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Critiques de Sébastien Spitzer (554)
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Ces rêves qu'on piétine

C’est le roman d’une fin de règne, celle de Magda Goebbels, celle qui renonça à toute forme d’amour pour choisir le pouvoir et la gloire, quitte à en être malheureuse. C’est un portrait assez glaçant de cette femme dont la vie a été un mensonge intégral servant la propagande du parti nazi. En parallèle, nous suivrons le voyage d’une sacoche en cuir, passant de main en main, se transmettant de prisonniers en prisonniers, la mort étant systématiquement le point relai vers le prochain porteur. Dans cette sacoche, des vœux, des rêves, des espoirs de retrouver des êtres chers, de survivre, d’aimer à nouveau malgré l’enfer des camps, des marches de la mort, de l’ultime déchaînement de violence avant la chute.
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Ces rêves qu'on piétine

Sur les routes des territoires de l’Est, une colonne de prisonniers des camps de la mort entame une marche funèbre orchestrée de silences funestes, victimes d’atroces souffrances, et la mort en chemin rôde ; seuls quelques rescapés survivent de l’enfer, le moral en lambeaux ; des ombres fantomatiques à peine debout.



Un rouleau de cuir contenant plusieurs lettres - parmi elles celles d’un père à sa fille - passe de mains en mains parmi ces survivants, lettres d’un homme mort dans un camp, Richard Friedländer, renié par sa fille, Magda. Une enfant frêle et mutique, Ava, sera la dépositaire de ces révélations tragiques – mémoires écrites d’hommes. Ava, symbole de lutte pour la survie, un avenir.

« Le Juste tombe sept fois, et il se relève, disait le grand roi Salomon (…) il n’y aura pas d’oubli ».



Berlin assiégé – Le Konzerthaus « l’un des joyaux de la ville, splendeur néo-classique, foyer de l’âme de Strauss et du divin Schubert », le philarmonique donne son ultime « Crépuscule des Dieux » de Wagner achevé sous les bombardements et les dernières mesures mourantes, celles d’un prélude de la défaite ; Magda Goebbels accompagnée d’officiers, et de nombreux dignitaires nazis y assistent, vaincus, capsule de cyanure en poche.

Le "Crépuscule des Dieux" clôt en effet la longue histoire d’apocalypse où s’enchaînent évènements tragiques et machinations diaboliques, vers l’implacable fin d’un monde, annoncée dès le début de la Tétralogie.



« L’officier la salue et se dépêche de finir de perdre la guerre ». C’est le Crépuscule des Dieux avant que naisse l’aurore d’un nouveau cycle de vie.



Et Magda se souvient de sa jeunesse, elle s’enfonce dans des abîmes de souvenirs pleins d’antagonisme, hantée par les secrets. C’était il y a une dizaine d’années.

Magda est happée par les discours endiablés d’un certain Goebbels, enragé, qui visent les juifs et les communistes, qu’il accuse d’être responsables des malheurs de l’Allemagne et pourquoi pas de tous les maux de la terre également.

Son ambition sans borne la guidera. Sa soif de pouvoir dominera.

Pour accéder à la gloire, elle gravira des marches jonchées de cadavres sacrifiés qu’elle aura écrasés.



Dans le bunker, ni crépuscule ni aube, « les zombies du bunker vivent en marge du monde ».

Cette « Médée moderne » fidèle au Führer jusque dans la mort, fera le sacrifice ultime après avoir empoisonné ses six enfants.

Sa fille lui demandant « mais toi, alors, c’est qui ton Christ ?

C’est le Reich ma chérie. Le Reich a fait de nous des reines, des princes et des princesses ».



Chronique de la débâcle. IIIème Reich agonisant et démembré.

Les dernières heures de la chute du régime nazi.



Pan d’Histoire, tranches d’histoires, celles d’une femme forte et sans scrupule, « première dame du Reich » épouse du « maître à penser du Maître » ; du fanatisme d’une idéologie opium du peuple ; des souffrances à l’origine du mal et de ses terribles conséquences.

« L’esprit du Mal existe, ma fille. Il est entré dans ce camp (…) Des loups pour l’homme, comme dans le Leviathan ».



Scènes difficiles relatant l’horreur, la déshumanisation qui fit rage.

La mort qui plane, partout.

Âmes errantes et âmes damnées.



J’ai apprécié ce roman richement documenté d’un auteur que je découvre dans son premier roman fruit de recherches remarquables.

Des phrases puissantes, choquantes, et très réalistes.



"Elle vivait dans l’orage et les querelles,

Son âme avait un tel désir

De ce que la fière mort peut apporter

Qu’elle ne pouvait supporter

Le bien commun de la vie,

Mais elle vivait telle un roi

Emplissant le jour de ses noces

D’étendards et de flammes,

De trompettes et de timbales,

Et du canon impétueux

Pour congédier le temps

Et que vienne la nuit."

« QUE VIENNE LA NUIT » – W.B YEATS

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Ces rêves qu'on piétine

Au début de ce livre le lecteur est traversé par un sentiment d'inquiétude, de méfiance , de désarroi encore un livre sur cette période maudite de la seconde guerre mondiale !

Beaucoup de personnages : Aimé, Judah, Ava, Fela, Magda ....



Puis l'on s'attache férocement à ce récit , pas loin du coup de coeur, récit qui fait valser les faits grâce à sa construction hardie , frontale , osée, formidable ....



L'auteur tente la fiction et manie l'histoire avec un grand «  H »  d'une main de maître...là , où pourtant les travaux complexes des historiens, les recherches , les photos et le cinéma semblent avoir tout archivé, répertorié , restitué, et éclairci ?



Nous arpentons à toute allure les territoires de l'Est de l'Europe en1945, en côtoyant d'infinies colonnes de mourants , luttant pour leur survie, un spectre total, à peine échappés des camps de concentration .....



«  Judah file aussi droit que possible. Il étouffe la douleur de ses poumons mis à l'épreuve.

Il a la gueule ouverte , inspirant , expirant , sans que ses lèvres se touchent , grande ouverte , toute grande ouverte ....Vite . S'accrocher. Ne pas tomber , Ne pas se retourner . Droit devant . Les tirs allemands! Ces plombs brûlants !Ces déchirures ! Les blessures! . Et le sang ...! . »





Nous sommes entraînés à l'aide de phrases courtes, tranchantes , dans le vraisemblable mêlé à l'imaginaire ....C'est le talent de l'écrivain.



Une course folle où celui-ci réussit à éviter tous les pièges....



Les personnages sont criants de vérité , révélant leurs contradictions, leur entêtement à vivre au sein d'un monde éclaté qui n'a plus aucun sens ....



Grâce à une écriture vive et descriptive, jamais lourde, il nous emporte dans la tourmente le souffle court, tous nos sens alertés...



Une espèce de théâtre macabre où ces hommes à bout de force , en charpie , résistent , au delà de tout....

L'auteur talentueux avance dans la tragédie avec des interrogations , des questions, à propos de survie, de sacrifice , et de mémoire.

Qu'il se tienne dans le bunker berlinois où Magda Goebbels , dont il dresse un portrait terrible, cinglant , dont je ne dévoilerai rien, cette Medée moderne, ambitieuse , qui s'enfonce dans l'abîme avec ses regrets ...en passe de se suicider avec ses enfants ...un mystère ...

Qu'il marche dans la forêt polonaise aux côtés d'une mère et sa fille , Ava , enfant mutique , obstinée , frêle et silencieuse , toutes deux tentant d'echapper aux tirs des villageois et des nazis...

Il garde la distance, transmet une voix juste sur l'effondrement des rêves mais aussi la volonté farouche de survivre pour transmettre ....Il reconstruit ou invente des personnages sortant de l'ombre et prenant chair ....



La construction du livre frontale et hardie ,originale et téméraire , brûlante, appuyée sur une somme documentaire et un travail de recherche importants «  Flirter le mieux possible avec le vraisemblable pour imaginer le reste » écrit l'auteur dans sa postface ..donne un ouvrage fort , doté d'une écriture brillante , troublante qui transperce, saisit , nous passionne et nous glace , «tenter dit- il encore , «  d'astiquer les consciences » ......tout ce que l'histoire néglige peut - être ....



Un premier grand roman au souffle puissant , au titre pourtant anodin!



Écrit par un journaliste dont je salue le brio .

A quand le prochain livre ?



































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Ces rêves qu'on piétine

J’étais très intriguée par le premier roman de Sébastien Spitzer, intriguée par la manière dont il allait raconter l’histoire de Magda Goebbels, cette femme qui était au plus près d’Hitler et des dignitaires nazis mais dont ses origines et sa position dans la plus haute sphère du pouvoir en place a toujours suscité un certain mystère. J’ai lu ce livre en une nuit, une fois commencé, on ne peut plus le lâcher, prise dans un récit qui est aussi passionnant que glaçant. Les chapitres courts, les phrases percutantes sans tabous, le travail de recherches de l’auteur font de ce roman une pépite digne du Prix des Lecteurs du Livre de Poche.



Magda Goebbels assiste au dernier concert en compagnie des dignitaires nazis encore présents. La fin est là, toute proche. Elle le sait, ils le savent.



Speer lui remet la fameuse capsule… L’Allemagne est vaincue. Sous les bombes, Magda se remémore sa jeunesse, sa rencontre avec son mari, tous les sacrifices pour être la femme la plus importante et admirée du IIIème Reich, maintenant réduit à néant.



Tandis que Berlin vit ses dernières heures, des survivants des camps tentent de survivre aux marches de la mort. Parmi eux, Aimé, Judah, Fela et sa fille Ava.



Celle-ci est une enfant qui a tout vu, en plus d’être une enfant miraculée, c’est la mémoire des camps et c’est elle qui va transporter le rouleau renfermant entre autres les lettres de Richard Friedländer, condamné par la folie d’Hitler et le silence de sa propre fille… Magda.



L’histoire de la femme la plus adulée du IIIème Reich et ses nombreux secrets.



Magda qui a renié sa famille, ses origines, son passé pour accéder au rôle si ambitieux d’une des femmes les plus influentes du IIIème Reich. Pour sa soif de pouvoir, elle est allée jusqu’à à un acte impensable pour une femme dont son foyer était le centre du monde, ses enfants qui lui ont permis d’être le modèle de l’aryenne parfaite qu’on a reproduit sans jamais égaler.



A travers l’histoire d’Ava, c’est celle d’un peuple qui se dévoile afin que leurs morts ne soient pas veine et que leur histoire perdure grâce à une enfant !



Alternant les lettres de Richard Friedländer, le passé de Madga et l’histoire d’Aimé, Judah, Fela et Ava, c’est toute une histoire qui s’offre au lecteur, des personnes de camps différents qui sont réunis par ces fameuses lettres, devoir de mémoire de ce qui se passait dans les camps mais aussi des lettres du père adoptif de Magda.



Sébastien Spitzer dresse le portrait intime de Magda Goebbels à travers les fragments de sa vie, de sa jeunesse à ses rencontres avec les puissants de cette époque, de ses pensées les plus intimes à ses non-dits… Pour mieux comprendre ses actes, il faut remonter à la source, là où tout a commencé. Jusqu’au bout, Magda n’a jamais eu de regrets et ce même après avoir assassiné ses enfants… Jusqu’au bout pour ses convictions, jusqu’au bout pour le IIIème Reich, jusqu’au bout pour conserver son image, celle d’une mère et d’une épouse parfaite qui sait tout, voit tout, accepte tout mais utilise son pouvoir pour contrôler son mari…



Un lien, celui d’un père à sa fille adoptive unit tous les personnages dans un récit où le suspense saisit le lecteur jusqu’à la dernière page !
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Ces rêves qu'on piétine

Lu en 2018. Si je salue l'entreprise de documentation qui a permis à l'auteur d'écrire ce roman, j'avoue n'avoir pas été très sensible à sa plume.

Un roman choral composé d'une alternance de chapitres courts qui racontent, d'une part l'ascension fulgurante de Magda (future Goebbels), de son heure de gloire à sa funeste destinée et, d'autre part, la tentative de survie de quatre personnages des "marches de la mort"... Un style que j'ai trouvé trop dépouillé, n'incitant pas assez le lecteur à pousser l'analyse, à approfondir sa réflexion. Pour ma part, un récit trop déséquilibré dans sa structuration pour me captiver totalement.
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Ces rêves qu'on piétine

Livre dur, attention



On suit en parallèle la vie dans les camps en suivant Juddah, Fela et Ava, 3 personnes victimes du nazisme avec ses horreurs et atrocités et le parcours de Mme Goebbels et ses 6 enfants...

On les suit au travers des années de guerre dans leurs vies parallèles mais si différentes: entre l'opulence,les mondanités d'un côté et les souffrances, privations d'un autre..;

Mais à la fin, l'Histoire retourne les choses : la vie est laissée aux rescapés des camps et la mort est la seule issue vue par Mme Goebbels pour sauver la face.



Ce livre est fort intéressant mais dur et difficile à lire par moments et pourtant je suis une habituée de ce genre de livres car c'est une période historique que j'adore et qui m'intéresse beaucoup (peut être est ce mon sang alsacien qui m'influence??).

L'écriture est en correspondance totale avec les épreuves, jamais larmoyante mais incisive comme les évènements vécus par chacun..Une découverte ...
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Ces rêves qu'on piétine

Ce premier roman me tentait terriblement...Comment un auteur a pu mettre des mots sur deux personnages féminins particulièrement opposées.



Opposées à tous niveaux : âge, mentalité, physique, vie, quotidien.



Martha Goebbels est une femme dure et froide qui sera capable de nous démontrer le pire pour espérer réussir sa vie. Elle n'aura qu'une seule ambition dans sa courte vie : servir SA cause.



Ava, quant à elle, espère simplement vivre et d'une manière radicalement différente de ce qu'elle a connu. Se construire pendant la guerre est une dure tâche à accomplir, tout le monde n'en a pas la force et la possibilité. Ava fera de son quotidien un destin unique, admirable et puissant.



C'est aussi une écriture originale, fine et précise que l'auteur Sébastien Spitzer nous livre. J'ai trouvé son ouvrage magnifique à plusieurs reprises. Dans un premier temps, la couverture. Elle laisse présager le meilleur mais une part d'ombre subsiste, est-ce celle-ci que l'auteur veut absolument nous montrer ou arrivera t'il aussi à tirer le meilleur de cette période historique ?

Les mots également sont remplis d'empathie à l'endroit de certaines personnes et restent à distance pour d'autres. Je trouve le ton très juste et sain. L'objectif n'est pas de nous faire plier dans un camp ou l'autre mais plutôt de nous montrer un pan de cette mauvaise période sous un angle nouveau. Pari réussi pour ma part !



Je suis très curieuse et intéressée par la Seconde guerre mondiale, ce qui s'y est passé, ce qui en découle, les conséquences visibles, invisibles. Mais jamais je ne m'étais encore intéressée à Martha Goebbels. Et pourtant il y a matière à creuser le sujet ...



Je suis ravie d'avoir découvert ce premier roman car il se lit vite, il est très bien construit et très bien documenté également. Je l'ai lu comme un roman avec la dimension historique qui en fait pour moi un excellent livre



Nous avons toujours besoin de comprendre certaines choses et ce que l'auteur nous décrit dans ce roman est monstrueux par moments et puis il y cache également des notions d'espoir, d'amour, de vie finalement.

Je ne suis pas ressortie abasourdie par des révélations mais j'ai bien mieux compris ce qui s'est tramé aussi en arrière-plan et je trouve ça formidable d'avoir amené le lecteur dans les fins-fonds de la lâcheté humaine. Cet ouvrage participe pour moi au devoir de mémoire !



N'oublions pas de quoi est capable l'être humain et ne laissons pas nos yeux se fermer !
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Ces rêves qu'on piétine

Ce premier roman historique a les défauts de beaucoup de premiers romans historiques..Il repose assurément sur un travail colossal de recherches et de documentations .

Son auteur aimerait nous faire part de toutes ses découvertes. Et c'en est trop pour le lecteur. Le rythme du livre en pâtit, s'alourdit. Mon intérêt a subi ainsi plusieurs courts circuits.

Trop de détails, de listes, d'adjectifs se chevauchant,rivalisant pour appuyer tres fort, trop fort ,sur un élément.

Dans ce bunker avec Magda Goebbels on revoit le film" la chute" .Cette femme, son histoire, même si on la connaît, continue de nous abasourdir.



les personnages d'Ava et de Magda, ont des trajectoires tellement hors du commun qu'il me parait très ambitieux de les réunir dans un même ouvrage.



Il y a vraiment des moments de grâce dans ce livre, cette écriture est le plus souvent élégante.



le propos est touffu et peut virer au confus. Il y a cependant de belles analyses et des portraits touchants.
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Ces rêves qu'on piétine

Pour un premier roman, c'est fort réussi. Sébastien Spitzer reste au plus près de la vérité historique, imaginant les sentiments, les haines, mettant en lumière les événements sans délayage ni insistance.

Le thème de son livre ne m'attirait pas. S'il n'y avait eu la belle critique de Eve-Yeshe, je ne m'y serais peut être pas intéressée. Je ne regrette pas d'avoir franchi le pas.

Il y a beaucoup dans ce livre, par petites touches, dans de courts chapitres, l'auteur dit et nous fait ressentir l'essentiel : l'horreur des camps, cette volonté de tenir et survivre dans cette horreur, l'un pour préserver un rouleau de papiers, témoignages des camps, derniers mots de condamnés, l'autre pour sauver un enfant, le sien...



Et au milieu de tout cela, il y a Magda Goebbels, retranchée dans le bunker où elle finira sa vie, après avoir empoisonné ses six enfants, sans état d'âme ni douleur... Un personnage de roman qui n'a rien d'attachant, qu'on n'arrive pas à excuser, mais ce n'est pas le but de ce livre...

Je me suis plus attachée au personnage du père de Magda, qui vient rythmer le récit, comme en filigrane et à celui d'Ava, symbole de tous les enfants survivants des camps...

Sébastien Spitzer s'empare de ces événements historiques et les exploitent, les fait vivre de façon nouvelle. Et c'est ce regard, cette manière d'aborder les choses sans retenue mais avec respect qui fait tout l'intérêt de ce livre.



"Reste la nuit. Épaisse. Lourde. Vide à tous ceux qui ont peur, à ceux qui désespèrent, se trompent. Cette nuit est aussi pleine que les autres. Féconde. Mystérieuse. Imprévisible. Elle s'est insinuée de l'autre côté des murs. L'heure des souffles de vie. L'heure des silences."



Un auteur que je vais suivre avec intérêt...
Lien : http://page39.eklablog.com/c..
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Ces rêves qu'on piétine

Les dernières heures du Reich au fond du bunker de Hitler, le combat d’une mère fuyant les camps pour sauver sa petite fille née en captivité, le désespoir d’un père qui tente d’entrer en contact avec sa fille qui l’a renié, trois histoires parallèles qui vont se recouper, trois histoires liées par un petit tube de cuir, témoin d’un relais mortel mais tellement symbolique.

Un livre magnifique qui parle du devoir de mémoire et du combat des mères.

Fela qui ira au bout de ses forces pour protéger Ava et Magda qui offrira à la cause le sacrifice ultime.

Des personnages très forts, une écriture brillante, un grand moment.

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Ces rêves qu'on piétine

Mai 1945 ; les derniers jours de l'Allemagne nazie. Nous suivons des prisonniers des camps, dont une petite fille, subissant leur dernière épreuve : une « marche de la mort ». En parallèle, nous suivons les derniers jours de Magda Goebbels et ses enfants réfugiés dans le bunker de la chancellerie.

Le thème central du livre est la vie de l'ambitieuse Magda, qui tuera ses enfants après avoir ignoré – parce que juif - l'homme qui l'a élevée et qui mourut dans un camp.

Voilà un livre prenant, bien écrit, qui ne laisse pas indifférent, mais qui ne bouleversera pas non plus. Sur cette époque terrible, sur les derniers jours du nazisme, on a fait bien plus fort.
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Ces rêves qu'on piétine

L’histoire nous a fourni une interminable liste de noms qui hantent la mémoire collective, Magda Goebbels est de ceux-là. La première dame du régime nazi, épouse de Goebbels, icone de la femme et de la mère allemande, qui avant de se suicider avec son époux a assassiné ses six enfants. C’est à ce personnage terrifiant autant qu’énigmatique que Sébastien Spitzer s’est intéressé dans ce roman. Pendant ses derniers jours, alors qu’elle est enfermée dans le Führerbunker avec sa famille, Hitler, Eva Braun et d’autres dignitaires du régime, les souvenirs de Magda Goebbels remontent à sa mémoire. Une enfance assez pauvre jusqu’au mariage de sa mère avec Richard Friendländer, un commerçant aisé qui adopte la petite comme sa fille. Sa rencontre avec son premier amour. Son premier mariage, sans amour, avec un homme riche, le divorce rapide qui assure sa sécurité financière. Sa rencontre avec Josef Goebbels. Sa relation avec Hitler. Sa position au sein du régime nazi. Des souvenirs et des secrets : le père adoptif de Magda est juif, tout comme Viktor l’amour de jeunesse.



En parallèle des derniers jours de Magda nous découvrons Aimé, Judah, Fela, Ava, pendant une marche de la mort et Lee, une photographe qui accompagne les troupes américaines. Ils sont les témoins, ils portent la parole de Friendländer, qui dans un camp de concentration a écrit à sa fille, des mots d’amour, un appel à l’aide. A ses lettres se sont ajoutées celles de tous ceux qui ont caché les lettres, des noms, des paroles, une infime trace, un dernier souvenir.



C’est un très beau roman, sombre et difficile, terrifiant par moments, et pourtant il en émane une certaine lumière, une humanité, un avenir. Par cette chaîne qui s’est formée naturellement, la vie est toujours là, l’espoir d'un après, d'un moment où les lettres seront lues, où les prisonniers déshumanisés par la vie dans les camps feront entendre une dernière fois leurs voix.
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Ces rêves qu'on piétine

Je ne suis pas arrivée à m'enthousiasmer autant que je le pensais pour ce livre. Le sujet est en soi passionnant et la construction de ce roman est remarquable mais malgré cela je n'ai ressenti aucune émotion. Une certaine lassitude est même apparue à certains moments. 3 étoiles tout de même car l'auteur à indéniablement du talent mais il me manque quelque chose, le petit truc indéfinissable qui fait que l'on a envie de dévorer un livre et que l'on sait qu'il restera longtemps en mémoire.

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Ces rêves qu'on piétine

Premier roman de cet auteur, Sébastien Spitzer nous transporte à la fin de la deuxième guerre mondiale, pendant la débâcle des allemands, à Berlin. Ce récit est entrecoupé de lettres écrites par des prisonniers juifs, qui ont été sauvées par des survivantes, et qui témoignent des conditions inhumaines des camps de la mort. Parallèlement, nous assistons à la fin calculée et froide de la femme la plus puissante du nazisme : Maria Goebbels.

C'est une lecture très prenante, avec une plume envoûtante !
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Ces rêves qu'on piétine

Ce livre m'a bouleversée, quelle histoire poignante. Comment un femme provenant d'un milieu modeste mais ayant été relativement bien entourée dans son enfance peut-elle devenir à ce point insensible et capable du pire pour l'argent, le pouvoir, la célébrité. Ce livre m'a permis de mieux connaître cette femme nazie au cœur de pierre.



J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de m. Spitzer. Le fait d'alterner entre les histoires de Magda, son père et Ava permet de mieux saisir la portée de ses actes, de sa trahison.
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Ces rêves qu'on piétine

J'aime l'écriture, l'histoire. En revanche, la construction narrative m'a déconcerté.
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Ces rêves qu'on piétine

Livre agréable à lire, structuré et rythmé. On y suit en parallèle une femme et Magda GOebbels la célèbre dame du Reich. Une histoire qui vous fait passer par des sentiments, des émotions extrêmes. On alterne entre ressenti pour Madga et ressenti opposé pour l’autre femme. On en vient a chercher à ressentir de l’empathie pour Madga... j’ai bien dit chercher. ...je ne regrette pas cette lecture. Un bien bon premier roman !
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Ces rêves qu'on piétine

Chronique complète sur le site.



Évitant les écueils innombrables et abordant des mots saturés de sens et d’images sous un angle plus incarné, l’auteur livre une magnifique réinterprétation du passé, qui interroge les notions de sacrifice, de mémoire et de transmission, l’expérimentation de l’abîme et l’amour dans un monde déboussolé.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Ces rêves qu'on piétine

Alors que l'on assiste à la chute du Troisième Reich et à la fin dramatique, et terrifiante, de Maria Magdalena Goebbels, cette femme portée par la soif du pouvoir et de la reconnaissance, Sébastien Spitzer partage avec son lecteur les angoisses et les espoirs des survivants des camps qui portent en eux les témoignages et la mémoire de ceux avec lesquels ils ont partagé leur destin tragique et qui n'auront pas pu en revenir vivants. Cependant, par la parole et les écrits des survivants, ce sont ces millions de morts qui continuent à vivre dans nos mémoires, comme notamment Richard Friedländer, riche commerçant juif et père adoptif de Magda Goebbels, mort lui aussi dans les camps, ou Viktor Arlosoroff, une des grandes figures du sionisme en Palestine et qui fut le premier grand amour de Magda Goebbels.



Deux récits se croisent dans ce roman. Celui de Magda Goebbels qui voit son empire et ses rêves de puissance s'effondrer, et qui finira par se suicider le 30 mars 1945 à la suite de Hitler et de sa femme Eva Braun, et après avoir pris soin de tuer ses six enfants. Il y a aussi le récit des survivants de cette guerre terrifiante, qui, tels une chaîne humaine tendue vers la liberté et l'espoir, se transmettent les messages de ceux qui n'auront pas eu la chance de survivre. Parmi ceux-ci, il y avait donc Richard Friedländer, le père adoptif de Magda Goebbels.



[...]



Le récit croisé de cette chute terrifiante et du parcours difficile mais plein d'espoir de la petite Ava, dernier passeur de témoin des récits de Friedländer et de tous ceux qui ont participé à faire que ces témoignages ne meurent pas avec leurs auteurs, fait de ce roman un texte plein de dignité et d'humanité. Ce récit, très documenté, n'en est pas moins littéraire : les personnages sont incarnés, bouleversants. Pour son premier roman, Sébastien Spitzer nous offre un témoignage puissant, pour ne jamais oublier et rester à jamais vigilants : les mouvements de balancier de l'Histoire sont terriblement imprévisibles.



Un premier roman nécessaire.


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Ces rêves qu'on piétine

Sébastien Spitzer nous convie à une plongée historique dans la seconde guerre mondiale. La structure de la narration est maligne : le récit alterne entre deux situations bien différente la veille de la capitulation allemande. D’un côté, les déportés déplacés en urgence et dans la violence, dont font partie Feya et Ava, qui transportent un mystérieux paquet de lettres. Lettres adressées par un père juif à sa fille qui l’a abandonné à son triste sort. De l’autre, Magda. Madga, c’est Madga Goebbels, autour de laquelle tourne tous les récits entremêlés. On l’accompagne lors de ses derniers jours, dans le bunker, vers l’indicible et l’incompréhensible. On l’accompagne à travers les lettres écrites par son père, à qui elle a tourné le dos, et on l’accompagne également dans son passé, lors de sa jeunesse puis sa rencontre avec Goebbels, qui deviendra ministre de la propagande sous le régime nazi.

L’écriture de Sébastien Spitzer possède une force d’évocation saisissante, notamment lors des chapitres pendant lesquels nous accompagnons la grande marche des déportés. Il n’est pas trop explicatif, ce qui, pour quelqu’un comme moi qui ne lit pas beaucoup au sujet de la guerre rend son roman particulièrement bien construit : ni trop, ni trop peu, suscitant l’envie d’en savoir plus que ce que j’ai pu retenir de mes lointains souvenirs lycéens. Et ce livre m’a permis de découvrir tout un pan de littérature associé à la période de la seconde guerre mondiale à travers les critiques d’autres lecteurs Babélio.



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