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Critiques de Sarah Hall (61)
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La frontière du loup

Une belle histoire de gens et de loups, de retrouvailles et de deuils, de famille compliquée mais pas plus que d'autres, de douleurs enfantines et de lâcher-prise. Tout ça au nord de l'Angleterre, tout près de l’Écosse, belles silhouettes de loups sur beaux paysages. Tout ça prend le temps qu'il faut, la réintroduction au fil des saisons, la métamorphose de l'ado attardée en mère improvisée, c'est très lent mais c'est agréable à retrouver le soir.
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La frontière du loup

Dense et prenant, ce roman mêle plusieurs thèmes dans un rythme tranquille mais qui ne faiblit pas et en fait un vrai page turner. On y suit le parcours personnel et professionnel de Rachel Caine, biologiste spécialiste du loup et de sa réintroduction, dans son travail auprès d'un comte anglais richissime qui veut le réintroduire dans son parc gigantesque qu'il a réensauvagé. Ses motifs sont un peu troubles, où se mêlent souci écologique et caprice de puissant milliardaire. La passion de Rachel pour son travail et sa connaissance du sujet se heurtent à une gestion "hors sol" de la question. Confrontée personnellement à de profonds bouleversements, on la suit sur une année particulièrement difficile. Si le roman, plein de justesse et d'originalité, se lit vraiment en plongée et avec un vif plaisir, le propos m'a un peu échappé : on apprend des choses sur le comportement des loups, mais la problématique politique et environnementale de sa réintroduction ne semble pas le fond du roman, un sujet important et fouillé mais jusqu'à un certain point seulement, et vu au niveau des protagonistes. Une sorte de flou qui n'empêche pas d'en faire un très bon roman.
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L'atelier

J’ai pu découvrir ce roman grâce à la dernière Masse Critique de Babelio. J’en profite toujours pour postuler pour des livres que je ne lirais pas en temps normal et ce sont généralement de belles découvertes. Pour celui-ci, je suis un peu mitigée.

La construction du récit rend la lecture compliquée, car il alterne différentes périodes, il faut donc rester concentré, mais on fini par s’y faire.

La narratrice, qui a 59 ans, nous raconte les étapes importantes de sa vie depuis l’âge de 8 ans, lorsque sa mère subit une opération au cerveau, ce qui va avoir des conséquences sur toute la famille. Je ne l’ai pas trouvée attachante, alors que sa vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle a pratiquement tout vécu, surtout le pire ( deuil, abandon, maladie… ). C’est une personne étrange. Le style

est étrange, et l’histoire aussi.

Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé, car je n’ai jamais souhaité abandonner cette lecture. Je ne peux pas dire dire que j’ai aimé non plus. L’atmosphère est morose et je ne pense pas avoir tout saisi.

Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre, car même s’il ne me laissera pas un souvenir impérissable, il ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. J’ai aimé son originalité.
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L'atelier

Mon Dieu, qu'est-ce que je suis censé faire avec ça ? Celui-ci ne m'a clairement pas captivé. Et pourquoi ? Certainement pas le portrait d'une femme capricieuse, car l'artiste Edith dépeint par Hall est un personnage assez intéressant. Certainement pas le style, ou du moins pas tout à fait, car il est parfois cinglant, mais parfois aussi banal et cliché. Certainement pas le problème d'avoir affaire, comme enfant, à une mère qui, après un AVC, développe une façon assez brutale d'aborder les choses, sans compromis. Et bien sûr, ce n'est pas la description d'une pandémie dévastatrice qui n’est pas captivant (c'est, à ma connaissance, le premier roman pandémique que j'ai lu).

Alors, d’où mon déception? C'est peut-être la nature très clichée de la relation dévorante qu'Edith entretient avec le réfugié turco-syro-bulgare Halit : Halit est l’archetype du pouvoir masculin primitif tout à fait mystérieux, et les scènes de sexe sont très explicites, presque pornographiques. Cette explicité se trouve également dans la description de la détérioration de Halit et Edith en raison de la maladie ; le mot « pain porn » m'a traversé la tête. Et puis il y a les passages très flashy sur le talent artistique idiosyncrasique d'Edith; ici 'arti farti' a traversé ma tête. Enfin, il y a un certain nombre de passages (la visite du demi-frère du Canada, par exemple) dont je ne vois vraiment pas ce qu'ils font dans ce roman.

Je soupçonne que je fais une injustice à Sarah Hall, mais parfois j'avais vraiment l'impression de lire un roman ‘chicklit’, éclairé d'un flair artistique et avec une sauce pandémique dessus.
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Soeurs dans la guerre

Dans un avenir proche, les crises économique et écologique ont ravagé l'Angleterre. Un régime autoritaire, dictatorial, a vu le jour. Entre couvre-feu, confinement, rationnement de l'électricité et des vivres, les hommes et femmes sont entassés dans des cités dortoirs entre deux journées harassantes de travail. Un contrôle strict des naissances a lieu, toutes celles en âge de procréer se voient poser un stérilet. Parmi toute cette population, celle qui se fera appeler Sœur, et qui sera la narratrice du récit, nous fera vivre une partie du quotidien au sein d'une de ces villes et nous expliquera son parcours pour rejoindre une ferme utopique située dans les régions des grands lacs. La ferme Carhullan serait un endroit coupé du monde, vivant en autarcie, échappant au joug de l'Autorité, où seules les femmes seraient admises. Entraînées à se défendre mais prêtes aussi à attaquer et défier l'Autorité quand le moment sera venu, ces femmes autour de leur cheffe espèrent changer le monde, enclencher la révolte et redonner la liberté au peuple...



Roman sombre et froid, Sœurs dans la guerre est probablement l'un des romans les plus marquants des ces dernières années glaçant de réalisme. L'autrice nous dépeint un univers très (trop) proche du nôtre : une régression sociale, économique, et des libertés fondamentales, qui n'est pas sans rappeler le désir de certains.



Sarah Hall nous dresse ici le portrait d'une communauté solide, emmenée par une leader charismatique, qui année après année, s'est forgé un mental d'acier. L'âpreté de la vie au sein des montagnes, dans un environnement hostile et froid est dépeinte avec justesse. Une vie rude et cruelle qui laisse peu de place aux divertissements ou à la douceur. Quelques rares moments de bonheurs simples subsistent tout de même, mais la réalité ramène vite ces femmes à leurs combats quotidiens en attendant celui qui changera le monde.



Pour une fois, Soeurs dans la guerre est une dystopie qui peut se proclamer être dans le lignée de La Servante Ecarlate. Avec un traitement différent Sarah Hall nous propose un récit fort où les femmes sont mises à l'honneur. Une utopie féministe, où l'espoir est mince, où le combat contre le patriarcat est permanent. A la fois sombre et cruel, Soeurs dans la guerre, roman terrifiant où seul l'infime espoir d'un monde meilleur permet de soulever des montagnes est une lecture indispensable.




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Soeurs dans la guerre

Voilà un roman noir comme je les aime, pessimiste, dur, froid et qui ne laisse que très peu de lumière le traverser.



L’Angleterre est plongée dans une crise gouvernementale sans précédent. Couvre-feu, confinement, rationnement des vivres et de l’électricité. C’est désormais un régime autoritaire qui gère le pays. La population est entassée dans des appartements où plusieurs familles, couples vivent les uns sur les autres. Les femmes sont obligées de porter des diaphragmes pour contrôler les naissances et c’est la loterie qui décide si elles peuvent tomber enceinte.

Voilà le quotidien.



Parmi ces gens, il y a celle que ses futures appelleront Sœur, cette femme dont on ne connaîtra jamais le prénom, qui est la narratrice de ce récit, présenté comme le témoignage d’une prisonnière. Sœur ne supporte plus cette vie, elle veut fuir, partir rejoindre la ferme de Carhullan située en pleine montagne et quasi-impossible d’accès.



La ferme de Carhullan est réputée comme étant un endroit coupé du monde où seules vivent des femmes, les soeurs. Toutes sorte de spéculations les concernant vont bon train : ce serait des fanatiques, des bonnes sœurs, des sorcières ou encore des abandonneuses d’enfants. En réalité, ce groupe de femmes vivant en autarcie, rejette le système et s’est donné les moyens de se suffire à lui-même. Elles sont également entraînées, alertes et combatives et se préparent au monde de demain.



J’ai aimé la façon dont l’auteure présente ces femmes, fortes et bien plus résistantes et futées que les hommes. Elles se sont forgées un mental à toute épreuve et Sœur devra d’ailleurs subir un test d’entrée des plus abominable. On sent la dureté de leur quotidien, tout est loin d’être rose. Il faut survivre et apprivoiser cet environnement hostile et froid. Mais il y aussi parfois, des rencontres qui enjolivent ce quotidien rude, lui redonnant une pincette de douceur, aussi éphémère soit-elle.



C’est un récit fort, marquant, où les femmes sont mises à l’honneur, un récit au son de la révolte qui m’a beaucoup rappelé la Servante écarlate dans une atmosphère post-apocalyptique qui rend le tout très intense et addictif. Je l’ai dévoré
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La frontière du loup

Ce roman m’a beaucoup plu.

Pourtant j’ai été dérouté par le style où les dialogues n’ont pas de tiret et qui ne permet pas de savoir toujours instantanément qui parle.

De plus l’auteur peut nous laisser « en plan » sur un questionnement en cours et la décision nous est donnée presque par hasard beaucoup plus tard.

Mais ceci mis à part, ce roman qui nous entraîne dans les grands espaces de champêtres et forestiers du nord de l’Angleterre permet de nous évader au gré des saisons.

Le ré-ensauvagement des loups est au cœur de ce livre et on apprend pas mal de chose concernant cet animal qui fascine.

Les personnages sont très attachants bien que déroutants.

Quelques longueurs sont à déplorer mais au final nous passons un très bon et long moment de lecture.

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Soeurs dans la guerre

L'Angleterre vit sous le joug d'un gouvernement oppresseur. La population est surveillée, le nombre de grossesses est contrôlée. Les rumeurs disent qu'une femme tenue par des femmes existe dans un coin reculé de la montagne. Une jeune femme décide de tout plaquer pour aller les retrouver. Un combat de chaque instant se prépare.

Soeurs dans la guerre est un roman très dense, avec peu de dialogues. L'écriture est précise, charnue. le sujet rappelle évidemment "La servante écarlate", en dévoilant des femmes oppressées et une guerre sous-jacente. Chaque situation invite à la réflexion (que ferai-je dans une société pareille?), Sarah Hall s'inspire de nombreux départs de dictatures pour fonder son livre. Elle semble ressentir une haine féroce pour le pouvoir des hommes. Les femmes peuvent se rebeller, Soeurs dans la guerre est un grand roman féministe. Il maltraite son lecteur, il maltraite ses héroïnes, dévoilant des facettes dures, malpropres, prêtes à tout pour faire entendre leurs avis. Un régime dictatorial peut-il en entraîner un autre? Un très bon roman
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Soeurs dans la guerre

Ce livre est publié en 2007!!!! Mon impression est qu'il est terriblement actuel, visionnaire même si les aspects de la société décrite sont plus dramatiques que maintenant.

Le glissement de la société vers un contrôle et un asservissement du peuple, les conditions de vie comme un esclavage moderne et technologique et bien sûr...comme dans toute chute de civilisation, l'asservissement des femmes.

Carhullan, seul havre de liberté ? A quel prix? Une petite communauté peut elle survivre hors société et jusque quand ? La violence est elle nécessaire dans toute société ?

J'ai vraiment apprécié ce livre qui m'a fait frissonner dans ce qu'il a de connu (confinement des citoyens, sécurité intrusive et autoritarisme...).

Un livre fort, sans concession.
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Soeurs dans la guerre

Le monde et plus particulièrement l'Angleterre n'est plus celui que nous connaissons. Dans un futur pas si loin que cela, le pays à subit de nombreux conflits, changement de régime jusqu'à ce que le patriarcat domine encore plus. Les femmes sont des objets, leurs libertés sont bafouées, le choix d'avoir un enfant ne leur appartient plus c'est le gouvernement qui décide qui pourra en avoir. Soeur quittera au péril de sa vie Londres un clan isolé de femmes à Cardhullan.

L'auteure nous décrit un monde qui me fait peur car j'ai le sentiment que ce que nous vivons actuellement s'en rapproche. Son oeuvre de fiction est presque un livre de l'histoire de l'humanité.

C'est un magnifique roman en hommage à toutes les femmes, qui se sont soulevées, se soulèvent et se soulèveront face au patriarcat pour que notre société revienne à ses origines un monde matriarcal.

Ma note n'est que de 3,5 malgré que j'ai aimé plongé dans le combat de soeur car j'ai trouvé des longueurs dans l'écriture.

A lire
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L'atelier

Ce roman a été lu dans le cadre de la masse critique. Ce n'est probablement pas le livre que j'aurais spontanément acheté, mais bien qu'il ne restera pas dans ma bibliothèque comme oeuvre à relire, je suis assez contente de l'avoir terminé. C'est un livre qui dérange par la différence, le langage parfois cru, non seulement pour les passages explicites, mais aussi dans le récit de la maladie et des comportements. Et pour ces passages pour public averti, justement, je n'y ai pas trouvé de sensualité. L'écriture est pourtant globalement assez riche, à certains moments difficile à suivre de par les flash backs et la chronologie inversée. Quant aux personnages, je ne les ai pas trouvés particulièrement attachants. J'ai par contre été assez intriguée par les descriptions artistiques d'une technique qui m'était inconnue. Vous l'aurez compris, je suis assez mitigée sur ce roman. Il a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent!
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Soeurs dans la guerre

Sœurs dans la guerre est une excellente découverte. Cette dystopie glaçante de réalisme est un roman cruel et engagé qui arrive à conserver une certaine beauté dans la douleur. C’est une œuvre féministe subtile et très bien écrite qui ne peut pas laisser indifférent et laisse des marques à la lecture.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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La frontière du loup

En lisant le résumé de ce livre, je n'ai pu m'empêcher de penser à Ron Rash et Barbara Kingsolver, deux auteurs que j'apprécie particulièrement. Il me semblait qu'eux aussi auraient pu écrire sur ce sujet...



Le sujet m'a donc intéressée et c'est avec enthousiasme que j'ai commencé ce livre. Ce roman nous parle de loups, de rapports entre les êtres, qu'ils soient humains ou animaux, d'opinions et de frontières. Frontières géographiques mais également frontière relationnelles, frontières entre les différentes phases d'une existence, frontières entre vie personnelle et vie professionnelle, frontières entre la destruction et la réparation. Qu'elles sont ténues ces frontières et pourtant, parfois si difficiles à franchir...



Si le sujet m’intéressait, j'ai toutefois regretté que la vie personnelle de Rachel, l'héroïne du livre prenne un peu trop le pas sur l'histoire de la réintroduction des loups. Si j'ai appris sur ces animaux en lisant ce livre, j'aurais aimé davantage m'immiscer sur ce terrain lors de ma lecture. Peut-être un engagement un peu plus poussé sur le côté écologique n'aurait il pas été de trop.



J'ai également regretté que les personnages secondaires n'aient pas davantage d'épaisseur. Il aurait ainsi pu être intéressant, sans pour autant perdre de vue le personnage de Rachel, de développer un peu les autres.



L'écriture de ce livre, bien qu'agréable et facile à lire, m'a cependant paru un peu étrange, très descriptive et presque "clinique". Il y a une certaine froideur dans la narration qui m'a laissé une drôle d'impression comme s'il n'y avait quasiment aucune émotion dans des moments pourtant forts tels que la naissance, la mort, le sentiment de trahison, la passion d'un métier... Cependant, tout cela correspond parfaitement au tempérament de Rachel et peut-être l'auteur a t'elle adapté son écriture au caractère de son personnage? J'aimerais bien lire un autre de ses écrits afin de confirmer cela...



Un livre qui m'a plu à de nombreux égards mais qui pourtant me laisse un peu sur ma faim...
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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La frontière du loup

Ce livre n'est pas seulement un "nature writing". C'est aussi le portrait d'une femme à la croisée des chemins. Tout y est abordé : ses relations avec sa famille (dysfonctionnelle), ses (nouveaux) amis, ses (nombreux) amours avec pour toile de fond l'indépendance de l'Ecosse. L'écriture est très riche et l'histoire, toujours palpitante !
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Le Michel-Ange électrique

michel ange electrique

L'enfance de Cyril n'est pas drôle, à Morecambe, une station balnéaire du nord de l’Angleterre, tandis que la guerre de 14-18 fait rage sur le continent, sa mère s'occupe d'une pension où elle soigne des pensionnaires tuberculeux, pratique à l'occasion des avortements, enfin son père a foutu le camp. Adolescent, son talent pour le dessin est remarqué par un tatoueur au tempérament violent qui va lui apprendre son art. Dans les années 30, c'est l'exil outre-atlantique, à Coney Island, où il tombe amoureux d'une artiste qui va lui faire la commande d'un tatouage très particulier. Ce livre, au style intemporel, est vraiment remarquable, flamboyant et d'une dureté implacable, c'est une perle noire.
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Soeurs dans la guerre

Sus au patriarcat !



Un monde en ruine, une société qui périclite, un gouvernement dépassé qui mise sur l'autoritarisme pour se maintenir au pouvoir. Oui le roman de Sarah Hall propose un récit dystopique comme on a l'habitude d'en voir beaucoup en ce moment mais sous un angle différent.



L'autrice ne s'attarde pas vraiment sur les raisons qui ont précipité l'effondrement de notre monde ni sur la société totalitaire qui l'a remplacé. La description rapide des différentes crises qui ont conduit à la chute de la société moderne agitent déjà suffisamment nos médias pour ne pas avoir à s'épancher dessus. Le récit se déroule dans une Angleterre moribonde mais pourrait bien sûr se déroulait n'importe où.



Il en est de même pour les conditions de vie pour la gent féminine sous le joug de cette société patriarcale qui accorde tout juste assez de droits aux femmes pour qu'elle ne se sente pas asservie tout en s'attaquant à la partie la plus intime de leur être. Plutôt que de lister les contraintes auxquelles les femmes doivent faire face, l'autrice préfère insister sur la morosité, la résignation et le sentiment d'étouffement ressenti par l'héroïne.



Car le récit est avant tout un parcours initiatique d'une femme qui va partir à la reconquête de sa féminité, de son identité. Le roman est donc avant tout un récit intime, un éveil des sens, une découverte de la chair qui débouche sur une prise de conscience révolutionnaire.



Tous ces éléments réunis permettent à Sœurs dans la guerre d'acquérir une originalité indispensable étant donné le genre très référencé dans lequel il s'inscrit. Sarah Hall invite le lecteur à découvrir une quête de soi réjouissante dans un monde désespéré.


Lien : https://culturevsnews.com/
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L'atelier

Sarah Hall est déjà l'auteure de quatre romans parus chez les Éditions Christian Bourgois. Si l'on se fie à certains de ses romans précédents, ce n'est pas la première fois qu'elle attribue un métier artistique à l'un de ses personnages. En revanche, le thème de la pandémie, que l'on se doute inspiré de celle dont nous venons de sortir, est inédit et c'est assez étrange de voir toutes ces journées de confinement, pas si lointaines, retranscrites dans ce roman. Sarah Hall a posé les premières lignes de L'Atelier le premier jour du confinement en Angleterre, voilà donc un titre qui a pris forme lors de cette période particulière et sans précédent.



Edith Harkness est une sculptrice, reconnue. Mais qui charrie avec elle de lourds antécédents familiaux, issus mariage brisé de ses parents juste après l'AVC de sa mère, Naomi, qui a fait d'elle une personne tout à fait différente et que son père a quitté, incapable de s'adapter à cette nouvelle personnalité marquée par la rupture. Edith raconte ainsi son passé au travers de ces différents événements distincts, sa vie auprès de sa mère après l'accident, ses premiers pas d'artiste, son séjour au Japon, sa rencontre avec Halit, un serveur bulgare avec lequel elle vivra une histoire d'amour comme une parenthèse hors du temps et en parallèle sa vie présente, dont il ne reste que quelques jours à vivre. Une Edith de cinquante-neuf ans narre l'histoire de sa vie, de retours en arrière, présent et passé mélangés. Vie personnelle et vie professionnelle, l'une et l'autre intrinsèquement liées puisqu'elle est artiste et que l'endroit où elle vit, Burntcoat, lui sert également d'atelier. Sa vie nourrit son art, elle a besoin de gigantisme pour s'exprimer, d'un atelier-usine pour ses œuvres qu'elle fait démesurées.



Pourtant, sa vie n'a rien de cette démesure, elle a grandi auprès d'une mère qui a dû réapprendre à s'occuper d'elle-même, une mère transformée par la maladie, entretenant par la suite un rapport différent avec elle, un père qui l'a abandonnée, un petit ami qui l'a maltraitée. Elle bâtit ses œuvres exactement comme elle raconte son histoire, bribe après bribe, pièce de bois, de métal, une confusion des morceaux épars de sa vie qui devient unité dans ce récit. Dont l'histoire d'amour qui a marqué sa vie, qu'elle revit ici. C'est en analysant chaque bribe qu'elle nous donne qu'on comprend la vie d'Edith, faites de ruptures, d'amoncellements d'épisodes disparates, comme si rien de les reliait ensemble, sauf notre regard et notre conscience de lecteur.



Ce fut une histoire aussi flamboyante qu’éphémère, alors que la maladie rode dans la vie d'Edith, elle la prive, elle lui enlève, alors Edith a appris à vivre avec plutôt que contre, ce qui explique la fragmentation de cette existence, de ce texte qui accumule les paragraphes disjoints. Les liens chez Edith sont aussi fragiles que solubles, du jour au lendemain, l'AVC de sa mère la transforme en une autre femme, avec laquelle il faut apprendre à vivre, son père disparaît définitivement de sa vie, son stage au Japon brusquement interrompu. Cet enchaînement de paragraphe constituant le récit et qui m'a frappé au début, devient plus claire et cohérent dès lors que l'on prend un peu de recul sur cette vie, où la continuité se fait justement dans cette discontinuité, ou l'art reste ce seul fil conducteur, au-delà des pertes, des deuils, des disparitions, des ruptures. Elle est comme ce pilier qui fait le lien entre passé et présent, celle qui a vu les propriétaires de la boutique se succéder, tout comme les pandémies. Comme le bois imperméabilisé de ses œuvres qu'elle protège avec ce goudron de pin indélébile.



C'est une bien curieuse vie que celle d'Edith, dont l'atelier en périphérie de la ville, lui permet de construire et édifier, peut-être le seul domaine ou les aléas de l'existence n'ont pas de prise sur elle, un abri antiatomique des bombes qu'elle s'est pris régulièrement dans le nez, son bunker. Son endroit à elle, hors d'atteinte, alors qu'on lui a progressivement tout enlevé, elle passe sa vie à créer, exactement dans la même orientation que ce récit qu'elle porte pour continuer à vivre. C'est le récit d'une femme solitaire ancrée dans une solitude totale, involontairement puis devenue volontaire puisqu'elle l'a douloureusement expérimenté, rien n'est tangible, rien n'est contrôlable, si ce n'est la direction et le sens qu'elle veut donner à sa vie.



La stratification des différentes étapes de vie d'Edith, ses drames inhérents, laissent transparaître une certaine forme de sagesse acquise avec cette superposition de douleurs, les disparitions des êtres aimés. Une sérénité, un apaisement qui lui permet de revisiter rétrospectivement les événements funestes de son existence passée, sûrement dû à l'isolement consolateur de l'atelier du Burntcoat, où une autre forme de vie créatrice a été finalement possible pour elle.








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L'atelier

Edith is a sculptor of vast pieces of art. She is approaching the end of her life, slowly killed by a virus you cannot heal from. She goes back into her memories, talking about her childhood with her mother, that suffered from a massive cerebral haemorrhage and never fully recovered, and her love for Halit. When the virus hit years ago, she lives in a warehouse on the edge of a British town and does so with Halit, whom she barely knows. In confinement, their love builds itself, intense and unreal, until both catch the virus. Reflexions on art, illness, sexuality and the three entangled make a beautiful and touching story.
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Madame Zero

A hotchpotch of nine short stories. A man’s wife transforms into a fox, an anaesthetist is called in the middle of the night for a twenty-week miscarriage, a woman becomes addicted to sugar and sex before discovering that she has a meningioma in the prefrontal cortex. Nine very dissimilar stories, some with a nice weirdness and some much more plain.
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Soeurs dans la guerre

Entre fable et contre-utopie féministe. C’est dans une atmosphère post-apocalyptique d’une actualité brûlante que l’écrivaine britannique Sarah Hall installe son nouveau roman.
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