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Citations de Sarah Bernhardt (64)


Les nuages gris moutonnés comme un cou de cygne nous servaient de tapis. De grandes draperies orange frangées de violet descendaient du soleil et s'allaient perdre dans une dentelle blanche et moussue.
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Je compris bien vite que ces détracteurs étaient des braves poltrons qui se faisaient critiques pour n'être point acteurs.
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J'ai toujours, quand les évènements viennent déranger ma vie, un mouvement de recul. Je l'accroche une seconde à ce qui est ; puis je me lance tête perdue dans ce qui sera. Tel un gymnasiarque se cramponne à son trapèze pour se lancer à toute volée dans le vide. En une seconde, ce qui est devient pour moi ce qui fut, et je l'aime d'une émotion tendre, comme chose morte. Mais j'adore ce qui sera. C'est l'inconnu, l'attirance mystérieuse.
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Ma nourrice était bretonne et habitait près de Quimperlé une petite maison blanche, au toit de chaume très bas, sur lequel poussait des giroflées sauvages.
C'est la première fleur qui ait charmé mes yeux d'enfant. Et je l'ai toujours adorée, cette fleur aux pétales faits de soleil couchant, aux feuilles drues et tristes.
C'est loin, la Bretagne, même à notre époque de vélocité. C'était alors le bout du monde.
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J'avais, dans ces quelques mois, mûri mon cerveau, assagi la rudesse de mes vouloirs.
Ma vie, que je croyais d'abord devoir être si courte, me paraissait maintenant devoir être très, très longue ; et cela me donnait une grande joie malicieuse, en pensant à l'infernal déplaisir de mes ennemis.
Je résolus de vivre.
Je résolus d'être la grande artiste que je souhaitais être.
Et, dès ce retour, je me vouai à ma vie.
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Ah ! le beau voyage que nous fimes alors ! La Bretagne, il y a trente-cinq ans, était sauvage, inhospitalière, mais aussi belle, peut-être plus belle que maintenant, car elle n'était pas sillonnée de routes carrossables ; ses flancs verts n'étaient pas tachés de petites villas blanches ; ses habitants, les hommes, n'étaient pas affublés de l'abominable pantalon moderne, les femmes, du miséreux petit chapeau à plumes. Non, les Bretons promenaient fièrement leurs jambes nerveuses vêtues de la guêtre ou du bas à côtes, le pied pris dans le soulier de cuir à boucles ; les longs cheveux collés aux tempes cachaient les oreilles maladroites et donnaient au visage une noblesse que ne laisse pas la coupe moderne. Les femmes, avec leurs jupes courtes laissant voir leurs chevilles menues sous le bas noir, avec leur petite tête sous les ailes de la cornette, ressemblaient à des mouettes.
Je ne parle pas, bien entendu, des habitants de Pont-l'Abbé ou du bourg de Batz, qui ont des aspects tout différents.
Je visitai presque toute la Bretagne et séjournai surtout dans le Finistère. La pointe du Raz m'avait conquise. Je restai douze jours à Audierne, chez le père Batifoullé, si gros, si gras, qu'il avait fait faire une entaille dans la table pour y loger son ventripotent abdomen.
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Ah ! l'injustice de la guerre ! l'infamie de la guerre ! Il ne viendra donc pas, le moment rêvé où il n'y aura plus de guerres possibles ! Où un monarque qui voudrait la guerre serait détrôné et emprisonné comme un malfaiteur ? Il ne viendra donc pas le moment où il y aura un cénacle cosmopolite où le sage de chaque pays représentera sa nation et où les droits de l'humanité seront discutés et respectés ?
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Je me sentais, sans le définir, un léger mépris pour ce tribunal impitoyable. - J'ai bien souvent, depuis, pensé à cette épreuve, et je me suis rendu compte que des êtres bons, intelligents. pitoyables, deviennent inférieurs lorsqu'ils sont groupés. Le sentiment de l'irresponsabilité personnelle éveille les mauvais instincts. La crainte du ridicule chasse les bons.
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Moi, j'adore la mer et la plaine, mais je n'aime pas les montagnes, ni les forêts. La montagne m'écrase. La forêt m'étouffe. II me faut à tout prix de l'horizon à perte de vue, et du ciel à perte de rêve.
Je voulais monter sur les montagnes pour ne plus qu'elles m'écrasent. Et nous montions toujours ! toujours plus haut !
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Ma nourrice était bretonne et habitait près de Quimperlé une petite maison blanche, au toit de chaume très bas, sur lequel poussaient des giroflées sauvages.
C'est la première fleur qui ait charmé mes yeux d'enfant. Et je l'ai toujours adorée, cette fleur au pétales faits de soleil couchant, aux feuilles drues et tristes. C'est loin, la Bretagne, même à notre époque de vélocité. C'était alors le bout du monde.
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Ah ! L'injustice de la guerre ! L'infamie de la guerre ! Il ne viendra donc pas, le moment rêvé où il n'y aura plus de guerres possibles ! Où un monarque qui voudrait la guerre serait détrôné et emprisonné comme un malfaiteur ? Il le viendra donc pas le moment où il y aura un cénacle cosmopolite où le sage de chaque pays représentera sa nation et où les droits de l'humanité seront discutés et respectés ?
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Je me suis rendue compte que des êtres bons, ingelligents, pitoyables, deviennent inférieurs lorsqu'ils sont groupés. Le sentiment de l'irresponsabilité personnelle éveille les mauvais instincts. La crainte du ridicule chasse les bons.
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La représentation d' Hernani acheva de me livrer le public.
J'avais déjà répété avec Victor Hugo, et ce fut une joie pour moi de me retrouver presque chaque jour avec le grand poète. Je n'avais jamais cessé de le voir; mais je ne pouvais jamais causer avec lui, chez lui. Il y avait toujours des hommes à cravates rouges gesticulant, ou des femmes éplorées déclamant. Il était bon, il écoutait les yeux mi-clos; je crois qu'il dormait. Puis, éveillé par le silence, il disait une parole consolante, mais se récusait très habilement; car Victor Hugo n'aurait pas pu promettre, aimant à tenir ses promesses.
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J'ai connu un chercheur de ballons, que j'aimais beaucoup, car chercher la direction des ballons, c'était pour moi chercher la réalisation du rêve: voler dans les airs, se rapprocher du ciel, aller sans route devant soi, sans route derrière soi, sans autre plafond que l'éther du ciel, avec sous les pieds l'ouate humide des nuages...
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L'évolution se fit en moi à partir de ce jour. Je fus encore assez longtemps avec mon âme enfantine; mais mon cerveau perçut plus nettement la vie. Je sentais le besoin de me créer une personnalité. Ce fut le premier éveil de ma volonté.
Être quelqu'un, je voulus cela.
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Sarah Bernhardt
Lorsque j'ai découvert Belle-Isle en mer, je l'ai ressentie comme un havre de quiétude, un paradis pittoresque dont je pourrais goûter le charme de sa beauté sauvage sous un ciel vivifiant. J'ai déniché sur une falaise venteuse spécialement inaccessible, spécialement inconfortable, un fort abandonné qui par son isolement, ne peut que m'enchanter !

monologue tiré et librement inspiré de "Ma double vie"
selon "Divine- Vie(s) de Sarah Bernhardt " un récit de Eddy Simon Dessin et couleur de Marie Avril - Ed Futuropolis - p-149-
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Sarah Bernhardt
"Quand même !"
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Nous devions rester quinze jours à Chicago. Le succès dépassa les prévisions de tous. Ces quinze jours me parurent les plus agréables depuis mon arrivée en Amérique. D’abord, la vitalité de la ville dans laquelle se croisent, sans jamais s’arrêter, des hommes au front barré par une pensée : le but. Ils vont, ils vont, ne se retournant ni à un cri, ni à un appel de prudence. Ce qui se passe derrière eux, peu leur importe. Ils ne veulent pas connaître le pourquoi du cri poussé ; et ils n’ont pas le temps d’être prudents ; le but les attend.
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J’avais déjà répété avec Victor Hugo, et ce fut une joie pour moi de me retrouver presque chaque jour avec le grand poète. Je n’avais jamais cessé de le voir ; mais je ne pouvais jamais causer avec lui, chez lui. Il y avait toujours des hommes à cravates rouges gesticulant, ou des femmes éplorées déclamant. Il était bon, il écoutait les yeux mi-clos ; je crois qu’il dormait. Puis, éveillé par le silence, il disait une parole consolante, mais se récusait très habilement ; car Victor Hugo n’aurait pas pu promettre, aimant à tenir ses promesses.
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Je restai douze jours à Audierne, chez le père Batifoullé, si gros, si gras, qu’il avait fait faire une entaille dans la table pour y loger son ventripotent abdomen.
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