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Critiques de Sarah Hall (61)
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Soeurs dans la guerre

La mention "contre-utopie féministe" m'a incitée à lire ce roman, un sous-genre que je vois de plus en plus souvent apparaitre un peu partout et qui m'intrigue.

De la narratrice, on en connaitra pas le nom, seulement le surnom, "soeur", qu'elle a acquis lorsqu'elle a réussi à s'inflitrer dans la communauté de Carhullan, exclusivement composée de femmes.

Nous sommes en Angleterre. Un effondrement économique a provoqué l'instauration d'un régime autoritaire obligeant la population à se regrouper dans les villes. Travails en usines obligatoires, rationnement de la nourriture et des énergies, contraception obligatoire des femmes par le biais de stérilets régulièrement contrôlés... notre narratrice refuse ce mode de vie et s'enfuit pour rejoindre cette communauté dont elle avait entendu parler dans son enfance.

Danc ce nouveau monde, loin des dernières habitations, dressé tout en haut d'une montagne, elle apprendra la sororité, l'agriculture, l'élevage et l'auto-suffisance mais aussi une autre forme de violence physique puisqu'une partie des femmes est entraînée par Jackie, ancienne soldate, à lutter lorsque leur communauté sera attaquée.

Ces femmes sont prêtes à prouver que la lutte et l'affranchissement n'est pas un apanage des hommes... mais le roman laisse poindre une certaine ambiguité quant à la réalité de cet affranchissement d'une communauté qui ne peut exister sans le commandement de Jackie.

Un roman intéressant qui présente un autre modèle de vie et pose la question de notre capacité à résister à une autorité qui se présente comme arbitraire, au nom de la liberté.

Je suis un peu restée sur ma faim, j'aurais voulu mieux connaître les personnages et qu'il y ait davantage de rebondissements; la fin n'est finalement qu'un commencement...
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La frontière du loup

Dense et prenant, ce roman mêle plusieurs thèmes dans un rythme tranquille mais qui ne faiblit pas et en fait un vrai page turner. On y suit le parcours personnel et professionnel de Rachel Caine, biologiste spécialiste du loup et de sa réintroduction, dans son travail auprès d'un comte anglais richissime qui veut le réintroduire dans son parc gigantesque qu'il a réensauvagé. Ses motifs sont un peu troubles, où se mêlent souci écologique et caprice de puissant milliardaire. La passion de Rachel pour son travail et sa connaissance du sujet se heurtent à une gestion "hors sol" de la question. Confrontée personnellement à de profonds bouleversements, on la suit sur une année particulièrement difficile. Si le roman, plein de justesse et d'originalité, se lit vraiment en plongée et avec un vif plaisir, le propos m'a un peu échappé : on apprend des choses sur le comportement des loups, mais la problématique politique et environnementale de sa réintroduction ne semble pas le fond du roman, un sujet important et fouillé mais jusqu'à un certain point seulement, et vu au niveau des protagonistes. Une sorte de flou qui n'empêche pas d'en faire un très bon roman.
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Soeurs dans la guerre

Après l'effondrement, dans le nord de l'Angleterre, un gouvernement autoritaire a pris le pouvoir et impose aux femmes un contrôle drastique des naissances, à tous un travail fastidieux et inutile et une nourriture fade et peu abondante.

Des résistantes s'organisent sur les hauteurs. Celle qui sera nommée sœur les rejoint en fuyant un mariage et une vie morose. Elle découvrira dans un premier temps la dureté de ces femmes, mais aussi le plaisir de la sororité. Cette vie en communauté n'est pas exempte de tensions mais tout à une fin et elle seront conduites à l'affrontement inégal par leur cheffe, une sorte de gourou implacable. Ont-elles eu tort ou raison de vouloir délivrer leur pays ?

L'autrice, originaire de Cumbrie, décrit sa région anglaise avec méticulosité, nous présente de beaux caractères féminins, et nous fait réfléchir à l'écologie, au féminisme et à l'autoritarisme. J'ai parfois pensé aux combattantes du Rojava en lisant certains passages de préparation à la guerre.

Ce récit m'a profondément émue, mais mon pacifisme m'empêche de lui décerner cinq étoiles. J'ai préféré l'évocation des moments paisibles autour de la nourriture.
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L'atelier

Ce livre est une grosse déception, une trahison même.

Parce-que si j'en crois la 4ème de couverture, on était sur l'histoire d'une sculptrice qui "forge soude et modèle" dans son atelier, où elle finit par se retrancher avec son amant, et "vit une passion dévorante, hors du temps et du monde pendant des semaines entières. Abolissant tous les tabous, les deux amants se lancent à corps perdu dans une histoire d'amour totale".



SAUF QUE. QUE. DALLE. Enfin si, mais ça dure 10 pages quoi. Avec une ou deux scènes que je ne peux même pas qualifier de "spicy" parce-que c'est décrit de façon tellement FROIDE et clinique c'est pas très agréable à lire.

Et le reste du temps ? Et bien ça ne parle QUE de maladie. Comment gamine elle a accompagné sa mère dans sa maladie. Comment ensuite pareil, son amant tombe malade dans l'atelier. En décrivant très précisément les dégénérescences mentales et physiques de chacun d'eux.

En vrai, je suis sûre qu'il y a un public pour ce genre de livre mais... pas moi, et surtout pas quand je crois lire une romance. Qu'est ce que je m'en fous de sa fièvre ? de sa faiblesse physique ? de l'odeur de ses fluides qu'ils ne peuvent retenir ? Mais arrêtez ça.
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Soeurs dans la guerre

L'Angleterre vit sous le joug d'un gouvernement oppresseur. La population est surveillée, le nombre de grossesses est contrôlée. Les rumeurs disent qu'une femme tenue par des femmes existe dans un coin reculé de la montagne. Une jeune femme décide de tout plaquer pour aller les retrouver. Un combat de chaque instant se prépare.

Soeurs dans la guerre est un roman très dense, avec peu de dialogues. L'écriture est précise, charnue. le sujet rappelle évidemment "La servante écarlate", en dévoilant des femmes oppressées et une guerre sous-jacente. Chaque situation invite à la réflexion (que ferai-je dans une société pareille?), Sarah Hall s'inspire de nombreux départs de dictatures pour fonder son livre. Elle semble ressentir une haine féroce pour le pouvoir des hommes. Les femmes peuvent se rebeller, Soeurs dans la guerre est un grand roman féministe. Il maltraite son lecteur, il maltraite ses héroïnes, dévoilant des facettes dures, malpropres, prêtes à tout pour faire entendre leurs avis. Un régime dictatorial peut-il en entraîner un autre? Un très bon roman
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Soeurs dans la guerre

Ce livre est publié en 2007!!!! Mon impression est qu'il est terriblement actuel, visionnaire même si les aspects de la société décrite sont plus dramatiques que maintenant.

Le glissement de la société vers un contrôle et un asservissement du peuple, les conditions de vie comme un esclavage moderne et technologique et bien sûr...comme dans toute chute de civilisation, l'asservissement des femmes.

Carhullan, seul havre de liberté ? A quel prix? Une petite communauté peut elle survivre hors société et jusque quand ? La violence est elle nécessaire dans toute société ?

J'ai vraiment apprécié ce livre qui m'a fait frissonner dans ce qu'il a de connu (confinement des citoyens, sécurité intrusive et autoritarisme...).

Un livre fort, sans concession.
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Soeurs dans la guerre

Contre-utopie ou avenir effroyablement envisageable ? Publié en 2007 au Royaume-Uni, Sœurs dans la guerre fait circuler un petit air glacial, préfigurant sur certains points l’actualité contemporaine qui contient déjà tous les prémices de la situation sociale cauchemardesque de ce roman.

Multiples conflits entre nations, récession sur le sol anglais, pénuries alimentaires, gouvernement défaillant conduisant au despotisme, inondations récurrentes et salvatrices pour enfermer en ville la population plus facilement contrôlable. Par manque d’entretien du réseau et inaction des dirigeants depuis la Réorganisation, la crise énergétique sévit avec régulation drastique de la consommation d’électricité. Dans cette partie Nord de l’Angleterre, le changement climatique, donnant une atmosphère de plus en plus tropicale avec des étés chauds et humides qui s’attardent davantage chaque année, vient rajouter sa couleur sombre sur ce tableau constellé de points noirs. C’est l’effondrement d’une société trop longtemps gourmande et insouciante.

En quelle année sommes-nous ? Ignorons cette précision temporelle et considérons seulement qu’en une décennie le pire pourrait se glisser dans nos vies prospères où la profusion de biens de consommation semble pourtant définitivement acquise.



Donné sous forme de déposition trouvée dans les archives pénitentiaires anglaises, ce témoignage d’une femme qui dit s’appeler Sœur ne laisse pas de doute sur son issue.



Soeur est liée à son immeuble, une résidence communautaire dans la ville de Rith. L’unique possibilité de quitter sa ville natale, cette zone officielle où l’Autorité veille, est d’être envoyée en détention.

Lorsque les journaux circulaient encore et abordaient librement des sujets divers, elle lisait ce qui avait trait à Carhullan, une ferme isolée qui n’était exploitée que par des femmes. Depuis quelques temps, elle prépare secrètement son départ. Elle a fait le choix de devenir une non-officielle en préférant une existence illégale. Se détourner de cette société en perdition, de cette vie devenue intolérable, de ce logement exigu, de ce travail abrutissant, de ce mari résigné. Refuser l’humiliation de se faire contrôler, à l’arrière dune voiture de patrouille, afin que l’Autorité s’assure que le stérilet imposé à toutes les femmes soit bien toujours en place.

Elle déteste cette nourriture en conserve importée d’Amérique et refuse d’éteindre sa conscience avec quelques drogues si facilement disponibles.

Laissant derrière elle les fumées de la raffinerie piégées dans l’atmosphère suffocante et moite de cette fin d’été, l’angoisse chevillée au corps, elle prend conscience de cet environnement qu’elle n’a plus eu le droit de savourer depuis son enfance. Elle se lave des effluves industriels pour humer les étendues parfumées de la montagne.

« Ici, je respirais un air que personne ne me disputait. Je n’étais plus partie prenante d’une existence en miettes et sous contrôle. Je n’étais pas son stérile sujet. »

C’est là qu’elle se sent à sa place, loin de l’enfermement de la ville surpeuplée et artificielle.

Elle nous livre toutes ses sensations, tous ses gestes, tout son cheminement intérieur. Nous sommes dans sa tête et dans son corps pour rejoindre Carhullan, traversant un paysage raviné par des pluies violentes où la végétation a déjà repris sa place. L’écriture est précise, efficace, haletante, elle nous enchaîne à celle qui sera appelée Sœur une fois arrivée à la ferme.



Loin de l’unique type de société officielle mais déliquescente, quel autre modèle communautaire Sœur rencontrera-t-elle sur ces terres isolées ? La vie, tournée sur les fondamentaux, est-elle utopique ou seulement rude mais viable ?

Sarah Hall ne dépeint pas un idéal, loin de là. Elle remet toutefois en lumière une vie rudimentaire mais durable, tournée vers l’autosuffisance et assurant une existence sans artifices industriels.

Elle porte surtout l’accent sur le rejet de la brutalité des hommes, le refus catégorique de se soumettre à un régime totalitaire masculin. Sa colère enflant chaque jour, Sœur a cherché la voie correspondant à ses réelles aspirations.

Mais peut-on réellement ignorer le monde extérieur ? Jusqu’où et à quel prix peut-on satisfaire son besoin de liberté ? De quelle force combative une femme est-elle capable d’user ?



Prenante, accaparante, aussi piquante que les épines des ajoncs qui recouvrent ces hautes terres, il est difficile de lâcher l’affolante confession de Sœur. Elle nous saisit d’autant plus qu’elle semble terriblement vraie. Le style de l’auteure, utilisant chaque geste et chaque pensée de son héroïne tout en les enracinant dans cette contrée anglaise, fait totalement oublier le caractère dystopique de ce roman alarmant.

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Soeurs dans la guerre

Sus au patriarcat !



Un monde en ruine, une société qui périclite, un gouvernement dépassé qui mise sur l'autoritarisme pour se maintenir au pouvoir. Oui le roman de Sarah Hall propose un récit dystopique comme on a l'habitude d'en voir beaucoup en ce moment mais sous un angle différent.



L'autrice ne s'attarde pas vraiment sur les raisons qui ont précipité l'effondrement de notre monde ni sur la société totalitaire qui l'a remplacé. La description rapide des différentes crises qui ont conduit à la chute de la société moderne agitent déjà suffisamment nos médias pour ne pas avoir à s'épancher dessus. Le récit se déroule dans une Angleterre moribonde mais pourrait bien sûr se déroulait n'importe où.



Il en est de même pour les conditions de vie pour la gent féminine sous le joug de cette société patriarcale qui accorde tout juste assez de droits aux femmes pour qu'elle ne se sente pas asservie tout en s'attaquant à la partie la plus intime de leur être. Plutôt que de lister les contraintes auxquelles les femmes doivent faire face, l'autrice préfère insister sur la morosité, la résignation et le sentiment d'étouffement ressenti par l'héroïne.



Car le récit est avant tout un parcours initiatique d'une femme qui va partir à la reconquête de sa féminité, de son identité. Le roman est donc avant tout un récit intime, un éveil des sens, une découverte de la chair qui débouche sur une prise de conscience révolutionnaire.



Tous ces éléments réunis permettent à Sœurs dans la guerre d'acquérir une originalité indispensable étant donné le genre très référencé dans lequel il s'inscrit. Sarah Hall invite le lecteur à découvrir une quête de soi réjouissante dans un monde désespéré.


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Soeurs dans la guerre

Sœurs dans la guerre ou The Carhullan Army en VO est un récit percutant, porté par une plume poétique bien que froide.

Nous suivons Sœur (son prénom restera un mystère) qui, dans ce monde post-effondrement, ne supporte plus la dictature masculine qui limite fortement les libertés de chacun et notamment le droit d’enfanter.

Sa rébellion passe par la fuite.



A l’aide de flashback, nous allons assister à sa vie pré et post- apocalyptique puis à ce présent fait de restrictions, sa prise de conscience, son voyage puis sa découverte d’un village, refuge de femmes libres.



Texte fort, qui propose des pistes réflexions très intéressantes sur les luttes pour défendre nos valeurs et libertés, sur l’endoctrinement et où l’autrice met en opposition un état répressif VS un état providence, le tout avec beaucoup de nuances.



L’immersion dans la nature est parfaite. On a froid, on a chaud, on vit cette nature parfois hostile et parfois sublime au travers de cette jeune femme courageuse qui tourne le dos au nouvel ordre politique de l’Angleterre.



Peu d’informations pour nous situer l’époque et surtout les tenants et aboutissants qui ont conduits à l’effondrement du pays mais cela participe à l’atmosphère lourde et énigmatique globale.

Une certaine frustration persiste tant je voulais obtenir plus de détails sur le contexte politique et économique mais j’ai aussi apprécié suivre le cheminement de l’autrice via une construction fait d’archives pénitentiaires.





𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :



Immersif et sombre, soulevant des questions d’actualités, Sœurs dans la guerre est un roman ensorcelant qui nous bouscule et nous interroge sur la lutte pour nos libertés individuelles.
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Soeurs dans la guerre

Le monde et plus particulièrement l'Angleterre n'est plus celui que nous connaissons. Dans un futur pas si loin que cela, le pays à subit de nombreux conflits, changement de régime jusqu'à ce que le patriarcat domine encore plus. Les femmes sont des objets, leurs libertés sont bafouées, le choix d'avoir un enfant ne leur appartient plus c'est le gouvernement qui décide qui pourra en avoir. Soeur quittera au péril de sa vie Londres un clan isolé de femmes à Cardhullan.

L'auteure nous décrit un monde qui me fait peur car j'ai le sentiment que ce que nous vivons actuellement s'en rapproche. Son oeuvre de fiction est presque un livre de l'histoire de l'humanité.

C'est un magnifique roman en hommage à toutes les femmes, qui se sont soulevées, se soulèvent et se soulèveront face au patriarcat pour que notre société revienne à ses origines un monde matriarcal.

Ma note n'est que de 3,5 malgré que j'ai aimé plongé dans le combat de soeur car j'ai trouvé des longueurs dans l'écriture.

A lire
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Soeurs dans la guerre

🪻Chronique🪻



Ceci est mon témoignage. Qu’il tienne lieu d’allégeance à Sœurs dans la guerre. J’écris ces quelques mots, en ayant bien conscience qu’être une Sœur, est un risque. Quoi qu’il m’en coûte, même le caisson, je suis prête à endurer. Mais je ne me vois pas laisser la communauté de Carhullan se lancer dans une guerre contre l’Autorité, sans me joindre à elles. Le monde n’avait qu’à pas dérailler, il n’avait qu’à pas intercéder en faveur de ces lois liberticides, il n’avait qu’à pas laisser faire le patriarcat… « Il suffira d’une crise… » disait, Simone de Beauvoir, mais Sarah Hall a anticipé carrément, un effondrement dans cette contre-utopie féministe bouleversante, alors je vous laisse imaginer ce qu’il en est des droits des femmes, dans ce futur prévisionnel…Et même en étant vigilantes, c’est peu de dire, que les habitantes de Rith n’ont que peu de moyens de se soustraire au régime totalitaire en place…On est sur un summum de régression sociale, économique et politique, mais c’est bien sûr, les femmes, qui subissent le plus de restrictions et d’abus dans le quotidien. Sœur, l’héroïne, décide, suite à un choc de trop, de rejoindre la ferme de Carhullan, laissant là, aux portes de cette ville-enclave, son identité, ses droits et ses devoirs, et devient une résistante au système.

Vous le savez maintenant, je crois profondément en l’idée d’une Sororité. Peu importe le temps que ça prendra, peu importe ce que ça impliquera, je veux croire en cette idée. Pourtant, cette (sur)vie, au cœur de ces montagnes, est une épreuve monumentale. Il faut survivre à soi, aux autres, à l’environnement hostile, aux pénuries. Le dénuement est colossal. Les joies, rarissimes. La cheffe, en plus, de cette mini-société matriarcale est rude et idéaliste, surentraînée et imprévisible, mais surtout, mue par un seul objectif: préparer la révolte…Malgré cela, cette Sororité est un trésor dans cet univers en ruine. Elle est une lueur au milieu de cet obscurantisme ambiant. Même imparfaite, je l’ai trouvé plus fertile et encourageante, pour l’humanité dans son ensemble, que l’autre qui sectionne les chairs et les esprits, l’espoir et l’appétit en dépossédant le vivant dans son entièreté…

Cette lecture est un coup de cœur phénoménal. De par sa puissance évocatrice, avec cette poésie qui se glisse dans les creux du dépouillement et cette atmosphère post-apocalyptique très réussie, je me suis laissée embrigader par cette énergie guerrière sororale. J’étais avec elles à courir la campagne, à travailler la terre, à éprouver mon corps à cet entraînement combatif et éreintant. J’étais Sœur pendant trois cents pages. C’est tellement bon quand ça t’enrôle comme ça dans une histoire qui fait pulser ton coeur, à l’unisson avec des Sœurs!

J’écris ces derniers mots près du champ vermeil. Il est si beau avec ces fleurs. J’espère juste que ce fichier ne sera pas perdu ni dégradé de quelque manière que ce soit, et qu’il fera vibrer la corde sensible de la résistance chez tou.te.s celle.ux qui en éprouvent le besoin dans sa chair ou dans son sang…Et je remercie du haut de la colline, Sarah Hall, pour les graines d’émotions qu’elle disperse aux quatre vents…
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L'atelier

Un roman dystopique aux confins de l’Angleterre et de l’Écosse.
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L'atelier

Sarah Hall est déjà l'auteure de quatre romans parus chez les Éditions Christian Bourgois. Si l'on se fie à certains de ses romans précédents, ce n'est pas la première fois qu'elle attribue un métier artistique à l'un de ses personnages. En revanche, le thème de la pandémie, que l'on se doute inspiré de celle dont nous venons de sortir, est inédit et c'est assez étrange de voir toutes ces journées de confinement, pas si lointaines, retranscrites dans ce roman. Sarah Hall a posé les premières lignes de L'Atelier le premier jour du confinement en Angleterre, voilà donc un titre qui a pris forme lors de cette période particulière et sans précédent.



Edith Harkness est une sculptrice, reconnue. Mais qui charrie avec elle de lourds antécédents familiaux, issus mariage brisé de ses parents juste après l'AVC de sa mère, Naomi, qui a fait d'elle une personne tout à fait différente et que son père a quitté, incapable de s'adapter à cette nouvelle personnalité marquée par la rupture. Edith raconte ainsi son passé au travers de ces différents événements distincts, sa vie auprès de sa mère après l'accident, ses premiers pas d'artiste, son séjour au Japon, sa rencontre avec Halit, un serveur bulgare avec lequel elle vivra une histoire d'amour comme une parenthèse hors du temps et en parallèle sa vie présente, dont il ne reste que quelques jours à vivre. Une Edith de cinquante-neuf ans narre l'histoire de sa vie, de retours en arrière, présent et passé mélangés. Vie personnelle et vie professionnelle, l'une et l'autre intrinsèquement liées puisqu'elle est artiste et que l'endroit où elle vit, Burntcoat, lui sert également d'atelier. Sa vie nourrit son art, elle a besoin de gigantisme pour s'exprimer, d'un atelier-usine pour ses œuvres qu'elle fait démesurées.



Pourtant, sa vie n'a rien de cette démesure, elle a grandi auprès d'une mère qui a dû réapprendre à s'occuper d'elle-même, une mère transformée par la maladie, entretenant par la suite un rapport différent avec elle, un père qui l'a abandonnée, un petit ami qui l'a maltraitée. Elle bâtit ses œuvres exactement comme elle raconte son histoire, bribe après bribe, pièce de bois, de métal, une confusion des morceaux épars de sa vie qui devient unité dans ce récit. Dont l'histoire d'amour qui a marqué sa vie, qu'elle revit ici. C'est en analysant chaque bribe qu'elle nous donne qu'on comprend la vie d'Edith, faites de ruptures, d'amoncellements d'épisodes disparates, comme si rien de les reliait ensemble, sauf notre regard et notre conscience de lecteur.



Ce fut une histoire aussi flamboyante qu’éphémère, alors que la maladie rode dans la vie d'Edith, elle la prive, elle lui enlève, alors Edith a appris à vivre avec plutôt que contre, ce qui explique la fragmentation de cette existence, de ce texte qui accumule les paragraphes disjoints. Les liens chez Edith sont aussi fragiles que solubles, du jour au lendemain, l'AVC de sa mère la transforme en une autre femme, avec laquelle il faut apprendre à vivre, son père disparaît définitivement de sa vie, son stage au Japon brusquement interrompu. Cet enchaînement de paragraphe constituant le récit et qui m'a frappé au début, devient plus claire et cohérent dès lors que l'on prend un peu de recul sur cette vie, où la continuité se fait justement dans cette discontinuité, ou l'art reste ce seul fil conducteur, au-delà des pertes, des deuils, des disparitions, des ruptures. Elle est comme ce pilier qui fait le lien entre passé et présent, celle qui a vu les propriétaires de la boutique se succéder, tout comme les pandémies. Comme le bois imperméabilisé de ses œuvres qu'elle protège avec ce goudron de pin indélébile.



C'est une bien curieuse vie que celle d'Edith, dont l'atelier en périphérie de la ville, lui permet de construire et édifier, peut-être le seul domaine ou les aléas de l'existence n'ont pas de prise sur elle, un abri antiatomique des bombes qu'elle s'est pris régulièrement dans le nez, son bunker. Son endroit à elle, hors d'atteinte, alors qu'on lui a progressivement tout enlevé, elle passe sa vie à créer, exactement dans la même orientation que ce récit qu'elle porte pour continuer à vivre. C'est le récit d'une femme solitaire ancrée dans une solitude totale, involontairement puis devenue volontaire puisqu'elle l'a douloureusement expérimenté, rien n'est tangible, rien n'est contrôlable, si ce n'est la direction et le sens qu'elle veut donner à sa vie.



La stratification des différentes étapes de vie d'Edith, ses drames inhérents, laissent transparaître une certaine forme de sagesse acquise avec cette superposition de douleurs, les disparitions des êtres aimés. Une sérénité, un apaisement qui lui permet de revisiter rétrospectivement les événements funestes de son existence passée, sûrement dû à l'isolement consolateur de l'atelier du Burntcoat, où une autre forme de vie créatrice a été finalement possible pour elle.








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L'atelier

Edith is a sculptor of vast pieces of art. She is approaching the end of her life, slowly killed by a virus you cannot heal from. She goes back into her memories, talking about her childhood with her mother, that suffered from a massive cerebral haemorrhage and never fully recovered, and her love for Halit. When the virus hit years ago, she lives in a warehouse on the edge of a British town and does so with Halit, whom she barely knows. In confinement, their love builds itself, intense and unreal, until both catch the virus. Reflexions on art, illness, sexuality and the three entangled make a beautiful and touching story.
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L'atelier

L’atelier est cet espace où l’artiste se retire pour son métier, c’est ce lieu du tout est en train de se faire ou se défaire. En quelque sorte, l’atelier est un lieu de repli, un lieu sans temporalité, une géographie bien personnelle. L’atelier, quand on est artiste, est un endroit ultime où tout est possible.



Burntcoat est ce lieu pour Edith, la sculptrice du roman de Sarah Hall. C’est un ensemble combinant lieu de vie et lieu de création. D’entrée on perçoit un mal qui ronge le corps de l’artiste. Un mal différent de l’AVC qui a transformé sa mère qui l’élève seule. La narration nous emmène aux origines de sa vocation, et de sa rencontre avec Halit, un chef immigrant avec qui elle va rester confiner chez elle lors d’une monstrueuse épidémie. Les deux amants vont apprendre à se connaitre, échanger, faire l’amour jusqu’à la fatalité.



C’est un livre sombre et déroutant, sorte de journal d’une femme mourante. Une artiste infectée qui se raconte, se libère par les mots. Il y a de forts moments dans ce livre, les souvenirs racontés, sa relation avec sa mère handicapée, son rapport à l’art, cette essentielle activité qui se voit ronger par la brutalité de la maladie, son amour pour cet homme qu’elle rencontre au restaurant. Il y a de la tendresse, de l’impuissance dans cette lutte acharnée pour se sauver. Sarah Hall aborde les fondamentaux de l’existence avec une grande puissance évocatrice. L’art englobe la vie. Les descriptions sont redoutables, tant celles sur le virus qui n'épargne personne, que celles sur les scènes érotiques des deux amants qui se transforment. L’art et la vie se confondent parfaitement dans une écriture lyrique et sensible nous questionnant sur notre finitude.



Sarah Hall nous offre un récit émouvant et intime, teinté d’espoir certes, et garni de grandes réflexions sur la création qui subliment la vie.
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L'atelier

Lecture étrange. On voit très vite le style décousu, on se demande à toutes les pages, où cela va amener tout en voulant arrêter parce qu'on a l'impression de la juxtaposition de mots, de phrases, de sujets divers (l'art, la maladie de la mère, la pandémie, l'amour très physique - porno - avec son turc, etc) sans queue ni tête. Parfois des bouts de phrases comme ça, raccordés à quoi ? Des fois, pour les dialogues, il faut plusieurs phrases pour comprendre qui parle avec qui, parc que les va et vient mère-fille, amoureux, passé-présent s'entrecroisent sans cesse. Pour l'histoire centrale : une femme artiste qui nous parle à la fois de son métier, de ses amours et de son passé avec sa mère malade. Son atelier, c'est là où elle façonne la matière, mais c'est aussi sa vie, ses obstacles, sa résilience face aux épreuves. Pour le reste, peu d'attachement aux sujets, aux personnages et un questionnement continu du "pourquoi" ? Un livre sans grand intérêt lu jusqu'au bout : étrange disais-je ?!
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L'atelier

Ce roman a été lu dans le cadre de la masse critique. Ce n'est probablement pas le livre que j'aurais spontanément acheté, mais bien qu'il ne restera pas dans ma bibliothèque comme oeuvre à relire, je suis assez contente de l'avoir terminé. C'est un livre qui dérange par la différence, le langage parfois cru, non seulement pour les passages explicites, mais aussi dans le récit de la maladie et des comportements. Et pour ces passages pour public averti, justement, je n'y ai pas trouvé de sensualité. L'écriture est pourtant globalement assez riche, à certains moments difficile à suivre de par les flash backs et la chronologie inversée. Quant aux personnages, je ne les ai pas trouvés particulièrement attachants. J'ai par contre été assez intriguée par les descriptions artistiques d'une technique qui m'était inconnue. Vous l'aurez compris, je suis assez mitigée sur ce roman. Il a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent!
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L'atelier

J’ai pu découvrir ce roman grâce à la dernière Masse Critique de Babelio. J’en profite toujours pour postuler pour des livres que je ne lirais pas en temps normal et ce sont généralement de belles découvertes. Pour celui-ci, je suis un peu mitigée.

La construction du récit rend la lecture compliquée, car il alterne différentes périodes, il faut donc rester concentré, mais on fini par s’y faire.

La narratrice, qui a 59 ans, nous raconte les étapes importantes de sa vie depuis l’âge de 8 ans, lorsque sa mère subit une opération au cerveau, ce qui va avoir des conséquences sur toute la famille. Je ne l’ai pas trouvée attachante, alors que sa vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle a pratiquement tout vécu, surtout le pire ( deuil, abandon, maladie… ). C’est une personne étrange. Le style

est étrange, et l’histoire aussi.

Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé, car je n’ai jamais souhaité abandonner cette lecture. Je ne peux pas dire dire que j’ai aimé non plus. L’atmosphère est morose et je ne pense pas avoir tout saisi.

Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre, car même s’il ne me laissera pas un souvenir impérissable, il ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. J’ai aimé son originalité.
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L'atelier

Une fois refermé, résumer l’intrigue du nouveau livre de Sarah Hall s’avère une tâche bien ardue. L’Anglaise a toujours pris soin de surprendre ses lecteurs
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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L'atelier

Ce roman étrange m'a fait passer par tous les sentiments qu'un lecteur peut ressentir.

Je me suis retrouvée tour à tour captivée par ce que je lisais, puis totalement larguée avec des envies d'abandon, puis de nouveau captivée...

Ce que j'ai aimé, c'est l'écriture de l'auteure, sa manière de décrire et raconter les choses, l'ambiance et l'émotion qu'elle a réussi à instaurer.

Ce que je n'ai pas aimé, c'est le côté brouillon du récit, passant d'une chose à l'autre, d'une époque à l'autre, de personnages à d'autres, flou terriblement accentué par le manque de chapitres.

À chaque fois que j'étais bien dans le récit, je me perdais quelques pages plus loin avec une impression de ne plus rien comprendre...

C'est dommage car certains passages, notamment sur la déchéance du corps et de l'esprit, m'ont vraiment passionnée et marquée !
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