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Citations de Roger Scruton (47)


À Vienne et dans ses satellites d’antan, naquit alors une littérature de deuil que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans la modernité. Des œuvres telles que « Le Monde d’hier » de Stefan Zweig, commencé en 1934, « L’homme sans qualités » de Robert Musil, publié après sa mort en 1940, ou encore « La Marche de Radetzky (1932) de Joseph Roth évoquent un ordre social précieux – qui était aussi un ordre spirituel. De leur côté, « Les Élégies de Duino » de Rainer Maria Rilke, recueil publié en 1923 (mais partiellement élaboré en 1912), représentent, dans la littérature moderne, la plus remarquable tentative de découvrir le sens de notre vie intérieure lorsque tous les artefacts de la société et de la religion ont disparu, lorsque seul demeure le « je », miraculeusement debout, telle une flèche solitaire dominant les ruines de tout ce qui l’entourait autrefois.
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Arnold considère que la culture et l’accès à celle-ci sont essentiels à la rectitude du pouvoir politique : sans la culture, il ne saurait y avoir de conception juste des fins de la conduite humaine ; seule s’exprimerait une obsession mécanique des moyens. Arnold critique ainsi un grand nombre « d’idées établies » du libéralisme et de l’utilitarisme du XIXème siècle, en particulier leurs visions matérialiste, rationaliste et individualiste du progrès humain.
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Dans son mélancolique « Ideas Have Consequences » (1948), Weaver fait remonter le déclin de la civilisation occidentale au Moyen-Âge, en particulier au nominalisme de Guillaume D’Ockham qui a sapé les vieilles certitudes et conféré une nouvelle autonomie à l’individu.
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C’est pourquoi les démocraties ont besoin d’un « nous » national plutôt que religieux ou ethnique. L’État-nation, tel que nous le concevons aujourd’hui, est le produit dérivé de la relation de bon voisinage, façonné par une « main invisible » à partir des innombrables accords passés entre ceux qui parlent la même langue et vivent côte à côte. Il résulte de compromis établis après bien des conflits et exprime l’accord lentement formé entre des voisins, autant pour s’accorder mutuellement de l’espace que pour protéger cet espace devenu territoire commun. Il a fini par absorber consciemment, en s’y ajustant, les minorités ethniques et religieuses de son territoire, tout comme en retour elles se sont ajustées à l’État-nation. Il dépend de coutumes locales et d’une tolérance routinière et partagée. Son droit est territorial plutôt que religieux et n’invoque aucune source d’autorité plus haute que les biens intangibles partagés par son peuple.
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Pour le dire en un mot : le droit séculier s’adapte, le droit religieux persiste. De plus, précisément parce que la charia ne s’est pas adaptée, personne ne sait vraiment ce qu’elle dit. Nous dit-elle de lapider les femmes adultères à mort ? Certains disent oui, d’autres non. Nous dit-elle qu’investir de l’argent est interdit dans tous les cas ? Certains disent que oui, d’autres que non. Lorsque Dieu fait les lois, les lois deviennent aussi mystérieuses que Dieu. Lorsque « nous » faisons les lois, conformément à nos finalités, nous pouvons être certains de ce qu’elles signifient. La seule question est alors « Qui sommes-nous ?» Et, dans les conditions modernes, la nation est la réponse à cette question, une réponse sans laquelle nous sommes tous à la dérive.
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L’importance de la distinction entre État et société civile n’a pas toujours été comprise. Elle a notamment été obscurcie par une habitude, qui remonte au XIIIème siècle, de nommer société civile n’importe quel ordre politique. Hegel a été sans doute le premier des conservateurs à comprendre que le concept d’État désigne une nouvelle forme d’institution qui ne saurait être réduite aux – ou déduites des – pouvoirs des associations civiles. D’où l’idée que la liberté du citoyen, garantit par l’État, est en même temps menacée par l’État. L’État ne peut assurer la liberté que s’il se retire de la société civile. Cela implique que la société civile doit posséder un ordre autonome – comparable à ce que Smith appelle la « main invisible », Burke le « préjudice » et Hegel la « ruse de la raison ».
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Le conservatisme moderne a donc commencé sa vie en Grande-Bretagne et en France comme « qualification » de l’individualisme libéral. Le raisonnement conservateur souscrivait, en partie du moins, à la démarche ascendante qui fait du peuple la source de la légitimité du gouvernement. Il adhérait à une certaine version de la loi naturelle et des droits naturels dans la mesure où ils posent les limites du pouvoir politique et consacrent les libertés de l’individu souverain. Dans l’ensemble, le conservatisme était également favorable au gouvernement constitutionnel et à ce que Jefferson a décrit plus tard comme « checks and balances », un système dans lequel les différents pouvoirs se contrôlent mutuellement.
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