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Critiques de Sara Stridsberg (65)
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L'Antarctique de l'amour

Quand la beauté de l’écriture et de la langue côtoient le récit macabre. Un texte d’une noirceur intense mais d’une grâce absolue…

Inni meurt. On le sait. On le sait par la quatrième de couverture, on le sait dès le début du récit. On le sait parce qu’on revit les instants fatidiques qui on mené à sa mort brutale, violente. La narratrice est son âme. Inni morte, elle nous raconte sa vie, ses choix, ce qui l’ont amenée là. Dans une acceptation totale, elle défragmente tous les instants, précédant sa mort, et suivant sa disparition. Le temps n’est plus important. Ce qui fait loi, ce sont ses sentiments, les sentiments et appréhensions de chacun. Les ressentis. Les besoins. Les désirs.



Dans un Stockholm lugubre, au plus proche des héroïnomanes et des prostituées, on va tenter de chercher la réponse. De comprendre. De sentir. D’entendre.



L’écriture est d’une très grande sensualité, tout est sensation, lumière. La mort est violente, la peur qui précède, l’acceptation qui s’impose, la suite, désastreuse. Et pourtant…



L’éditeur, en quatrième de couverture, écrit: « Cette scène terrifiante, lancinante, nous est martelée pour être diffractée à l’infini, revécue jusqu’à épuisement […] Dans les interstices de l’horreur se révèlent des moments de grâce et de lumière purs ». Je n’avais pas relu la quatrième avant de commencer cette revue. J’avais la grâce, parce que c’est vraiment le mot qui nous vient à l’esprit quand on le lit. Je n’avais pas la pureté et pourtant, c’est le cas.



L’écriture si poétique pour parler de choses si cruelles me fait penser à une autrice francophone que j’admire beaucoup: Nathacha Appanah.



C’est un roman qui m’a beaucoup marquée, parce qu’il est toujours troublant, perturbant, d’éprouver tant de beauté et parfois même de douceur et d’apaisement, dans le récit d’une vie et d’une mort aussi violentes. Et c’est pourtant le tour de force qu’a réussit ici Sara Stridsberg, dans un roman à mon avis trop peu reconnu.




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L'Antarctique de l'amour

Un mélange de sang, de boue et de vase encombre sa gorge : et les cimes noires de la forêt se referment comme un cercueil au dessus d'elle. Kristina est tuée là, dans le secret de la forêt, entre un lac brumeux et la voiture d'où on l'a extirpée par les cheveux.

Le récit est une tragédie : quoiqu'il arrive, l'héroïne, Kristina, meurt. Dès les premiers chapitres, elle narre comment son corps a été dépecé, puis emballé dans des sacs de sport jetés tout au le long de l'autoroute. Comment est-ce arrivé?

A l'opposé d'un roman détective, où un inspecteur de police se lancerait à la recherche de preuve et d'indices, c'est Kristina qui se lance dans la narration de sa vie avant cet incident. Comment en est-elle arrivée là? La réponse, trouble, inintelligible, se trouve dans la vie elle-même, dans la consommation excessive d'héroïne, dans l'addiction à l'alcool, dans le sentiment de solitude qui lui donne l'envie de se jeter sous le métro de Stockholm avec son bébé dans les bras. Comment en est-elle arrivée là? Difficile à comprendre précisément.

Le style de Stridsberg (splendide, magique) ressemble à une prose, à un poème boueux et cru et sanguinolant, où tout est sombre, où la lumière est tamisée par les ramures des arbres, par les marécages de soufre. Et pourtant, il y a un éclat chaud et doux, celui de l'espoir qui subsiste à la fin du livre.
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Plongée dans l’été

Cet album, traduit du suédois, est infiniment touchant, en plus d'être d'une beauté incroyable. Il aborde le thème de la dépression d'un proche, et raconte avec poésie la manière dont un enfant peut vivre cette situation compliquée à appréhender. C'est la première fois que je lis un album qui aborde cette question, et je dois dire que j'ai été très émue. Je suis conquise par le travail de l'illustratrice, des peintures douces et vaporeuses empreintes de réalisme. J'espère que d'autres de ses albums seront traduits en français ! Je vous recommande donc cet album, magnifique.
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Plongée dans l’été

La couverture et le titre de l'album sont loin de présager de son contenu. Venu de Suède, le livre nous raconte l'absence d'un père dans le quotidien d'une petite fille car il séjourne en maison de repos.

Racontée du point de vue de l'enfant, l'histoire est très émouvante. Beaucoup de questions restent sans réponse car il n'en existe pas pour expliquer la dépression et la tristesse persistante. Malgré tout, l'autrice insuffle une part de joie de vivre à travers le personnage de Sabina, un brin énigmatique.

Pour ce qui est des illustrations, le travail à la peinture de Sara Lundberg permet de donner un ton contemporain, traçant avec sobriété les situations douloureuses de l'histoire.

Un sujet délicat abordé avec sensibilité.
Lien : http://boumabib.fr
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Plongée dans l’été

Le papa de Zoé est triste. Un jour, il disparaît. Elle découvre qu'il est dans un bâtiment ordinaire, avec des murs, des fenêtres et des portes, sauf que les portes sont fermées à clé. À travers le regard de la petite Zoé, ce magnifique album jeunesse, destiné aux 6-9 ans, aborde la dépression. Au fil des pages, la petite fille raconte ces "anges" qui veillent sur son papa, pour qu'il reste sur terre et ne s'envole pas, se demande pourquoi n'a-t-on plus envie de vivre, pourquoi son papa n'a plus envie vivre alors qu'elle, Zoé, existe ? Le texte de l'autrice suédoise Sara Stridsberg est d'une grande délicatesse, merveilleusement illustré par Sara Lundberg. Gros gros coup de coeur !
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Plongée dans l’été

C'est l'histoire de Zoé. Un jour son papa a disparu. A sa place habituelle, il y a un vide.



En ressortant les albums photos, elle en trouve d'elle et de son père lui prouvant qu'elle était heureuse et joyeuse avec lui. Elle apprend qu'il est dans un hôpital psychiatrique, un endroit où les portes sont fermées à clé, un endroit où les anges viennent le voir et prennent soin de lui.



Zoé et sa maman lui rendent visite dans cet endroit étrange où toutes les personnes qui y sont ont perdu espoir un jour dans leur vie, "ceux qui n'ont plus d'ailes pour voler" et qui peuvent paraître bizarres aux yeux de la société.



Lors des visites, on peut jouer aux jeux de société, on boit le café, on rencontre d'autres patients et Zoé fait connaissance avec une fille plus grande qu'elle. Une fois, en arrivant, elle trouve un mot sur la porte de chambre de son papa : "au revoir". On l'entend pleurer. Il ne veut plus recevoir de visite.



Mais Zoé continue à le voir toute seule et patiente des heures en compagnie de Sabrina, la fille plus grande qu'elle qui lui raconte sa passion pour la natation même quand il n'y a pas de piscine pour s'entraîner.



Zoé passe beaucoup de temps allongée dans l'herbe au soleil à discuter avec elle qui devient une amie.



Quand le papa de Zoé est arrivé, c'était l'hiver. Maintenant c'est l'été. Il a retrouvé son sourire, le goût de vivre et toute son énergie. C'est comme s’il avait ressuscité.



Ce livre est magnifique et émouvant. Il explique très bien ce qu'est la dépression et amène les lecteurs à se demander pourquoi certaines personnes n'ont plus envie de vivre. Les mots qu'ils emploient sont simples et les illustrations sublimes. Ce bouquin est un véritable coup de coeur.


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Darling River

Lire du Sara Stridsbeg c’est accepter de lâcher ses repères et de partir avec elle dans un univers cauchemaredesque, en dehors de tout mais aux confins des personnages et de leur univers personnel rempli de peurs et de fantasmes, dans une fin de tout et sortie de soi. C’est très déstabilisant, effrayant mais pour moi hypnotique. Je suis fascinée et bluffée. De ces 4 chemins de féminins parallèles et croisés qui sont toutes une Lolita ou sa mère ou la question de la Maternité ou du Féminin, tout en même temps,????, je ne sais pas mais j’ai été bouleversée par celle de la Avec toujours en toile de fonds la femme / la pute et l’homme si veule. Je comprends que cette lecture choque, rebute et perturbe
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La Faculté des rêves

Une écriture puissante, un texte fort et émouvant dans la tête de Valérie Solanas. Un livre bouleversant et singulier
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La Faculté des rêves

Comme j'ai eu du mal à aller au bout de ce roman, torturé comme son héroïne Valérie Solanas dont Sara Stridsberg trace la vie.



Une écriture riche mais une chronologie assez décousue trouble les pistes, certains thèmes et phrases reviennent à plusieurs reprises comme des refrains donnant l'impression de tourner en rond.







Les styles innovants et changeants tout au long du récit sont eux aussi déstabilisant.



On ne comprend pas vraiment pourquoi Valérie a essayé d'assassiner Andy Warhol, son engagement féministe est plutôt extrême. La relation à sa mère, à son père, ses amies réelles ou imaginaires on ne sait pas très bien, la prostitution, la violence et puis quelques moments de poésie, de rêveries viennent adoucir le tout.



Un roman étrange qui m'a grandement éloignée de ma zone de confort.
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Beckomberga

Un sujet douloureux : la dépression d’un père fantasque auquel la narratrice - figure autobiographique de l’auteur - voue un amour et une admiration passionnés. Une époque, celle d’une institution psychiatrique suédoise, Beckomberga, construite dans les années 30 à la périphérie de Stockholm, au milieu des lacs, en bordure de forêt, à la fois paradis et prison pouvant accueillir jusqu’à 800 patients. Fruit de l’utopie de l’Etat providence suédois et d'une nouvelle conception de la psychiatrie plus libre, plus respectueuse des individus, l’hôpital fermera en 1995 lorsque les thérapies médicamenteuses auront prouvé leurs effets.



Mais ce qui retient surtout, c'est la forme, envoûtante, du récit : des fragments courts qui sont autant d'éclats sur l'asile, son environnement, arbres, lacs, nuages, oiseaux, - la nature est très présente et sa beauté sidérante - les personnages, patients, médecins, père, mère, enfant de la narratrice, tous fantomatiques et pourtant si présents, si fragiles, comme si tous étaient sujets à cet effondrement intérieur qui atteint le père. La prose de Sara Stridsberg semble elle-même affectée d'un léger tremblé, comme celui de ces images en noir et blanc que l'on craint de voir s'évanouir sur l'écran, contrastant avec les quelques documents d'archives dont elle entrelace son récit.
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Beckomberga

J ai adoré ce livre qui rend leur dignité aux existences les plus fragiles et les plus maltraitées.
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Beckomberga

on se perd un peu dans le temps style très poétique de jolies phrases

histoire émouvante racontée en petits chapitre ce qui casse peut être le rythme de la lecture et rend la lecture un peu moins captivante
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Beckomberga

La maladie mentale d’un père et le destin d’une utopie psychiatrique. Sara Stridsberg sublime les tourments d’une famille seule avec son malheur.
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Darling River

Le second livre de la suédoise Sara Stridsberg - après l'excellent "La faculté des rêves" - s'attaque à un mythe, une figure symbolique de la Littérature Universelle, Lolita, de Nabokov. Lolita, personnage de fiction à la dimension tellement extraordinaire qu'il est devenu nom commun, antonomase ; et a perdu, au passage, toute sa puissance sulfureuse, toute subversion, et toute la subtilité contenues dans le livre.



Sara Stridsberg s'emploie à replacer ces éléments dans son livre Darling River, et offre ainsi une lecture terriblement noire et étrangement légère (dans un style très poétique et aérien) à ses "Variations Dolorès".



Les Dolorès de Strisberg : Dolorès Haze, celle qu'elle partage avec Nabokov, et à laquelle elle invente une mort, dans le sang et les excréments des couches ; Lolita, la sienne, qui - à l'image de son homonyme - voit sa vie confisquée par la perversité d'un père et de tous les hommes placés sur son chemin, et l'absence d'une mère ; Lolita, la chimpanzée du Jardin des Plantes (dont Nabokov se serait inspirée pour écrire son livre), objet de toutes les curiosités, de toutes les attentions malsaines d'un scientifique pervers en mal d'amour et de reconnaissance ; et enfin la mère érrante. Mère, mais de qui, de laquelle de ces Lolita perdues ? Mère, mais avec quelle signification pour elle ?



Composé de quatre histoires qui s'enchâssent : "Darling River (Lo)" ; Le Livre des Morts (Dolorès Haze)" ; Jardin des plantes" ; "Sur la mappemonde maternelle", le livre propose une lecture des violences faites au genre féminin ; qu'elles soient violences psychologiques : maintenir, comprimer les femmes dans leurs corps d'enfants, insinuer aux jeunes filles des désirs d'adultes, ou violences physiques : délabrement provoqué des corps, relations sexuelles non consenties, morts en couches.



La difficile lecture de ce livre - parfaitement amorale - se double d'une complexité de construction qui mériterait une étude minutieuse, tant le schéma narratif est précis et travaillé par l'auteure. Il faudrait étudier comment les récits sont distribués, comment les chapitres concernant la mère érrante "Sur la mappemonde maternelle", viennet enlacer, embrasser les deux histoires des Lolita. Comment les quatre parties du livre fonctionnent en écho ; et comment chaque partie s'achève par une brève "Encyclopédie" qui redéfinie, à posteriori, les thèmes de lecture qui viennent de nous frapper de plein fouet. Et cette dernière partie "Solitude" qui clôt le livre sur la figure de Lo, mais aussi sur les figures des quatre personnages, sacrifiés aux désirs obscurs des hommes, oui, sans doute, mais sur ceux de l'écrivain avant tout.
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Darling River

Encore une fois, la jeune Suédoise prouve qu'elle ne craint pas de planter sa plume au plus profond de l'âme humaine.
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Darling River

Sara Stridsberg s’est déjà imposée il y a quelques années avec son premier roman paru en France, le superbe « La faculté des rêves. Annexe à la théorie sexuelle » et il n’est donc pas nécessaire de la comparer à d’autres écrivains pour faire l’éloge de son écriture. Et pourtant… il y a un peu de « Maria avec ou sans rien » de Joan Didion (en particulier dans les premières pages), et aussi quelque chose de l’univers étrange et féminin de Laura Kasischke (notamment « A suspicious river ») dans ce « Darling river ». D’autre part, la Laura de Sara Stridsberg, jeune femme disparue, ne peut que faire penser à la Laura Palmer de « Twin Peaks ». Mais son personnage principal, Lolita, vient bien sûr de Nabokov.



La suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/06/darling-river-les-variations-dolores-de.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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L'Antarctique de l'amour

Décrits dans un style poétique, le récit de la (courte) vie et de la descente aux enfers de cette jeune femme sont bouleversants.

Beaucoup de désenchantement mais aussi d'amour au travers de ce texte.

Une magnifique autrice et un traducteur hors pair !

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L'Antarctique de l'amour

Wow tres bien ecrit et tres bien traduit...Assez douloureux a lire mais tres vrai. Il y a tellement de douleur mais c est bien apporté. Pas trop macabre quoique en lisant le résumé c est a se demander. J ai bien aimé, la facon dont elle recite sa vie meme apres sa mort ,la facon dont elle parle de l amour et de la vie qui semble si facile par bout.. Mais d une grande tristesse qui nous permet de regarde les Itinerant et Toxicomane comme des etres Humain c est la réalité.
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L'Antarctique de l'amour

Aussi poétique et déchirant que noir, le destin tragique d’une femme prise au piège d’une malédiction familiale.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Beckomberga

Lecture fut confuse pour moi avec tous ces flashs back.

L'attachement de la fille à son père est remarquable : je me demandais si c’était du à sa peur qu'elle lui ressemble un jour, elle voulait des réponses.

Ce livre m'a chamboulé, merci à ma bibliothécaire qui me l'a conseillé.
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