Saverio Tomasella

Le sommeil peut devenir un mode de protection central pour une personne très malmenée par la vie .Il est même possible de parler de léthargie , puisqu'il s'agit d'oublier , de s'oublier soi-même pour ne plus avoir mal.

Le rêve est un reflet de la vie intérieure : il exprime les attentes d'un individu , ses souhaits , ses vœux. A ce titre , il est nécessaire à son équilibre , même que le dormeur ne garde aucun souvenir à son réveil .

Le miroir enferme celui qui le considère comme un oracle qui détiendrait la vérité.

Le propre de la dynamique d'une folie invisible, ou qui veut se rendre non-visible, est de déplacer sur un lieu, un événement ou une personne la focalisation de l'attention et de l'intérêt des autres. La personne qui sert alors de cible porte à son insu une charge affective et relationnelle, non seulement trop lourde pour elle, mais surtout explosive. La crise advient lorsque ses capacités à supporter cette charge ou à la contenir sont dépassées. Cette personne sera souvent désignée comme responsable du déséquilibre du système, alors qu'en fait c'est elle qui en assure l'équilibre, bien malgré elle.

La magie du premier amour est d'ignorer qu'il finir un jour - B. Disraeli

Ainsi, les héros d'Albert Camus se rebellent. Leur subjectivité s'exprime surtout à travers leur revolte ; leur existence singulière se fonde sur leur capacité à s'insurger. Ils refusent de se soumettre aux faux-semblants et à l' "esprit de sérieux" de la société. Celle-ci, par le biais de l'éducation de la morale, de la religion, mais aussi des idéologies économiques et politiques, tend à nier l'inconscient en nous faisant croire, de façon complètement illusoire et mensongère, que nous pourrions assurer le contrôle de notre pensée, de notre existence et du monde.

Un fantasme est une production artificielle dont le but est de camoufler la réalité. Plutôt que de constater ce qui est, ce truquage protecteur vise à faire "comme si de rien n'était" ou "comme s'il en était autrement". Il est à l'origine de nombreuses fausses croyances, auxquelles l'individu peut s'accrocher aveuglement toute son existence.

En fait, notre imagination est beaucoup plus foisonnante que nous voudrions le croire. En nous libérant des censures que nous nous infligeons ou que nous impose notre milieu social, nous pouvons accéder à une richesse créative insoupçonnée.

une oeuvre exprimant l'inconscient de l'artiste favorisera, en retour, un cheminement vers l'inconscient personnel de celui qui la découvre.

l'individu est social, pris dans le système de la société, donc prisonnier d'idées anonymes et contraignantes, qui sont celles de son époque et du langage de celle-ci. En acceptant l'existence de l'inconscient, le philosophe tâche de "remettre au jour cette pensée d'avant la pensée, ce système d'avant tout système" pour laisser émerger une "pensée libre", ne serait-ce qu'un instant...

Chaque moment vécu correspond à du nouveau, qui s'ajoute à la personnalité telle qu'elle était auparavant.

Durkheim affirme qu'il existe des "états psychiques sans conscience" : nos attitudes, nos comportements et nos opinions sont "tronqués, dénaturés par des jugements inconscients ; nous ne voyons que ce que nos préjugés nous permettent de voir et nous ignorons nos préjugés".

La crypte désigne le caveau secret d'un vécu personnel.

Nous entendons souvent des proches nous dire : "Je suis comme ça, je ne peux pas changer " ; " S'il ou si elle ne veut pas de moi comme je suis, tant pis". Ce type de constat désabusé ou péremptoire ne correspond à aucune réalité concrète. Ce ne sont que des 'croyances'. Nous pouvons réellement changer si nous le désirons, si nou le souhaitons et si nous le choisissons.

Dans la vie courante, le niveau d'exigence d'une personne vis-à-vis d'elle-même et des autres dépend de ce que les parents et les éducateurs ont demandé à l'enfant (et à l'adolescent). Plus inconsciemment encore, il découle de ce que la personne elle-même exige d'elle pour être acceptée par son entourage et paraître valeureuse aux yeux de es parents, de ses sœurs et de ses frères.

Nous avons une fâcheuse tendance "intellectualisante" à vouloir absolument 'trouver une cause' à nos déboires. Au lieu de cheminer vers une acceptation de nos inévitables limites et de notre finitude indépassable, nous voulons désigner des faits dommageables et des êtres coupables de nous limiter.

Un des fantasmes les plus répandus, presque autant chez les hommes que chez les femmes, concerne le besoin de protection. Beaucoup sont en quête d'un regard bienveillant sur soi, d'un partenaire qui fasse rempart... Ce fantasme plonge ses racines dans les moments de désarroi ou de détresse, durant lesquels l'enfant aurait eu tellement besoin d'être consolé, accompagné ou épaulé par un adulte compréhensif. La conception de la vie amoureuse est alors parasitée dans cette demande ancienne d'être protégé, demande dépassées qui vient faire obstacle à une vraie relation entre adultes à parité.

Les marques laissées par les expériences douloureuses, dont certaines - parfois - sont traumatiques, sont des blessures en soi qui demandent du temps pour être pansées (pensées), pour être soignées et pour cicatriser.

La méfiance opère durablement comme un gaz toxique qui pollue l'air ou comme un venin qui empoisonne le sang.

Chacun ne peut accéder à la réalité de l'amour que s'il se sent réellement exister en tant que personne...