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Critiques de Sara Stridsberg (65)
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L'Antarctique de l'amour

Quand la beauté de l’écriture et de la langue côtoient le récit macabre. Un texte d’une noirceur intense mais d’une grâce absolue…

Inni meurt. On le sait. On le sait par la quatrième de couverture, on le sait dès le début du récit. On le sait parce qu’on revit les instants fatidiques qui on mené à sa mort brutale, violente. La narratrice est son âme. Inni morte, elle nous raconte sa vie, ses choix, ce qui l’ont amenée là. Dans une acceptation totale, elle défragmente tous les instants, précédant sa mort, et suivant sa disparition. Le temps n’est plus important. Ce qui fait loi, ce sont ses sentiments, les sentiments et appréhensions de chacun. Les ressentis. Les besoins. Les désirs.



Dans un Stockholm lugubre, au plus proche des héroïnomanes et des prostituées, on va tenter de chercher la réponse. De comprendre. De sentir. D’entendre.



L’écriture est d’une très grande sensualité, tout est sensation, lumière. La mort est violente, la peur qui précède, l’acceptation qui s’impose, la suite, désastreuse. Et pourtant…



L’éditeur, en quatrième de couverture, écrit: « Cette scène terrifiante, lancinante, nous est martelée pour être diffractée à l’infini, revécue jusqu’à épuisement […] Dans les interstices de l’horreur se révèlent des moments de grâce et de lumière purs ». Je n’avais pas relu la quatrième avant de commencer cette revue. J’avais la grâce, parce que c’est vraiment le mot qui nous vient à l’esprit quand on le lit. Je n’avais pas la pureté et pourtant, c’est le cas.



L’écriture si poétique pour parler de choses si cruelles me fait penser à une autrice francophone que j’admire beaucoup: Nathacha Appanah.



C’est un roman qui m’a beaucoup marquée, parce qu’il est toujours troublant, perturbant, d’éprouver tant de beauté et parfois même de douceur et d’apaisement, dans le récit d’une vie et d’une mort aussi violentes. Et c’est pourtant le tour de force qu’a réussit ici Sara Stridsberg, dans un roman à mon avis trop peu reconnu.




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L'Antarctique de l'amour

Décrits dans un style poétique, le récit de la (courte) vie et de la descente aux enfers de cette jeune femme sont bouleversants.

Beaucoup de désenchantement mais aussi d'amour au travers de ce texte.

Une magnifique autrice et un traducteur hors pair !

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Beckomberga

J'ai peiné au début à déterminer qui était qui. le style éblouissant, maillé du contraste entre la beauté de l'écrit et la tristesse du monde, m'a conquis d'emblée.

Des chapitres courts, souvent des dialogues, dévoilent les attentes, les espoirs et la résignation d'êtres confrontés à l'étrangeté de ce qui est qualifié de folie. L'humour, la poésie, la tendresse agrémentent des capsules de vie, entourées d'une nature enveloppante, son emprise décrite avec délicatesse et puissance évocatrice.

Les échanges amicaux entre médecin et patient m'ont beaucoup plu. Le lien familial noué en dépit des revers, aussi.

Ce n'est pas tous les jours qu'un hôpital psychiatrique se dévoile de l'intérieur, d'une main légère, d'une humanité à l'optimiste gravité.
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L'Antarctique de l'amour

« Que deviennent les morts lorsqu’on ne prononce plus leur nom ? ».

Une jeune femme a été violée, assassinée et découpée en sept morceaux dans une forêt.

L'histoire est glaçante mais terriblement belle, avec une écriture poétique étrangement apaisante.



La narratrice est inhabituelle. Déjà morte, elle emploie la première personne et devient une voix et un regard omniscient, un fantôme intemporel qui s'introduit dans le passé et le présent de ceux qui lui furent chers.

Depuis sa mort, Inni se remémore un passé douloureux: la mort de son petit frère et le couple impossible de ses parents. Elle raconte sa plongée dans la drogue et comment elle s'est noyée, n'émergeant que le temps d'une grossesse, puis d'une seconde.

Elle raconte son amour pour ses enfants, ce fils qu'on lui a enlevé, cette fille qu'elle a choisi d'abandonner à la naissance. Elle assiste en silence à leur avenir, s'immisce dans leurs rêves et observe leur évolution.

Elle réfléchit à l'échec de son histoire d'amour engluée dans l'addiction à l'héroïne et comprend comment elle a pu se résigner à suivre son bourreau dans la forêt, alors même qu'elle savait sa mort programmée. Car elle était déjà morte à l'intérieur d'elle même, errant entre la culpabilité et le remords, se prostituant pour obtenir sa dose.

Elle évoque encore son amour pour une mère incapable de donner en retour, brisée par l'échec de son couple et le deuil de son fils.



Les temporalités sont bousculées sans que jamais le lecteur ne se perde et l'acte barbare sert de fil conducteur.

Encore et encore la scène de crime revient comme un leitmotiv. Avec à chaque fois un regard différent, celui de la résignation, celui de la vulnérabilité puis celui de la peur.

Et toujours la nature au plus près des sentiments de la victime. Magnifiquement décrits , la forêt pluvieuse et le lac profond entrent en résonance et accompagnent la mort en douceur, comme pour en atténuer la violence.

Un très grand talent !

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L'Antarctique de l'amour

Wow tres bien ecrit et tres bien traduit...Assez douloureux a lire mais tres vrai. Il y a tellement de douleur mais c est bien apporté. Pas trop macabre quoique en lisant le résumé c est a se demander. J ai bien aimé, la facon dont elle recite sa vie meme apres sa mort ,la facon dont elle parle de l amour et de la vie qui semble si facile par bout.. Mais d une grande tristesse qui nous permet de regarde les Itinerant et Toxicomane comme des etres Humain c est la réalité.
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L'Antarctique de l'amour

Un mélange de sang, de boue et de vase encombre sa gorge : et les cimes noires de la forêt se referment comme un cercueil au dessus d'elle. Kristina est tuée là, dans le secret de la forêt, entre un lac brumeux et la voiture d'où on l'a extirpée par les cheveux.

Le récit est une tragédie : quoiqu'il arrive, l'héroïne, Kristina, meurt. Dès les premiers chapitres, elle narre comment son corps a été dépecé, puis emballé dans des sacs de sport jetés tout au le long de l'autoroute. Comment est-ce arrivé?

A l'opposé d'un roman détective, où un inspecteur de police se lancerait à la recherche de preuve et d'indices, c'est Kristina qui se lance dans la narration de sa vie avant cet incident. Comment en est-elle arrivée là? La réponse, trouble, inintelligible, se trouve dans la vie elle-même, dans la consommation excessive d'héroïne, dans l'addiction à l'alcool, dans le sentiment de solitude qui lui donne l'envie de se jeter sous le métro de Stockholm avec son bébé dans les bras. Comment en est-elle arrivée là? Difficile à comprendre précisément.

Le style de Stridsberg (splendide, magique) ressemble à une prose, à un poème boueux et cru et sanguinolant, où tout est sombre, où la lumière est tamisée par les ramures des arbres, par les marécages de soufre. Et pourtant, il y a un éclat chaud et doux, celui de l'espoir qui subsiste à la fin du livre.
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L'Antarctique de l'amour

Aussi poétique et déchirant que noir, le destin tragique d’une femme prise au piège d’une malédiction familiale.
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L'Antarctique de l'amour



Partons en cette fin d'année en Suède pour découvrir une histoire d’amour et de ténèbres nimbée d’un froid polaire.



Kristina, surnommée Inni!, a été violée, assassinée et démembrée dans une forêt.



Prostituée et droguée , elle a suivi volontairement son meurtrier. Au fil des courts chapitres qui, comme un kaléidoscope, composent le récit, elle revisite après sa mort, les événements marquants de son existence.



Nous revivons avec elle son amour fou et destructeur qui la forcera à abandonner ses enfants, nous verrons la misère sociale de ses parents et les divers drames qui ont émaillé sa tragique existence.



Existe-t-on encore un peu dans l’au-delà ? C'est ce que tend à nous démonter ce roman aussi mystique que crépusculaire.



Un récit évidemment sombre , un peu glauque, mais la langue poétique Sara Strisberg, étrangèrement apaisée, nous fait entrevoir une possibilité d’apaisement et de réconciliation avec soi et le monde après le trépas ...

Existe-t-on encore un peu dans l’au-delà ?



Kristina, surnommée Inni!, a été violée, assassinée et démembrée dans une forêt.



Prostituée et droguée , elle a suivi volontairement son meurtrier. Au fil des courts chapitres qui, comme un kaléidoscope, composent le récit, elle revisite après sa mort, les événements marquants de son existence.



Nous revivons avec elle son amour fou et destructeur qui la forcera à abandonner ses enfants, nous verrons la misère sociale de ses parents et les divers drames qui ont émaillé sa tragique existence.
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Plongée dans l’été

Les albums qui marquent, qui restent sont ceux qui ose aborder des sujets du quotidien sous un angle nouveau. Et cet album aborde d’une manière très sensible et graphique le sujet de la dépression d’un père affrontée par Zoé et sa maman. Il y a cette pudeur des visites à l’hôpital psychiatrique. Et puis l’onde de choc fasse à l’aggravation de la maladie et le soutien indispensable d’une amie croisée au centre…puis après des mois et des saisons le sourire et le goût de vivre enfin de retour…. Beaucoup de beauté, d’émotions, d’humanité dans ce très bel album à partager pour devenir plus fort et pour le plaisir des yeux fasse à une réussite graphique resplendissante.
Lien : http://www.liresousletilleul..
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L'Antarctique de l'amour



Inni meurt. Dès le début du récit on se trouve face à la mort, la mort inéluctable, la mort qu’on regarde venir, et qu’on accepte alors même qu’on avait la vie devant soi. La mort dans une forêt, près de Stockholm, au bord d’un lac. On est envouté par la poésie qui se dégage de ce texte. Et il nous faut effectivement une bonne dose de poésie pour supporter l’insupportable. Une prostituée - Inni , un homme - son client, et la nature. La nature qui semble s’être mise au diapason de l’horreur à venir. « Le sol était une seule et même viscosité singulière ou j’avais la sensation d’être attrapée par des mains invisibles depuis les tréfonds tandis que des gouttes de salive froide tombaient de sa bouche et atterrissaient sur mon visage ». Et Inni revoit sa mort, chacun des instants qui ont précédé sa mort. Elle revoit toute sa vie avec ceux qui ont compté pour elles. Son mari Shane, ses enfants Valle et Solveig qui ont été placés dans des familles, son amie Nanna, sa mère Raksha qui l’a élevée seule, son père Ivan « qui s’est carapaté » et son petit frère Eskil qui s’est noyé jeune. Elle voit aussi comment ses parents la cherchent après sa mort et comment ses enfants grandissent loin d’elle, avec des fortunes diverses.





Et puis il y a la drogue, les sensations qu’elle procure, l’évasion qu’elle offre, le combat incessant pour essayer de l’arrêter… et les rechutes. C’est Inni qui avoue: « En fait je n’ai jamais voulu arrêter l’héroïne ». Est ce que la drogue offre la liberté qu’on espère? Est ce que la drogue ouvre les portes du paradis? « Ça me fait faire un état du tonnerre, la petite flamme bleue et le liquide foncé qui se répand dans mon sang, les pulsations de mon coeur qui m’emporte dans un autre univers ». Mais qu’est ce que la liberté? Est-on plus libre sous l’emprise de la drogue ou plus libre mort que vivant? Qu’est ce que la mort? Inni affirme: « Je me suis dit que la mort n’est rien d’autre que ça : se trouver en dehors du temps, se trouver en dehors d’un corps humain dans lequel le temps peut être mesuré ». « Je crois que la mort signifie la fin, je l’espère, j’espère que tout s’arrête vraiment ici. »





Tout au long du récit, on est submergé par l’émotion. On est emporté dans une longue réflexion sur la vie et sur la mort. On s’interroge aussi sur la destinée. « J’avais l’impression de m’être toujours dirigée vers cet instant » dit Inni évoquant le moment qui précède sa mort. Etait-ce écrit qu’Inni devait mourir étranglée et dépecée par un client déséquilibré? Est-ce que « des forces supérieures en voulaient à Eskil »? Inni conclut: « On doit essayer d’aimer sa destinée ou en tout cas de l’accepter, quelqu’en soit le prix, quelqu’en soit l’enfer. » Bref, c’est un beau roman qu’on prend plaisir à lire et à relire et qui fait réfléchir.
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Plongée dans l’été

Cet album, traduit du suédois, est infiniment touchant, en plus d'être d'une beauté incroyable. Il aborde le thème de la dépression d'un proche, et raconte avec poésie la manière dont un enfant peut vivre cette situation compliquée à appréhender. C'est la première fois que je lis un album qui aborde cette question, et je dois dire que j'ai été très émue. Je suis conquise par le travail de l'illustratrice, des peintures douces et vaporeuses empreintes de réalisme. J'espère que d'autres de ses albums seront traduits en français ! Je vous recommande donc cet album, magnifique.
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Plongée dans l’été

La couverture et le titre de l'album sont loin de présager de son contenu. Venu de Suède, le livre nous raconte l'absence d'un père dans le quotidien d'une petite fille car il séjourne en maison de repos.

Racontée du point de vue de l'enfant, l'histoire est très émouvante. Beaucoup de questions restent sans réponse car il n'en existe pas pour expliquer la dépression et la tristesse persistante. Malgré tout, l'autrice insuffle une part de joie de vivre à travers le personnage de Sabina, un brin énigmatique.

Pour ce qui est des illustrations, le travail à la peinture de Sara Lundberg permet de donner un ton contemporain, traçant avec sobriété les situations douloureuses de l'histoire.

Un sujet délicat abordé avec sensibilité.
Lien : http://boumabib.fr
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Beckomberga

Beckomberga : un nom qui résonne comme une oscillation, comme un ressac. Un va-et-vient permanent, inéluctable, entre la vie et la mort.



Beckomberga, institution ouverte au début des années 1930, à proximité de Stockholm, pour accueillir "la folie". "Folie", un mot et une définition qui auront bien le temps de changer et d'évoluer jusqu'à sa fermeture en 1995.





La vie c'est Jackie, enfant puis adolescente, qui vient voir son père aussi souvent qu'elle le peut, parce qu'elle est persuadée d'être son lien à la vie, si elle vient, si elle le voit seulement, davantage si elle lui parle et peut se promener avec lui, il restera du côté du souffle ténu de l'existence.



La mort, c'est la tentation qui fascine Jim, le père de Jackie, il l'espère, la provoque, la talonne, la désire comme une délivrance d'une vie dans laquelle il n'est plus rien, ne possède que très peu et estime n'avoir personne, pour quitter ce vide qui s'est insinué en lui.

Ceux qui souffrent sont toujours seuls, indifférents à l'amour qu'on leur porte, indifférents à la souffrance qu'ils provoquent en rejetant toute aide, enfermés dans une cage dont ils ont perdu la clef depuis bien longtemps.



Entre les deux extrémités, il existe des palliatifs à la souffrance : au milieu des vapeurs des alcools, au creux des bras des substances médicamenteuses, des moments de vie "encotonnée", assourdie qui font pour un temps tolérer la douleur, le manque d'amour, la solitude, l'impossibilité de résoudre une quête de tous les instants, de répondre aux questions qui taraudent.

Il y a aussi la fuite, toujours parce qu'ailleurs est autre, ailleurs est peut-être délivrance, absolu...



Les internés ont mille visages, milles tourments, mille quêtes inabouties, mais Beckomberga devient leur maison, la tranquillité qui les apaise un instant, la protection contre le monde extérieur si hostile...



"Comment c'est, dehors, de nos jours ?" demande Olof le dernier patient à quitter Berckomberga et aussi celui qui y est resté durant les soixante-trois ans pendant lesquels l'établissement a été un lieu d'accueil.





Dans ce récit, tous les sentiments, toutes les luttes, toutes les sensations se reflètent dans la végétation qui entoure les bâtiments, dans l'aspect des arbres surtout, tantôt refuges et protecteurs, kaléidoscopes de la lumière qu'ils diffractent pour adoucir l'écoulement du temps, tantôt complices pour quitter cette vie sans issue, tantôt feuillus et chatoyants comme des sourires distribués de façon désintéressée, tantôt squelettes de bois noirs à l'automne ou blanchis par la neige comme autant de cris fossilisés sortant de la bouche des pensionnaires.





La construction du récit est captivante, qui nous emmène, au gré des souvenirs, dans les recoins de la pensée sans écouter la chronologie. Découvrir ce lieu, ce qu'il a représenté d'espoirs pour ceux qu'auparavant on cachait, enfermait dans des cages loin des regards avant qu'ils ne soient pris en charge, juste considérés, est passionnant au rythme d'une narration originale et qui bouscule. le regard sur ceux-là, niés ou laissés en marge parce que trop inaccessibles pour les esprits rationnels. Percevoir, au fil des phrases, ce cri de tendresse d'une fille pour son père…Et l'aboutissement, qui s'avère être dans le regard de l'enfant qui emmène toujours plus loin et ne considère pas la différence…



Et surtout, l'écriture, le style de l'écrivaine, son regard poétique, imagé, qui se pose sur ces êtres et sur toutes ces années, une façon de dire et de faire ressentir, une émotion tissée avec les mots. Des mots qui créent une atmosphère entre rêve, imaginaire et hallucination, baignée de mélancolie.





Une fabuleuse découverte que je dois à une amie babéliote – qui se reconnaîtra ! - qui m'a proposé la découverte de Sara Stridsberg, persuadée que la plume me séduirait : elle avait grandement raison et je la remercie infiniment de cette lecture qui a su allumer dans mes pensées un brasier d'émotions !
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Plongée dans l’été

Le papa de Zoé est triste. Un jour, il disparaît. Elle découvre qu'il est dans un bâtiment ordinaire, avec des murs, des fenêtres et des portes, sauf que les portes sont fermées à clé. À travers le regard de la petite Zoé, ce magnifique album jeunesse, destiné aux 6-9 ans, aborde la dépression. Au fil des pages, la petite fille raconte ces "anges" qui veillent sur son papa, pour qu'il reste sur terre et ne s'envole pas, se demande pourquoi n'a-t-on plus envie de vivre, pourquoi son papa n'a plus envie vivre alors qu'elle, Zoé, existe ? Le texte de l'autrice suédoise Sara Stridsberg est d'une grande délicatesse, merveilleusement illustré par Sara Lundberg. Gros gros coup de coeur !
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Beckomberga

Lecture fut confuse pour moi avec tous ces flashs back.

L'attachement de la fille à son père est remarquable : je me demandais si c’était du à sa peur qu'elle lui ressemble un jour, elle voulait des réponses.

Ce livre m'a chamboulé, merci à ma bibliothécaire qui me l'a conseillé.
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La Faculté des rêves

J'aime l'écriture contemporaine et ce livre est un prototype. " Fantaisie littéraire (...) toute les personnes (...) dans ce roman doivent être considérées comme fictives, y compris Valérie Solanas. " prévient l'auteur.

L'héroïne fictive de ce roman, V. Solanas fut une féministe radicale qui publia le "Scum Manifesto", on peut le lire sur le net. Elle tenta d'assassiner Andy Warhol, et puisque j'ai lu le roman, si j'étais fictive j'aurais fait comme elle.

C'est une écriture de fragments, dont certains sont très poétiques, une poésie corrosive mais non dénuée d'amour. Il y a des dialogues, avec les psys qui l'ont enfermée, avec la figure idéale de la femme qu'elle aime, avec dorothy sa mère. Une exploration littéraire et une exploration humaine, l'auteur condense et étire son héroïne, l'envoie dans toutes les directions et la rassemble.

Les derniers jours de Valérie Solanas sont glauques, et leur narration est glauque. Rien de gratuit, ça fait partie de son parcours, et du parcours de beaucoup.

J'ai adoré ce livre, que je vais relire, pour la leçon de style et pour le dessin d'une figure féminine extrême et appréciable.
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Plongée dans l’été

A travers le regard candide de sa jeune narratrice, Sara Stridsberg évoque un thème sensible, celui de la dépression nerveuse. Pourquoi son papa est-il triste, comment peut-il ne plus vouloir la voir ? Zoé s’accommode à sa manière de la situation, le temps qu’arrive l’été, le temps que se crée une amitié.

L'autrice, par ailleurs membre de l’Académie suédoise, a déjà publié un roman sur le sujet: Beckomberga. Ode à ma famille.

Son propos est magnifiquement illustré par Sara Lundberg, dont les peintures hautes en couleur renforcent l’émotion ressentie à la lecture de l’album.

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Plongée dans l’été

C'est l'histoire de Zoé. Un jour son papa a disparu. A sa place habituelle, il y a un vide.



En ressortant les albums photos, elle en trouve d'elle et de son père lui prouvant qu'elle était heureuse et joyeuse avec lui. Elle apprend qu'il est dans un hôpital psychiatrique, un endroit où les portes sont fermées à clé, un endroit où les anges viennent le voir et prennent soin de lui.



Zoé et sa maman lui rendent visite dans cet endroit étrange où toutes les personnes qui y sont ont perdu espoir un jour dans leur vie, "ceux qui n'ont plus d'ailes pour voler" et qui peuvent paraître bizarres aux yeux de la société.



Lors des visites, on peut jouer aux jeux de société, on boit le café, on rencontre d'autres patients et Zoé fait connaissance avec une fille plus grande qu'elle. Une fois, en arrivant, elle trouve un mot sur la porte de chambre de son papa : "au revoir". On l'entend pleurer. Il ne veut plus recevoir de visite.



Mais Zoé continue à le voir toute seule et patiente des heures en compagnie de Sabrina, la fille plus grande qu'elle qui lui raconte sa passion pour la natation même quand il n'y a pas de piscine pour s'entraîner.



Zoé passe beaucoup de temps allongée dans l'herbe au soleil à discuter avec elle qui devient une amie.



Quand le papa de Zoé est arrivé, c'était l'hiver. Maintenant c'est l'été. Il a retrouvé son sourire, le goût de vivre et toute son énergie. C'est comme s’il avait ressuscité.



Ce livre est magnifique et émouvant. Il explique très bien ce qu'est la dépression et amène les lecteurs à se demander pourquoi certaines personnes n'ont plus envie de vivre. Les mots qu'ils emploient sont simples et les illustrations sublimes. Ce bouquin est un véritable coup de coeur.


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Darling River

Lire du Sara Stridsbeg c’est accepter de lâcher ses repères et de partir avec elle dans un univers cauchemaredesque, en dehors de tout mais aux confins des personnages et de leur univers personnel rempli de peurs et de fantasmes, dans une fin de tout et sortie de soi. C’est très déstabilisant, effrayant mais pour moi hypnotique. Je suis fascinée et bluffée. De ces 4 chemins de féminins parallèles et croisés qui sont toutes une Lolita ou sa mère ou la question de la Maternité ou du Féminin, tout en même temps,????, je ne sais pas mais j’ai été bouleversée par celle de la Avec toujours en toile de fonds la femme / la pute et l’homme si veule. Je comprends que cette lecture choque, rebute et perturbe
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Beckomberga

Mes ailes sont devenues trop grandes, je ne peux plus voler



« Un oiseau de mer blanc plane en solitaire à travers les couloirs de l’hôpital de Beckomberga, dans le pavillon Grands Mentaux Hommes. Il est immense et luminescent et dans mon rêve je lui cours après pour tenter de le capturer mais je ne parviens pas à le rattraper à temps : il s’enfuit par une fenêtre brisée et se volatilise dans la nuit »



En premier lieu, une mise en texte, une écriture faite de paroles, en particulier de Jackie ; le temps des souvenirs, celui des rencontres, l’aujourd’hui mêlé à cet hier structurant, « Il n’y a pas de chronologie à ce niveau, il n’y a pas de carte » ; l’enfermement et les sorties… Une écriture faisant sens dans cet univers pour des êtres dans et hors de « châteaux des Toqués », dans cette architecture du chagrin, dans ce temps long d’une structure hospitalière jusqu’au « Dernier patient », dans ces conversions entre une fille et un père, entre celles et ceux qui sont ou furent liés…



Dire les personnes, leurs souffrances et leurs espérances, les lieux, « ce lieu est effrayant dans la mesure où il représente ce qu’il y a de plus imparfait en nous l’échec, la faiblesse, la solitude »…



Jackie et Jim, « Et tandis que je le vois ainsi, dans la lumière, je comprends pour la première fois qu’il n’appartient qu’à lui-même, que beaucoup d’autres gens le rendront heureux et désespéré – pas seulement moi », Jackie et Marion, les autres, les ami·es et les amant·es…



La folie des un·es et notre folie, les territoires non hospitaliers qui refont « de vous un être humain », l’allée des tilleuls, la lumière à l’orée de la conscience, l’idée de bonheur, le surgissement des photos d’enfants, ce que l’on en soi sans le savoir, la mort d’Olof Palme, le chagrin et son image personnalisée, l’alcool, le monde qui n’existe plus, la maladie qui permet de comprendre le monde…



« J’aimerais que tu sois avec moi quand ce sera la fin. Si seulement tu pouvais être avec moi sur la plage quand je m’en irai dans l’eau. J’aurais moins peur comme ça »…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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