêchent pas l’auteur de rappeler l’existence du camp de Voves dont une fameuse évasion, le 19 février 1944 inspira John Sturges pour son film « La Grande Évasion ». Surtout, l’auteur permet de suivre pas à pas l’approche des Américains depuis le débarquement en Normandie puis ces fameux bombardements qui, s’ils affaiblissent l’occupant, frappent aussi les civils. Cela me rappelle, tout près de chez moi, le bombardement de Saint-Vallier (Drôme), le 16 août 1944, par l’aviation américaine. Cela causa près de cent morts et de nombreux blessés alors que la RN 7 et la voie ferrée qui étaient visées, restaient intactes…

Cinq nuits avant l’arrivée des Américains m’a permis de vivre des temps bien difficiles dont notre pays n’est pas sorti indemne et qu’il ne faudrait pas oublier.

Je remercie Babelio et les Éditions de Borée/Territoires d’écriture pour la lecture romancée de cette page d’histoire.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          1212
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

Bonjour amis du livre.

Les livres se suivent mais ne se ressemblent pas...

« Cinq nuits avant l’arrivée des Américains » de Roger Judenne.

Merci aux De Borée Éditions

Pour l’envoi de ce SP.

Pour ceux qui me suivent, ce n’est pas un scoop : j’apprécie beaucoup les livres traitant de cette période si proche de ma génération. Chaque ouvrage nous apprend quelque chose.

Dans celui-ci, nous vivons les dernières semaines avant la libération en Normandie.

Voves est une petite ville comme beaucoup d’autres où se sont côtoyés les envahisseurs, les résistants, les collabos et monsieur tout le monde.

Chacun a survécu tant bien que mal pendant les années de guerre et d’occupation. Et, à l’approche de la libération, les passions et les inimitiés s’exacerbent.

L’auteur nous fait vivre cette époque difficile où toutes les exactions font surface.

Encore un livre qui restera gravé dans ma mémoire! La période trouble des « jours d’avant » est rarement décrite de façon détaillée comme ici. J’ai énormément apprécié cette lecture et je la conseille vivement à toutes les personnes qui se passionnent pour la seconde guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          30
Cinq nuits avant l'arrivée des Américains

Service presse Masse Critique Babelio.



Quand égo et résistance se mélangent. Un roman « de terroir » sur fond d’engagement nationaliste.





Pierre Picard est en train de cultiver son champ quand apparaît la belle Silvia, la compagne du commandant Sinclair, chargé par le haut commandement de la Résistance d’unifier les nombreuses factions d’Eure-et-Loir. Silvia parcourt sur son vélo le département de long en large pour faire le lien entre les différents groupes afin d’unifier leurs actions.



Si Silvia est devant Pierre ce jour-là, c’est pour organiser un parachutage d’armes sur la commune, que Pierre va diriger, en tant que dirigeant du groupe Libé-Nord. Il s’agira ensuite de répartir les pièces entre les différents groupes de la région en prévision de missions de sabotage. En effet, Voves est un point stratégique pour les convois ferroviaires des Allemands qui d’ici peu devront aller ravitailler le front normand.



Pour organiser la réception des containers, Pierre va devoir associer Armand Tacheau à l’opération, ce qui ne le réjouit pas trop. Armand, chef du groupe Front national, huissier de la commune, est aussi imprévisible que Pierre est réfléchi. Armand bouillonne, ne pense qu’à aller frapper l’ennemi. Armand a un tempérament fougueux. Il est impatient, impulsif, irréfléchi. Il ne tient pas en place, s’emporte vite, a du mal à réfléchir sur le long terme. Il est jaloux et colérique. Il se considère en concurrence avec les autres poches de résistants. Il veut briller et attirer l’attention des hauts dirigeants. Pierre est donc très prudent, et s’efforce de contenir Armand.



Mais voilà, le débarquement finit par avoir lieu, et les résistants sont mis à profit pour ralentir les troupes ennemies. Tous les résistants, avec ou sans leur égo. Au risque que certains prennent des initiatives personnelles…



Le problème d’Armand n’est pas identitaire, mais un problème d’égo et un besoin insatisfait de reconnaissance. C’est cela que veut Armand, la reconnaissance totale de ses pairs. C’est cela qui le pousse à se positionner en rival, à vouloir à tout prix prendre le dessus. Il a besoin de tout contrôler. D’autant que sa vie personnelle, elle, part à vau-l’eau. Cela ne donne pas une image valorisante de lui. Au contraire, il craint l’humiliation et les railleries. Alors, il se venge comme il peut, pour essayer de sauver la face et le peu de fierté qui lui reste.



Il y a un gros travail de documentation. Les personnages sont très réalistes et on se prend vite d’affection pour eux, ou de pitié ou de dégoût pour d’autres. On est vraiment plongés dans l’époque. Nous sommes intégrés à la vie de ce village, nous sommes aux côtés des villageois et des paysans. Nous partageons leur appréhension des choses, leurs considérations face à l’occupation, l’engagement de certains, leur peur face aux exactions de l’ennemi en déroute.



Il y a un certains nombre de passages qui me parlent, étant normande et ne vivant pas très loin des plages du débarquement. Mes aïeux ont vécu la guerre de front. Ils ont connu le manque, la peur, la débrouille, le travail obligatoire. Alors bien sûr le sujet me touche.



Une précision : le Front national évoqué ici est un mouvement de la Résistance intérieure française, créé par le parti communiste français pour combattre aussi le nazisme suite à la rupture du pacte germano-soviétique par Hitler en 1941. Rien à voir avec les Le Pen et compagnie dont le parti a été créé en 1972, hein…
Lien : https://lyseelivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10
Classe unique

Quelle ne fut pas ma surprise lors de la dernière Masse Critique "Littérature générale" initiée par Babelio, de découvrir dans la liste des romans "Classe unique" de Roger Judenne. Pourquoi cette surprise ? Parce que l’auteur est un de mes anciens collègues instituteurs – à cette époque les Professeurs d’école n’existaient pas encore - avec lequel j’avais suivi un stage de cinq semaines à l’Ecole Normale de Chartres sur le thème "L’écrit au CM". Il écrivait déjà.



Dans ce nouvel ouvrage il raconte l’histoire de Jacques Gaubert, instituteur dans la classe unique de Chambray petit village d’Eure-et-Loir, et, comme le veut la coutume, secrétaire de mairie. Sa femme Marianne est infirmière libérale et sillonne les routes des environs pour soigner ses malades. Claire et Frédéric, leurs enfants, tous les deux élèves dans cette classe complètent ce tableau de famille idyllique. Idyllique jusqu’au jour où l’Inspecteur vient annoncer à Jacques la fermeture de l’école à la prochaine rentrée faute d’un effectif suffisant. Jacques va alors se battre pour conserver cette école. C’est le début des regroupements pédagogiques.



On sent dans l’écriture léchée, simple mais parfaitement académique, posée, réfléchie, l’amour de Roger Judenne pour son métier – qui fut aussi le mien – et l’Ecole de la République : "Maître d’école… A ses yeux, cette dénomination de maître d’école le place au noble rang des maîtres-artisans. Maître-menuisier, maître-maçon, maître d’école… Quelle fierté d’appartenir à l’aristocratie des métiers !". C’est une des raisons pour lesquelles j’ai apprécié ce roman que l’on pourrait classer dans la catégorie "terroir". J’ai exercé ce métier pendant plus de vingt ans et ai retrouvé dans ce récit tout ce qui fut ma vie dans les années quatre-vingt même s’il se passe dix ans plus tôt.



L’auteur décrit par le menu la vie quotidienne d’un enseignant de cette époque, des rapports proches et apaisés qu’il entretenait avec les parents, de cet amour qu’il donnait à ses élèves, de sa vie consacrée aux autres. Il n’occulte, par ailleurs, aucun des aléas liés à l’administration et ses raideurs "La note, c’est un casse-tête pour un inspecteur. En principe, elle doit être contenue dans une grille qui fait qu’un excellent débutant au premier échelon ne dépasse jamais 12 et qu’un maître très médiocre au 11ème échelon…n’a que très rarement moins de 18."



J’ai aimé ce roman pour ma jeunesse retrouvée, pour la balade dans cette Beauce parcourue en long et en large il y aura bientôt quarante ans. J’ai apprécié cette belle image donnée des enseignants dévoués à leurs élèves.



J’avoue cependant que je l’aurais préféré réduit d’une bonne cinquantaine de pages qui lui aurait donné davantage de peps tout en gardant son côté suranné.



Je remercie infiniment Babelio et les Editions De Borée pour cette lecture.


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          40
Classe unique

Classe unique c'est l'histoire d'une petite commune située dans la Beauce dans les années 1970. L'auteur nous raconte le combat de cet instituteur/secrétaire de mairie qui se bat pour que la seule classe du village ne ferme pas.

On est en 1970 mais on n'a l'impression que tout ceci se passe avant cette date, et pourtant on se dit que certaines choses n'ont pas vraiment changés. Le classes uniques ne vont plus exister.... Mais il en reste encore !!! Un avenir avec des bourgs vidés et une école centrale de 10/12 classes pour éviter l’éparpillement et la solitude des enseignants se dessinent déjà . Cela commence à se faire... en 2019.

Voilà dans cette histoire très, trop? humaine l'instituteur est formidable, l'infirmière dévouée, le maire décidé et efficace.

C'est la chronique d'une époque avec une galerie de quelques personnages hauts en couleur. On assiste aux conseils municipaux, on voit comment se met en place les regroupements pédagogiques...

C'est un peu lent quelquefois, l'écriture est minutieuse mais le livre se lit avec plaisir. On s'amuse du garde-champêtre, des expressions d'antan, on découvre les rouages de la vie municipale ( et là je me dis que rien n'a changé ou presque ) . Roger Judenne connait bien son sujet, il sait transmettre l'image de cette vie à la campagne avec humanité et humour.

Plus vraiment adepte des romans du terroir j'ai aimé cheminer dans ces villages - inventés - de ce coin de France. Un roman qui plaira à la bibliothèque où les lecteurs sont demandeurs.

Pour moi l'occasion de redécouvrir cette littérature .

Merci à masse critique et aux éditions deBorée pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie          120
Classe unique

Merci à masse critique et aux éditions Borée pour cet envoi qui ne pouvait que me faire plaisir , moi qui ai enseigné en pleine cambrousse en Haute Loire dans une classe unique .

On découvre un instituteur ( j'aime ce mot ) qui est attaché à sa classe , à ses élèves , à son village et qui ne compte pas son temps . Bien sûr , il est secrétaire de mairie et il a le respect de tous ceux qui ont besoin de lui . A cette époque , le maitre d'école et le curé étaient les principaux notables de la commune .Les personnages sont peut-être un peu caricaturés comme ce maire qui " bouffe " du curé mais c'est quand même proche de la vérité .Ecole publique et école privée ont toujours étaient en guerre surtout à la campagne où la population est en majorité catholique pratiquante . Je dois dire que dans cette région de Beauce , Jacques Gaubert est plutôt en avance sur son temps puisqu'il organise un regroupement pédagogique , ce qui a été généralisé beaucoup plus tard en France.

Un bon moment de lecture avec un champêtre plus vrai que nature et un maire fanfaron
Commenter  J’apprécie          30
Classe unique

Un grand merci aux Editions de Borée pour l’envoi de Classe unique de Roger Judenne en service presse.



Dans l’école des années 1970, Jacques, instituteur dans une classe unique en milieu rural, reçoit la visite de l’Inspecteur de l’Education Nationale. Ce dernier vient pour lui annoncer une mauvaise nouvelle : son poste est supprimé et l’école du village va donc fermer. Pour Jacques et sa famille c’est le drame. Dans le village, personne ne veut perdre l’école et encore moins son infirmière (qui est la femme de Jacques). Dans une période où le monde rural entre en modification, les villages alentours se regroupent pour trouver une solution, pour ne pas assister à un exode vers la ville qui offre plus de possibilités.



Ouvrir Classe unique c’est remonter le temps, mais pas que. On se rend alors compte que les combats de l’époque font étrangement écho aux combats d’aujourd’hui. Jacques ne veut pas déménager en ville, devenir directeur d’une grande école. Il est de la campagne et compte y rester. Il va tout faire pour sauver son poste mais également pérenniser l’école rurale.



Etant moi-même enseignante, j’ai découvert ce qu’était le métier il y a alors une cinquantaine d’années. Les classes uniques étaient plus répandues qu’aujourd’hui, en milieu rural c’était même quasiment la norme. On découvre le fonctionnement de ces classes à six niveaux, que les écoles maternelles sont encore très peu développées et essentiellement en ville (c’est d’ailleurs l’un des combats qui est au coeur de ce roman), que les collèges uniques n’existent pas encore.



Classe unique est un roman passionnant, intéressant. J’ai été captivée dès les premières pages par l’intérêt de ces villages pour maintenir la vie en eux, leur combat pour se réunir (les prémices des communautés de communes), en s’unissant, on en fait davantage.
Lien : https://desplumesetdeslivres..
Commenter  J’apprécie          00
Deux pirates pour un trésor

On ne "se lance pas à l'abordage du rire" comme le précise la quatrième de couverture... On ne rit même pas du tout (ou presque). Certaines histoires sont bien travaillées, mais aucune d'elles ne manque d'imagination! Je recommande cette histoire aux jeunes lecteurs de 7 à 10 ans (surtout les garçons) à la recherche d'aventures toujours plus loin.
Commenter  J’apprécie          10
Drôle de moisson

Drôle de moisson de Roger Judenne est un roman sur l'exode des paysans en 1940, lors de l'arrivée des Allemands. Obligé d'abandonner leur ferme, leurs animaux, la récolte de foin en cours et de la moisson qui arrive.

On suit donc Lucien, sa femme Marthe, sa fille Irène et sa belle fille Nicole, enceinte, dont le mari René est soldat, et la grand mère, sur les routes, puis le retour à la ferme et la vie qui reprend.

C'est très bien écrit, de l'émotion, un réalisme dans l'histoire et des personnages très attachants.

Merci aux éditions DeBorée pour leur confiance.

Commenter  J’apprécie          30
Drôle de moisson

La Seconde Guerre mondiale est déclarée et Lucien ancien combattant ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour la récolte et les moissons. Malgré le danger, la peur, l'exode, la nature et ses droits ne sauraient attendre indéfiniment...





C'est un roman que l'on parcoure intensément dans une France exposée et éprouvée par les prémices de la Guerre. On y fait connaissance avec une famille, un hameau de campagne.



Un fils, un mari, un frère enrôlé et pour lequel on se préoccupe, on s'inquiète. Des réfugiés qui progressent, que l'on dépanne et qui nous renseignent sur le climat général ambiant. On comprend les difficultés, l'horreur de la guerre alors que la vie, elle continue et bat son plein. On suit en alternance le récit de René soldat et de sa famille restée à la ferme. Ils ne sauront rien ou presque pendant le temps de leur exode, des péripéties rencontrées. Chacun à leurs manières et de leur côté, vont affronter les évènements et tout faire pour se retrouver. La moisson devient la préoccupation, mais aussi l'espoir que l'on tient au creux des mains.



On est ému par cette famille pudique, digne et pleine de ressources. Les Bailly nous retiennent autant par leurs maux que par leurs bonheurs. On se sent au fur et à mesure de notre lecture un peu plus proches d'eux et un peu comme chez nous.



L'écriture est vraie, emprunte de vérité et d'émotion. On aime les couleurs, le relief d'un moment gravé dans l'histoire de la France et des Français.



Un récit fidèle à la réalité du terrain de cette époque, avec le ressenti de militaires, mais aussi de civils. Une fresque qui nous procure des frissons petits et grands pour une moisson décidément pas comme les autres...
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Roger Judenne (376)Voir plus


{* *}