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Critiques de Sandrine Girard (32)
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Hors de toi

Alice depuis le divorce de ses parents, elle encaisse. Une belle-mère jalouse qui la rabaisse et l’humilie à tout bout de champ. Du côté de sa mère, c’est pas mieux. Il y a le beau-père Georges, alcoolique qui monte au quart de tour et se montre violent. Alors Alice raconte à tous les âges tout ce qu’elle n’a jamais dit ni dénoncé à personne.



C’est une suite sans fin de malheurs ce livre où je m’étonne de l’aveuglement du père et de la mère qui ne réagissent pas, ne protègent pas non plus. Je m’étonne de cette escalade ténébreuse sans main tendue. C’est une boulimie de drames à l’image d’Alice qui finit par devenir boulimique. Avec la bouffe, avec l’amour, avec les mots.



Je ne sais trop quoi penser de ce livre… C’est un énième livre sur ces enfances saccagées. Ça n’apporte à mon sens pas de neuf dans le vaste rayon consacré à ce thème.



La narration en Tu est assez particulière. Ça aurait apporté une approche plus sensible si l’héroïne s’était appropriée l’histoire sans passer par un miroir.



J’aime ces livres qui parlent de l’enfance, de leurs blessures. Après avoir lu l’époustouflant Voix sans issue, mon avis est en demi teinte ici.
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Hors de toi

On ne sort pas complètement indemne d’un texte comme celui de Sandrine Girard. Le choix de l’alternance des âges d’Alice confrontés à différentes situations est très bien construit, apportant une densité et une émotion palpable à l’horreur ou aux horreurs traversées.

Chaque moment aborde une situation, un âge : « Tu as huit ans » « tu as dix ans » …. Cette manière de scander l’âge sonne comme un glas, donne un coup de scalpel à la vie d’Alice, confrontée à l’horreur sans jamais rien laisser transparaître. Ce sont des instantanés figés dans la peau d’Alice, comme une photo immortelle. En gardant, un recule, en se dédoublant pour ne pas se laisser engloutir. Ses parents ont divorcé, elle fait face du haut de son innocence bafouée à la cruauté d’une belle-mère jalouse, la violence d’un beau-père alcoolique. Nulle part, elle ne se sent pas en sécurité.

« Hors de toi », c’est l’histoire d’une enfant devenue adulte qui doit se construire pour continuer à avancer. C’est l’histoire d’Alice qui aurait pu être un conte de fée, mais où les monstres ont pris une place de choix à ses côtés. C’est l’histoire d’Alice au pays de la cruauté, de la violence de la jalousie. C’est l’histoire d’Alice qui se protège et qui égrène les « même pas mal » pour rester forte et ne pas sombrer.

C’est l’histoire d’Alice, petit bout de femme qui va être le catalyseur des souffrances et des problèmes des adultes qui l’entourent, elle devient celle à haïr, à détruire. C’est l’histoire d’une parole muette, sourde, celle que l’on ne doit pas entendre, dont les insomnies, les troubles alimentaires parlent pour elle, mais jamais personne ne la regarde, ne la voit. C’est l’histoire d’Alice qui passe au travers des mailles des adultes qui la détruisent, qui ne savent pas écouter, ni voir, mais qui surtout ne veulent pas comprendre, de peur d’être confronté à leur échec.

« Hors de toi », c’est l’histoire d’Alice, qui décide de vivre quoi qu’il advienne et dont la parole libère enfin les démons.

Le choix narratif de l’auteur, donne une réalité poignante, cruelle, révoltante et immerge le lecteur dans le récit sans jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire, c’est un cri pour la vie, pour la construction et surtout pour la libération.

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Hors de toi

Habituellement éditrice, elle saute le pas en écrivant son premier roman. La construction est originale car on va suivre Alice à différentes période de sa vie mais pas dans l’ordre chronologique et l’auteure a décidé d’utiliser le « tu ».. Je dois dire que c’est assez déroutant. Alice est une fille qui ne vit pas dans un environnement stable et sain. Elle est ballotée de foyer en foyer, maltraitée physiquement et mentalement d’où le fait qu’elle soit mal dans sa peau et souffre de boulimie et d’insomnie. Ce roman dénonce le fait qu’un enfant soit violenté et garde le secret coute que coute et trouve un refuge dans la nourriture, l’automutilation, des solutions-refuges. Il parle également de l’aveuglement et le déni de l’entourage
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Hors de toi

Hors d'elle, c'est comme ça qu'elle est Alice.

Contre son beau-père, contre sa mère, contre sa belle-mère, contre son père.....

il faut dire que son enfance n'est pas facile depuis le divorce de ses parents.

La structure du texte est originale.t

C'est le « tu » qui est utilisé et on n'arrête pas de sauter dans le temps avec maints retours en arrière.

Tu as six ans , tu as quinze ans, tu as dix ans............

Elle est trtès attanchante cette Alice que l'on suit jusqu'à 25 ans.

Et elle a subi bien des traumatismes.

Mais que de séquelles elle traîne derrière elle !

Il va lui être difficile de s'en sortir et de se construire.

C'est plein de sensibilité.

Un très beau portrait de petite fille.

Touchant !

Ce premier roman est très prometteur, et j'espère que Sandrine Girard ne va pas s'arrêter là.
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Hors de toi

De multiples paragraphes se succèdent décrivant l’instantané - clichés de vie dont l’auteure déroule les années au gré de la pioche, bonne ou mauvaise. Les évènements vont et viennent entre les âges laissant en trace le silence de faits inacceptables. Elle a morflé, Alice.

Les mots décrivent l’indicible demeurant pudiques et retenus : ils chuchotent. Et nous empoignent. La colère devient la notre et la rage nous accompagne tout au long de la lecture. Il faudrait parler, crier, ouvrir les yeux des parents, agir et protéger cette enfant qui se tait.

Par le biais du tutoiement adressé à Alice, Sandrine Girard saisit le lecteur. Le texte est puissant, malmenant, réel. La plume est vive et directe. L’écrit indispensable.

Une lecture qui bouscule.


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Hors de toi

Alice, tu as cinq ans quand tes parents divorcent. Ta légèreté va s'envoler car tu vas hériter de deux beaux-parents qui te voleront ton insouciance, ton innocente. Ta belle-mère jalouse, ton beau-père violent et toi qui ne dit rien. Ta détresse tu la garderas pour toi, parfois tu la reconnaitra dans tes amies. Tu te réfugies dans la nourriture toujours dans le lus grand secret mais un jour ton corps te trahira! Tu es brillante mais certains moments de ta scolarité seront compliqués car tu te rebelleras, bref appel à l'aide. Ta mère sait la violence mais n'imagine pas l'ampleur, ton père est lui aveuglé par son mal-être, te voilà seule! 



La narration à la seconde personne du singulier et les souvenirs qui s'enchainent  sans ordre chronologique mais le précédent emmène le suivant par des liens parfois ténus, tout cela crée une urgence, une tension.  Ce "tu" crée une distanciation avec les drames, tout comme une victime rejette ce qu'elle vit, garde le secret , comme si tout cela se passait hors de soi! Alice aura vécu le pire des drames que l'on devine au fil des pages, tout en pudeur l'autrice nous le révèle. L'aveuglement de ses parents peut surprendre et pourtant un enfant peut tellement garder un secret si horrible soit-il, brouiller les pistes, cacher un mal-être pour protéger ceux qu'il aime mais aussi par honte et incompréhension. C'est avec beaucoup de justesse que Sandrine Girard nous raconte cela. 



Un roman qui m'a happée et bousculée! La narration percutante et vive crée une intensité sans tomber dans le glauque. Il m'aura manqué peut-être un peu de profondeur et je pense que certains souvenirs aurait pu être plus poussé cependant cela reste une très bonne lecture! 
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Hors de toi

Déroutante cette façon d'évoquer son enfance. Alice nous fait voyager dans ses souvenirs comme ils se présentent. Elle nous transporte au gré des souvenirs dans sa vie entre 6 et 24 ans, parfois c'est un saut de puce, parfois un pas de géant.

Au fil des pages on comprend vite que l'enfance d'Alice n'a pas été une enfance de rêve. Parents divorcés, familles recomposées elle doit constamment faire face aux humeurs de ses proches. Elle érige alors des barrières mentales pour se protéger. C'est celles-ci qu'elles fait « sauter » petit à petit en confiant ses souvenirs au lecteur.

Une écriture empathique, un style vif et acéré Sandrine Girard a su trouver les mots qu'il faut pour nous dévoiler le lourd secret d'Alice. Très vite on oublie cette façon de raconter un peu désordonnée, qui nous fait faire des allers-retours dans le temps. Ca semble tellement vrai, ça sonne tellement juste. L'auteur dénonce la violence tant physique que psychologique faite aux enfants à travers un récit authentique. Une grande révolte se dégage du livre. Dans une grande violence, vibrante de haine, l'insurrection est sous-jacente et Alice se livre à une lutte sans merci. Il y a du Folcoche d'Hervé Bazin dans ses beaux-parents.

Un premier roman fort et juste. Sandrine Girard a su trouver le juste milieu pour tenir son lecteur en haleine tout en racontant une histoire qui sonne juste (même si elle est moche)



livre lu dans le cadre de la rentrée littéraire - participation au jury lecteurs.com

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Hors de toi

Hors de toi est le premier roman de Sandrine Girard. Son narrateur s'adresse directement à Alice, une jeune femme de 25 ans, en lui parlant à la deuxième personne. Il lui remémore, dans le désordre, des fragments de sa vie depuis le divorce de ses parents.

Alice n'est que rage, colère contre elle-même et pourtant elle se tait. Rien ne filtre de la jalousie et du sadisme de la belle-mère, ni de la violence et de l'alcoolisme du beau-père. Sa principale révolte est essentiellement contre elle-même mais aussi contre sa mère qui ne comprend rien. Tout se passe dans un monde qui semble normal, banal avec des parents divorcés, classique de nos jours. Mais derrière la normalité se cache la rage de l'enfant qui perdure au fil des ans et des non-dits, non-dits qu'on devine très vite.

Les chapitres sont courts, le style rapide, enlevé et j'ai lu ce roman comme en apnée. La narration en Tu donne un ton détaché à l'enchaînement de souvenirs pris sur le vif, comme des instantanés, sans aucune chronologie. J'ai apprécié ce récit bien que je me sois souvent sentie en retrait. Il manque un peu de profondeur et je trouve le thème trop rabâché, même si c'est plus que nécessaire d'aider à la libération de la parole. Je lirai volontiers le prochain roman de Sandrine Girard pour me faire une meilleure idée de cette primo-romancière.

#Horsdetoi #NetGalleyFrance
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Hors de toi

Rentrée Littéraire :



Coup de Coeur pour :

HORS DE TOI .

de Sandrine Girard .

Calmann-Lévy.

::..

Tu sens la fureur se propager en toi .

Tu baisses la tête.

Tu te tasses un peu sur ta chaise .

Tu rentres les épaules .

.

Tu rases les murs .

Tu retiens ton souffle .

Tu égrènes le temps .

.

Tu sens la vague de colère grossir .

Tu n’arrives pas à contrôler tes émotions .

Tu crois toujours qu’on va te frapper .

::..

La violence qui prend ses quartiers .

La colère qui vibre .

La haine et la rage qui courent .

Les émotions qui serrent la gorge .

Les silences, imposants .

L’angoisse qui suit partout .

Et les pensées qui tournent sans cesse .

::..

[ Lire Lire Lire . Lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres . Pour vibrer d’une douleur qui ne soit pas la tienne ]

.

Une lecture qui transperce , qui remue , qui bouleverse , qui embarque .

Tous ces souvenirs qui ressurgissent , en force .

Comme un tourbillon d’émotions .

Entre Ombres et Lumières .

Entre Colères et Amour .

::..

Lu et Adoré .

Foncez …

.
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Hors de toi

« Hors de toi » est l’histoire d’Alice, à différents moments clés de son existence, tous âges confondus, racontée par tranches de vie non chronologiques. Dans ce récit narré à la seconde personne du singulier, le « tu » est un « je » qui ne veux et ne peux pas exister. Alors, quand « je » est un autre en qui il est impossible de se reconnaître, qui suis-je ? La thématique principale de ce roman, « qui est Alice ? » nécessite des plongées dans le passé, quand Alice avait 15 ans, 5 ans, ou 7 ans. De nombreuses périodes phares susceptibles d’avoir construit ce « je » que chacun cherche à découvrir se succèdent en mélangeant passé et présent.



Alice est une petite fille qui a deux maisons. Ses parents ont divorcé et chacun a refait sa vie : le père avec une femme odieuse, la mère avec un alcoolique brutal. Une semaine sur deux et la moitié des vacances scolaires, Alice est ballottée d’une maison à l’autre, mais dans aucune, jamais, elle ne trouvera sa place. Alice est une petite fille en colère, et cette rage grossit, forcit en emportant tout sur son passage, irrémédiablement. Seuls l’école et ses amis sont susceptibles de lui apporter un peu de joie. L’école… et plus tard, d’autres dérivatifs… car Alice souffre, la douleur la ronge, la rancune la ballonne, la haine météorise ses relations familiales. Entre une belle-mère sadique qui « rôde autour de toi comme un prédateur qui attend patiemment son moment. » et un beau-père qui lui saute dessus pour la baffer à toute volée, force est de constater qu’elle demeure seule avec un ersatz d’elle-même. Le dédoublement de personnalité devient inévitable et salutaire. « Hors de toi », aborde la thématique de la famille recomposée, quand, par malheur, les choses se passent mal, quand la sécurité du foyer est inexistante, quand les « parents véritables » sont sourds et muets. « Chez papa, tu n’as pas le droit d’être toi-même car toi-même est le fruit de l’Autre. »



Alice se tait. Pendant des années, elle subit et se tait. « Puisqu’ils ne savent pas, puisque tu ne peux pas leur dire, puisque l’angoisse te suit partout où tu vas, que le danger t’oppresse même lorsqu’il s’éloigne, c’est à toi, jour après jour, souffle après souffle, d’inventer ta survie. » Inventer sa survie c’est déjà s’inventer soi-même. Pour cela, Alice éprise de vie, trouve des dérivatifs qui agissent comme des exutoires. Les études, sont un moyen presque naturel de se vider la tête, la quête d’un ailleurs qui devient vital. « Tu es sa pire élève, tu vas devenir sa réussite. Travailler pour ne plus ressentir. Canaliser ta colère entre les lignes bleues des copies. Et lire. Lire, lire, lire, lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres. Pour vibrer d’une douleur qui ne soit pas la tienne. » La lecture en est un second, d’autres encore viendront nourrir sa faim.



Mais sous les apparences, sous le « même pas peur », « même pas mal », les bleus de l’âme prennent de plus en plus de place. « Tu sais que personne ne décèle jamais le froissé sous le lisse, le figé, le sans-souffle, sous l’apparente mobilité de joie. » et lentement, Alice patine, tombe et sombre. Comment passer de « tu » à « je » ? « Comment vivre avec en soi un ennemi qui a pris possession de son corps ? »



Dans ce premier roman, Sandrine Girard excelle de justesse. Ce texte a ouvert les vannes de souvenirs douloureux. À titre tout à fait personnel, je me suis souvenue pourquoi j’aimais tant l’école… et pourquoi les vacances me faisaient tellement horreur. Comment ma vie entière s’est transformée en fuite, d’abord physique par les expatriations successives, puis psychologique par la lecture. Cette attente, ce moment où l’on peut affirmer « je ne suis plus en danger », cet espoir de se persuader que la disparition de l’agent pathogène fera également disparaître sa souffrance et l’atroce prise de conscience que, malgré tout, « le poids est toujours là. La souffrance aussi. » ne peut qu’attester d’un vécu qu’elle inocule avec exactitude et authenticité. Je voudrais vous parler de cette fin, qui m’a laissée exsangue, tétanisée par ses implications. Une dernière phrase qui sonne comme un glas.
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Hors de toi

[SERVICE PRESSE]







Hors de toi de Sandrine Girard



Je remercie la maison d’édition pour ce service presse.



Résumé officiel :



"Puisqu’ils ne savent pas, puisque l’angoisse te suit partout où tu vas, c’est à toi, jour après jour, souffle après souffle, d’inventer ta survie."



Alice a cinq ans, six ans, sept ans, onze, quinze, vingt-cinq… Elle vit intensément chaque rencontre, chaque bain de mer, chaque instant. Et la rage bout en elle, une rage compacte qui explose par intermittence quand elle ne la retourne pas contre elle-même.



Ses parents ont divorcé. Ballottée d’un foyer à l’autre, elle endure en apnée la présence de ses beaux-parents: la cruauté d’une belle-mère jalouse, l’alcoolisme

d’un beau-père brutal. Nulle part, elle n’est en sécurité.

Ce qu’Alice cache, y compris derrière sa soif de vivre inextinguible, ce sont les violences qu’elle subit au quotidien. Car toutes ces années, Alice se tait.



Entre ombre et lumière, Hors de toi tisse une myriade de souvenirs qui se répondent dans un virtuose jeu d’échos, pour reconstituer au plus près des émotions le tourbillon brûlant d’une mémoire traumatique.



Mon ressenti final :



Je suis complètement passée à côté de ce roman.



Alice est une petite fille qui subit les décisions des adultes. En premier lieu, le divorce de ses parents. Elle se retrouve comme bon nombre d’enfants, à passer certains week-ends chez son père. Là où l’histoire se corse, c’est dès que les familles recomposées se forment. Alice devient victime de la perfidie de son beau-père, prédateur sexuel, à qui elle ne pourra pas échapper. Victime de la jalousie de sa belle-mère, qui voit en elle le portrait de sa mère. Sans cesse rabaissée, humiliée, salie, la petite fille grandit malgré cela, ayant un rapport disproportionné à l’amitié, et une absence de réaction quant au sexe.



Le récit change constamment de période de narration : un coup Alice a 5 ans, puis 13, puis 11, puis 24, puis 6. Perdue dans ces failles spacio-temporelles, je ne peux pas m’attacher à cette fillette que je plains sans vraiment comprendre ce qui lui arrive. Le début reste vague, puis se précise au fur et à mesure. Les phrases utilisées sont endimanchées dans un vocabulaire rempli du sous-entendus qui m’abrutissent et me fatiguent. L’impression que je ne comprends pas cette fillette, puis cette femme, perdure tout au long de la lecture, que je souhaite rapide et indolore. Puis je culpabilise devant mon cœur de pierre, de ne pas réussir à être choquée ou empathique, pour finalement me dire que l’auteure ne va pas au bout des choses mais sans réussir à me l’expliquer. En fait, le fouillis dans ma tête fait écho au fouillis narratif de ce récit, mais je ne doute pas qu’il

saura être apprécié par de bien meilleurs lecteurs que moi.



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Hors de toi

Alice...tu as huit ans, quatorze ans, cinq ans, vingt ans..tu virevoltes d'un âge à l'autre,..

Le narrateur s'adresse à toi, directement, est-ce pour te redonner enfin la  place que tu mérites?



La petite Alice  a 6 ans lorsque ses parents se séparent.  Elle est alors partagée entre deux familles: le nouveau couple que forme son père avec Nadine, et celui de sa mère avec Georges, alcoolique et colérique, qui lui donneront un demi-frère,  Tom Pouce, la  seule embellie de cette famille recomposée.

Chez son père, Nadine lui voue une haine féroce car elle lui rappelle sa rivale, et fera tout pour l'humilier et la rabaisser. Avec Georges, la cohabitation est encore plus dure et dangereuse.

Les fragments de sa vie, qui nous sont livrés dans le désordre révèlent sa souffrance, la cruauté des adultes, on comprend que les insultes, les baffes, les menaces ont construit sa personnalité, toute en révolte, qui lutte en silence sous le mantra " Même pas mal ".



Le style narratif qui présente Alice comme "Tu", comme si elle ne pouvait exister vraiment, ou comme si elle ne pouvait pas être réellement elle-même,  trop meurtrie, est intéressant et bien exploité, mais a instauré une distance pour moi, et n'a malheureusement pas augmenté mon empathie pour cette pauvre gamine malmenée.

Les sauts dans le temps  ont créé un récit décousu à la longue, certains faits auraient mérités d'être plus développés ou qu'on en connaisse les suites.

Une chronologie ordonnée m'aurait rendu l'escalade de violences plus insoutenable.

L'enfance malmenée est un sujet poignant, qui me parle, mais ici, cela a parfois simplement résonné comme un constat, une accumulation de maltraitances.


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Hors de toi

"Page Turner" pour ce roman que j’ai donc lu en quelques heures

C’est un livre sous tension où il est question d’une fille, Alice, dont la colère monte en grandissant. On la suit à différents âges mais l’histoire délivrée par bribes de souvenirs n’est pas linéaire et peut commencer à 10 ans puis revenir à l’enfance et passer à un épisode des 11 ans, 16 ans, 8 ans et ceux-là jusqu’au 25 ans.

L’histoire se raconte avec le tu, comme si Alice était spectatrice de sa vie.

Ses parents sont divorcés et remariés : Alice passe 1 semaine chez son père François qui vit avec Nadine, une belle-mère jalouse et, 1 semaine chez sa mère Lucille qui est avec Georges, le beau-père alcoolique et violent, foyer où naîtra un petit frère, Tom pouce. Chaque famille apporte son lot de menaces physiques et psychologiques. C’est dur et pourtant entre les souvenirs douloureux, il y a les souvenirs heureux de l’enfance, des amitiés, des amoureux.

Elle a intérêt à se blinder, Alice, face à ces adultes (l’aveuglement de ses parents) et on sait où elle veut en venir. J’ai admiré sa résilience, son silence et la volonté de s’en sortir. Son mal être s’exprime à travers ces pages et qu’est-ce qu’on la comprend ! Et quand enfin, dans les parties racontées au présent, on sait ce qui est advenu à Georges, mais quel soulagement !

Un livre captivant, où j’ai ressenti une certaine violence à chaque page et beaucoup d’empathie pour Alice. Une histoire qui ne me laisse pas indifférente.
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Hors de toi

Depuis que les parents d'Alice ont divorcé, elle est ballottée entre deux foyers recomposés, d'un enfer à un autre, entre une belle-mère cruelle et un beau-père alcoolique, des parents aveugles et muets.

La construction de cette histoire est très particulière et c'est ce qui la rend d'autant plus percutante, passant d'une Alice de cinq ans à celle de sept, de onze ou de vingt-cinq... autant de souvenirs éclatés comme ceux que l'on peut garder de sa propre enfance, sauf que tous ceux d'Alice sont empreints d'une certaine violence, portant en germe la rage d'une jeune femme en construction. Cette rage retournée contre soi pour faire bonne figure face au monde, ce mal que l'on se fait pour répondre à celui qu'on nous a fait, l'incompréhension des actes ou des non-actes, cette envie de disparaître... Mais Alice a une énergie et une soif de vivre que personne ne pourra totalement étouffer.

Le réconfort se trouve seulement dans les autres familles "normales" où, chose insensée, personne ne cherche à vous nuire, ou encore lorsque l'on rencontre des personnes affligées des mêmes fêlures et que l'on se reconnaît entre grands blessés de l'enfance. C'est à la fois une poignante démonstration des répercussions de l'enfance abimée sur l'âge adulte et un beau récit de début de résilience.
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Hors de toi

Les parents d'Alice ont divorcé lorsqu'elle avait cinq ans. A partir de cette période, ballotée entre ses deux familles, la petite fille a du mal à trouver sa place. Elle se sent de trop chez son père auprès d'une belle-mère qui la hait car elle lui rappelle sa rivale que son mari n'a jamais pu oublier. Alice doit subir ses piques assassines, insultes, vexations et humiliations. Son père ne lui est d'aucune aide, il préfère fuir dans le bricolage... " ta présence est comme un coup de couteau qu'à chaque instant il esquive " Chez eux il est interdit de parler de sa mère, ses parents ont pour seul lien le versement de la pension alimentaire.



Chez sa mère, elle doit faire face à la violence et la grossièreté de son beau-père souvent sous l'emprise de l'alcool, un homme qu'elle hait... Voilà une enfant, ballottée entre une belle-mère jalouse et un beau-père brutal, qui subit des violences au quotidien.



La construction choisie par l'auteure est très réussie. Dans ce roman constitué de scénettes qui commencent par "tu as cinq ans... tu as seize ans..." on découvre dans un ordre non chronologique les souvenirs d'Alice chez sa mère, chez son père, chez ses grands parents, en vacances... La force du "tu" contribue à la force du texte. Alice dévoile une vie de solitude, d'ennui et de souffrance avec pour seules percées de lumière ses relations avec ses demi-frères, Luc qui la protège, Tom Pouce qu'elle adore et ses moments de complicité avec ses amis à l'école et en vacances. Alice refoule sa colère mais la retourne souvent contre elle, elle n'a qu'elle comme arme contre ses proches et contre elle-même. Elle éprouve une angoisse qui la dévore, une sensation de vide qu'il lui faut sans cesse combler au-delà de la nausée "Colère au bord des lèvres. En permanence. Colère au fond du ventre aussi... Elle a toujours terrassé sa propre souffrance en la pulvérisant sous la colère."

Elle fait toujours bonne figure et porte un masque "tu sais que personne ne décèle jamais le froissé sous le lisse, le figé, le sans-souffle, sous l'apparente mobilité de la joie. Fêlures sous-jacentes qui creusent un sillon toujours plus profond vers l'intérieur." Elle se veut solide et dure "Même pas mal..."

La lecture est un refuge pour elle, "Lire, lire, lire, lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres. Pour vibrer d'une douleur qui ne soit pas tienne", elle se jettera à corps perdu dans le travail quand elle intègrera hypokhâgne, travaillera pour ne plus ressentir cette pierre au creux du ventre, hantée par le poids du secret qui l'habite.

Un roman qui se lit d'une traite, le cœur serré, plein d'empathie pour Alice. Le style est fluide et vivant sans aucune longueur. Les sentiments sont décryptés avec minutie et le dénouement est très réussi mais c'est le mode de narration qui donne toute sa force à ce texte. Une primo-romancière très prometteuse.




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Hors de toi

Hors de toi est le récit de souvenirs reconstituant une violence familiale. Une cruauté dans laquelle Alice a grandit.

Un texte percutant qui ne peut laisser le lecteur dans l'indifférence.



L'émotion est palpable à travers les différentes Alice. Très vite on comprend qu'il se cache un lourd secret entre ses pages.



La narration particulière et les bouts de récits fragmentés m'ont quelques peu perturbée durant la lecture. Une construction qui a instauré une certaine distance.



Le silence, la colère, l'angoisse résonne en elle. Elle doit apprendre à se construire dans cet environnement hostile. Et puis il y'a cette fin où la parole se libère. Les non dits et les silences en dévoilent autant que les mots.



Un roman qui se lit vite et qui bouscule par ses thèmes.

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Hors de toi

J’essaie d’écrire ma chronique et mes larmes coulent. Je pleure pour Alice et pour la petite fille que j’ai été. Chaque mot qui me vient au sujet d’Alice semble venir de moi, chaque étape que je désire relater du récit paraît être tirée de moi. Aussi, je suis perdue pour trouver un angle, car parler d’Alice, c’est parler de moi.





Les parents de la petite fille ont divorcé. Son père s’est installé avec une femme odieuse, qui prend un plaisir sadique à faire du mal à sa belle-fille. Par des mots, des coups, assénés discrètement et qui ne laissent pas de marques, ou en brûlant la carte postale qu’Alice a reçue de sa maman, avant même que l’enfant l’ait lue, elle lui montre qu’elle n’est rien. Son père ne réagit pas. A ce sujet, elle m’a rappelé que j’avais de la chance : la femme de mon père est géniale, elle est une amie à mes yeux, elle est même la marraine de ma fille.





Le domicile maternel n’apporte pas la paix. La nuit est source d’angoisse, elle a peur de dormir, de laisser ses pensées l’envahir, d’être vulnérable. Alice est une boule de colère, un cri de rage. Par moments, elle explose. La fragilité de sa mère lui fait « prendre les armes ». Mais souvent, elle se tait. Personne ne voit sa détresse, car elle sourit et profite de chaque instant heureux, ; elle connaît la valeur de chaque bonheur et de chaque émerveillement. Elle est très attachée à son petit frère, qui a sept ans de moins qu’elle, mais elle hait le père de celui-ci. Georges est alcoolique et extrêmement violent. Il est un monstre.





Alors, Alice se réfugie à l’école et craint les vacances. Plus tard, elle se jettera dans l’ivresse du travail. Elle se donne, entièrement, en amitié. Entre êtres fracassés, on se reconnaît. Elle vit chaque rencontre intensément puis se déconnecte, elle rit et elle sursaute, elle s’amuse puis ne supporte plus, etc. Elle a cinq ans, huit ans, douze ans, quatorze ans, vingt-cinq ans, sept ans, dix ans… Chaque fait relaté est introduit par l’indication de son âge, elle navigue entre les années, fait des bonds dans le temps, des retours dans le passé. Le respect de la chronologie n’est pas important, ce qui compte est la teneur de la confidence. Alice espère cet évènement qui fera disparaître la peur de son être, cette angoisse chevillée à son corps, qui se réveille dans des situations, qui sont anodines pour d’autres. Elle vit passionnément et elle pleure en silence. Toutes ses émotions sont exacerbées, dans le beau et dans le laid.





Je me suis tellement projetée et tant assimilée à Alice, que j’ai peur de mélanger mes souvenirs et les siens. Plus jeune, je ne pouvais pas utiliser le « je » pour parler de moi, je disais « elle ». Quand elle se confie, Alice dit « tu ». Est-ce moi ? Est-ce elle ? Le texte est composé de silences et de non-dits et ce sont eux qui dévoilent la vérité. Je les ai entendus et écoutés : je les ai reconnus. Ce roman est d’une justesse extraordinaire et je suis bouleversée par son authenticité et sa finesse. Même si je n’ai pas su m’éclipser, j’espère que mon émotion vous donnera envie de lire Hors de toi. Alors que des larmes de gratitude envers Sandrine Girard jaillissent, je ne sais comment conclure ma chronique. Je ne peux que dire que Hors de toi est un immense coup de cœur.




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Hors de toi

Si le thème m’a séduite, le contenu de ce roman à la deuxième personne du singulier m’a déçue.

Si au début cela ne m’a pas beaucoup dérangée, les sauts dans les différentes époques de la vie d’Alice m’a totalement perdue dans le récit. Une construction chronologique de l’histoire aurait été plus fluide. J’ai passé plus de temps à essayer de recoller les pièces du puzzle qu’à éprouver de l’empathie pour la petite Alice. Si les points communs entre son histoire et la mienne m’ont fait tenir jusqu’au mot fin, d’autres sujets m’ont paru dérisoires voire inutiles. J’aurais préféré un récit plus intime, plus fort, plus percutant. Non pas avec des détails sordides, mais avec de l’émotion brute.

Même sans avoir décroché, je n’ai pas accroché à cette histoire qui comme dit dans d’autres avis, est similaire à tant d’autres, malheureusement. Mais « Hors de toi » n’a pas apporté quelque chose de nouveau.
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Hors de toi

C’est l’histoire d’Alice – cet enfant dont les parents divorcent et se remettent en ménage chacun de leur côté.

Alice se trouve donc ballotée entre deux foyers, une belle-mère d’un côté et un beau-père de l’autre.

Alice va subir la violence psychologique de l’une et la violence physique de l’autre.

Difficile de se construire au quotidien dans ces conditions, l’enfant tente de surpasser la douleur et la cruauté, de les enfouir au plus profond de son corps et son âme, de donner au monde extérieur un air de normalité, de finalement taire ces faits et gestes.

Hors de toi est le premier roman de Sandrine Girard. J’ai énormément apprécié l’écriture; cette faculté de laisser cette petite fille s’exprimer avec la candeur de l’enfance face à toute ces violences inadmissibles des adultes. Par contre, j’ai éprouvé plus de difficultés en ce qui concerne la construction du roman – je suppose que celle-ci est motivée par, justement, le fait qu’Alice se sente perdue, chamboulée au plus profond de son être mais j’aurais préféré une construction chronologique et un déroulement naturel des choses plutôt que ces fragments de vie à différents âges.
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Hors de toi

La couverture d' "Hors de toi" représente une petite fille en maillot de bain qui court sur le sable. Dès la première page du livre, nous retrouvons Alice, 8 ans, courant sur le sable. Hors de toi, c est l histoire de cette petite fille, qui, pour survivre entre les foyers de ses parents divorcés, se désolidarise de son corps, se regarde vivre, se raconte à la deuxième personne du singulier.

Oui, Alice souffre. Sa mère pour ne pas rester seule s'est remariée à Georges, un alcoolique violent, qui terrorise son foyer. Alice vit dans la peur, pour elle, pour son petit frère Tom et pour sa mère.

Quant à papa? Il a épousé Nadine, une femme aigrie, sournoise, jalouse du passé de son homme, jalouse de sa petite fille qu'elle violente psychologiquement à la moindre occasion.

Entre la violence physique de l'un et la violence morale de l'autre, Alice se referme, se durcit, dissocie son moi, son âme de son corps ( d' où le titre " Hors de toi") au point que face à des photos d'elle, elle les laisse tomber: " Toi est une chose que tu ne peux pas regarder. Toi est un corps que tu ne reconnais pas lorsque tu le vois sur un cliché".

D'un chapitre à l'autre, Alice se raconte. Une Alice à 10 ans, 6 ans, 13, ... Une Alice chez sa maman, chez son papa, à l'école. Une Alice dans la maison des vents, dans celle des sables ou dans l'appartement. Un roman qui nous est livré sous forme de flashs, de souvenirs d'Alice.

Cela m'a perturbée au départ, puis j'ai très vite accroché. On prend le rythme de ce non rythme. On trouve une logique à ce qui à première vue semblait illogique.

Et surtout on souffre pour et avec cette petite fille, cette jeune femme en devenir. Comment a-t-elle pu survivre à une telle maltraitance ? Comment a-t-elle réussi à se construire ? Pourquoi tous les témoins se sont ils tus.

J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai lu d' une traite. Il m'a bousculé, m'a fait réfléchir sur ces enfants qui souffrent et que personne n'aide. Pour conclure je vous le recommande.
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