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Critiques de Sarah Schmidt (32)
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Les soeurs de Fall River

Ce roman est tiré d'un fait réel de la fin du XIXe siècle. Il relate la vie d'une famille américaine assez aisé où les relations entre le père, ses deux grandes filles et la belle-mère est pleins de rancoeurs et non-dits.

Emma est l'aîné, d'une quarantaine d'années, et a réussi à s'échapper de la maison familiale pour se rendre quelques temps chez une amie. Lizzie, elle, est la petite fille chérie, dans la trentaine, a qui ont passe tout. On découvre au fil des pages et à travers le regard de leur bonne Bridget que cette famille est pleine de rancoeur les uns envers les autres, les sentiments ne s'expriment pas et tout est caché derrière une figure de façade.

Mais il faut remettre cela dans le contexte de l'époque ainsi que le statut de la femme qui doit se marier pour échapper à l'emprise de ses parents.



J'ai eu du mal avec les chapitres consacrés à Lizzie qui m'est apparue comme quelqu'un d'antipathique, dont tout les caprices devaient être satisfait et qui fait du chantage à sa soeur pour que cette dernière soit toujours là à ses côtés au détriment de sa vie personnelle.

Plusieurs passages m'ont interpellés dont celui du verdict du jury.

Un roman lourd qui étouffe comme l'atmosphère de cette maison et de ses protagonistes.
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Les soeurs de Fall River

Rien qu'à voir la couleur écarlate de la couverture, on comprend que ce livre va parler de sang. Du sang, il y en a, que ce soit sur les corps du père et de la belle-mère de Lizzie, mais aussi dans les lien qui unissent Lizzie et sa soeur Emma à leur père. C'est l'histoire vraie de cette famille que Sarah Schmidt raconte à ses lecteurs, ou du moins sa vision de ce fait divers macabre jamais élucidé.



Pour bien comprendre le mystère qui entoure la mort des parents Borden, il faut avoir une petite vision du huis clos dans lequel cela s'est produit. Dans la maison, les parents, Lizzie et la bonne. A priori, aucune effraction. Un oncle en vadrouille dans le secteur et Emma, la soeur, partie pour quelques jours chez une amie. Tous les indices convergent vers Lizzie, mais pourtant, elle ne sera jamais condamnée...



Prenant alternativement la voix des deux sœurs, de la bonne, et d'un homme de passage, Sarah Schmidt recrée avant tout une ambiance d'apparence, de haine et d'amour mêlés. Qui croire ? Qui ment ? Qui dit la vérité ? Elle ne nous donne aucune clé, elle livre sa propre vision des choses et raconte avant tout une famille aux relations très complexes, entre amour et haine, rigidité et volonté de tout faire voler en éclat. Avec un adapté aux émotions de chacun des personnages, avec une dureté qui transparaît dans l'écriture, Sarah Schmidt livre un roman noir très puissant à découvrir sans plus attendre.
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Les soeurs de Fall River

Un roman tout à fait glauque puisqu’il s’agit de l’histoire d’une jeune femme qui aurait potentiellement tué son père et sa belle-mère à coup de hache.



C’est d’autant plus horrible que c’est basé sur une histoire vraie. Le suspens n’est pas de savoir si elle a tué ou pas, mais plutôt dans l’exploration du fonctionnement d’une famille tout à fait dysfonctionnelle et des dérangements d’esprit qu’elle génère. L’amour-haine, le dénigrement et la destruction de l’estime de soi, le contrôle et la possession de l’autre, le sacrifice de soi qui engendre un ressentiment profond.



Le roman est bâti à plusieurs voix, celles des deux sœurs, Emma et Lizzie, celle de la bonne Bridget et celle d’un truand assassin, Benjamin. Chacun de ces êtres est tourmenté et offre sa vision du cauchemar de leur vie misérable.



Un roman intense, mais vraiment pas rigolo, entre le polar et le drame psychologique.

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Les soeurs de Fall River

Inspiré d’un fait divers réel, l’assassinat des époux Borden, ce roman reprend les éléments principaux de l’histoire vraie, tout en nous révélant les pensées de quatre personnages principaux, tous impliqués d’une façon ou d’une autre dans cette histoire sordide.

Le 4 août 1892, un homme et son épouse furent assassinés à coups de hache chez eux, alors qu’une des filles de la maison, Lizzie, âgée de 32 ans et la petite bonne Bridget étaient toutes deux présentes dans la maison.

Lizzie fut dans un premier temps accusée de ce crime mais elle fut ensuite acquittée lors de son procès, le meurtrier n’a jamais été identifié.

L’auteur prend la liberté de réécrire l’histoire dans le sens où elle nous fait entrevoir les pensées de Lizzie, de sa sœur Emma, de Bridget la jeune bonne et d’un homme mystérieux, et nous montre que plusieurs personnes auraient eu des raisons de vouloir assassiner le couple Borden.

Les points de vue de ces quatre protagonistes permettent de se faire une idée de l’ambiance détestable qui régnait au sein de cette famille regorgeant de secrets malsains.

Plus qu’un roman policier, l’auteur nous propose une étude psychologique détaillée et une description de la vie d’une famille où il ne faisait pas si bon vivre.

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Les soeurs de Fall River

C’est un roman d’autant plus stabilisant qu’il est inspiré d’un fait réel. Une lecture qui nous plonge dans un environnement intriguant voire oppressant où la seule personne qui nous sert d’interlocutrice semble être la plus coupable…



Entre secrets de famille, faux semblants, manipulations… et finalement meurtres (je dirais même boucheries), le lecteur / la lectrice ne peut qu’être happé(e). Il n’a pas d’autre choix que de suivre cette fausses enquête psychologique : qui est le/ la coupable ?



La plume de l’autrice nous immisce dans ce fait divers : elle énonce les faits, les questionne et lie tout ceci avec des éléments de fictions qui ne font qu’accentuer cette étrange atmosphère !




Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Les soeurs de Fall River

La famille Borden habite Fall River dans le Massachussetts, et le 4 août 1892, le père et la mère sont tués à coups de hache.

C’est Lizzie qui parle en premier, et le lecteur ne sait pas à l’entendre raconter la découverte de son père, le visage à moitié arraché, quel âge a Lizzie. La confusion règne « Les images mentales défilaient sous mon crâne comme à travers un œil-de-bœuf, je me représentais les flots de sang de Père, vestiges d’un festin de chiens errants. Les écailles de peau sur son torse, son œil échoué sur son épaule… Je ne sais pas trop. Peut-être qu’ils se sont servis d’une hache. Comme quand on veut abattre un arbre. »

Je ne sais pourquoi, en lisant se premier chapitre, je retenais ma respiration, pas à cause des détails sur la scène de crime, mais parce que je respirais l’odeur d’une maison sale. Ce qui s’est révélé exact au fur et à mesure que le lecteur avance dans cette sordide histoire.

La famille Borden a une façon bien à elle de fonctionner, Andrew Borden a réussi dans les affaires et la maison ne manque de rien, sa première femme, la mère d’Emma et Lizzie est morte. Emma avait 10 ans et Lizzie un an.

Le père de famille, autoritaire s’est vite déchargé de l’éducation de Lizzie sur Emma. Il s’est remarié avec Abby.

Lizzie a pris le pouvoir, elle règne en despote et tous doivent lui céder surtout sa sœur Emma. Elle, Lizzie a le droit de s’éloigner de la maison mais pas sa sœur.

Au moment du drame Emma a 41 ans et Lizzie 32 ans.

Pourquoi vivent-elles encore sous le toit paternel ?

Emma en ce mois d’août 1892, a réussi à s’échapper de chez elle et elle envisage même de ne pas y revenir.

La maison est laissée aux bons soins de Bridget, bonne irlandaise, qui elle aussi a voulu quitter son emploi à plusieurs reprises.

D’ailleurs elle est seule avec Lizzie lors de la découverte du crime, elle court chercher le bon docteur Bowen, habitué de la famille. Une voisine vient tenir compagnie à Lizzie en attendant l’arrivée de la police. Il est normal que Emma ne soit pas là, leur oncle (frère de la première Mme Borden) est absent, alors qu’il est venu leur rendre visite.

Abby Borden est supposée être sortie mais elle est dans sa chambre et a subi le même sort que son époux.

À la suite de divers incidents, la maison est en permanence fermée. Depuis plusieurs jours, toute la famille souffre de divers symptômes d’indigestion, ne serait-ce pas un acte d’empoisonnement ?

Cela vous parait confus ? Normal, cette famille ne fonctionne pas vraiment normalement. Un père autoritaire, une belle-mère avide, un oncle suspect, un inconnu encore plus suspect et deux sœurs qui n’arrivent pas à se séparer.

Parce qu’entre les deux sœurs règne une injustice flagrante, l’ainée a toutes les responsabilités et la plus jeune est infantilisée à l’extrême.

Lizzie dans son comportement n’est qu’une gamine, une sale peste qui ne recule devant rien pour satisfaire ses caprices.

Elle est avide de tout.

Après enquête les soupçons vont se porter sur elle, il y aura un procès, elle sera acquittée faute de preuves.

L’auteur par une narration polyphonique nous plonge au cœur de l‘horreur.

L’horreur est-elle le crime commis ou bien le fonctionnement de cette famille ?

La force de Sarah Schmidt est de nous faire découvrir cette histoire comme un puzzle, chaque voix est un morceau de l’image totale. Des interrogations subsistent, et la fin des deux sœurs est troublante. Une maison bourgeoise, où règne le chaos, la saleté est partout, le lieu comme reflet des âmes qui y vivent, est une hypothèse tentante.

Une histoire vraie, étrange, dérangeante et fascinante.

Merci aux éditions Rivages pour cette lecture.

Chantal Lafon-Litteratum Amor 19 mars 2018.

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Les soeurs de Fall River

Une pincée de roman victorien, un soupçon de thriller, une pointe de roman de mœurs, deux cuillères de mystère et une une généreuse portion de fait divers réel et on obtient la recette qui me séduit à tous les coups.



Après avoir regardé Captive, l’adaptation du roman Alias Grace de Margareth Atwood (j’avoue que ma déception à la lecture de C’est le cœur qui lâche en dernier et La servante écarlate qui attend dans ma PAL m’ont dissuadée de me procurer Alias Grace, mais la série est vraiment bien et en plus il y a Zachary Levi). Bref.



Après avoir terminé cette mini-série, j’en ai repris repris une que j’avais laissé en suspend : The Lizzie Borden chronicles avec Christina Ricci et Clea DuVall, qui fait suite à un téléfilm de 2014, Lizzie Borden took an ax (que j’ai regardé aussi, mais j’ai trouvé ça moins bien).



Cette série est inspirée d’un faits divers ultra célèbre : celui du double meurtre en 1869 à Fall River d’Andrew Borden et de sa femme, à la hache, pour lequel Lizzie Borden, la fille d’Andrew est arrêtée avant d’être innocentée par un procès.



Les sœurs de Fall River de Sarah Schmidt s’intéresse aussi à cette histoire irrésolue. Sarah Schmidt est Australienne. Elle découvre un livre sur la vie de Lizzie Borden et cela lui a donné envie d’écrire sur le mystère entourant la mort violente du père et de la belle-mère de Lizzie, la relation très particulière entre Lizzie et sa grande sœur Emma.



Les chapitres de ce roman permettent de découvrir l’histoire à travers les yeux de quatre personnages : Lizzie, Emma, Bridget, la gouvernante et Benjamin, un personnage dont je ne vous dirai rien pour ne rien dévoiler.



On est complètement immergé dans cette histoire et l’on comprend rapidement ce que ressent Bridget quand elle dit : « c’est la maison qui ne va pas ». C’est oppressant, ça suinte, la pourriture s’infiltre partout, le ragoût de mouton qui est servi depuis des jours semble rendre tout le monde malade et il n’y a aucune affection entre les membres de cette famille. Il faut dire qu’au début de l’histoire, Emma est partie, elle a rompu sa promesse, celle de toujours s’occuper de Lizzie. Et Lizzie ne supporte pas que sa sœur ne soit pas là.





L’auteure a imaginé une fin, un meurtrier, mais on ne saura jamais si elle a raison. Et c’est aussi ce qui est intrigant. En tout cas, moi je suis conquise et j’ai hâte de voir ce que donnera l’adaptation cinéma… Et si vous êtes, comme moi, attirés par ces histoires vraie, ces faits divers historiques, laissez-vous tenter.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Les soeurs de Fall River

Sarah Schmidt réinvente un célèbre fait divers américain pour lequel plus d’un siècle après les faits, il n’y a toujours pas de certitudes.



Le 4 août 1892, à Fall River, Massachusetts, Lizzie Borden, âgée de 32 ans, découvre son père, Andrew, et sa belle-mère, Abby morts. Ils ont été tout deux abattus à coup de hache dans leur maison: Abby à l'étage dans la chambre d'amis; Andrew allongé sur le canapé dans le salon en bas.



Le roman va et vient dans le temps entre le 3 août 1892 - la veille des meurtres - et les jours qui suivent.



L'histoire est racontée de quatre points de vue différents: Lizzie elle-même, Emma sa sœur aînée, ​​Bridget, la servante opprimée de la famille, et Benjamin, un jeune homme mystérieux et violent. Le récit passe à travers les perspectives de chacun et à travers le temps. Les versions des uns et des autres sont sujettes à des demi-vérités, vérités et mensonges En allant et en revenant entre ces personnages, le lecteur apprend des bribes d'événements entourant les meurtres, et découvre la personnalité de chacun. Il devient rapidement évident que tous avaient un motif de meurtre, et que certains sont profondément déséquilibrés, aux portes de la folie.



Si la recherche du coupable est importante, ce qu’il faut retenir de ce livre, c’est l’ambiance…



Car l'horreur de cette histoire ce n’est pas tant la violence des meurtres eux-mêmes que l’impression d'être pris au piège dans une situation vraiment cauchemardesque, dans cette maison où l’air est gluant, où les odeurs de sang et de nourriture sont omniprésentes, où les personnages entretiennent des relations malsaines et toxiques.

Claustrophobes fuyez !



Un premier roman fascinant, dans une atmosphère déconcertante, troublante et oppressante. A lire.
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Les soeurs de Fall River

Nous sommes 1892, dans la petite bourgade de Fall River, perdue dans le fin fond du Massachussetts. Cette matinée caniculaire du 4 Août marque le début d'une nouvelle journée "ordinaire" dans la maison des Borden : le père rentre du travail et va faire une sieste dans le salon, son épouse et belle-mère des enfants prépare la chambre d'ami pour la visite du beau-frère de son époux, L'aînée de 42 ans Emma s'offre quelques jours chez une amie, la cadette de 32 ans Lizzie ère comme un fantôme dans la maison, et Bridget la gouvernante irlandaise se repose après sa besogne épuisante. Puis voilà que Lizzie hurle : elle vient de trouver son père assassiné à coup de hache, à même le canapé du salon. Quelques heures plus tard, alors que la police et le médecin de la ville arrivent sur les lieux, c'est Mrs Borden qu'on retrouve dans un bain de sang à l'étage. Emma, dévouée et toujours sérieuse, revient de son voyage pour prendre la fragile Lizzie sous son aile, bien qu'une question persiste : alors que toute la demeure des Borden était verrouillée de l'intérieur, comment un assassin a-t-il pu entrer pour commettre ces méfaits?... Ou alors, qui à l'intérieur de la maison a commis de meurtre...? La police inculpe Lizzie, qui entre dès lors dans la légende...



... Car ce sanglant mais véridique fait-divers, qui a défrayé la chronique aux Etats-Unis, est resté profondément ancré dans la culture populaire américaine. Comme toutes les grandes affaires criminelles historiques qui suscitent encore aujourd'hui la curiosité des spécialistes comme des amateurs, l'histoire de Lizzie Borden a fait couler beaucoup d'encre et on spécule encore sur le mobile de la jeune femme, qui fut finalement acquittée au bout d'un an de procès avant de mener une vie tumultueuse et on ne peut plus mystérieuse. Ce qui scandalisa tout le pays lors de sa libération, c'est que rien, pourtant, ne penchait en sa faveur, si ce ne sont les jurés qui semblaient croire "une jeune femme incapable de telles horreurs".



Après deux longs-métrages (dont un dans les années 70 avec Elisabeth "Ma Sorcière Bien Aimée" Montgomery, qui n'était autre qu'une descendante de Lizzie Borden!), une série télévisée, et plusieurs ouvrages documentaires, biographiques, ou fictionnels, Sarah Schmidt en fait le thème de son premier roman. Et quel premier roman! L'auteure australienne signe ici un pur bijou de littérature. Si elle suit méticuleusement les faits historiques et rapportés par l'enquête menée en 1892, elle leur insuffle un souffle inédit, un nouvel éclairage romanesque, et une narration on ne peut plus audacieuse.



En effet, Sarah Schmidt nous raconte cette tragique journée du 4 Août 1892 ainsi que les quelques jours qui l'entourent via les récits de Lizzie, Bridget, et Emma, qui se succèdent, s'alternent et s'entremêlent. En partant de la découverte du corps par Lizzie, puis en nous faisant faire au départ de cette "heure zéro" des bonds quelques temps avant ou après au gré de cette macabre polyphonie, l'auteure permet au lecteur, lentement mais sûrement, de relier entre eux les différents éléments qui émergent de chaque discours.



Les personnages se racontent et son racontés avec un réalisme criant de vérité que vient renforcer la narration à la première personne. Lizzie, celle étrange femme-enfant orgueilleuse et cleptomane qui ère tel un spectre dans les couloirs de la vaste demeure familiale, Emma, la sœur aînée qui alterne entre l'amour maternel à l'égard de sa cadette et la haine de devoir éternellement tout sacrifier pour elle, et Bridget, yeux et oreilles de la maison et dont la position de domestique permet de poser le regard peut-être le plus juste sur cette étrange famille.



Car au-delà du fait-divers à l'origine du roman, c'est avant-tout une histoire de famille que nous sert Sarah Schmidt. Elle nous la relate dans ce qu'elle peut avoir de plus ambigu, de plus malsain, et ce en instaurant une ambiance lourde, étouffante, voire même par moment répugnante. L'ambivalence réside jusqu'au style tellement propre, parfois même élégant, avec lequel elle nous raconte les miasmes des différents membre de la famille Borden, soumis sans aucune intimités aux effluves que laissent les uns et les autres dans leur sillage. Prisonniers avec eux de cette demeure toujours verrouillée, sous la chape de plomb de cet été caniculaire, et voilà que l'on sent presque la nausée poindre tandis que, sous la plume suggestive de l'auteure, l'on pense parfois déceler quelque ignoble secret de famille. La maison Borden devient, comme hantée par ses propres occupants, l'objet symptôme d'un mal qui ronge de l'intérieur...



En bref: En partant d'un célèbre fait-divers criminel, Sarah Schimdt offre une interprétation romanesque inédite dans sa construction et sa narration, mais en même temps profondément véridique dans l'expression des passions ou des sentiments de répulsion mêlés. En articulant son récit polyphonique à la façon d'une pièce dramatique (unité de lieu, de temps, et d'action - à peine complétée d'un petit saut de dix ans dans le futur) que recouperait une intrigue policière, elle signe un huis clos familial macabre, intime et dérangeant mais réellement brillant qu'on ne lâche qu'une fois achevé. Un petit bijou de noirceur qui n'est pas sans évoqué Shirley Jackson et son Nous avons toujours habité le château, à découvrir d'urgence.
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Les soeurs de Fall River

Sarah Schmidt s'empare du drame sanglant que vit une jeune femme accusée aux États-Unis, en 1892, d'avoir assassiné son père et sa belle-mère à coups de hache.




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Les soeurs de Fall River

Passionnant, l'histoire est vécue.

Narration un peu trop alambiqué,mais ça passe.
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Les soeurs de Fall River

Ce livre est un pavé. Un pavé oppressant, où les liens familiaux sont mis en avant comme jamais. C’est un huis clos impressionnant, dense où vous retrouverez des airs de « Huit Femmes » avec l’esprit du Cluedo.



Les soeurs Borden, Lizzie et Emma, sont issues d’une famille riche. Le père, la belle-mère, la bonne et ces soeurs forment un petit groupe compliqué, aux relations tendues, étouffantes.

Lorsque les époux Borden sont retrouvés violemment assassinés. C’est alors vers Lizzie que les regards se tournent car c’est elle qui était là à la découverte des corps et, surtout, sa réaction est assez étrange…

Et puis les points de vue changent. Petit à petit, chaque personnage devient le principal et nous découvrons les relations dans cette famille sous plusieurs regards. L’espace temps bouge afin que nous puissions découvrir l’état d’esprit des époux avant leur assassinat. Leurs pensées et leurs intentions. Et nous, tels des détectives, nous lisons leurs mots et tentons de découvrir qui a bien pu commettre ce crime terrible.



Inspiré du fait réel, l’assassinat des vrais époux Borden, l’auteure met en lumière un des crimes les plus violents et incompréhensibles à Fall River dans l'état du Massachussetts, en 1892. Le véritable meurtrier n’étant jamais identifié…

Présenté comme un roman bien policier, ce livre est plus ! C’est un roman psychologique où les personnages, comme au théâtre, font une entrée et dévoilent leur alibi. Un à un, en pointant les autres du doigt d’une manière sournoise, vicieuse et piquante.

Tous très différents, l’auteure réussit à dévoiler les noirceurs que tous gardent en eux. Lizzie, une femme aux réactions très enfantines, tantôt présente, tantôt absente. Emma, sa soeur qui a préféré s’éloigner rapidement de cette famille pour se construire ailleurs. Le père, dur, intransigeant et qui semble effrayer ses filles. Et la belle-mère, une femme que les soeurs n’arrivent pas à accepter, à aimer même si cette dernière fait du mieux qu’elle peut.

Sans oublier la bonne, Bridget, et l’oncle John, qui décide sans prévenir, de rendre visite à cette famille.

Qui sont-ils vraiment au fond ? Que cachent-ils ? Que cherchent-ils ?

Et puis surtout, qui a voulu tuer les époux Borden ? Pour quelle raison ?



Les éditions Rivages font du bruit en proposant cette lecture plus vraie que nature ! Merci pour cette découverte.



Si je le conseille ? Oui ! Surtout si vous aimez les enquêtes, les histoires vraies et l’esprit d’un huis clos. Le livre est bien complet, le rythme est lent par instants pour vous laisser vous faire une idée et analyser les actions et pensées de chacun. L’atmosphère est lourde, la tension est palpable et ce crime sordide vous restera en mémoire une fois la lecture terminée.
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Les soeurs de Fall River

Inspiré de faits réels ce livre est bien mené, mais dès que l'on comprend quel est l'assassin présumé, on s'ennuie dans la lourdeur des propos et il nous tarde d'arriver à la fin de la lecture. Bon sans plus.
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Les soeurs de Fall River

J'ai découvert ce livre un peu par hasard , attirée par le mot "soeurs" dans le titre.

Je ne connaissais pas du tout ce crime et cet ouvrage est un moyen extraordinaire de l'appréhender.

L'écriture est d'une subtilité rare, précise, onirique, inquiétante.

Tantôt par la bouche des soeurs, de l'oncle, du tueur à gage sans coeur ou plutôt au coeur trop blessé l'auteur nous livre des sensations, des ressentis.

Ce n'est pourtant ni un polar, ni un thriller.

Il faudrait des clés psychiatriques afin de mieux comprendre le cheminement de ces soeurs.

Seule Bridget la bonne Irlandaise a provoqué en moi de la compassion et de la sympathie. Il était important je pense de détester (un peu) tous les personnages pour mieux se concentrer sur le drame.

La punition n'a pas été à la hauteur du crime à l'époque, ne le sera jamais.

C'est écrit comme une tragédie bien imaginée qui hélas a été un fait on ne peut plus réel

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Les soeurs de Fall River

L'originalité du style est la création d'une atmosphère glauque, repoussante, dégoûtante. On a presqu'envie de lâcher le livre en cours de route, tellement c'est oppressant. Cela rappelle Les bonnes de Genet. Malheureusement, jusqu'à la fin du récit ce sont toujours les mêmes outils qui reviennent pour maintenir cette ambiance dégoûtante : références aux odeurs, à la mauvaise haleine, à la façon dont les personnages mangent, à la saleté. À la fin, on se lasse de cette répétition.

La description des relations très ambigües entre les personnages est bien réussie, mais on a l'impression que l'histoire n'évolue pas vraiment.
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Les soeurs de Fall River

Un double meurtre, pas de témoins. 4 personnages : Lizzie et Emma BORDEN, filles de l'une des victimes, Bridget, la bonne et Benjamin, criminel errant. A travers leurs points de vue, on revit la journée fatale pour essayer de comprendre ce qui est arrivé. L'auteure nous laisse à penser que Lizzie présente de graves troubles psychologiques, que chaque personnage ressent un malaise dans ce foyer et ce meurtre semblait inévitable...
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Les soeurs de Fall River

Dans ce roman chorale Sarah Schmidt fait parler les personnages de cette famille Borden : les sœurs Emma et Lizzie, la servante Bridget et Benjamin. Mais à travers leurs voix, c’est aussi le père et la belle-mère assassinés que l’on entend, ainsi que la mère des deux filles, disparue tragiquement quelques années plus tot.



On entre alors, tels des voyeurs, au cœur même de cette maison.

Et c’est là le talent de Sarah Schmidt, elle nous fait pénétrer au cœur des relations familiales où tous les ingrédients étaient réunis pour aboutir à la catastrophe : des sœurs dans une relation étrange alternant haine/amour, un père tyrannique, une servante au bout du rouleau, un oncle un peu louche dans ses intentions et une belle-mère au rôle qui m’est apparu flou.



Cette famille est clairement dysfonctionnelle ! Tous les protagonistes ont leur part d’ombre et de folie et au cours du roman, nous les soupçonnons tour à tour ! Le pire pour moi, ce sont les sœurs qui oscillent constamment entre l’amour et la haine, de façon tout à fait malsaine.



Sarah Schmidt a clairement un don pour établir une ambiance particulière : entre angoisse et onirisme, le lecteur est plongé dans la folie des membres de cette famille. C’est à la fois prenant et déroutant et le tout est mené d’une main de maître ! On doute tout du long et on comprend aisément dans quel marasme les enquêteurs de l’époque se sont trouvés ! L’autre force de ce roman est que nous sommes plongés au cœur des années 1890 en Amérique, au sein d’une société bourgeoise corsetée et bornée, dont les œillères poussent souvent les enfants aux vices ou à la faute.



Mais plus encore, la recherche de la vérité dans ces années-là est évidemment savoureuse pour nous autres… Point d’analyses ADN et de géolocalisation de portable pour savoir où se trouvaient les suspects potentiels. Il n’est pas question d’enquête à proprement parler dans ce roman mais on sent clairement que trouver le coupable ne s’est pas joué à grand-chose. Il manquait une preuve matérielle et il est évident que de nos jours, que le coupable aurait été démasqué.



C’est en cela que ce roman est particulièrement savoureux, il a un gout un peu suranné tout à fait délicieux !



Seul bémol mais qui sera certainement une force pour d’autre, il s’agit de la fin qui m’a laissée quelque peu dubitative. Quand un auteur se propose de revisiter un fait divers non élucidé, j’aime qu’il me donne clairement sa position même si je ne suis pas d’accord avec lui. Dans ce roman, la fin n’est pas assez claire pour moi. Elle laisse la porte ouverte à plusieurs conjectures et beaucoup d'éléments reste trop mystérieux, même si on devine entre les lignes la position de l’auteure, ce n’a pas été assez clair en ce qui me concerne.



Evidemment l’auteure n’est ni juge ni enquêteur mais du coup, je suis restée sur ma faim.



Je suis une lectrice un peu paresseuse moi, tu vois, j’aime bien qu’on m’apporte un dénouement clair, net, précis et sur un plateau s’il vous plait !



Mis à part ce détail, ce roman est doté d’une ambiance extraordinairement oppressante et les personnages, qui pour le coup ont vraiment existé, sont tout simplement dingues, au propre et au figuré ! Un roman à découvrir absolument !
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Les soeurs de Fall River

L'histoire alimente les intrigues policières depuis 1892. Comment une jeune femme est accusée du meurtre de son père et de sa belle-mère à coups de hache. Sarah Schmidt s'empare de ce sujet maintes fois vu/lu et délivrer un roman psychologique élevé, nerveux et longuet.

Roman choral, l'intrigue se concentre sur une très courte période, l'auteure détaille minutieusement « sa » version d'éléments « véridiques » pour tenter d'expliquer ce fait divers glacial. L'ambiance est parsemé d'odeurs, de non-dits, d'un malaise permanent où le lecteur tente de décortiquer chaque situation pour comprendre les raisons d'un acte aussi odieux que fou. Qu'en sortira-t-il? Des incertitudes, des non-dits, de la violence familiale, du sang. Un beau travail.
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Les soeurs de Fall River

Dans ce gros roman de 440 pages, vous vous glisserez dans la peau de quatre personnages assez tordus, dont les âmes sombres errent aux alentours de Fall River avec du sang sur la conscience. D'abord Emma et Lizzie, les deux soeurs, à la relation si compliquée, entre fusion et haine, puis Bridget, la femme de ménage irlandaise, maltraitée, dégoûtée par la famille Borden et particulièrement M. et Mme Borden, et enfin Benjamin, une figure du mal et de la vengeance sanglante.



La grande réussite de ce roman de Sarah Schmidt réside dans la force et la violence cathartique qui se sont déchaînées sur le couple Borden, assassiné à la hache. Une sorte de voyeurisme se développe autour du halo de mystère qui accompagne l'intrigue romancée d'un fait criminel qui s'est véritablement déroulé cette année-là. Avalée par la spirale du suspense comme en regardant un épisode d'Esprits Criminels, ou comme dans la froideur et la précision chirurgicale d'un Simon Liberati dans "California Girls" par exemple, je suis restée scotchée par cette oeuvre assez savamment écrite.



La plume est tour à tour glaciale, et chaleureuse, effrayante et puissante. Les rebondissements s'installent uniquement dans la psychologie des personnages, et non véritablement dans le déroulement des actes, même si l'auteure aime jouer avec les flash-backs mémoriels des personnages. Se souvenir, dans ce roman, c'est faire acte de contrition, c'est souffrir et se rappeler avec nostalgie que le passé aurait pu être autre si. Si seulement si.



Les regrets et l'esprit de vengeance plannent sans cesse sur les deux soeurs Emma et Lizzie, Bridget et Benjamin. Les uns comme les autres ont des relations particulièrement conflictuelles ou déchirées avec le passé et la famille. La famille y est un sujet abordé de manière frontale, dans toute la brutalité du père qui faute ou a fauté. Il n'y a donc pas vraiment d'optimisme ou de joies, à travers ce roman, vous vous sentirez happés par la sauvagerie et l'organique mais vous ne ressortirez pas soulagés ni plus légers.



C'est un roman lourd mais bien mené qui joue sur la culpabilité et les soupçons que les personnages se portent les uns aux autres. L'auteure décrit très bien la relation des deux soeurs dans un jeu de "Je t'aime moi non plus", entre jalousies maladives et amour réciproque. La mort est toujours à hanter ce roman à chaque page.



Je vous ai prévenus ! Je l'ai néanmoins dévoré sans complexe. Un roman coup de poing qui retourne l'estomac.
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Les soeurs de Fall River

Préparez-vous à retenir votre respiration tout le long de cette lecture hypnotique, fascinante et dérangeante.



En s'inspirant d'un fait divers, Sarah Schmidt signe un roman noir extrêmement prenant et malsain. Malsain du fait de cette atmosphère étouffante, de cette folie qui transparait, de ces deux meurtres affreux, de cette maison glauque.



Vous ne sortirez pas indemne de cette lecture.



La force de ce roman repose sur la faculté de l'auteure à mettre en lumière la psychologie de ses personnages, à entrer dans leur tête. C'est ainsi que le lecteur va entrer dans l'esprit de Lizzie, de Bridget, d'Emma et de Benjamin. Ces êtres n'auront plus aucun secret pour vous...



Certains moments de cette lecture sont très forts, très durs, le lecteur est immergé dans une intrigue sombre.



C'est d'autant plus immersif que la romancière décrit tout avec précision, tous les sens du lecteur sont mis en alerte. Sarah Schmidt a vraiment une façon innovante et unique de dépeindre un cadre, de nous introduire dans une intrigue et de ne plus nous lâcher jusqu'à la fin.



En définitive, un roman d'une profonde noirceur : une histoire bouleversante, tragique et mystérieuse.
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