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Critiques de Sébastien Vassant (99)
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Héros ordinaires

Les éditions La Martinière Jeunesse offrent là un livre original, de grand format et qui donne à réfléchir sur le sens que peut prendre la vie pour certains. Je les remercie pour cet envoi, ainsi que Babelio pour son opération Masse Critique.



Si je ne suis pas adepte de ces illustrations au graphisme sombre et parfois haché, où l'encre prédomine sur la couleur, je dois reconnaître qu'ils s'accordent parfaitement avec les histoires.



Anne Terral et Sébastien Vassant nous content la vie de héros ordinaires qui l'ont tous été par amour. Amour pour une femme, pour une fille, pour Dieu, pour la Patrie, pour un peuple, ou encore, plus étonnant, pour son maître !



Des destins à découvrir ou redécouvrir, certains plus étayés que d'autres, mais tous surprenants.
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Victor Hugo dit non à la peine de mort (BD)

La peine de mort est encore un sujet qui divise notre peuple. Beaucoup voudrait la rétablir sur le motif « œil pour œil, dent pour dent ». Beaucoup voudrait revoir la guillotine ou la corde ainsi que l'injection létale. On pourrait proposer également le bassin aux requins.



Beaucoup veulent par exemple en ce moment la mort de l'humoriste Pierre Palmade ayant enlevé une vie innocente lors d'un accident de la circulation. Il a tué donc il doit mourir. Un assassin est nuisible et dangereux pour la société qui a le devoir de le punir afin d'éviter qu'il récidive.



Qui sait s'il n'y aura pas un jour un rétablissement de la peine de mort à la faveur d'un référendum populaire provoqué par une formation politique ?



Il faut savoir que le grand écrivain français du XIXème siècle Victor Hugo s'est battu toute sa vie pour l'abolition de la peine de mort. On se souvient tous de son roman « Le dernier jour d'un condamné ». Il ne le verra pas de son vivant puisque c'est Robert Badinter sous le gouvernement Mitterrand qui procédera en 1981 à son abolition.



Pour autant, ce combat de Victor Hugo a fait progresser son idée dans toutes les consciences intelligentes de notre pays. Pour lui, la prison à vie suffit pour protéger la société d'un criminel. Il fait la distinction entre la peine et la vengeance qui est mesquine par nature. Le devoir de la société est de corriger la faute afin d'améliorer l'homme.



Le crime a toujours proliféré malgré les exemples des exécutions publiques dans les pays concernés. Et de tout temps. Par contre, la peine de mort rend le peuple insensible à ses effets.



On verra qu'il a tenté de s'opposer à de nombreuses exactions dont celle sur l'île de Jersey en 1854 où il s'est réfugié pour échapper à Napoléon III. Il ne pensait pas que la barbarie viendrait le rejoindre.



Il est question selon Victor Hugo d'assouvir la soif de sang des victimes trop faible pour ne pas succomber à l'illusoire soulagement d'une vengeance. Il est question d'humanité et de ne pas s'abaisser au même niveau que les assassins. Le principe est l'inviolabilité de l'espèce humaine dans un monde civilisé.



Je préfère le dire le plus simplement possible du monde : je suis de tout cœur avec Victor Hugo dans cette analyse. Je précise que j'ai effectué jadis 5 années d'étude en droit avec un master à la clé. Le droit pénal m'a enseigné les véritables raisons de la justice et d'une peine juste. J'ai également appris que rien ne peut apaiser la colère des victimes et de la vindicte populaire.



J'ai eu la chance de piocher un peu au hasard ce livre dans le rayon jeunesse de ma médiathèque. J'ai pensé que c'était bien d'inculquer de telles valeurs aux enfants qui construiront la société de demain, pourvu qu'on les partage dans une démocratie moderne.
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Remarquable BD historique !

Le récit respecte parfaitement la complexité de l'engrenage de cette guerre qui a laissé des plaies ouvertes de part et d'autre de la Méditerranée. J'ai par exemple découvert les luttes fratricides entre le FLN et le MNA de Messali Hadj pour s'imposer dans le camp des nationalistes algériens. Pas de tabous, tout est évoqué.

Bien évidemment, un expert de la guerre d'Algérie n'apprendra pas grand chose de cette BD, mais pour tous les autres et notamment nos jeunes, c'est juste impeccable ! Benjamin Stora fait montre de pédagogie et on comprend ainsi avec clarté les étapes et les enjeux. Chacun des 5 chapitres correspond à une phase de la guerre, le tout dans un ordre chronologique. Mais quand il y a besoin, le récit fait une pause et les auteurs nous proposent des sortes de fiches présentant les acteurs et faisant des retours en arrière pour éclaire l'histoire par le passé.

Au-delà de ses qualités pédagogiques, ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette histoire dessinée, ce sont les planches interviews d'acteurs de la guerre, des personnalités parfois mais surtout des anonymes, appelés français, harkis, civils algériens, fellaghas. L'histoire s'incarne , s'humanise, devient sensible et touche son lecteur.

Le style semi-réaliste de Sébastien Vassant, avec son dessin moderne, trouve la bonne distance, sans fausse note et apporte de la force au récit : magnifique double page évoquant l'exode des pieds-noirs, aucun mot, juste des dessins d'intérieurs de maisons vides mais intacts.

A compléter avec le remarquable documentaire de Patrick Rotman, La Déchirure.
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Frères d'ombre

Parce qu'il a trouvé du travail en France, Kamel Bourad, diplômé de l'enseignement supérieur, veut s'expatrier là-bas. Mais suite à une erreur informatique, sa demande de visa est rejetée. De plus, l'agent de l'accueil lui rappelle qu'il n'a pas satisfait aux obligations militaires et qu'il est soutien de famille, une raison de plus pour rester au pays. Mais, Kamel ne baisse pas les bras et veut rejoindre son cousin, Aziz, dans le sud de la France, quelque soit le prix. Grâce à des connaissances et une petite liasse de billets, au beau milieu de la nuit, il s'enferme dans un container, en compagnie d'autres comme lui. Direction: Marseille à bord d'un cargo. A leur arrivée, cela ne se passe pas bien puisque certains se font attraper par la police. Mais le jeune homme réussit, lui, à se cacher dans les toilettes d'un train. C'est à bord de celui-ci qu'Alain, contrôleur, en compagnie de ses collègues, commence le contrôle des billets, aucun clandestin n'étant plus à bord, aux dires des autorités. Aussi quelle n'est pas la surprise de ce dernier de se trouver nez à nez avec Kamel. Peut-être pour se venger un peu de ses collègues quelques peu racistes qui se moquent de lui depuis que sa femme l'a fait cocu et qu'il est retourné vivre chez maman, il décide de l'aider, avec la complicité de P'tit Louis, son collègue. Il lui prête ses vêtements et l'invite à manger. Malheureusement, il retrouve Kamel, quelques jours plus tard, sur un banc de la gare, malade. Il ne peut le laisser ainsi et décide de l'héberger chez lui, afin qu'il se rétablisse. Juste pour quelques jours, normalement..



Jérôme Piot nous offre une belle leçon d'amitié improbable et d'entraide sur fond d'immigration clandestine, de terrorisme islamiste, des cicatrices du 11 septembre encore bien présentes et du passé douloureux entre l'Algérie et la France. Alain ne sait nullement dans quoi il s'engage lorsqu'il recueille Kamel, d'autant plus que les événements et les rumeurs lui feront douter quant à la personnalité de ce clandestin et ses réelles motivations sur le sol français. L'intrigue se développe au fil des pages, les personnages se dévoilent, le rythme s'accélère et le doute s'installe intelligemment. Les personnages sont d'autant plus attachants qu'ils vont au-delà des apparences et font parler leur cœur. Un peu de légèreté en la personne d'Yvonne, la maman d'Alain, contrairement à Christian, son frère, au passé trouble lors de la guerre d'Algérie. Le dessin semi-réaliste, aux cases imprécises et d'une grande justesse, accompagne agréablement cette amitié.



Frères d'ombres... lumineux...
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Héros ordinaires

A l’œil, c’est un grand et beau livre à la couverture soyeuse du carton épais et nature des albums vintage que l’on aime à caresser.

Le toucher invite à se laisser emporter dans les vastes feuillets aux dessins bicolores épurés où l’on peut déposer dans le blanc nos pensées.

Les phrases du texte sont précises et brèves pour y loger nos rêves.

C’est l’histoire de cinq hommes ordinaires et d’un chien qui ne l’est pas moins.

Extraordinaire est leur passion, leur endurance, leur force, leur persévérance, leur patience et leur humanité.

Peut-être en sont-ils davantage pétris que de milliers d’autres individus ?

Peut-être ont-ils été confrontés à des situations qui leur ont permis de dévoiler ces aspects avantageux et fascinants ?

Dans des cas similaires, combien d’entre-nous se seraient comportés comme eux ?

Toutes ressemblances avec des personnages rêvés ou ayant été rêvés serait purement fortuite.

Ils sont tous authentiques et ont été engendrés par des fées réelles qui se sont penchées sur leur destinée devenue insolite.

Par ces récits bien campés et ces dessins bien croqués, je ne serais pas étonné que l’on assiste à l’émerveillement des enfants.

N’est-ce pas le plus joli talent que de les faire s’interroger puis s’émouvoir ?

Souvent pour un enfant, ordinaire ou extraordinaire ne se confondent-ils pas ?

Finalement, dans tous les cas, le héros, c’est papa.



Merci à la masse critique Babelio pour cet intermède jeunesse.

Merci aux éditions La Martinière de cet envoi.

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Les heures passées à contempler la mère

Je remercie les éditions Futuropolis pour l’envoi de ce roman graphique.

Dix ans après le joli succès de » L’accablante apathie des dimanches à rosbif « , le tandem Vassant / Larher se retrouve pour un roman graphique volubile et sensible.

Publié en ce printemps 2019, » Les heures passées à contempler la mère « est un bouleversant portrait de femme contemporaine, en proie à des interrogations sur son origine.

De retour de Copenhague suite à la promotion de son second roman, Cassandra Page, la trentaine, apprend de manière brutale que son compagnon l’a quittée. En plus de partager sa vie, Lazare Desmeaux était son éditeur.

p. 23 : » Le jour où Lazare m’a fait dégringoler de mon petit nuage danois pour me précipiter dans l’accablement, j’ai compris que l’on pouvait sancir sur le plancher des vaches. «

Plongée dans la solitude, la jeune femme vit cette rupture comme un abandon. Trouble parallèle avec la disparition de sa mère lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant.

De sa mère elle n’a conservé que son pseudo d’écrivain : Sandra Rebourg.

Entre excès d’alcool et crises de boulimie, elle peine à refaire surface.

p. 110 : » J’ai l’impression, après quasiment huit ans passées à côté de Lazare, d’avoir été transformée en jardin où plus rien ne pousse. »

Malgré la présence indéfectible et le soutien de sa meilleure amie, elle ne peut retrouver la sérénité qu’en quittant provisoirement la capitale et retrouver son frère en Bretagne.

Le lien qui unit Sandra à son frère est fort et touchant. Fanch est son unique lien avec sa mère défunte. En sa présence, Sandra peut se laisser aller aux confidences et aux troubles qui la submergent depuis sa séparation d’avec Lazare.

En plongeant dans le passé de sa mère, cette actrice trop tôt disparue, Sandra se pose la question de sa propre maternité. A trente ans passé, Sandra souhaiterait devenir mère à son tour. C’est alors que l’écriture se révèle salvatrice. Poser des mots pour atténuer ses maux.

Cette introspection, bien que douloureuse, aura le mérite d’ouvrir de nouveaux horizons à Sandra. La révélation qui lui sera faite va bouleverser sa vie, et l’aider ainsi à faire des choix. En recherchant des souvenirs de sa mère, elle se cherche elle-même. Et la réponse va s’imposer à elle.

p. 140 : » La clef de tout ça, au fond, c’est toi. Si j’arrivais à me rapprocher de toi, fusse à travers la fiction, je pourrais enfin devenir moi-même. «

Les deux cent cinquante pages de cet ouvrage sont essentiellement composées de graphismes aux couleurs turquoises, rappelant ainsi le milieu aquatique, qui prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. Si le sujet est grave et l’atmosphère mélancolique, certains passages ne sont pas dénués d’humour, ce qui en allège un tant soit peu la lecture. Cette histoire de femme contemporaine, d’une grande sensibilité, a le parfum d’une époque, où la notion de filiation prend tout son sens.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Club N°54 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Très intéressante histoire de France et de l'immigration qui la constitue.



Avec des témoignages d'anonymes ou de gens connus.



A lire...



Nicolas

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Point de vue original, utile pour comprendre et remettre les choses à leur place.



Morgane R.

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Héros ordinaires

Nous aimons croire que nous nous fichons de la vie des autres mais c'est un leurre. Car tout au long de notre vie, des hommes et des femmes nous ont construits ou du moins influencés.

Dans cette lecture de "Héros ordinaires" chanteurs ou footballeurs ne sont pas à l'honneur même si cet ouvrage s'adresse à des ados.

Les cinq hommes aux " destins hors du commun" n'ont pas connu les médias tapageurs et pourtant ils sont célèbres malgré les années et les siècles.

Beaucoup d'entre nous connaissent deux français: le facteur Cheval et son palais de pierres et Antoine de Tounens périgourdin devenu roi des Mapuches en Patagonie. Tous deux doux rêveurs ils ont atteints leurs aspirations: l'un la beauté sculpturale et l'autre la puissance royale sur des sujets.

Suivent deux japonais: un soldat qui durant trente ans est devenu gardien de l'île de Lupang aux Philippines même après la fin de la seconde guerre mondiale.

Quand au chien fidèle, Hachico a attendu son maître sur le quai de la gare durant sept ans.

Pour ma part ce sont les deux histoires de Dashrath Manjhi et Siméon qui m'ont interloquées.

Le premier, un indien est devenu terrassier durant vingt trois ans pour creuser un tunnel dans la montagne rose. Quand à Siméon (qui ne craint pas les rhumatismes), il se fait ermite sur une haute colonne pendant trente neuf ans.

Folie ou pas, ces destins hors norme racontent des prouesses confinant à l'extraordinaire.

Si les comportements de certains héros me paraissent absurdes , ils ont pourtant prouvé que l'humain aspire au dépassement de soi.

Nous avons d'ailleurs des exemples dans notre siècle avec Mike Horn qui connait l'adage "Rien ne se donne à l'homme sans souffrance" ou Pesquet qui suit son rêve d'enfant au delà de ses espérances.

Gageons que notre jeunesse aspire à de nobles projets en lisant tant d'exemples probants.

A mettre entre toutes les mains de nos futurs adultes.
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Excellente histoire illustrée de la Guerre d'Algérie qui arrive à ne pas perdre et à lui restituer une fresque synthétique, intelligible et objective.
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Un gros coup de cœur pour cet ouvrage, d'une très grande honnêteté sur un sujet pourtant particulièrement difficile. Avec un nombre de pages forcément limité ce livre réussit l'exploit d'être le plus précis et synthétique possible, tout en donnant la parole à des témoins de tous les camps, en retraçant les grandes étapes du conflit, mais également en le resituant dans l'histoire de la colonisation et en situant également le FLN dans l'histoire du mouvement d'indépendance algérien.

Le livre est assez proche du documentaire réalisé il y a quelques années par le même Benjamin Stora, ici au scénario. Pas de vérité toute faite et manichéenne, un rappel des faits, des horreurs de part et d'autre mais de nature différente.

Et puis enfin un livre très beau sur le plan graphique, d'une grande élégance. On pourrait presque parler de mise en scène tant les pages consacrées aux témoignages sont passionnantes et souvent bouleversante.

Toutes les mémoires de la guerre qui ne voulait pas dire son nom trouvent ici leur place : appelés, fellaghas, harkis, pieds-noirs etc...

J'ai adoré ce livre qui me parait une façon incroyablement efficace pour aborder ce thème difficile. Cela peut faire un très beau cadeau pour un ou une ado par exemple !

Précision toutefois : quelques pages renferment des faits glaçants, mais comment pourrait-il en être autrement ?
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Les heures passées à contempler la mère

La sobriété du dessin m’a attiré, une bichromie simple, avec un trait élégant, un jeu d’ombres discret. Et le titre possède une certaine magie, avec son jeu de mot qui entre en conflit avec la poésie de la phrase. Mais le charme s’est arrêté là. C’est l’histoire d’une femme, écrivaine, qui vit une rupture et qui s’intéresse à sa mère qu’elle n’a pas connu, presque comme une thérapie, c’est un récit introspectif, un long monologue auto-centré, larmoyant et sans intérêt, des états d’âme sans saveur d’un personnage qui n’inspire pas la moindre empathie, mais au contraire, une totale indifférence. Le thème de l'écrivain en manque d'inspiration apporte le risque de tomber dans certains pièges, ici, on n'y coupe pas, on est en plein dedans, plus prosaïquement, on s'en fout. Il ne m’arrive pas souvent d’abandonner une bande dessinée après avoir lu plus de la moitié, ce gros pavé monotone ne m’a procuré qu’un moment d’ennui profond.
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Les représentants

Elle est tout à fait de saison cette BD de la nouvelle collection Virages Graphiques des éditions Rivages



1995, 2002, 2007, 2012, 2017...

Ou étions-nous les soirs d'élection, ces années là ? Je pense que certaines de ces dates vous ont marqué vous aussi ?



Chacune de ces années est présentée avec des personnages et des situations différentes, mis en couleurs et en mots.



Avec les instants de l'intimité de citoyens qui auraient pu être vous et moi surgissent les souvenirs, les regrets, les espoirs, les attentes, les déceptions, et la vie qui continue, immuable.



Tout est dit dans ces instantanés que nous proposent Vincent Farasse, David Prudhomme, Alfred, Anne Simon et Sébastien Vassant.
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Les représentants

7 mai 1995, 21 avril 2002, 6 mai 2007, 6 mai 2012, 7 mai 2017 : 5 soirées électorales.

Des soirées qui sont des souvenirs collectifs. Nous avons tous en mémoire ce que nous avons ressenti le 21 avril 2002 et les autres soirs en fonction de nos engagements politiques. Mais ce sont aussi des moments de l’intime. Pendant que le destin du pays se joue, nos petites vies ne s’arrêtent pas pour autant. On s’inquiète pour un enfant, on se déchire, on tombe amoureux, on perd un proche, on souffre.

Un album choral mené par Vincent Farasse qui scénarise ces 5 soirs d’élections en 5 histoires courtes, aidé de 4 dessinateurs. Chacun s’empare d’une histoire avec sa patte et ses couleurs.

Ce sont des tranches de vies finement observées, mêlées à la politique, avec en arrière-plan une photographie de l’époque.



Un album qui colle à l´actualité. Que ferons nous dimanche soir ? Dans 15 ans, quel sera notre souvenir du 24 avril 2022 ?
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Politique qualité

Un groupe de retraitées, anciennes collègues, se retrouvent régulièrement pour marcher. Un jour où elles repensent à tout ce qu'elles ont vécu à l'usine, surgit l'idée d'entreprendre un livre ou, pourquoi pas, une pièce de théâtre pour raconter les grèves, les luttes. Et les voici embarquées dans une aventure qui va les conduire à livrer le récit de leurs souvenirs, à évoquer leur enfance, leurs années de travail, afin qu'un metteur en scène produise un texte qu'elles finiront par jouer en binôme avec des jeunes filles chargées de les incarner dans le passé.

(...)

Cette bande dessinée poursuit finalement les mêmes objectifs que le spectacle : transmettre une conscience de classe, rendre compte des mécanismes prédateurs du système économique. L’exercice est en ce sens parfaitement réussi car conserver le contrôle du récit de nos luttes est important, vital, cependant l’usine fermera et on peut s’interroger sur la capacité de pouvoir des arts sur le réel.



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Les représentants

Cette Bd est l'adaptation de la pièce de Vincent Farasse.



Le contexte est celui de 5 soirées électorales de 1995 à 2017, soirées ayant marqué l'histoire de notre démocratie.



4 dessinatrices et dessinateurs vont jouer le jeu et décrire une situation s'étant déroulée dans ce contexte, chacune et chacun avec leur graphisme particulier. Ils vont même réaliser une oeuvre collective.



Le contexte est donné, la soirée préélectorale sera en filigrane plus ou moins prononcé en fonction des histoires.



On va passer de la rencontre de deux familles dont les adolescents ont fugué ensemble mais la jeune fille n'a que 14 ans. Les deux conceptions éducatives sont comparées. L'auteur nous propose aussi quelques clichés sur les socialistes et sur les supporters du président Chirac. Quelques remarques aussi sur la nécessité de voter, sur la notion de démocratie et sur l'utilité du vote.



Un homme va s'immiscer dans la vie d'un couple un WE d'élection. Cette rencontre va entraîner des tensions au sein du couple et faire ressortir la nature profonde des personnages. Où l'on voit qu'un soi disant bien pensant de gauche peut avoir des attitudes très extrémistes un soir de présence de l’extrême droite au second tour d'une présidentielle.



Soir d'élection d'un ancien ministre de l'intérieur : une famille se déchire autour du décès du père de famille. De vieilles rancœurs ressortent et les reproches fusent entre deux frères et une sœur.



Un homme essaie de retrouver son passé et réparer une fracture. Pour cela, il a embauché une actrice pour jouer le rôle de la femme qui l'a abandonné. L'élection de l'homme du changement le renvoie 31 ans en arrière.



Une jeune femme fait confiance aux promesses d'un élu local allant jusqu’à avoir des relations avec lui. Comme beaucoup d'hommes ou de femmes politiques, il tient des promesses et laisse ses interlocuteurs espérer. Tout cela sur fond d'élection d'un homme absolument inconnu du grand public 3 ans plus tôt.



L'unité de ces histoires est autour des ces soirées électorales où les résultats des élections sont commentés mais sont aussi un bruit de fond pour les discussions dans les familles.



Et si chacun repensait à ce qu'il faisait au cours de ces soirées, au moment de l'apparition du visage du futur locataire de l'Élysée pour les prochaines années ?



Cette lecture m'a replongé dans certains souvenirs tant pour les élections que pour les thèmes abordés avec une certaine curiosité et je dois le dire un certain plaisir.

















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Héros ordinaires

Anne Terral et Sébastien Vassant nous content les exploits de quelques héros ordinaires. Le terme de "héros" est peut-être un peu fort pour certains des personnages présentés, mais ce n'est que mon avis.



Je n'ai pas adhéré à tous les personnages, particulièrement l'un d'entre eux qui, pour moi, valorise l'ambition colonisatrice et l'ego d'un homme blanc qui se prend pour un élu. Je n'ai pas trouvé de gestes ou d'intentions héroïques dans l'histoire de cet homme. Pour autant, l'anecdote est intéressante. Concernant, les autres histoires, elles m'ont plus plu et le style graphique est vraiment très chiadé. J'ai particulièrement apprécié la première et la dernière histoire : un homme persévérant pour le bien commun et un chien dont l'attachement est indéfectible.

C'est une lecture pour les enfants, plutôt à partir de 9/10 ans.
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Benjamin Stora est un historien, spécialiste de l'Algérie où il est né. Cette histoire est dessinée par un bon illustrateur.

Cela donne un chef d'oeuvre et les éléments pour mieux comprendre cette guerre enfin reconnue comme telle.

Les différents points de vue sont évoqués sans jugement sur ces événements qui restent une plaie ouverte pour ceux qui les ont vécus.

Un travail remarquable et un aide-mémoire contre l'oubli.
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Frères d'ombre

Le récit commence en 1970. Nous sommes à Pantin, en Seine-Saint-Denis (93). Un père de famille semble rentrer de permission. Il rapporte un présent pour son fils. Tout heureux, ce dernier décide de classer ce cadeau dans une "boîte à chaussure", pour plus tard... Mais en voulant la ranger dans l'armoire, la boîte bascule et laisse découvrir de nombreuses photos. L'une d'elle montre deux officiers et un prisonnier assis sur chaise, nu et ligoté. En trois pages sans paroles, l'intrigue est posée !



Sans transition, la narration nous emporte à Alger, en 2003. Nous faisons connaissance de Kamel Bourad, 30 ans, domicilié dans la province de Guelma (Nord-Est de l'Algérie). Kamel veut quitter son pays et pour cela, il présente un dossier complet et une dérogation pour soutien de famille afin de ne pas satisfaire aux obligations militaires. Mais malheureusement, un bug informatique de l'administration algérienne délivrant le fameux visa pour la France, lui rejette son dossier... Décidé à quitter sa patrie, il va se débrouiller autrement, et prendre le chemin clandestin. Le rendez-vous est nocturne, il se trouve à l'embarcadère et... Inch' Allah !



Deux jours plus tard, nous voici sur les quais de gare de Marseille-Saint-Charles. Un descente de la police française intervient pour arrêter un groupe de clandestins algériens. Certains d'entre eux feraient partie d'un groupe lié à une mouvance islamiste du Maghreb. Un suspect s'est échappé et reste introuvable mais une caméra de vidéosurveillance montre clairement cet individu...



Au même moment, Alain Roussette, contrôleur de la S.N.C.F., est témoin du traitement sans ménagement des policiers sur les fuyards. Il se prépare à exercer son métier dans le train à destination de Paris gare de Lyon. Sorti d'une situation coquasse, il se fait charrier par ses collègues, car à la S.N.C.F., tout est possible !



Alain va se retrouver dans une nouvelle circonstance impromptue face à un homme seul, Kamel, le visage perdu et tout autant surpris... Où comment deux destins se croisent dans les toilettes du train !! Prenez garde à la fermeture des portes, le train va partir... !





La suite est une histoire de confiance d'homme à homme, une histoire de respect mutuel, de mise à l'épreuve, et une histoire de valeur avec cette notion de la famille très présente. Mais c'est aussi une histoire de différence de culture, une histoire très actuelle où se télescope les fantômes de la guerre d'Algérie et l'angoisse du terrorisme islamique.



Vient ensuite le doute, la méfiance, la suspicion et la peur lors du rebondissement où Alain apprends par les médias que semble t-il, Kamel est le terroriste recherché par la police... Que faire ? Sachant que notre contrôleur qui n'as rien demandé à personne, s'est risqué à accueillir le fugitif dans son propre quotidien jusqu'à le présenter à son entourage familial... Que faire pour soi, que faire pour lui ? Qui est-il vraiment, et que cache t-il indirectement ? Comment réagir, dénoncer ou se taire ? Et vous que feriez-vous ?
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Une grande BD coréalisé par le spécialiste de cette sombre période de l histoire de France .

Grandiose passionnant clair et parfaitement documente

Comment découvrir ou redécouvrir l histoire grâce a la force du 9 ème art
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Je n'ai rien a reprocher aux illustrations, aux graphismes, aux couleurs que j'ai vraiment apprécié et qui interviennent bien souvent dans le choix de mes achats.

Le contenu s'avérait intéressant étant donné le peu d'informations reçues (et encore moins stockées) durant ma scolarité, mes connaissances sur le sujet sont quasi nulles.

Je suis d'un naturel assez empathique, trait souvent exacerbé lors de mes lectures, pourtant, je ne suis pas parvenu à me projeter dans cet ouvrage que j'ai pourtant apprécié d'un bout à l'autre. C'est assez étrange, j'ai appris beaucoup, j'ai apprécié l'univers, la structure mais je n'ai pas l'impression d''avoir pris part, je suis restée dans quelque chose de purement formel et informatif. Et si cet aspect est déjà satisfaisant, ce que me fait ressentir une œuvre l'est beaucoup plus. Ma déception concerne cette absence de ressenti, comme une impression de survole de l'information.

Donc je concède un bilan plutôt mitigé, qui est probablement dû à moi plus qu'au roman graphique en lui même, il me faudra certainement le relire d'ici quelques temps !
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