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Critiques de Samuel Benchetrit (224)
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Reviens

Loufoque, grave, drôle, poétique, intelligent, émouvant, voici quelques ingrédients de ce roman très particulier.



Reviens pourrait être le cri perçant du père en manque de son fils parti pour un voyage au long court, près des phoques et des icebergs, dans le froid polaire.



Reviens pourrait être le cri brûlant d’un homme en manque d’amour, harcelé par son ex qui patauge entre les insultes et la tendresse, une femme qui prend plaisir à critiquer avant de comprendre, comme bon nombre.



Reviens pourrait être aussi le cri désespéré d’un écrivain en manque d’inspiration pour son prochain roman et abonné à Amazon incapable de lui livrer son premier roman ou de lui livrer quoi que ce soit, la commande reste inlassablement en mode « en attente de traitement ».



L’homme s’en va errer dans sa vie. Il allume cigarette sur cigarette ce qui a le don d’horripiler son ex. Il est accro à quatre mariages pour une lune de miel qu’il prend un vilain plaisir à analyser avec sarcasme. Une émission de télé réalité bad gamme où les femmes se tirent dans les pattes, le stratège étant leur unique arme pour gagner. À côté de cette platitude, il pense à son fils, il parle à son ex qui a le don de l’énerver, il s’éprend d’une infirmière bègue, il adopte un canard. Il cherche finalement à saisir l’essentiel de la vie, à s’inspirer de la médiocrité pour retourner sa veste.



Le tout est foncièrement drôle, talentueux aussi. Tenir un roman où il ne se passe rien avec des passages truculents, intellectuels ou émouvants, il faut être maître dans l’art de la plume.

Un bien sympathique premier rendez-vous avec Samuel Benchetrit où d’autres à venir m’attendent, c’est certain.
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La nuit avec ma femme

C’est avec beaucoup d’émotions que je m’apprête à rédiger ce billet...



Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont été en couple plusieurs années. De cette union est né un petit garçon, Jules. Marie quittera Samuel pour les bras de Bertrand Cantat. Ce dernier ayant toujours eu du mal à contenir sa jalousie et sa violence, il acceptera difficilement le passé de Marie avec Samuel. Le 1er août 2003, Marie Trintignant décède des suites de ses blessures sous les coups de Bertrand Cantat. Elle laisse orphelin le petit Jules alors âgé de cinq ans.



Ce récit est le cri d’amour et de douleur d’un homme qui se plonge corps et âme dans son histoire avec son grand amour, Marie. C’est beau et puissant.



Beaucoup de virilité dans ce récit d’un homme en colère qui questionne la mort, la vie, les gens, les ombres, qui respire son Amour tout au long de son écriture.

« Les hommes pleureraient s’ils assistaient à l’extinction de la dernière étoile ». Pour Samuel, Marie était la plus belle, la plus émouvante des femmes, une femme attachante et aimante qui s’éparpillait là où l’amour l’appelait.



De l’amour, beaucoup d’amour dans cette nuit avec sa femme.

« L’amour ne meurt pas. Il se réincarne. Tu es ma première. Tu es la naissance en moi. Et en mourant, tu n’as pas emporté l’amour. »



Tout est beau et à fleur de peau, à fleur de mots, à fleur de toi Marie.

Ta mort sera l’alzheimer de l’enfance, de ton Jules. Ta mort sentira dans chaque recoin des hommes que tu laisses. Ta mort est celle de trop, témoignant une fois encore de la faiblesse d’être fort parce que c’est ça quand on cogne sur un chien, un enfant, une femme.



Et après toi, il faudra tuer son enfant et lui massacrer le cœur parce que t’es plus là, que tu ne seras plus jamais là.



Bien sûr qu’il y a aussi de la haine et de la colère pour cet homme qui disait t’aimer mais avec ses bagues aux doigts, il t’a cogné une fois de trop. Mais Samuel laissera les questions de la vengeance et de la justice pour les autres. Cette nuit, tu étais là. Puisses tu entendre cette vibrante déclaration d’amour d’un de tes hommes qui t’a aimé et t’aimera toujours.



Le désir revêt souvent différentes couleurs et nuances. Cette nuit de juillet, pour toi Marie, c’était un noir désir...
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Chien

Jacques Blanchot a tout d’une vie de chien. Aucune ambition, aucun amour propre, niais, médiocre, il se fait jeter par sa femme qui ne supporte plus sa médiocrité et attrape une bronchoïte aiguë. L’allergie aux chiens ou à Jacques Blanchot, la nuance est mince. Jacques va alors acheter un chiot et dépenser une somme folle pour cette petite bête qui quelques minutes plus tard se fera écrasée par un bus.



Portrait burlesque, loufoque et ironique de la société, Samuel Benchetrit décrit tant avec humour que tendresse les hommes qui n’ont plus grand respect pour leurs semblables. Quand on est traité comme un chien, autant le devenir pour de bon. Voici donc la nouvelle peau de Jacques qui progressivement va prendre la peau de Chien. Mais être un chien n’est pas toujours commode, les hommes sont parfois pires avec eux qu’entre eux.



Un roman qui nous montre qu’à force d’être sous-estimé et traité comme un moins que rien, on finit par le croire et à s’éloigner du monde sans pitié.

Samuel Benchetrit est un écrivain découvert dans Reviens que j’avais beaucoup apprécié, j’ai retrouvé ici son goût du rire et du déjanté (peut-être ici un peu trop pour moi).



Une vie de chien dans un monde de chiens pour un roman qui mord, qui lèche, qui obéit et désobéit aux codes, bref un roman qui a du chien.
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Reviens

C’est toujours le même bonheur que de lire Benchetrit... c’est simple c’est beau et même si les sujets évoqués au grès des livres changent l’écriture douce et mélancolique reste... aussi fluide que l’eau qui s’écoule dans un ruisseau..



Il est toujours aussi difficile avec cet auteur de s’arrêter à la fin d’un chapitre, de mettre entre parenthèse cette douceur qui nous accompagne page après page. Il est comme à chaque fois extrêmement touchant et attendrissant, et l’amour avec un grand A est pleinement le sujet de ce roman.



On suit les tergiversations intellectuelles d’un écrivain suite au départ de son fils de la maison. Il est vrai que le contenu n’est pas extraordinaire, pas très palpitant, il ne se passe que peu de choses (voir rien), mais même ce quasi rien qui est narré avec tant de douceur et de tendresse offre un rendu final tout de même très beau.

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Chroniques de l'asphalte, tome 3

Voilà. Je crois que c'est fini. Je suis allergique à l'amour. L.O.V.E. Avec son tee-shirt noir et son cœur rouge dessiné sur le torse, il me promettait des histoires d'amour, de passion, de désir. J'avais tant kiffé ses précédentes chroniques de l'asphalte. Les deux premiers tomes étaient une merveille d'écriture, je plaçais Samuel Benchetrit au sommet de l'art littéraire, avec ses histoires de gamins sur l'asphalte. J'ai adoré aussi le Samuel cinéaste avec J'ai toujours rêvé d'être un gangster, la rencontre d'Arno et Bashung. L'esprit rock'n'roll...



Mais... Voilà. Le troisième tome arrive et je me suis ennuyé la plupart du temps lors de ces nouvelles, qui ont toutes pour point commun l'amour. J'en conclus donc que l'amour n'est pas fait pour moi. J'ai fini mon temps.



Ce troisième volet - L'Amour - n'a donc pas pris. C'est comme de mélanger du coca dans son whisky. Je ne comprends pas... Bon Ok, si. Un peu. Quand on est jeune, le whisky n'a pas la qualité que quand on a pris de la bouteille. Pas la même saveur. Comme l'amour. Si le désir est toujours là, présent en moi, les souvenirs emportent le pas, la mélancolie de l'amour, celui du petit a et du grand A. Le grand voyage vers l'inconnue et la passion. Comme celui de prendre un whisky sans coca sans glace.



En fait, il est question d'amour, de premiers pas, des souvenirs de jeunesse. Je n'ai jamais été jeune. Il est peut-être là le problème. Mais peu importe, ce recueil me plonge dans l'embarras. L'auteur m'a mis en colère. PUTAIN que j'avais envie de lui crier ma rage à la gueule. Merde quoi, putain quoi. Je ne ressens rien, plus rien. Les deux premiers volets m'ont tant collé à la peau, cette histoire d'amour clora peut-être ma poursuite avec Benchetrit. Un peu dur, non ? Pas la peine de me flatter, j'y crois pas, plus. Je me souviens quand même d'une nouvelle, l'avant-dernière, celle que je garde en mémoire, "Quand notre cœur fait..."



Boom. Une histoire de boum. C'est comme ça qu'on disait dans le temps. Dans mon temps (du moins, je crois... c'est que mes souvenirs s'estompent...). Et qui dit boum, dit musique. J'ai toujours été musique. L'amour et la musique ne sont que deux faces du même passion. Le désir charnel et sensoriel d'une femme contre soi, un piano ou une trompette qui enveloppe son corps, chaloupe son cul, transperce son cœur... Samuel et moi... Même génération, et donc même musique de boum, des titres oubliables avec le temps. De cette nouvelle, je retiens surtout la playlist jouée entre deux whisky coca (d'ailleurs à cette époque-là, je parle donc des années 80, on ignorait même le nom de playlist)... Et à la boum de Delphine Bercot, passaient...



21h27, Live is Life, Opus... La la la lala...

21h38, Too Shy, Kajagoogoo...

21h54, Such a Shame, Talk Talk...
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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La nuit avec ma femme

Deuxième livre de cet auteur qui sait se diversifier. Avec ‘Chien’ il nous emmenait dans l’absurde. Avec celui-ci, malheureusement, il nous fait le récit d’un drame qui l’a touché personnellement. Je n’ai pas su tout de suite de qui il parlait. C’est en cherchant sur internet que j’ai appris qu’il s’agissait de l’affaire Trintignant. Un témoignage sous forme de journal intime fort, tout en finesse et sincérité, sans jugement ni apitoiement, parfois drôle. Le personnage principal est leur fils, âgé de cinq ans au moment de l’assassinat de Marie. Comment lui expliquer cet abominable fait divers ? Quelles sont les conséquences à longue durée ? Des passages et des mots choisis juste ce qu’il faut quand il faut. Une prose de qualité pour un sujet difficile.
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La nuit avec ma femme

Marie Trintignant morte le 23 juillet 2003 sous les coups de Bertrand Cantat.



Le narrateur est visité par sa femme disparue et nous embarque pour un voyage-souvenirs intérieur, passionné et poétique, rempli d'une ineffable tendresse où il évoque les blessures mais aussi les joies en s'adressant à l'Absente.



(p. 96:97)

Nous sommes devant toi

Je fais ce qu'on m'a dit de faire.

Je pose la rose.

Je t'aime.

Je me baisse le plus possible.

Notre fils se penche pour poser la rose.

Nous t'aimons.

Le silence est déchiré.



"Le monde meurt avec toi".

Un cri déchirant de l'amour qui fut, de l'amour assassiné.



"Le souvenir de la lumière marquera notre temps".



"Comme les hommes pleureraient s'ils assistaient à l'extinction de la dernière étoile".



" Que la vie est jolie quand on en a plusieurs".



Refermer ce livre, le coeur chaviré de tant d'amour, de tendresse et de douleur infinies pour la femme enfuie.



Une dernière citation :

Et demain, je m'enfoncerai encore un peu vers l'infini.

Jusqu'à l'invisible et qu'un coeur m'arrête.



(il y a tant de citations qui vous prennent aux tripes et vous bouleversent dans ce livre qu'il vaut mieux le lire).
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Chroniques de l'asphalte, tome 1

Coup de cœur pour ce premier tome « des chroniques de l’asphalte ». En choisissant de nous raconter les trente premières années de sa vie, Benchétrit se lance dans un projet qui pourrait paraitre prétentieux. Mais, c’est mal connaitre ce touche à tout (il est aussi auteur et metteur en scène de théâtre, réalisateur cinéma).

La vie de banlieue au quotidien au début des années quatre vingt, à travers l’enfance du petit Benche dans une tour de banlieue, on fait le tour de chaque étage, avec des voisins bien ordinaires. Et c’est justement dans cette banalité que vient tout le plaisir. Car les portraits oscillent entre tendresse et dérision, entre humour et fatalité. Les potes dans les halls d’entrée ou sur les terrasses (pas de cafés, celles des toits) croient encore en un monde meilleur. Chacun se débrouille pour trouver sa place. Les dialogues sonnent justes, les anecdotes cocasses et pathétiques sont racontées avec un regard acéré plein de nostalgie et de sympathie. Un hommage plein de respect pour des gens trop souvent caricaturés et laissé pour compte. Bravo Benche.

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Reviens

Nous attendons des nouvelles de nos enfants que nous sommes incapables de donner de nous-mêmes.

On pense souvent que certaines personnes sont heureuses alors qu'elles ne veulent pas inquiéter les autres. Les gens heureux sont avant tout des gens gentils

Voici quelques unes des réflexions d'un écrivain  en quête d'inspiration et d'amour.

Samuel Benchetrit nous donne avec Reviens un roman tendre, poétique, parfois absurde mais aussi grave et émouvant.

Cet écrivain en panne d'inspiration est au prise avec bons nombres de tracas et d'événements  dans sa vie familiale.

Son fils entre adolescence et monde adulte est parti à la découverte du monde. Son ex femme le harcèle,  son inspecteur des impôts , Paul Blanchot, lui envoie un mail depuis Abidjan lui demandant de l'argent, sans oublier la lecture à haute voix dans une maison de retraite,  ni l'achat d'un canard auprès de la Ferme de Claire et les tribulations d'un livre sur Amazon.

Cela peut paraître foutraque.  Çà l'est. C'est la représentation de l'état d'esprit de cet écrivain.

Il vit enfermé dans son appartement, enfermé dans sa perte d'inspiration et à la recherche de son fils.

Et quand il sort de son enfermement littéraire, il se trouve devant des tas de possibles et de probables plus absurdes les uns que les autres.

Apparemment absurdes, mais tellement vrais.

La naïveté ou le naturel de cet écrivain fait qu'il reste ouvert aux découvertes  plaisantes ou désagréables.

Mais derrière ce doux rêveur, apparaît une critique de l'édition, du monde numérique, des plates formes.

Mais cette critique se déguste comme un petit bonbon acidulé. La critique ne prends pas le dessus sur la joie de vivre .

Et c'est le mélange de tout cela qui donne une atmosphère émouvante à ce roman

Comme pour une peinture impressionniste, il faut prendre du recul pour comprendre que chaque point compose le tableau.

Reviens me donne cette impression, ces couleurs pastels, cette douceur, cette émotion.

Difficile de dire que l'émotion vient d'un point ou d'un autre,  mais elle est là présente.

On ressort de ce livre apaisé.

Quelle aventure d'aimer une infirmière bègue,  et de devoir résoudre la question suivante:

Quel unique mot pourrait dire un père inuit à son fils qui part pour un voyage dans les glaciers ?



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Chroniques de l'asphalte, tome 1

Samuel Benchetrit né en 1974, a écrit ici son premier roman sur sa jeunesse en 5 Chroniques.

Voici la première chronique que j'ai savouré.



Immeuble de banlieue, 12 étages sans oublier le toit.



Au début, ça aurait pu s'intituler "Histoires d'ascenseur"

- mesquinerie - humiliation - cruelle vérité et surtout humour noire qui m'a bien fait rire.



On découvre, au fil des étages, tout un microcosme qui a fait son enfance et sa jeunesse.



Exemples :

- Doudou qui n'a pas de diminutif puisqu'il s'appelle Doudou, aimerait s'appeler Johnny ! Mais ce n'est pas un diminutif,



- Le frimeur de Peter, a qui on a envie de casser sa sale petite gueule dès le matin,



- Nathalie Lafine (vous vous doutez qu'elle n'est pas fine dans tous les sens du terme) , histoires de filles et de mecs ; tellement bien raconté que ça m'a bien fait marrer.

Etc .......



On retrouve dans l'écriture la fraîcheur de cette jeunesse d'alors, c'est raconté avec tendresse, humour, drôlerie, fatalisme aussi .



C'est surtout une belle histoire d'amitié entre potes qui vivent les mêmes galères et sont soudés dans ce "béton" qui laisse peu de place aux beautés du monde - mais ils s'en inventent - mais permet, quand même, de rêver à des jours meilleurs.



"Je sortis l'appareil que je pointai vers la banlieue qui s'étendait devant moi. L'impression qu'au moment de déclencher, les immeubles de béton, les néons, les rideaux de fer, les graffitis, les terrains vagues, les usines, les gens et le monde tout entier s'engouffreraient en moi".



J'ai bien apprécié cette Première Chronique.







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Reviens

Reviens est un roman qui apporte le sourire, certaines situations sont cocasses les dialogues sont plaisants amusants. C'est un livre léger qui se lit rapidement et pourtant il est question de séparation, du manque ressenti face un fils qui est parti faire le tour du monde mais aussi la mort. Je dirais donc que sous des apparences de roman léger il y a une certaine souffrance qui aurait dû selon moi être plus approfondie. C'est une tragicomédie qui met en avant les errances d'un auteur ( lui-même?) qui ne trouve pas l'imagination il cherche par ailleurs désespérément un exemplaire de son dernier livre. Ces passages sont "croustillants". C'est peut-être aussi pour Benchetrit un livre écrit entre deux bonnes idées, un livre transition. Alors oui j'ai souvent eu le sourire aux lèvres mais pas plus.
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Reviens

L’auteur cumule : écrivain en panne d’inspiration, père divorcé, son fils (18 ans) vient de partir en voyage pour de longs mois, tout cela s’ajoute à divers petits ennuis du quotidien ordinaire. Il se sent seul, pourrait déprimer, mais, un peu comme le ferait un humoriste pour créer des sketchs, il choisit d’en rire et de présenter tout cela comme une sorte de tragicomédie. Certaines péripéties sont savoureuses (la commande de son propre livre chez Amazon !) Le choix de l’autodérision est fort judicieux et efficace. Il rend ce texte sympathique, sans plus, pour le fond, mais Samuel Benchetrit a su trouver le ton juste et agréable pour un texte très égocentré : il évite de tomber dans le nombrilisme. C’est suffisamment rare pour être apprécié.
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Chroniques de l'asphalte, tome 1

Si Samuel Benchetrit pouvait m'interesser en tant que romancier, son statut de cinéaste m'a toujours laissé plus spectique, et semblait même sur une pente clairement descendante tant son dernier film Un Voyage était particulièrement pénible à regarder. ,



" Son dernier film en date " Asphalte" , adaptation cinématographique de son propre roman en partie autobiographique "Chroniques de l'asphalte", ensemble de souvenirs publié en 2005 de son enfance passée en banlieue parisienne un roman lu à sa sortie et qui est vraiment très réussi sur bien des plans.



Adaptation très libre de son ouvrage, car des personnages apparaissent alors que d'autres disparaissent, il en conserve la même toile de fond, cette banlieue qui pourrait sembler un peu terne et décrépie, mais évite habilement les clichés et les stéréotypes dont je parlais en début de billet, tant Benchetrit prend soin d'intégrer une part de rêve, de fantaisie et de magie et de se focaliser sur espoirs de ses habitants.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le coeur en dehors

Charlie a dix ans, il a un frère toxico et sa mère d'origine malienne l'élève seule dans une banlieue près de Paris. Il est bon à l'école, surtout en français, et il vit sa vie à cent à l'heure, avec ses yeux d'enfants lucides et son franc-parler. Un matin, en partant à l'école, il voit sa mère se faire arrêter par la police mais ne sait pas pourquoi. Il passe le reste de la journée à chercher à comprendre et marche dans les pas de sa mère.

J'ai adoré ce livre, qui traine depuis des lustres dans ma PàL, mais pourquoi ne m'a-t-on pas dit que c'était une pépite que j'avais là???

J'ai tout de suite adoré Charles - pardon Charlie - ce petit métis au caractère bien trempé mais plein d'amour pour sa mère, et plein d'amitié pour ses potes, son frère, avec une gouaille pas piquée des vers qui souligne une lucidité déjà mûre. J'ai souffert avec lui dans sa quête entre les tours grises et les questions sans réponses, j'ai même été très émue à la fin, bref, ce court roman est une perle je vous dit.
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Reviens

Je me suis régalée ! Merci à Ladybird123 qui m'a donné envie d'ouvrir ce livre à la fois tendre et loufoque, triste et drôle, dépassé et humain.



Un bon roman sur les relations humaines (père-fils, ex époux-ex épouse, mais aussi contribuable-inspecteur des impôts !) et leurs difficultés, mais également sur l'angoisse de la page blanche.... Dedans apparaissent une jolie infirmière, un voyage au Groenland, un canard, Pline l'Ancien.... Loufoque je vous disais, mais tendre, drôle et triste tout à la fois.

Je ne connaissais pas cet auteur, il est évident que je lirai d'autres écrits de celui-ci !
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Reviens

Je vais vous présenter Reviens de Samuel Benchetrit, ouvrage de la rentrée littéraire 2018 découvert en avant première grâce à net galley et les éditions Grasset, que je remercie.

Son fils est parti, son ex-femme le harcèle, son éditeur le presse, des mariées de télé-réalité le fascinent, Pline l’Ancien le hante, un canard le séduit, une infirmière bègue le bouleverse… Bienvenue dans le monde tendre et poétique d’un écrivain en quête d’inspiration et d’amour.

Le résumé m'intriguait et dès le début j'ai plongé dans le monde de cet auteur qui aime tant l'émission de TF1 : 4 mariages pour 1 lune de miel. L'aime t'il vraiment ? Pas sure, mais en tout cas les mariées le fascinent :) Il ne peut s'empêcher de regarder cette émission, chaque jour à 17 h 10. J'ai trouvé son point de vue sur l'émission très pertinent. Je fais partie des personnes regardant l'émission et qui ne s'en cachent pas. En général les gens qui regardent ne le disent pas, un peu honteux. Notre narrateur, lui, assume et a une opinion très intéressante sur cette émission. C'est amusant, criant de vérité et j'ai parfois rit en lisant le chapitre consacré à l'émission. Ensuite nos mariées apparaissent en fil rouge tout au long du roman, c'est hilarant :)

Notre narrateur a du mal à dormir.. depuis le départ de son fils pour un voyage.. Mais bien sur il n'y a pas de raison que ce départ empêche notre auteur de dormir, n'est ce pas ;)

Il va vivre des péripéties avec Amazon en voulant commander un de ses propres romans sur le site. Ses déboires avec Amazon sont très amusants, et criant de vérité. On peut tous vivre ce qui lui arrive quand on commande sur Internet.

Il a du mal à écrire, se retrouve jaloux d'un écrivain prolifique.. Et il y a son ex-femme avec qui il dialogue encore et ses échanges sont parfois à mourir de rire.

Reviens est un roman parfois émouvant, notamment quand il parle de son fils. Il y a des passages qui m'ont fait rire, sourire, parfois lever les yeux au ciel :) Je comprend ses sentiments car mon fils quittera bientôt le nid (je ne suis pas pressée mais il a 20 ans donc ça arrivera un jour ou l'autre) et même si le narrateur est un homme je me suis parfois retrouvé dans ses réflexions, dans ce qu'il éprouve...

Je trouve cet ouvrage bien écrit, j'ai aimé le ton parfois cynique de l'auteur. Il y a de très jolies choses dans ce livre. Quand à la fin, elle m'a donnée le sourire.

Je mets un très joli cinq étoiles car en fait je me rends compte que j'ai vraiment aimé ce livre, qui est un coup de cœur.

Je le recommande, c'est une petite pépite de cette rentrée littéraire 2018.
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La nuit avec ma femme

Voici un témoignage poignant, celui d'une histoire d'amour qui s'est terminée brutalement...

En effet, l'auteur a été l'époux de Marie Trintignant et il est le père de Jules, le plus jeune des quatre fils de Marie, qui avait seulement cinq ans lors du décès de sa mère.

...

Tout le monde a bien sûr tenté de comprendre le geste de Bertrand Cantat et la douleur des proches...mais qui a réellement songé à Samuel Benchetrit que Marie venait de quitter, après 8 ans de vie commune ?

Depuis bien sûr, il a pris de la distance avec sa douleur, il a aimé à nouveau, son fils a grandi et c'est la raison pour laquelle, il a décidé d'écrire aujourd'hui ce récit...pour nous parler d'elle et de leur amour.

La nuit parfois, Marie vient le voir et, ensemble, ils parcourent les lieux où ils ont vécu, où ils se sont aimés, rencontrent les gens qui les connaissaient, ou qui lui sont proches à présent...

Lors de cette errance, où tous deux retracent ensemble le parcours de leur vie commune, l'auteur nous livre les jours d'horreur, mais aussi les jours et les souvenirs heureux.

...Il se livre avec beaucoup de dignité et de pudeur.

Marie Trintignant était son grand amour. Elle était une jeune femme passionnée mais libre. Elle aimait l'amour mais adorait sa famille et ses enfants. Grâce à elle, et à ce qu'elle lui a donné, Samuel peut aimer à nouveau aujourd'hui.





C'est un bel hommage sincère et touchant, passionné mais souvent poétique.

Ce n'est pas un livre qui invite à l'apitoiement ni au voyeurisme car l'auteur arrive à nous attendrir, à nous émouvoir, à nous faire rire parfois. Il parle de son amour, de ce que cet amour lui a apporté. A aucun moment il ne se laisse aller à la haine envers celui qui lui a pris son amour deux fois, une première fois en obligeant Marie à le quitter et une seconde en la frappant.

Le but de l'auteur n'est pas de jeter en pâture au lecteur sa rage...non, il parle avec une certaine sagesse de l'amour, même si la mort est omniprésente.

Il nous invite plutôt à ne pas oublier que tous les jours des femmes meurent sous les coups de leur compagnon, jaloux ou trop alcoolisé.

Malgré la brutalité des faits, ce n'est pas un livre triste. Il est poignant parce qu'on connaît la suite. C'est un livre qui parle de son amour pour une femme qui lui a tout appris et qui a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui car elle a été la première et l'a fait entrer dans une famille accueillante. La force de ce premier amour est dévastatrice. Le lecteur sent qu'il a un besoin intense d'elle, de sa présence, qu'il a besoin de sa force, de son amour, et que c'est la raison pour laquelle il l'invite dans ses rêves.

A la fin de ce récit en forme de confession, il nous reste cependant une sensation de gâchis...elle était si belle et si douée.

Le style d'écriture peut surprendre...des phrases courtes qui partent en tous sens comme sa vie d'alors.

En effet, il y a dans ce récit comme une urgence à dire, comme si l'auteur avait peur de ne pas avoir le temps de tout nous révéler avant que le jour se lève et que Marie, venue le visiter pour une nuit, ne revienne plus jamais.

Et c'est cette urgence qui nous touche, car le lecteur sent bien qu'il fallait que ces mots sortent et soient imprimés sur le papier pour que peut-être un deuil soit fait, qu'une page soit tournée enfin, et qu'une sorte de pardon (mais peut-on pardonner ?) puisse être amorcée.

Pour en savoir plus...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Chien

Jacques Blanchot, antihéros sans caractère, se fait virer par sa femme. Une première partie drôle qui devient vite pathétique. Dépité, il achète un chien qui se fait écraser en sortant du magasin. Il se rendra quand même aux leçons de dressage qu’il a payées. La transformation va commencer... Une vision sur le monde contemporain pas joli de par son individualisme, sa violence, etc. Roman déjanté qui n’est pas sans penser à Fante. En cherchant qui était l’auteur, je vois qu’il vient d’épouser Vanessa Paradis. Ici, un paradis ou enfer qui a du chien. Ouaf !
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Reviens

Comment un père divorcé vit l’absence de son fils, 18 ans, celui-ci étant parti pour un voyage de plusieurs mois…..



Il est écrivain mais il est en panne d’écriture, son éditeur et son ex-femme lui mettent la pression et lui cherche entre autre dans une émission de télé-réalité sur l’organisation de mariages, dans des mails venus d’Afrique, dans de la lecture dans une maison de retraite et surtout à remettre à la main sur son précédent livre (un comble) des bouées pour se maintenir la tête hors de l’eau et des sources d’inspiration pour son prochain roman.



Ma lecture



Quelle surprise…. Je ne m’attendais pas du tout à ce type de récit et la surprise est belle. Ne croyez pas tomber dans un récit larmoyant, désespérant sur l’attente d’un père qui attend son fils, désespérément….. bien que cela parle exactement de cela mais d’une manière poétique, ancrée dans le réel de la vie actuelle, humoristique.



Mais qui est donc cet homme, qui erre dans son appartement à la recherche des mots de son futur roman, qui attend avec impatience son émission préférée de télé-réalité Quatre mariages pour une lune de miel, sur des candidates qui rivalisent en coups bas et faux-semblants, sur l’organisation de leurs mariages, qui reçoit des mails d’Afrique d’un homme dont le nom ne lui est pas étranger et qui lui demande une aide financière, qui rêve toutes les nuits des livreurs d’Amazon etc…..



Vous allez me dire que cet homme mène une vie de patachon….. Oui mais son fils est partie pour plusieurs mois et il se sent terriblement seul, encore plus seul que lorsqu’il était encore là.



Une vie bien remplie direz-vous et bien je n’en suis pas si sûr car au-delà de toutes ces mésaventures, il y est question de la solitude, de l’absence, du manque.



Tout était en moi et c’était pourtant l’endroit où je me perdais le plus (p121)



mais traitées sur le ton de l’humour, de la naïveté mais sans exagération, comme si le narrateur, ce père naufragé ne se rendait pas compte du ridicule de ses actions, de ses pensées.



Qu’il est naïf cet homme, il vit parmi ses livres : il est totalement déconnecté de la réalité et semble souvent tout découvrir comme il va découvrir la réalité du départ de son fils qui est bien plus qu’un voyage pour découvrir le monde, l’ailleurs.



L’auteur observe avec beaucoup de dérision et un brin de bienveillance, cet homme à la dérive, qui se raccroche à une bouteille de whisky, un appartement qu’il avait choisi avec son fils juste après son divorce, qui se débat dans des problèmes financiers qui frôlent parfois l’absurde (en particulier dans ses relations avec le Centre des Impôts). Bonne idée de traiter de cette manière l’absence, la solitude, le désarroi mais aussi l’espoir car cela rend la lecture presque poétique par tant de décalage.



L’écriture est faite de courtes phrases, au rythme des pensées du narrateur, avec parfois beaucoup d’humour pour nous lecteurs, sur cet homme privé de ce fils, dont l’ex-femme le harcèle car elle pense toujours au pire en bonne mère super protectrice. Lui est inconscient parfois, elle en fait trop, étouffe son enfant.



J’ai eu un peu peur que le récit ne soit fait que de la narration des « mésaventures » de cet homme, ce qui je pense m’aurait au bout d’un moment lassée mais il y a dans l’écriture un petit je ne sais quoi la-dessous qui m’a plu.



Peut-être une évocation d’une forme de solitude d’un adulte qui est perdu, passif et tellement naïf face au monde, qui s’enferme face à son écran, vit par procuration en attendant que les choses arrivent, changent en contraste avec ce fils parti à l’aventure, seul découvrir d’autres contrées, d’autres sociétés, d’autres horizons, qui prend sa vie à bras le corps et affronte les difficultés d’une autre manière, peut-être le plus adulte de la famille.



Je n’ai rien lu de cet auteur, c’était une première, c’est une chronique parentale de notre siècle sur l’absence, la solitude et le désarroi mais je dois avouer avoir trouvé ce « héros » assez lunaire mais malgré tout attachant même si parfois les situations m’ont semblé totalement loufoques…… J’ai n’ai pu, je le reconnais, m’empêcher de sourire en me demandant parfois qui était réellement l’enfant…..






Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Chroniques de l'asphalte, tome 3

ll essaie de se cacher derrière son cerisier !

Son regard clair dit les mots tus et gentiment il me tend "Chroniques de l'asphalte 3" ..........

" Moi, le bonheur je saute dessus, et je ne pense pas à après ...."



Belle façon d'ouvrir son coeur !

De parler, d'être touché, de dire l'amitié, de raconter l'amour comme un cadeau que la vie nous fait.



La vie, même si elle n'est pas ce qu'on pourrait en espérer, est décrite ici et dépeinte avec de yeux plein de tendresse et comble les vides des existences ordinaires sans grand horizon.



Il y a :

- Toutoune et Karim

- Dan et la jolie robe jaune

- Le lama qui devient chèvre

- Freddy et sa première fois

- Susie, Loulou et tous les autres.



Un kaléidoscope dans le gris des banlieues, comme une boule à facettes qui tourne au son de la Vie qui passe.



J'ai encore , bien aimé, ce 3ème de Monsieur Benchetrit.
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