Une quatrième de couverture attrayante et une couverture juste trop belle.
L'histoire est un peu longue à se mettre en place, j'ai eu du mal à savoir dans quel direction l'auteur voulait m'enmener. J'ai cependant apprécié ma lecture et les réflexions qui y sont développées. Le dernier chapitre termine ce livre en force. Un bon roman d'anticipation et une galerie de personnages inintéressante.
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Ce n'est pas un polar : il n'y pas d'enquête policière. Ce n'est pas un thriller : il n'y a pas d'intrigue ni suspens.
C'est une fiction qui débute bien : une innovation technologique qui mettra un terme aux vidéos bidonnées qui circulent en boucle au détriment de la vérité, et les personnages sont intéressants.
Et tout ça pour finir par une histoire politique à relent nauséabond. Quel est l'intention de l'auteur ? partager sa vision et ajouter un chapitre au "roman national" (comme l'indique la 4ème de couverture) ? nous faire réfléchir ? En tout cas, il ne nous fait pas rêver.
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On a parlé de Sabri Louatah dans notre critique de la série sur Canal plus les sauvages
Avec sa saga en quatre tomes éponyme à la série, le romancier stephanois Sabri Louatah s'attaquait avec pas mal d'audace et courage à la France contemporaine, tout en s'inscrivant dans une vraie veine romanesque.
On y suivait deux familles totalement différentes à travers le personnage d' Idder Chaouch, un candidat "issu de l'immigration" alors aux portes de l'Elysée au début de l'histoire ...
Il revient avec son nouveau roman qui reprend aussi sur le principe de la dystopie et imagine un monde où l’image vidéo nous manipule.
404 c’est le nom de la prochaine application en vogue. Une plateforme de streaming en direct. permettant de diffuser des vidéos en direct, et des vidéos qui ne peuvent tricher car ne pouvant être enregistrées sur aucun support.
Mixant habilement histoires sociales, politique et intrigues amoureuses,technologies high-tech, etracisme Louatah nous perd parfois un peu mais signe toutefois un thriller d'anticipation captivant et assez anxiogène sur l' ’influence des nouvelles technologies et des réseaux sociaux
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J'ai commencé ma lecture sans trop savoir à quoi m'attendre, j'étais emballé au début par le côté anticipation à court terme, qui répond à un problème de société : l'imminence de l'émergence d'une technologie permettant de créer des "deepfakes" donc des vidéos truquées, qui vont bientôt devenir impossibles à différencier de vidéos réelles. Et même si on se défend d'avoir fait ou dit quelque chose, le mal est fait dès que la vidéo est vue. À l'inverse une vidéo authentique peut être facilement accusée d'être un "mirage", une fausse vidéo. Donc la vidéo perd toute crédibilité devant un tribunal.
La solution mise en scène ici ne me convainc pas techniquement (après je ne suis pas polytechnicien ^^), mais suspension de l'incrédulité oblige on y croit le temps de la lecture, et puis c'est séduisant sur le principe : un flux vidéo qui ne peut être reçu qu'en direct, ni refilmé, ni intercepté, ni enregistré. L'audience d'internet sans la manipulation ni la viralité.
L'ambiguïté du roman se révèle petit à petit car sa créatrice souhaite utiliser politiquement cette nouvelle technologie, mais elle se fait manipuler et récupérer par l'ami qui la finance, et qui n'a rien de moins en tête qu'une guerre civile. Une colonisation d'un département, comme un Israël pour les "Arabes", parachuté à l'exact milieu du territoire national (dans l'Allier), il veut "piquer le sionisme aux Juifs". Ce délire est moins à mon goût du fait qu'on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon (si je puis me permettre) : est-ce un avertissement ? Mon interprétation en est qu'Allia (la conceptrice du programme) aurait dû dès l'origine s'entourer d'un environnement multiculturel (ce qu'a priori elle avait pourtant fait en partant aux USA avant de revenir en France, donc c'est étrange) et ne pas s'enfermer dans sa "tribu". On ne peut qu'y perdre quand on exclue.
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J'ai dévoré ces deux tomes aussi vite que les deux premiers bien que j'ai parfois trouvé quelques longueurs voire des facilités.
Mais rien qui n'ait gâché mon plaisir de suivre cette histoire de fratrie, car sur fond de complot, de manipulation et de racisme c'est bien une fratrie qui se déchire.
Deux frères qui ont pris deux voies opposées sans pouvoir se souvenir ce qui les fait se haïr à ce point.
Une métaphore pour parler de l'Algérie et de le France sans doute.
Ces deux volumes sont ceux de la désillusion et de la maturité.
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Il s'agit du dernier roman de Sabri Louatah. Son titre énigmatique m'a attirée et je dois dire que ce livre a été plutôt une bonne, voire une très bonne surprise.
Au début de ma lecture, j'ai tiqué car je craignais que ce livre porte trop sur l'informatique, un domaine qui ne m'intéresse pas plus que cela et qui, je l'avoue, est un peu pénible à comprendre pour moi quand on bascule dans le côté trop technique.
Passant cette difficulté, j'ai trouvé le récit très prenant et parfois même dérageant (dans le sens positif du terme) car il porte à réfléchir sur de nombreux sujets dits tabous.
Il s'avère qu'il s'agit d'un roman social nous prévenant contre les dérives des réseaux sociaux et l'évolution technologique non contrôlée.
Sabri Louatah évoque également le thème épineux de la place des immigrés et des enfants issus de l'immigration en France, sans langue de bois.
J'ai apprécié le style de l'auteur et sa façon d'amener les sujets avec habileté. Un petit truc en plus qui n'engage que moi, j'ai aimé le choix des lieux où prend place son récit (Lyon, Saint Etienne, Clermont-Ferrand, l'Allier) car il s'agit de lieux que je connais et qui me parlent.
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La série à beaucoup faite parler d'elle ne l'ayant pas vue je peux juste dire que le livre vaut largement l'intérêt qui lui a valu une série.
L'auteur est percutant dans son écriture, le milieu politique dans lequel évolue ces deux premiers tomes est tout à fait crédible, l'aspect juridique est fouillé et l'ensemble très cohérent.
Cette France divisée prête à tout pour garder ses privilèges est captivante et l'ambiance anxiogène de l'enquête sur fond de manipulation, guerre des services d'état et racisme rampant ne vous lâche jamais.
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Le grand livre sur la France contemporaine.
Houellebecq sans la rancoeur mesquine et le nihilisme.
Il y est question de "séparatisme islamique", de deepfakes (ou mirages) et de réseaux sociaux qui influencent les élections, des laissés-pour-compte de la France rurale. Avec une question lancinante qui sous-tend tout le récit : on voit d'abord ce qu'on désire voir, la réalité nous apparaît sous le filtre Instagram de nos préjugés, et la haine raciste est plus forte que tout "Checknews" qui permettrait de distinguer le vrai du faux.
C'est une tragédie politique réaliste et glaçante. C'est aussi l'histoire d'une femme qui rend fous d'amour tous ceux qui la côtoient.
C'estt enfin un livre à ranger dans une bibliothèque de science-fiction dystopique aux côtés de 1984 d'Orwell, de Fahrenheit 451 de Bradbury, de Fondation d'Asimov. Où il est question de l'importance de l'histoire et des archives pour fonder une communauté politique.
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Séduis par l'auteur lors de son passage sur les plateaux de LGL, je me suis tenté la fiction 404. J'ignore si je suis complètement déçu, j'ai bien trouvé l'histoire intéressante, mais à mon goût mal exploitée. Bien que la lecture soit facile, je ne suis pas pleinement séduit par ce style (qui me rappel vernon suputex) rapide, franc, grossier. J'ai trouvé aussi les personnages très, trop caricaturaux.
Néanmoins, c'est divertissant, à lire, mais vraiment sans attentes.
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Déclaration d'intérêts : lu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babélio.
Allia est Française, major de Polytechnique et d'origine maghrébine (kabyle), avec un quart de sang juif (la mère de son père, tombée amoureuse d'un messager du FLN mort lors de la manifestation du 17 octobre 1961).
Allia est de retour des États-Unis où elle avait fui après la mort de sa fille de cinq ans et le naufrage de son couple avec Mehdi, médecin, devenu entre-temps maire de la Brèche, village de deux mille habitants dans l'Allier, où a grandi son épouse et où elle revient dix ans après son départ : c'est là que se déroule l'essentiel des péripéties.
L'histoire est racontée à la troisième personne (de l'indicatif présent) mais du point de vue d'Ali, ancien condisciple d'Allia en hypokhâgne et amoureux d'elle depuis le premier instant. Il est devenu cuisinier (gastronomique), mais ça ne marche pas fort pour lui.
Si j'ajoute Kader, lui aussi ancien condisciple, viré de sa prépa HEC sans que cela ne l'ait empêché de devenir milliardaire, Nesrine, la petite soeur de Mehdi, toujours dans la provocation, et Rachid, le père humaniste d'Allia, j'ai mentionné les personnages principaux.
Allia a développé une nouvelle technique de codage, qui permet de diffuser un flux en direct sur internet, sans qu'il soit possible de l'enregistrer : aucun archivage possible, et aucune manipulation. L'image diffusée par 404 (nom trouvé par Kader, qui apporte des financements) est nécessairement authentique, à même de contrer les vidéos truquées à s'y méprendre, qui pullulent dans le roman et que l'auteur appelle les mirages.
Les premières pages du livre, consacrées à des mirages (ou pas) impliquant la nouvelle présidente de la République, laissent croire à un roman sur la technologie et l'influence des réseaux sociaux sur la démocratie, sujet éminemment d'actualité. En fait, ce thème est bientôt supplanté par celui de l'intégration en France des Maghrébins (dans le roman on dit les Arabes), et c'est bien ce thème qui est mis en exergue par la quatrième de couverture.
En ce sens, nous sommes en présence, sinon d'un roman à thèse, du moins à idées, et c'est plutôt réussi : les principaux personnages sont assez incarnés pour n'être pas les simples faire-valoir des idées que Sabri Louatah met en scène, sauf peut-être celui d'Ali qui a une simple fonction de miroir et qui est le seul à ne pas chercher à influer sur le cours des événements.
L'intrigue est prenante, malgré le virage signalé plus haut, et qui pouvait faire craindre que le roman ne se disperse et ne traite pas à fond ses deux sujets. De fait la fin du roman, assez abrupte, laisse un goût de trop peu.
Le livre est pessimiste, tant sur le rôle néfaste que les mirages peuvent jouer dans une démocratie, que sur l'intégration de la quatrième génération des Arabes de France. On notera aussi quelques allusions au changement climatique, qui participent du réalisme du récit.
404 (le roman) est une tentative intéressante de (re)lancer la littérature dans le débat d'idées, sans renier la part de romanesque.
En conclusion, et puisque l'éditeur m'écrit poliment qu'il attend ma chronique, je me permets quelques remarques qui pourront être utiles lors de la réédition en poche :
P.104 : "(...) son mari, passé par le Conseil d'Etat, dirigeait le cabinet du nouveau président du CSA (...) Fort de sa production récente (...)" : il ne peut s'agir que de sa PROMOTION récente.
P. 133 : Rachid a terminé sa carrière comme dernier proviseur du collège de la Brèche : en fait un proviseur dirige un lycée, un collège est dirigé par un principal.
P. 180 il est question du bureau de la préfète : dans le jargon administratif, on parle de cabinet de la préfète.
P. 248 et suivantes on mentionne des listes pour les élections législatives. Cependant, dans un scrutin uninominal à deux tours, il n'y a pas de listes.
P. 323 : "Un bureau sur deux dispose d'une cheminée décorative surmontée d'un miroir. Tous ont leur porte ouverte et des ordinateurs bloqués sur des logiciels de traitement de texte. Ils parlent parfois dans leurs AirPods, tripotent souvent des boules antistress" : il y a un problème avec le sujet "Ils", qui ne peut pas désigner les bureaux.
Autre remarque, moins vénielle : p. 219 et suivantes, "Ali assiste à la plus étrange des scènes sur 404" : sauf qu'il est devenu modérateur et qu'il devrait couper la diffusion dès qu'il comprend ce qu'il se passe.
Enfin je remercie l'éditeur Flammarion/Versilio et Babélio de m'avoir offert ce roman.
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Allia et Ali, tous deux originaires du département de l’Allier ont fait une partie de leurs études en Hypokhâgne ensemble. Allia, très brillante, major de polytechnique, complète son cursus aux États-Unis. Ali, après avoir échoué à des études d’histoire, devient un excellent cuisinier. Ils renouent contact 22 ans plus tard sur une demande d’Allia sollicitant les talents de cuistot d’Ali pour un dîner d’affaire qu’elle organise. Allia, irritée par les dérives des vidéos truquées par des montages numériques puissants et le plus souvent insincères souhaite mettre fin aux « miracles » (terme qui caractérise ces « Fake vidéos ») en inventant un procédé de flux vidéo qui ne fonctionne qu’une fois, en direct et ne peut pas être copié. Elle nomme ce procédé « 404 », comme la Peugeot qui sert au déménagement de son ami Kader et comme le message d’erreur qui s’affiche à l’écran d’un ordinateur lors de la consultation d’une page Web obsolète « error 404 ». C’est ainsi que commence le roman qui se poursuit ensuite dans l’Allier avec le renfort d’autres protagonistes, Mehdi, le mari d ‘Allia,médecin et maire de La Brèche, Rachid le père d’Allia, proviseur retraité, Kader le copain d’étude devenu richissime….A partir de là, les objectifs de la narration deviennent moins clairs, « 404 », d’abord cautionné et financé par Kader à l’échelon local (le département de l’Allier) diffuse différentes sortes de vidéos « live », infalsifiables, les habitants confiants dans le procédé se confient plus facilement, un rappeur célèbre se produit triomphalement...Le nombre fétiche « 404 » se rapporte également, comme par hasard au résultat d’un sondage départemental fixant le ressenti de population arabe à 40,4 %. Le procédé d’Allia dans l’Allier, comme toute technologie nouvelle commence à être dévoyée pour rapporter plus à son financeur, le richissime Kader.Plus on avance, plus tout cela devient flou au point de transformer l’Allier en trou noir de la république souhaitant son indépendance. A partir d’une idée originale stigmatisant bien les dérives actuelles et réelles de l’intelligence artificielle capable de créer des mondes (monstres) virtuels, cette histoire, s’achève dans un méli-mélo décevant.
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(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique, mille mercis à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture)
Les thèmes de ce roman sont intéressants et pleinement d'actualité. Il y a d'un côté tout ce qui concerne les idées d'extrême droite et leur dissémination/appropriation dans la politique et la société. On est là dans la politique-fiction, d'abord crédible (avec l'élection présidentielle de 2022), avant de partir dans un scénario qui ne tient plus la route (sans trop en révéler, disons que, en quelques mois, l'Allier devient le centre de toutes les haines xénophobes). D'un autre côté, le roman traite des fake news via des vidéos truquées, sujet là aussi d'abord bien exploité avant de devenir de moins en moins logique et crédible (le problème vient de la solution apportée à ces vidéos truquées… qui ne résout rien en fait. Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler du livre mais je ne comprends vraiment pas en quoi 404 permet d'éviter la diffusion de fausses images).
Deux vastes sujets donc, et pas des moindres, cela fait un peu trop pour ce roman, avec en prime une amourette pas franchement convaincante mais qui s'éternise de la première à la dernière page. Tout se mélange dans une histoire qui ne parvient pas à trouver sa direction, et au final je ne sais pas trop ce que voulait nous dire/faire comprendre l'auteur.
Bon, tout ça se lit avec plaisir quand même, malgré cette conjugaison au présent avec lequel j'ai du mal. Par ailleurs, beaucoup de dialogues et réflexions sont très intéressants à lire, portant sur les sujets déjà cités. Je reste cependant sur une petite déception par rapport à ce que j'espérais comme exploitation du sujet de départ.
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Je remercie vivement les éditions Flammarion de m’avoir fait parvenir 404 dans le cadre de ce premier Masse Critique 2020. Merci pour le petit mot qui accompagne le livre. C’est toujours très agréable.
Avant d’en dire plus, je dois die que j’ai trouvé la couverture de ce livre très belle et très en phase avec le contenu
Côté lecture, en voilà une qui ne laisse pas indifférent. Prenant les travers de notre société d’aujourd’hui et les tiraillements que génèrent le mélange des populations, Sabri Louatah nous gratifie d’un roman qui ressemble presque à un reportage tant le style est efficace et direct.
Une certaine application « 404 » (comme le code d’erreur que renvoie une page Internet non trouvée) est donc à la base de ce scénario pas si futuriste que cela puisqu’il se situe en 2022, après des élections ayant mis au pouvoir un certain parti politique extrémiste, juste évoqué dans ce roman.
404 permet de diffuser des images sans possibilité de les stocker ou même de refilmer celles-ci. Belle prouesse technologique qui permet d’envisager de communiquer en direct sans risque que les propos et images soient déformées et truquées par la suite, comme c’est la mode en 2022 avec les « mirages » (les fake news).
J’ai trouvé l’idée de base très bonne. Notre génération est arrivée à une époque où l’image est devenue un média très important et où l’on peut se poser la question de la véracité de ce que l’on veut bien nous montrer. Proposer un direct authentique, c’est s’assurer que l’on montre les choses telles qu’elles sont, que l’on ne sort pas les propos de leur contexte, c’est éviter la viralité des vidéos.
J’ai donc apprécié la lecture de « 404 » basée sur cette nouvelle technologie. Mais en refermant ce roman, je dois reconnaître que je suis vraiment mitigé sur son ensemble.
Il y a tout d’abord Alliah, polytechnicienne exilée aux Etats-Unis qui revient donc en France avec 404. C’est LE personnage clé du début du livre, surdouée, conceptrice de 404, mais qui peu à peu s’efface et n’a finalement plus aucune emprise sur quoi que ce soit au fil des pages. On imagine pourtant tout au long du roman que c’est elle qui est commande « technique » de cette plateforme de diffusion, et pourtant, plus l’histoire avance, et plus elle devient inexistante, s’effaçant au profit de Mehdi, son ami, d’Ali, un ancien camarade de classe et du fameux Kader, ami milliardaire aux objectifs douteux et dont on ne sait pas finalement s’il fait tout ce qu’il fait pour séduire Alliah, ou plutôt pour défendre une vraie cause. C’est une des premières contradiction de ce roman pour moi. Mettre en avant la jeune Alliah au début, mais presque la gommer à la fin.
Il y a ensuite ce style, certes direct et efficace, mais qui est un peu impersonnel. Certaines scènes s’enchainent comme des faits divers racontés sans vraiment d’âme. Mais les personnages de Mehdi, Ali et Kader, mais aussi de Rachid, sont bien détaillés, et ils viennent redonner vie à cette enchainement de fait. Alliah et Nesrine, les deux principaux personnages féminins sont intéressantes aussi, même si leurs personnages sont un peu plus superficiel.
En fait, en avançant dans l’histoire, je n’ai pas vraiment compris où l’auteur voulait nous emmener. Et la fin d’ailleurs, assez inattendue, me m’a vraiment pas aidé à y voir plus clair, et je crois que c’est ce qui m’a le plus gêné. On sent une violence sous-jacente la plupart du temps, on sent que la France s’est cassée en deux, mais l’auteur ne nous donne finalement qu’un seul point de vue, assez réducteur. Et c’est peut-être ce qui m’a manqué dans ce roman, une vision plus globale, un peu de hauteur pour expliquer les raisons de ce morcellement. Même si on peut les comprendre en voyant au jour le jour certaines choses se passer autour de nous, une telle scission méritait d’être mieux expliquée et pas noyée sous les débats 404 dont nous parle l’auteur, sans vraiment nous livrer notre contenu.
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