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Éric Chédaille (Traducteur)
EAN : 9782267052466
280 pages
Christian Bourgois Editeur (12/01/2023)
3.27/5   20 notes
Résumé :
Dans son atelier de Burntcoat, gigantesque hangar perdu au milieu de la lande anglaise, Edith Harkness forge, soude et modèle des morceaux de bois et de fer afin de créer des oeuvres colossales. Pour cette sculptrice inspirée, elles incarnent l’énergie et la vitalité à leur apogée. Cette prédisposition lui vient de sa mère, écrivaine, dont le souvenir tendre guide son inspiration sans limites.
C’est dans ce lieu clos, à la fois espace de travail et laboratoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture étrange. On voit très vite le style décousu, on se demande à toutes les pages, où cela va amener tout en voulant arrêter parce qu'on a l'impression de la juxtaposition de mots, de phrases, de sujets divers (l'art, la maladie de la mère, la pandémie, l'amour très physique - porno - avec son turc, etc) sans queue ni tête. Parfois des bouts de phrases comme ça, raccordés à quoi ? Des fois, pour les dialogues, il faut plusieurs phrases pour comprendre qui parle avec qui, parc que les va et vient mère-fille, amoureux, passé-présent s'entrecroisent sans cesse. Pour l'histoire centrale : une femme artiste qui nous parle à la fois de son métier, de ses amours et de son passé avec sa mère malade. Son atelier, c'est là où elle façonne la matière, mais c'est aussi sa vie, ses obstacles, sa résilience face aux épreuves. Pour le reste, peu d'attachement aux sujets, aux personnages et un questionnement continu du "pourquoi" ? Un livre sans grand intérêt lu jusqu'au bout : étrange disais-je ?!
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ce livre sort le 12/1/2023: pas encore de critique à confronter à la mienne sauf les propos de l'éditeur.
Ce livre m'a surprise...il commence par la fin mais on ne le découvre pas tout de suite...Edith, sculptrice célèbre, se prépare à exécuter une décision "Il est étrange de penser que je ne la (statue immense) verrai pas en place au sommet de mémorial" "quand elle sera enfin érigée, nul doute qu'il y aura des controverses...mais je n'aurai pas à me soucier des conséquences." Elle a pris ses dispositions...
Cinquante neufs ans, c'est vieux pour une porteuse saine.
Elle a ressenti de la fatigue mais "ça ne fait plus de doute à présent. J'ai de petites ampoules sur les palmures des doigts.Il y a ce lancinement profond, le coeur qui faiblit.Cela enfle à l'intérieur de moi.
Elle se prépare à mourir en aidant un peu le destin.
Après ces premières pages, on revient à l'enfance d'Edith (c'est elle qui raconte) " L'année de mes huit ans, ma mère mourut et Naomi survint" Après réflexion, j'interprète: la maman n'est pas morte de son très grave accident cérébral mais c'est l'aspect Naomi qui survit. Celle qu'elle était et celle qu'elle n'était plus.Des années plus tard alors que Edith fait un stage au Japon pour apprendre des techniques de bois brûlé, elle apprend le décès de sa mère: accident de voiture dont elle n'était pas la conductrice.
Retour au présent, elle évoque sans la nommer la pandémie qui est jugulée par la vaccination depuis quelques années mais elle est toujours porteur tandis que son compagnon en est mort.
Nouveau saut dans le temps: la rencontre avec Halit qui tient le restaurant où ses amies l'ont entraînée. Coup de foudre. Il a une double nationalité: sa famille a été expulsée.
Retour sur Naomi: elle confond les mots, commet des actes étranges; peu à peu son mari s'éloigne, il part voulant emmener Edith qui refuse. Elles déménagent dans un trou perdu; Naomi était autrice mais n'écrit plus, elle donne des cours (elle écrira un dernier livre après une amélioration)
Un passage sur le premier petit ami d'Edith devenu dangereux.
Vers la trentaine Edith a acheté une sorte de grand hangar pour y vivre et en faire son atelier car ses statues prennent beaucoup de place.
Une très grave pandémie survient, le confinement convient aux deux amants qui donnent libre cours à leur sexualité..."pour public averti!"
Hailit va succomber mais Edith survit et est suivie médicalement longtemps comme survivante, porteuse saine jusqu'à 20 ans après l'apparition de symptômes ; cela conduit Edith à une décision radicale.
Ce livre m'a surprise, un peu choquée parfois, je l'ai lu deux fois tant la construction (ou son absence) m'a perturbée. Les allusions à une pandémie réveillent des souvenirs récents. La sensualité est très présente et je me pose toujours la question du glissement de l'érotisme à la pornographie (voir l'épisode du tampon)
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Sarah Hall est déjà l'auteure de quatre romans parus chez les Éditions Christian Bourgois. Si l'on se fie à certains de ses romans précédents, ce n'est pas la première fois qu'elle attribue un métier artistique à l'un de ses personnages. En revanche, le thème de la pandémie, que l'on se doute inspiré de celle dont nous venons de sortir, est inédit et c'est assez étrange de voir toutes ces journées de confinement, pas si lointaines, retranscrites dans ce roman. Sarah Hall a posé les premières lignes de L'Atelier le premier jour du confinement en Angleterre, voilà donc un titre qui a pris forme lors de cette période particulière et sans précédent.

Edith Harkness est une sculptrice, reconnue. Mais qui charrie avec elle de lourds antécédents familiaux, issus mariage brisé de ses parents juste après l'AVC de sa mère, Naomi, qui a fait d'elle une personne tout à fait différente et que son père a quitté, incapable de s'adapter à cette nouvelle personnalité marquée par la rupture. Edith raconte ainsi son passé au travers de ces différents événements distincts, sa vie auprès de sa mère après l'accident, ses premiers pas d'artiste, son séjour au Japon, sa rencontre avec Halit, un serveur bulgare avec lequel elle vivra une histoire d'amour comme une parenthèse hors du temps et en parallèle sa vie présente, dont il ne reste que quelques jours à vivre. Une Edith de cinquante-neuf ans narre l'histoire de sa vie, de retours en arrière, présent et passé mélangés. Vie personnelle et vie professionnelle, l'une et l'autre intrinsèquement liées puisqu'elle est artiste et que l'endroit où elle vit, Burntcoat, lui sert également d'atelier. Sa vie nourrit son art, elle a besoin de gigantisme pour s'exprimer, d'un atelier-usine pour ses oeuvres qu'elle fait démesurées.

Pourtant, sa vie n'a rien de cette démesure, elle a grandi auprès d'une mère qui a dû réapprendre à s'occuper d'elle-même, une mère transformée par la maladie, entretenant par la suite un rapport différent avec elle, un père qui l'a abandonnée, un petit ami qui l'a maltraitée. Elle bâtit ses oeuvres exactement comme elle raconte son histoire, bribe après bribe, pièce de bois, de métal, une confusion des morceaux épars de sa vie qui devient unité dans ce récit. Dont l'histoire d'amour qui a marqué sa vie, qu'elle revit ici. C'est en analysant chaque bribe qu'elle nous donne qu'on comprend la vie d'Edith, faites de ruptures, d'amoncellements d'épisodes disparates, comme si rien de les reliait ensemble, sauf notre regard et notre conscience de lecteur.

Ce fut une histoire aussi flamboyante qu'éphémère, alors que la maladie rode dans la vie d'Edith, elle la prive, elle lui enlève, alors Edith a appris à vivre avec plutôt que contre, ce qui explique la fragmentation de cette existence, de ce texte qui accumule les paragraphes disjoints. Les liens chez Edith sont aussi fragiles que solubles, du jour au lendemain, l'AVC de sa mère la transforme en une autre femme, avec laquelle il faut apprendre à vivre, son père disparaît définitivement de sa vie, son stage au Japon brusquement interrompu. Cet enchaînement de paragraphe constituant le récit et qui m'a frappé au début, devient plus claire et cohérent dès lors que l'on prend un peu de recul sur cette vie, où la continuité se fait justement dans cette discontinuité, ou l'art reste ce seul fil conducteur, au-delà des pertes, des deuils, des disparitions, des ruptures. Elle est comme ce pilier qui fait le lien entre passé et présent, celle qui a vu les propriétaires de la boutique se succéder, tout comme les pandémies. Comme le bois imperméabilisé de ses oeuvres qu'elle protège avec ce goudron de pin indélébile.

C'est une bien curieuse vie que celle d'Edith, dont l'atelier en périphérie de la ville, lui permet de construire et édifier, peut-être le seul domaine ou les aléas de l'existence n'ont pas de prise sur elle, un abri antiatomique des bombes qu'elle s'est pris régulièrement dans le nez, son bunker. Son endroit à elle, hors d'atteinte, alors qu'on lui a progressivement tout enlevé, elle passe sa vie à créer, exactement dans la même orientation que ce récit qu'elle porte pour continuer à vivre. C'est le récit d'une femme solitaire ancrée dans une solitude totale, involontairement puis devenue volontaire puisqu'elle l'a douloureusement expérimenté, rien n'est tangible, rien n'est contrôlable, si ce n'est la direction et le sens qu'elle veut donner à sa vie.

La stratification des différentes étapes de vie d'Edith, ses drames inhérents, laissent transparaître une certaine forme de sagesse acquise avec cette superposition de douleurs, les disparitions des êtres aimés. Une sérénité, un apaisement qui lui permet de revisiter rétrospectivement les événements funestes de son existence passée, sûrement dû à l'isolement consolateur de l'atelier du Burntcoat, où une autre forme de vie créatrice a été finalement possible pour elle.




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Mon Dieu, qu'est-ce que je suis censé faire avec ça ? Celui-ci ne m'a clairement pas captivé. Et pourquoi ? Certainement pas le portrait d'une femme capricieuse, car l'artiste Edith dépeint par Hall est un personnage assez intéressant. Certainement pas le style, ou du moins pas tout à fait, car il est parfois cinglant, mais parfois aussi banal et cliché. Certainement pas le problème d'avoir affaire, comme enfant, à une mère qui, après un AVC, développe une façon assez brutale d'aborder les choses, sans compromis. Et bien sûr, ce n'est pas la description d'une pandémie dévastatrice qui n'est pas captivant (c'est, à ma connaissance, le premier roman pandémique que j'ai lu).
Alors, d'où mon déception? C'est peut-être la nature très clichée de la relation dévorante qu'Edith entretient avec le réfugié turco-syro-bulgare Halit : Halit est l'archetype du pouvoir masculin primitif tout à fait mystérieux, et les scènes de sexe sont très explicites, presque pornographiques. Cette explicité se trouve également dans la description de la détérioration de Halit et Edith en raison de la maladie ; le mot « pain porn » m'a traversé la tête. Et puis il y a les passages très flashy sur le talent artistique idiosyncrasique d'Edith; ici 'arti farti' a traversé ma tête. Enfin, il y a un certain nombre de passages (la visite du demi-frère du Canada, par exemple) dont je ne vois vraiment pas ce qu'ils font dans ce roman.
Je soupçonne que je fais une injustice à Sarah Hall, mais parfois j'avais vraiment l'impression de lire un roman ‘chicklit', éclairé d'un flair artistique et avec une sauce pandémique dessus.
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Ce roman étrange m'a fait passer par tous les sentiments qu'un lecteur peut ressentir.
Je me suis retrouvée tour à tour captivée par ce que je lisais, puis totalement larguée avec des envies d'abandon, puis de nouveau captivée...
Ce que j'ai aimé, c'est l'écriture de l'auteure, sa manière de décrire et raconter les choses, l'ambiance et l'émotion qu'elle a réussi à instaurer.
Ce que je n'ai pas aimé, c'est le côté brouillon du récit, passant d'une chose à l'autre, d'une époque à l'autre, de personnages à d'autres, flou terriblement accentué par le manque de chapitres.
À chaque fois que j'étais bien dans le récit, je me perdais quelques pages plus loin avec une impression de ne plus rien comprendre...
C'est dommage car certains passages, notamment sur la déchéance du corps et de l'esprit, m'ont vraiment passionnée et marquée !
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critiques presse (2)
LeFigaro
16 mai 2023
Un roman dystopique aux confins de l’Angleterre et de l’Écosse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
RevueTransfuge
14 février 2023
Une fois refermé, résumer l’intrigue du nouveau livre de Sarah Hall s’avère une tâche bien ardue. L’Anglaise a toujours pris soin de surprendre ses lecteurs
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être faut-il toute une vie pour apprendre à vivre. Comment lui donner du sens ou la rendre tolérable, comment atteindre à un semblant de sagesse. J'ai essayé des méthodes d’accommodation et d'acceptation. Ne pas être enchanté ou dégoûté face au monde, par la façon dont il nous apparaît. J'ai tâché de voir sous la surface des choses. De trouver une essence qui soit salutaire. J'ai voyagé, couvert des itinéraires de pèlerinage et arpenté toutes les montagnes du Nord, m'y enfonçant dans une solitude fatale. J'ai jeûné et pratiqué la contemplation. L'année de mes cinquante ans, j'ai séjourné plusieurs mois en Asie du Sud-Est. En Thaïlande, j'ai rencontré un groupe. Le chef s'appelait Subhadassi, il était bienveillant et n'avait absolument aucun sentiment de pitié. Ses petites boutades du matin déroutaient les quelques participants occidentaux. Je m'efforçais de n'être ni homme ni femme, ni non plus une artiste. Nos chasubles de toile grossière étaient informes, pareilles à des élytres couleur rouille. Mon identité était repliée dans un sac remisé derrière mon grabat. Nous allions puiser l'eau pour laver et boire, nous faisions brûler des serpentins d'encens. Durant plusieurs semaines, je demeurai sur place à regarder un cadavre se décomposer. Nous continuâmes de vivre, de parler, de méditer avec cette présence grise fleurissant parmi nous.

Cela aussi fait partie de l'existence, me dit Subhadassi. Meuan-gan.
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Contre toute attente, la rupture ne l'avait pas tuée. Naomi se remettrait, lentement, anatomiquement, mais quelque chose de fondamental avait été perturbé par le processus de réparation- la bibliothèque complexe de la pensée, de la mémoire, de l'émotivité, de la personnalité. On lui sauva la vie; on ne put sauver son moi.
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The world doesn’t come back as it was before. The seas and mountains remain, the cities slowly fill up again, jets take off over ochre and turquoise aprons. Finance begins to move. Children are allowed to play together. Humanity is reestablished. There is grief, its long cortège; the whole world joins and walks. Such shock is both disabling and enlivening; everything before was a mistake. We will do it differently; we’ll repent. Consume less, conserve more, and make sense of our punishment. It’s been said the virus reached levels of superiority other pathogens never have. Like the vastation of ice ages, and condensed gene pools, language, blood and milk, it will evolve us. Of course, the old ways return. Our substance is the same; even with improving agents. We are our worst tendencies. We remain in our cast.
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Un aveuglement affecte les nouveaux amants. Ils évoluent dans l'atmosphère raréfiée de leur propre colonie, se fiant au sentiment et au ressenti, en créatures se consumant l'une l'autre, se bâtissant des abris faits de leurs espoirs. Les autres mondes n'existent plus. Je sais que j'ai éprouvé quelque chose alors que cela commençait, une compréhension, une prémonition, une ordonnance même. L'amour n'est jamais la même vieille histoire. Il croît dans la fertile obscurité.
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Se retrouver coincé avec un amoureux est une bénédiction; cela a l'intensité d'un rêve.
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Sarah Hall Soeurs dans la guerre.
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