Interview de Rosette Poletti par Eliane Spahr
De quoi importe-t-il de se désencombrer [spirituellement] ?
De tout ce qui est inutile, de tout ce qui n'est pas la compassion, de tout ce qui enferme, contraint, divise et supprime. Désencombrer sa dimension spirituelle, qu'elle soit ou non rattachée à une religion, c'est vouloir garder intacte sa liberté de pensée.

Le lâcher-prise
Lâcher prise, ce n'est pas se montrer indifférent mais simplement admettre que l'on ne peut agir à la place de quelqu'un d'autre.
Lâcher prise, ce n'est pas couper les liens mais prendre conscience que l'on ne peut contrôler autrui.
Lâcher prise, ce n'est pas être passif mais au contraire tirer une leçon des conséquences inhérentes à un événement.
Lâcher prise, c'est reconnaître son impuissance, c'est-à-dire que le résultat final n'est pas entre nos mains.
Lâcher prise, ce n'est pas blâmer ou vouloir changer autrui mais donner le meilleur de soi-même.
Lâcher prise, ce n'est pas prendre soin des autres mais se sentir concerné par eux.
Lâcher prise, ce n'est pas "assister" mais encourager.
Lâcher prise, ce n'est pas juger mais accorder à autrui le droit d'être humain.
(...)
Lâcher prise, ce n'est pas adapter les choses à ses propres désirs mais prendre chaque jour comme il vient et l'apprécier.
Lâcher prise, ce n'est pas critiquer ou corriger autrui mais s'efforcer de devenir ce que l'on rêve de devenir.
Lâcher prise, ce n'est pas regretter le passé mais vivre et grandir pour l'avenir.

Lâcher prise à travers le pardon permet d'éviter de perpétuer en soi et chez les autres le mal subi, d'éviter également de rester accroché au passé et de vivre dans un ressentiment constant.
Ce qui retient les personnes offensées d'avancer sur le chemin du pardon, ce sont quelques croyances erronées.
1) "Pardonner signifierait oublier"
Au contraire, pardonner veut dire lâcher prise du désir de vengeance et avancer pas à pas vers la possiblité de "mettre à distance" ce qui s'est produit, de ne plus y réagir émotionnellement (...)
2) "Pardonner signifierait se réconcilier"
Celui qui parcourt le chemin du pardon peut choisir à un moment donné de se réconcilier ou de ne plus entrer en relation avec l'offenseur. (...)
3) "Pardonner signifierait que l'on renonce à ses droits"
Voilà encore une autre croyance erronée. Faire valoir ses droits représente un aspect important du respect de soi-même. Pardonner ne veut pas dire excuser, nier l'offense, ou encore accepter que l'offense continue. Pardonner c'est se mettre en route sur un chemin qui comprend plusieurs étapes.
Prendre soin de soi, c'est "s'écouter", c'est écouter ce qui se vit, au fond de nous, c'est découvrir cette flamme qui a besoin d'être nourrie, d'être entretenue par la beauté, la créativité, le partage, la nature, la méditation, la prière, la musique, la lecture de beaux textes, le silence, l'amitié et l'amour.
Faire preuve d'ouverture d'esprit,
c'est accepter d'être remis en question et de se remettre en question,
c'est accepter encore de ne jamais porter de jugement définitif sur une personne ou une situation.
Aujourd’hui, j’accepte ce qui est.
Aujourd’hui je fais confiance.
Aujourd’hui je me fais confiance.
Aujourd’hui je ne blâme personne.
Aujourd’hui je lâche prise d’une règle inutile.
Aujourd’hui je me concentre sur l’amour.
Aujourd’hui je pardonne.
Aujourd’hui je remercie quelqu’un.
Aujourd’hui, je m’ouvre à ce qui vient.
Aujourd’hui je me désencombre de l’inutile.
Aujourd’hui j’accepte d’être imparfait(e).
Aujourd’hui est un beau jour pour être vivant.
Aujourd’hui je lâche prise de mes résistances.
Aujourd’hui je lâche prise du doute.
Aujourd’hui je dis oui.
Aujourd’hui je me donne une liberté nouvelle.
Aujourd’hui, je donne sans rien attendre en retour.
Aujourd’hui c’est le seul jour qui compte.

Pour aller vers le lâcher-prise des sentiments négatifs, le père De Mello, prêtre et psychothérapeute, recommande les quatre étapes que voici :
1) La première étape consiste à devenir conscient de nos sentiments négatifs, à les identifier, à les nommer, à réaliser qu'ils nous habitent.
2) La deuxième étape consiste à réaliser que ces sentiments sont en nous, qu'ils n'ont rien à voir avec la réalité. (...)
3) La troisième étape consiste à ne pas s'identifier avec le sentiment négatif. Ce sentiment n'a rien à voir avec notre être essentiel. Je ne suis pas en colère, mais plutôt, il y a de la colère en moi en ce moment, une partie de moi est en colère. Cette colère passera car tout passe et mon être essentiel reste intact au fond de moi.
4) La quatrième étape est celle qui amène à se changer soi-même, à lâcher-prise du désir de voir les autres changer. Nous attendons souvent que les choses changent, que notre partenaire change, que notre employeur change, que nos enfants changent, que nos parents changent (...)
Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos messages contraignants,
déposez les fardeaux inutiles et tous ceux qui ne vous appartiennent pas,
osez la liberté, soyez ce que vous voulez être, vous seul pouvez faire cela !
La vie est un risque, elle est une chance, elle vaut la peine d'être vécue.

L'analyse transactionnelle décrit douze interdictions fondamentales qui sont formulées involontairement par ceux qui élèvent l'enfant. (...)
En plus de ces interdictions, les parents et les proches de l'enfant lui transmettent des valeurs morales ou sociales sous la forme de messages contraignants, qui ont pour effet de limiter l'adaptation relationnelle, de "contraindre" la personne, de l'emprisonner d'une certaine manière.
On connaît cinq messages contraignants :
1) Sois fort
2) Sois parfait
3) Acharne-toi
4) Dépêche-toi
5) Fais plaisir
Bien entendu, ces messages peuvent être donnés positivement comme par exemple ; "Tu as le droit de te faire plaisir", "Tu as le droit de prendre ton temps", "Tu peux réussir sans t'acharner", "Tu as le droit de demander de l'aide", "Tu peux faire bien et être satisfait avec cela !"
Tous ces messages, qu'il s'agisse des injonctions-interdictions ou des messages contraignants, contribuent à ligoter la personne dans des croyances à propos d'elle-même, de la vie et des autres qui l'empêchent de vivre pleinement, de lâcher prise et de trouver la sérénité intérieure.
Dans tout l'univers,
Il n'y a pas une autre personne
Qui soit exactement semblable à moi.
Je suis moi et tout ce que je suis est unique.
Je suis responsable de moi-même.
J'ai tout ce qu'il me faut ici et maintenant pour vivre pleinement.
Je peux choisir de manifester le meilleur de moi-même,
Je peux choisir d'aimer, d'être compétent, de trouver un sens à ma vie et un ordre à l'univers.
Je peux choisir de me développer, de croître et de vivre en harmonie avec moi-même, les autres et Dieu.
Je suis digne d'être accepté et aimé exactement comme je suis ici et maintenant. Je m'aime et je m'accepte.
Je décide de vivre pleinement dès aujourd'hui.
Virginia SATIR