AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sam Millar (198)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les chiens de Belfast

Besoin de soleil après cette lecture noire ,très noire ...

Dés les premières lignes l'estomac se retourne et vous conseille de réfléchir avant de poursuivre ...mais les accrocs se risquent à plonger dans l'eau trouble des âmes perdues du genre humain ;

Oui l'auteur a connu des heures terribles et cela se ressent tout au long des lignes .

Ames sensibles s'abstenir ...
Commenter  J’apprécie          50
Les chiens de Belfast

J’ai aimé la dureté et la violence du ton, certains passages et le détective Karl Kane mais je me suis perdue dans les autres personnages qui sont peu développés et n’ont pas assez de texture à laquelle me raccrocher et les retenir. J’ai confondu les noms, fait de nombreux retours en arrière. Dommage car l’histoire était sympathique, même si cela reste classique avec une fin assez commune. Je ne suis pas certaine de lire le second.
Commenter  J’apprécie          50
On the brinks

Fan de polars et amatrice de récits sur la Seconde Guerre mondiale, je croyais avoir déjà lu du glauque, du gore, de l’insoutenable… et découvert le tréfonds de la noirceur de l’âme humaine. C’était sans compter le récit autobiographique de Sam Millar.



« On the brinks » est construit en deux temps. Il relate dans une première partie, les vingt cinq premières années de Sam Millar. Adolescent catholique irlandais, il a 14 ans quand il vit le Bloody Sunday. Il prend alors douloureusement conscience du combat politique à mener. Arrêté à dix-sept ans, il aurait pu écoper d’une amende, il sera condamné à 3 ans de prison et en fera… huit ! Enfermé à Long Kesh, dans des conditions inhumaines, bestiales, et dégradantes parce qu’il a refusé, comme d’autres, d’enfiler l’uniforme britannique des prisonniers politiques, il supportera l’horreur de la brutalité et de la cruauté des gardiens, ne cessant de rivaliser d’ingéniosité pour torturer les détenus. Il est impensable que de tels faits aient pu avoir lieu à notre époque, dans un pays « civilisé » de l’UE et inadmissible que les responsables directs et indirects n’aient jamais été inquiétés.



Dans la seconde partie, heureusement plus légère, nous découvrons un Sam Millar réfugié aux Etats-Unis. Travaillant d’abord dans un casino clandestin comme croupier, il deviendra directeur des caisses puis, à la fermeture du casino, bouquiniste. Grâce à quelques relations, il aura ensuite l’opportunité d’être le concepteur du 5e casse le plus important de l’histoire américaine. Pourtant la préparation est tellement naïve et amateur qu’aucun auteur sérieux n’oserait s’en servir dans un roman. Il n’empêche, ce vol leur rapportera 7 millions de dollars.



J’ai dévoré ce récit comme un thriller tant il est passionnant d’un bout à l’autre. La première partie est un uppercut que je n’attendais pas mais derrière l’horreur des faits, il y a une écriture nerveuse, acérée et forte et un humour constant qui permet de prendre quelques respirations bienvenues. La deuxième ne nous dévoile pas tous les détails de sa vie et du casse et cela ne fait qu’accroitre le côté mystérieux de cette histoire dont le FBI ne connait pas encore toute la vérité.



Je tenais à commencer ma découverte de Sam Millar par ce livre avant de me plonger dans ses romans pour comprendre son passé et mieux apprécier son écriture, marquée de l’histoire de sa vie. Je ne suis pas déçue. Cette autobiographie dure et poignante est une formidable leçon de courage et une ode à la vie. Secoué par la violence des évocations et des mots, on sort bouleversé de cette lecture.



Je vous recommande chaudement ce livre.


Lien : http://argali.eklablog.fr/on..
Commenter  J’apprécie          52
Poussière tu seras

Et voilà ma deuxième lecture en tant que juré : « Poussière tu seras » de Sam Millar.



Tout d’abord un mot sur l’auteur et son passé pour le moins troublant. Militant de l’IRA, il a était incarcéré en Irlande. Une fois libéré il part aux Etats-Unis où il participe à l’attaque à mains armées d’un camion de la Brinks. Après avoir était gracié par Bill Clinton il rentre à Belfast où il écrit « Poussière tu seras ».



Adrien est un jeune garçon perturbé par la mort de sa mère. Il est élevé par son père, un ancien flic qui est désormais détective privé et qui souffre d’un problème avec l’alcool.



Jeremiah lui est coiffeur homme à Belfast, ancien homme de foi il vit avec Judith sa femme, une droguée qui « chasse le dragon ».



Millar pose les bases de cette galerie de personnages dont les destins vont se croiser sur fond de cadavre retrouvé dans les bois.



L’écriture est efficace, sans fioriture et implacable lors de certaines scènes qui produisent un impact visuel très fort. On est saisie par le relief qu’elles ont. Ces images nous suivent une fois le livre terminé comme une peinture lugubre dont on ne peut détacher le regard, fascination morbide.



L’auteur a un talent pour décrire des ambiances inquiétantes. Les couleurs de « Poussière tu seras » sont celles de l’automne. Les personnages chutent comme les feuilles mortes avec pour seul destin, qui parait inévitable, une fin de course sur un sol à l’odeur de terre et de sang. Le corbeau, qui transporte les âmes des défunts ayant subis une mort violente est présent en filigrane durant tout le livre, il achève de donner à cette histoire une atmosphère aussi sombre que les plumes de ce dernier.



Les personnages sont justes et profonds, humains même dans l’horreur.



Voilà une vrai belle découverte que je vous recommande fortement. Deux autres de ses romans sont édités en France et me font les yeux doux.
Commenter  J’apprécie          53
Le cannibale de Crumlin Road

Karl Kane Tome 2/4

L'histoire n'est pas extraordinaire mais j'ai apprécié encore une fois la charmante compagnie du célèbre Karl Kane et de ses problèmes d'hémorroïdes.

Des jeunes filles disparaissent et sont retrouvées quelque temps plus tard, mutilées, des organes manquants. Serait-ce l'acte d'un cannibale?
Commenter  J’apprécie          40
Poussière tu seras

Des prix, des arguments du style « ancien combattant de l’IRA » j’aurai du me méfier. Style rapide, cru, oui mais déjà vu des dizaines de fois. Des ellipses a tout bout de champ, notre combattant serait-il fatigué ? On peut s’en passer rien de neuf sous le soleil.
Commenter  J’apprécie          40
Au scalpel

Pas vraiment un polar, pas tout à fait un roman noir non plus, ce livre de Sam Millar fait un pas de côté. On y suit des personnages autant - voire plus - que l' enquête en elle-même. Heureusement de noir il reste l'humour, souvent chirurgical, pour contrebalancer la violence qui opère dans un roman qui peine à gagner en tension. L'écriture est incisive mais les mots parfois crus. Bref je referme avec un plaisir mitigé.
Commenter  J’apprécie          40
Poussière tu seras

Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur Irlandais, je vous conseille vraiment de vous plonger dans ses écrits. Tranchant, sans filtre, il vous plonge dans son univers, dans son environnement et place donc les intrigues en Irlande (du Nord).



« Poussière tu seras », nous fait traverser la culpabilité, l’horreur, le deuil et les relations familiales au sens large. Nous suivons Adrian et Jack Calvert. Le premier, un adolescent curieux et perdu, face à un père, alcoolique, ancien flic et reconvertit en artiste.



Au fil des pages, les personnages se dévoilent, l’intrigue prend forme et nous plonge dans l’horreur humaine et la réalité des abus de certains nantis. Une image sombre, sale et oppressante de l’environnement ne peut que heurter notre sensibilité.



La manipulation des faits et leur dénouement ne font qu’apporter une touche encore plus éprouvante. La lecture est facile et ne vous quitte pas. Mais il vous faudra un temps de pause avant de prendre un autre livre, parce qu’Adrian, Jack et les autres ne vous quittent pas. Ils restent avec vous chaque seconde.



Si vous aimez les lectures réalistes, je vous conseille vivement ce roman.




Lien : https://lesrevuesdelalicorne..
Commenter  J’apprécie          40
Un tueur sur mesure

Lire Sam Millar est une expérience littéraire dont on ne se remet qu'en relisant du Sam Millar. C'est noir, parfois violent. Il y a des tueurs, des voyous et des flics qui parfois jouent dans les deux camps -autant les voyous que le flics- et l'Irlande et Belfast dans laquelle les tensions entre catholiques et protestants persistent ainsi que les revendications pour une Irlande unie et libre. Il y a là aussi des braqueurs maladroits et mal informés, des collectionneurs de comics. Y'a du style, des réparties vachardes, des trucs de mecs sévèrement burnés pour reprendre une expression guignolesque, du vocabulaire de la rue, notamment dans les dialogues, de l'humour noir, ce polar est un monochrome. Les images ou métaphores ou tout autre figure de style sont un régal : "Vous voulez que je vous apporte un café, monsieur ? dit Kerr, en surgissant de nulle part, souriant comme un curé dans un camp de nudistes pour boy-scouts." (p.35)



Sam Millar est Irlandais, a été activiste au sein de l'IRA et a fait de la prison pour cela, a commis un hold-up spectaculaire aux États-Unis et a été emprisonné, et depuis, rentré en Irlande, il écrit. Et franchement, lorsqu'on le lit, on se dit qu'il a bien fait de se mettre à l'écriture. En plus, il est -superbement- traduit par Patrick Raynal, qui s'y connaît lui aussi en polars bien déjantés, le tout donnant une petite merveille de roman noir.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          40
Un tueur sur mesure

Je ne résiste jamais à la tentation de lire un polar irlandais et qui plus est lorsqu’il se déroule en Irlande du nord, en plein centre ville de Belfast. Un scénario comme celui-ci il n’y avait que Sam Millar pour nous le livrer pieds et poings liées. Un coup de cœur pour cet irish polar qui débute comme une farce, un braquage dans une banque le soir d’halloween qui tourne mal, pas comme on peut l’imaginer non. Juste braquer une banque « vide » même si on porte des déguisements de loups, c’est ballot. Les trois cambrioleurs pensent partir bredouille et pourtant l’un d’entre eux leur réserve une surprise. Il a dérobé la mallette d’un client après l’avoir assommé, celle-ci contient beaucoup d’argent mais voler un membre de la Fraternité républicaine c’est déjà signer son arrêt de mort, les coupables l’apprendront à leur dépend. Le regard de l’auteur sur toutes ces destinées tragiques est celui d’un homme au parcours édifiant, il sait parfaitement de quoi il parle et les détails ont toute leur importance. La Fraternité républicaine est en pleine « restructuration » et mandate un tueur au profile sombre et violent. Le policier chargé de l’enquête est à un mois de la retraite, navigue à vue alors que les cadavres commencent à pleuvoir horriblement torturés. Le style de l’auteur est brut avec des touches d’humour bienvenues qui ne nous épargnent pas les détails sur les ennuis de santé de notre enquêteur. La masculinité des personnages est exacerbée, chaque page baignant dans la testostérone. J’ai aimé toutes les références en entête de chapitre certaines connues et d’autres à découvrir. Une intrigue forte qui n’en finit pas de faire tomber les hommes comme des dominos. Comme souvent il faudra attendre la fin pour comprendre vraiment de quoi il retourne entre règlement de compte, corruption et recherche de la vérité. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          40
Au scalpel

Au Scalpel est le nouvel opus d'une série de romans mettant en scéne Karl Kane. Je n'ai pas lu les précédents et ce n'est pas celui-ci qui me donnera envie de m'y pencher...



Et ceci pour une raison simple : tout ceci est affreusement classique et je n'ai pas réussit à me plonger dans cette histoire. On y suit donc le détective Karl Kane. Celui-ci se retrouve, un peu par la force des choses, a enquête sur une affaire dans laquelle une famille entiére à été tué suite à un incendie. La police a classé l'affaire mais les parents du couple pensent qu'il s'agit d'un acte criminel. Ce qui n'est pas une révélation pour le lecteur qui sait que le crime a été commis par un certain Scarman et qu'il a enlevé une petite feuille auparavant. Et qu'il la séquestre...



Pas de grandes surprises donc puisque la majorité des révélations est faite dés le départ avec les deux points de vue proposé par le roman. Globalement fluide et pas mal écrit, autant qu'il est dynamique, il ne m'a pas vraiment convaincu car son intrigue est entendu (même si pas trop mal mené), ses personnages secondaires assez inutiles et son héros pas si intéressant que ça. Le coeur du roman restant l'enquête et sa résolution, il s'en sort par ce biais. Mais à oins que vous n'ayez vraiment rien d'autre à vous mettre sous la dent, il est difficile de vous conseiller la lecture de ce roman qui manque grandement de retournement et de travail de profondeur...
Commenter  J’apprécie          40
Rouge est le sang

"Rouge est la sang", le roman phare de Sam Millar est estampillé roman policier sans qu'aucun policier, détective, soupçon d'enquête ne pointe le bout de son nez. Il s'agit pourtant d'un thriller haletant où on se demande page après page ce que vont devenir les personnages qui le hantent. "Hanter" oui, c'est bien le terme approprié pour parler de l'ensemble de ces êtres humains aux destins brisés, aux corps et aux esprits tordus par les démons de leur propre passé qui surgissent par instants dans le roman. Comme dans l'ensemble de l’œuvre de l'écrivain irlandais, le volet psychologique est travaillé en profondeur. Ainsi Paul Goodman, Georgie, Shank, Lucky, Violet la Violente... sont des êtres complexes et torturés qui fascinent le lecteur et le mettent mal à l'aise.

La violence physique et psychologique bien que très présente n'est pas pour autant gratuite. En effet, elle est lourde de signification. Elle dit aussi bien la dureté des personnages eux-mêmes que celle de l'Irlande dans laquelle ils vivent. Le pays est marqué par le chômage, les dettes, l’alcoolisme et les traces laissées par les affrontements entre les combattants de l'IRA et leurs compatriotes appartenant à l'autre camp. Même si cet aspect n'est que mineur dans l'intrigue, il occupe tout de même une place de choix au début et à la fin du livre telle une gangue ou une boucle encerclant l'ensemble de l'intrigue.

La violence apparait en quelque sorte comme un rite initiatique permettant de comprendre à la fois la fiction et l'Irlande bien réelle de l'époque.



Heureusement pour les éternels optimistes, si la couleur rouge qui est omniprésente dit le sang versé, elle renvoie aussi à l'amour, ce sentiment rédempteur de l'âme humaine.



Le rouge est donc bien "un donneur de vies".
Commenter  J’apprécie          40
Rouge est le sang

Paul Goodman se fait embaucher aux abattoirs de la ville et découvre l'étrange famille du propiétaire Shank , sa première fille Violent Violet et la seconde Geordie . Personnalité peu attachantes , les deux filles sont marqués dans leur chair de manière différente par le destin .



Surgit un meurtre qui va impliquerLucky , le meilleur ami de Goodman .... On ajoute à cela un petit fond d'IRA qui ouvre et ferme le récit .



Honnêtement l'intrigue est faible quasi nulle , le meurtre arrive comme un cheveu sur la soupe , l'arrière fond IRA ne se justifie pas ... mais j'ai aimé les portraits personnages : violents, pervers, faibles, tous abimés par la vie ....sans compter le côté très violent du travail dans les abattoirs ( pour un peu je deviendrai végétarienne après ça ...)



J'ai énormément apprécié: Poussière tu seras et celui-ci n'est pas de la même qualité... je vais en lire un autre pour voir ,car je trouve que Millar décrit à merveille le côté noir de la vie .


Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          40
Poussière tu seras

L'Irlande. En noir.



Ce polar vous tombe dans les mains par hasard (grâce à sa sélection pour le prix 2013 du meilleur polar Pocket ?) et vous l'ouvrez, alléché sans enthousiasme par la présentation de l'éditeur, un classique : une disparition, un barbier avec des lames de coupe-choux qui tintent, un orphelinat... Une seule question reste dramatiquement en suspend : combien de pages ? 250 tout pile, fort bien, vous voilà convaincu et la lecture commence.



C'est un tout autre livre que vous avez en main. Chapitres courts, écriture ciselée, plus tranchante que les lames du barbier. Une écriture effrayante, comme une vieille nouvelle de Stephen King. Point de détail, si ce n'est l'essentiel. Nulle description, à part de morbides sensations, très rapidement dessinées. Adrian ne disparaît pas tout de suite comme l'annonce la quatrième. Il est là longtemps, on connaît sa vie. Et il trouve un os. Seulement alors notre respiration accélère.



La rage naturelle de Sam Millar, ancien combattant de l'IRA, sert ce livre noir, qui vous torture (juste ce que l'on aime) plus qu'il ne vous intrigue (bien un peu quand même). Il se lit bien, en une nuit. Un très bon moment, certainement périssable.
Commenter  J’apprécie          40
Les chiens de Belfast

Un thriller efficace et avec beaucoup d'humour (noir, bien entendu)
Lien : http://chroniquesdunchatdebi..
Commenter  J’apprécie          40
Les chiens de Belfast

Attention aux âmes sensibles ! Dès le prologue de ce roman, vous pénétrez dans le monde violent et graveleux de Sam Millar. Une jeune femme est agressée par quatre, peut-être cinq hommes, tabassée, violée et sodomisée à tour de rôle et laissée pour morte.



Karl Kane, détective privé, après avoir accepté une affaire relativement simple et lucrative, se trouve pris dans une enquête sur une série de meurtres, commis par une femme particulièrement inventive dans l’exercice de donner la mort avec un maximum de souffrances pour la victime. Ses connaissances dans les bas-fonds de Belfast lui fournissent bien des orientations, mais en même temps l’amèneront à se trouver embringué dans une spirale de morts violentes.



Karl Kane n’est pas l’archétype du détective dur à cuire. Hanté par le meurtre de sa mère alors qu’il était enfant, il éprouve toujours la culpabilité de n’avoir pu faire condamner le coupable. C’est vraiment un privé atypique. Il n’est pas à l’aise avec les armes, ne fait plus le coup de poing depuis l’école primaire. Il est de plus, ce qui n’est pas très sexy, affligé d’hémorroïdes qui le font cruellement souffrir. Il est également porté sur l’alcool et le tabac. Sa relation avec Naomi, beaucoup plus jeune, lui apporte un certain équilibre.



Le scénario dans lequel navigue notre héros, entre la violence brute des meurtres dont la préparation minutieuse et la sauvagerie laissent supposer un mobile plus personnel et des racines plus profondes, et ses relations pour le moins tendues avec les services de la police, qui ne sont pas des modèles de probité, ne vont pas sans quelques frictions. Ses personnages évoluent dans une Irlande ou la violence semble être perçue comme un état ordinaire, et où le quotidien laisse peu de place à l’espoir ou la rédemption.



L’écriture de Sam Millar, particulièrement tonique, sacrifie volontiers aux codes du roman noir, dans une ambiance souvent macabre et un humour féroce, humour qui vient tempérer la crudité, pour ne pas dire plus, de certains passages, déconseillés aux estomacs délicats. Échantillon de cet humour, le passage relatant la consultation chez le proctologue pour ses hémorroïdes, et la conversation téléphonique à double sens est un grand moment.



L’histoire est menée à bon train, les cadavres s’additionnent, comme autant de jalons qui mèneront notre détective, de manière un peu désordonnée, vers une conclusion forcément surprenante. Mais cette conclusion laisse encore des questions en suspens, au sujet desquelles on se doute que les deux volets suivants de la trilogie apporteront les réponses.



En conclusion, un bon moment de lecture et j’attends de retrouver Karl Kane dans ses prochaines enquêtes pour lever toutes mes interrogations.
Lien : http://thebigblowdown.wordpr..
Commenter  J’apprécie          40
Rouge est le sang

Après avoir vaguement survolé la 4ème de couv', j'ai attaqué ce que je pensais être un roman noir sur l'IRA. Bah c'est pas du tout ça! Je suis tombée de haut quand, au bout de quelques pages j'ai atterri dans un abattoir puant peuplé de barges...



Tout commence donc à l'abattoir, quand Paul Goodman vient chercher du boulot. Il sait que l'endroit est tenu par Shank, une brute épaisse à la réputation sulfureuse, et qu'il ne faudra pas se laisser impressionner s'il veut décrocher le job. Ça commence mal...D'abord la fille odieuse au visage dévasté de l’accueil puis l’impressionnant Shank, qui lui fait visiter les lieux, l'odeur immonde, du sang partout, la rencontre avec Geordie et ses prothèses de jambes qui cliquettent à chaque pas, Paul vient de pénétrer en enfer. Le job sera à lui s'il résiste au bizutage. Il a trop besoin de ce travail. Il se soumet au rituel...



D'entrée de jeu, Millar plonge le lecteur dans l'ambiance. Ambiance malsaine. Dans l'abattoir on rencontre des gens bizarres, un peu monstrueux, des personnages qui prennent leur pied dans le sang, qui exorcisent leurs pulsions violentes en tuant des bêtes toute la journée...



Après cette entrée en matière tonitruante, l'histoire prend un tournant un peu plus classique. On rencontre d'autres personnages atypiques, qui semblent avoir des choses à cacher, mais Goodman reprend le cour normal de sa vie, entre snooker et soirée au pub. Le voici même embarqué dans une romance...



On peut reprocher plein de choses à ce roman, comme d'abuser de descriptions sanguino-dégueulasses, d'avoir une intrigue principale pas très élaborée, de tromper le lecteur en lui faisant croire qu'il va lire un bouquin sur l'IRA :), mais il faut aussi lui reconnaître une grande qualité: celle de happer le lecteur dans un univers qui ne ressemble à aucun autre (on peut trouver des similitudes avec l'univers de Lynch ou Cronenberg - Crash), pas vraiment fantastique mais pas vraiment réaliste non plus. Le monde de Millar est peuplé de brutes, d'être difformes, estropiés, esquintés par la vie à tous les niveaux. A certains moments la tension est palpable, à d'autres c'est l'humour et le grotesque qui prennent le pas. Résultat: on ne sait plus trop s'il faut en rire ou en pleurer...



Rouge est le sang est une lecture surprenante mais fort distrayante pour qui ose s'aventurer au delà de la porte de l’abattoir...
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
Commenter  J’apprécie          40
On the brinks

Sam est un ex-membre de l'IRA d'Irlande du Nord. Il a grandi à Belfast, dans Lancaster Street. Catholique, il n'est pas moins un mélange explosif, comme il le dit lui-même, avec tout l'humour qui le caractérise, puisque l'un de des grand-pères était tout bonnement protestant, Orangeman, de surcroît, jusqu'à... ce qu'il rencontre sa grand-mère ! Comme quoi, les histoires d'amour dépassent parfois les préjugés !



Sam commence à travailler dans un dépot de bois, où sont employés une douzaine de catholiques sur une centaine d'hommes... C'est tellement difficile, qu'il décide finalement d'aller à un jet de pierre de là, dans un... abattoir ! Autant dire que déjà le décor belfastien est bel et bien planté. Mais ce sont les événements de Derry et le trop tristement célèbre Bloody Sunday qui seront le facteur déclencheur de l'engagement de Sam Millar dans les rangs de l'IRA.



De là, il atterrit rapidement à Long Kesh, la sinistre prison de Belfast.

Et là, autant vous avertir tout de suite : j'imagine que la plupart d'entre vous ont vu In the Name of the Father, Hunger, Bloody Sunday etc. On a tous en mémoire les atrocités commises par Margaret Thatcher. On connnaît tous la fin funeste du jeune député Bobby Sands. Mais lire ce qu'il se passait à l'intérieur de la prison de Long Kesh, en particulier le sort réservé aux Blanket Men, dont faisait partie Bobby Sands et Sam Millar, est, je crois, encore un degré plus fort dans l'émotion. Les Blanket Men ont été torturés, avec une perversité dont on n'a pas idée. Comment a-t-on pu laisser faire ça ? C'est la question lancinante qui me revenait sans cesse à l'esprit pendant la lecture. Même si on "savait" avant, en lisant ces mots, on se rend compte que c'est encore pire que ce qu'on imaginait. Un cauchemar est à côté un rêve agréable !



Sam a été torturé pendant sept ans. A titre de témoignage d'un rescapé, ce livre est précieux et bouleversant. Cela va sans dire que mon estomac s'est noué plus d'une fois et que les larmes montent facilement aux yeux. Mais Sam pourtant, ne fait pas dans le pathos. Il a même, avec le recul, le sens de l'humour : ainsi, constate-t-il : "Si nous avions Hulk, on écraserait les Beefs en une semaine." Les matons de la prison ont tous un surnom. Il y a, par exemple, la Verrue Humaine. Mais aussi le Fourgon Enchanté... (pour tenter de s'évader).



La colère, bien compréhensible, n'est pas absente du récit, envers les Beefs, envers Thatcher qui a laissé crever Bobby, mais aussi envers l'Eglise catholique irlandaise : "L'Eglise catholique, par le biais de ses prêtresles plus serviles, nous informa que "personne ne votera pour Bobby Sands". C'était tout à fait réconfortant de savoir que le gouvernement britannique et l'Eglise catholique chiaient dans les mêmes pantalons."



Sam résume très bien ce que l'on ressent, nous, lecteur, à son égard et à ceux de ses camarades de galère : "Dans un profond silence, les souvenirs de toutes ces années me sont revenues où, battu et nu, j'attendais d'être conduit aux Blocs pour commencer mon parcours cauchemardesque. Tant de souffrances, tant de morts et de tortures. Comment avons-nous pu - nous les Blanket Men - survivre à tout ça ?". C'est ce qu'il se demande lui-même et ce qu'on nous nous demandons en lisant ses lignes.



Sam finira par sortir de prison par la porte, après une tentative d'évasion. Le livre bascule alors dans une autre partie de sa vie, de l'autre côté de l'Atlantique, à New York. J'ai été un peu moins captivée mais sa vie là-bas a aussi été hors du commun. Je me suis juste demandé ce qui lui était passé par la tête (on a la réponse dans le livre) 1) d'aller braquer une banque ; 2) avec un pistolet en plastique. Le Sam de cette partie du livre m'a fait penser à un personnage de comics (et à New York, Sam avait ouvert une librairie dédiée entièrement aux comics "collector") ! Et en plus, il réussit là le 5e casse plus gros casse perpétré aux USA, le tout sans une goutte de sang versé. Une histoire dingue qu'il paiera chèrement par de la prison, avant d'etre gracié par Bill Clinton. Il est aujourd'hui interdit de séjour sur le sol américain.

Comme dit Sam dans son livre, "Un fer à cheval dans le cul ? Non, toute une écurie !"



Je classe ce livre parmi mes coup de coeur 2014. Bouleversant, poignant, avec toujours le sens de l'humour (noir) ! Une lecture qui ne s'oublie pas.
Commenter  J’apprécie          40
Rouge est le sang

Pardonnez-nous nos offenses !

Second roman de Sam Millar traduit en français après l'excellent « Poussière tu seras ». Il sera un des invités irlandais du « Goéland Masqué » de Penmarc'h, du 25 au 28 mai où nous avons rendez-vous.

L’exécution d'un homme et les doutes de son bourreau sur sa culpabilité....avait-il trahi l'IRA ?

Vingt ans après Paul Goodman, son fils passe un bizutage pour le moins sanglant en vue d' être embauché à l’abattoir régional.

Sur la porte du bâtiment, cette inscription « Redemption Factory », tout un poème, bienvenue à « Macabre World » ! Après un accueil pour le moins glacial d'une femme plutôt répugnante, qui, il se saura plus tard, est Violet, la fille du propriétaire Shank, puis de Geordie, la seconde fille, qui fait aussi partie du comité d’accueil, il est embauché.....innocent envoyé à l'abattoir....où au moins dans l'antichambre du royaume de la mort violente.

Nous pénétrons comme des intrus dans le quotidien sordide de Philip Kennedy et de son épouse boulimique, obèse et souffrante Cathleen, déjà deux fois veuve. Monde glauque dans un univers de haine mutuelle entre un magasin d'usurier, vieillot bric à brac de choses passées de mode et un appartement qui lui ne semble jamais avoir été autre chose qu'insalubre.

Paul, auréolé de son nouveau travail, oscille entre joie et fierté ou angoisse de devoir y retourner et peur de l'horreur entraperçue. Pour l'instant il se livre avec son ami Lucky à son passe temps favori, le snooker, pour lequel il est un as en devenir. Avec l'argent gagné, il pense acheter une queue de qualité qu'il a repéré en ville.....alors à lui la gloire, l'argent et cette fille qui commence à lui envahir l'esprit ! Mais avant cela des épreuves imprévues l'attendent, la « Rédemption » dans ce monde entre le rouge sang et le noir des ténèbres n'est pas distribuée à tous.....bons ou mauvais, certains périront au cours du chemin !

Paul Goodman, seul personnage normal du livre, veut ce travail, chose qui ne semble pas courir les rues...alors il est prêt à avaler certaines couleuvres, mais les limites ne tardent pas à être franchies.

La famille Shank, le père boucher, tueur par affairisme, homme brutal et sans scrupules, craint, régentant tout et tous d'une main de fer, bien aidé en cela par ses deux filles. Violet ( Violente Violet) l'aînée, tueuse par sadisme qui semble avoir des vues sur Paul et Geordie, la seconde handicapée infirme, mais écoutée par les ouvriers. Au cas où, Taps, l'homme de main, veille aux grains ! C'est « Freaks » à la mode irlandaise ! Lucky l'ami de Paul porte bien mal son nom, unlucky semble être plus près de la vérité....des intestins dérangés au mauvais moment et au mauvais endroit seront la cause de bien des désagréments. Philip Kennedy est-il cet homme falot qu'il semble être...il connait très bien le snooker....et semble apprécier Paul Goodman. Il lui fait confiance pour l'achat d'une queue artisanale ne lui demandant pas d’acompte....pourquoi ? Quel est le rôle exact de Cathleen sorte de dragon en jupons qui semble le tenir par un quelconque secret, à moins que d'autres fantômes le hantent !

Le début de ce livre est pour le moins terrifiant, en particulier les premières scènes à l'abattoir ! Âmes sensibles, passez directement au second chapitre dont le nom est « Rêves de ténèbres et morts délicieuses ». Un livre noir et une des réussites du genre, l'intrigue est distillée peu à peu et les personnages complexes et ambigus et l'époque pour le moins troublée.

Un peu de poésie malgré tout dans ces quelques lignes qui permettent de moins voir le noir de la vie mais en voyant celui qu'il y a au fond de son verre:

- Terry professait que tirer une pinte de Guinness était un art à part entière, et que Dieu vienne en aide à quiconque lui demanderait de se grouiller, de détruire son chef-d’œuvre.

La morale est dans ces lignes de William Blake :

- Il est plus facile de pardonner à un ennemi qu'à un ami.
Lien : http://eireann561.canalblog...
Commenter  J’apprécie          40
Rouge est le sang

Sur le fil du rasoir.

Écrivain irlandais dont c'est le premier roman traduit ; j'espère que le reste de son oeuvre le sera bientôt. Ancien combattant de l'IRA , il a passé 20 ans en prison. Décidément le roman noir irlandais se porte très bien et c'est tant mieux. Celui-ci ne dépareille vraiment pas le genre, surtout en ce moment où, personnellement, je pense que la littérature irlandaise est au creux de la vague.

Adrian, un jour d'école buissonnière dans un bois près de Belfast, découvre un os et un corbeau mort. Il ramène cet os chez lui, ainsi qu'une plume.

Charlie Stanton, clochard fortement alcoolisé, découvre dans les ruines d'un orphelinat désaffecté, un cadavre sans tête ayant subi des violences sexuelles.

Adrian vit avec son père Jack, ancien policier, qui commence une carrière d'artiste peintre. C'est un enfant traumatisé par la mort de sa mère renversée par un chauffard ivre. Ses relations avec son père sont conflictuelles, Jack buvant beaucoup. Il a une relation avec Sarah qui expose et vend les toiles de ce dernier. Un jour Adrian les surprend dans une attitude sans équivoque, provoquant un traumatisme chez l'enfant, qui sera accentué par une révélation pour le moins maladroite du père! Alors Adrian s'enfuit! Jack rongé par la culpabilité, retrouve son esprit d'enquêteur, et découvre dans la chambre de son fils l'os qui s'avère être un reste humain. Une petite fille a disparu dernièrement, est-ce son corps que la police découvre? Qui est responsable de l'assassinat du révérend Richard Toner? Quelqu'un qui le connaissait bien, assez pour lui rappeler un surnom qu'il voudrait bien oublier « Petit Dickey ». Mais comme on n'emmène pas ses souvenirs dans l'au-delà, son sobriquet disparaîtra avec lui. L'enquête sur la découverte du corps de Nancy Mc Tiers amène les policiers à s'intéresser à Joe Harris et Jeremaih Grazier, les coiffeurs et barbiers du quartier. Or, chez Joe qui a disparu, les enquêteurs découvrent des magazines pédophiles qui en font un coupable idéal. Jack recherche désespérément Adrian, un coup de téléphone lui offre une possibilité de revoir son fils, un chantage en forme de test : s'il ne réunit pas les vingt et un points nécessaires, son fils sera tué! Avec son ex-collègue Benson, qui est également le parrain d'Adrian, la course contre la montre peut commencer!

Les personnages, à part Adrian, qui est trop jeune pour être perverti, sont pour la plupart des êtres avec des passés pesant des tonnes. Jack se console dans l'alcool et la peinture, Judith dans la drogue.

Adrian pleure sa mère décédée suite à un accident provoqué par un chauffard ivre, il lui semble que son père le délaisse, la révolte monte en lui, qui éclatera au premier incident provoquant sa fuite.

Jack Calvert, son père, après une mauvaise période, reprend sa vie en main, la disparition de son fils devient une affaire entre lui et la société, en particulier la police. Mais lui aussi a quelques cadavres dans son placard. Sarah qui vend des tableaux, en particulier ceux de Jack, a une liaison avec celui-ci, est-ce pour cette raison qu'elle sera selon le journal agressée un soir?

Jeremiah, un des barbiers et son épouse Judith, forment un couple terrifiant . Lui adepte du rasoir et elle complètement accro aux drogues dures. Leur relation sado-masochiste où Judith domine est particulièrement violente. Judith semble l'incarnation du mal, d'où lui vient cette haine et cette violence? Son enfance fut sordide comme celles de centaines d'orphelins et d'orphelines aux mains de l'église catholique et de notables complaisants. Joe, l'autre barbier, est veuf. D'après Jeremiah, il buvait et jouait beaucoup, et avait des dettes, dont certaines avec des gens peu recommandables, est-ce la raison de sa soudaine disparition?

Un livre éprouvant, très sombre où certaines scènes sont très « fouillées ». Les autorités policières et les notables sont égratignés au passage, à cause de leurs carriérismes et leurs complaisances pour ne pas dire leurs complicités avec un système qui encourageait le vice et la cruauté sur des enfants sans défense.

L'âme humaine est mise à nue ; la violence et la perversité forment la trame de ce roman dans lequel l'auteur va à l'essentiel. Pas d'humour ou de faux fuyant, la race humaine engendre des monstres, ne nous voilons pas la face, les journaux sont remplis de faits-divers atroces. Une oeuvre forte qui va sans doute déranger quelques lecteurs, mais l'intrigue est de grande qualité. La fin est absolument grandiose, le dénouement étant comme un plaidoyer pour tous les enfants victimes innocentes d'un système qui les livrait corps et âmes à des adultes pervers. Le thème de la vengeance étant ici poussé au paroxysme de la violence.
Lien : http://eireann561.canalblog...
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sam Millar (492)Voir plus


{* *}