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Citations de Seishi Yokomizo (21)


Toutes ces personnes se tenaient maintenant aussi raides et silencieuses que des pierres, guettant attentivement le souffle de Sahee qui se faisait de plus en plus court. Chose étrange, on n'aurait pas pu lire sur leurs visages la moindre trace du chagrin que l'on éprouve lorsqu'on assiste aux derniers instants d'un parent. Non, Tamayo exceptée, c'était plutôt une sorte d'irritation qui se peignait sur leurs visages.
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Pour les journalistes toujours voraces, l'étrange testament de Inugame Sahee devint un excellent sujet d'articles.
Transmis par une certaine agence de presse, le contenu du testament et tous les détails concernant les froids conflits de la famille Inugami furent dispersés dans tout le Japon.
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C'est ainsi qu'à l'âge de quatre-vingt-un ans, Inugami Sahee acheva une vie bien remplie. Rétrospectivement, cette seconde même fut le point de départ de l'horrible tragédie qui devait ensanglanter la famille Inugami.
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Ah, vraiment, quel étrange testament !
Oui, quel étrange testament était-ce, rempli de malédictions et de méchancetés !
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Mais, à ce moment-là, Kindaichi Sosuke remarqua quelque chose... Tamayo avait ouvert la bouche, comme pour parler... La seconde suivante, elle avait fermé net et la bouche et les yeux. Elle avait repris son impassibilité de sphinx.
Kindaichi Kosuke ne put alors empêcher une certaine irritation de lui remonter en bouillonnant du ventre.
Qu'est-ce que Tamayo avait voulu dire, qu'elle n'avait pas dit ?
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- Shintarô Satomura est admirable. Depuis que la guerre s'est terminée comme on sait, il vit dans le dénuement. Mais pour ce qui est de ses qualités humaines, elles sont sans commune mesure avec celles de notre frère. Et cela suscitait une grande rancœur chez nos tantes. Et notre frère le jalousait. Les Tajimi étant un ramassis de faibles et d'incapables, ils sont impressionnés dès qu'apparaît quelqu'un de bien. A plus forte raison, en présence d'un être aussi remarquable que Shintarô, ils prennent peur. Au fond la haine de nos tantes et de notre frère à l'égard de Shintarô s'explique par la jalousie d'un médiocre devant un être supérieur.
(Haruyo à Tatsuyo, le narrateur)
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Prologue
Le village aux Huit Tombes est une modeste bourgade au cœur des montagnes, à mi-chemin entre Kyoto et Hiroshima. Dans une région aussi montagneuse, il n’y a guère de terre cultivables : tout juste quelques rizières dispersées, d’une cinquantaine de mètres carrés chacune. Et ces mauvaises conditions climatiques rendent les récoltes difficiles. On a beau réclamer l’augmentation des productions, les habitants du village parviennent à peine à se nourrir.
Si la survie des villageois est malgré tout assurée, c’est qu’ils disposent d’autres ressources : le charbon de bois et bœufs de labour. L’élevage est pratiqué depuis peu, mais la fabrication du charbon de bois est, depuis longtemps, la principale activité, célèbre dans toute la région de Kyoto. Car, la matière ne manque pas au village : les montagnes qui l’entourent et s’étendent jusqu’au nord sont couvertes de différentes sortes de chênes qui poussent à foison.
Mais, quoique récent, c’est maintenant l’élevage qui constitue la principale ressource : le bœuf de la région, le chiya-ushi, sert aussi bien au labour qu’à la consommation, et sa qualité attire lors des marchés du village voisin de Niimi les maquignons de tout le pays.
Chaque foyer du village est chargé d’élever cinq ou six tètes : ce n’est pas la propriété des villageois, mais celle du fermier qui leur cède les veaux et les leur fait vendre une fois adultes. Le prix de la vente revient alors au bailleur de fonds qui leur laisse un bénéfice fixe. Ainsi, comme dans tout village agricole, propriétaires et métayers s’opposent : dans un bourg aussi modeste se manifeste une nette différence de fortune.
Ici, deux riches familles se partagent leurs prérogatives : les Tajimi et les Nomura. En fonction de leurs situations dans le village, on a appelé les Tajimi la « Maison de l’Est » et les Nomura la « Maison de l’Ouest ».
Mais un mystère demeure : l’origine du nom du village. Le village aux Huit Tombes…
Ceux qui sont nés et enterrés là-bas n’ont certes jamais été intrigues durant leur vie, mais on ne peut qu’être surpris la première fois ou l’on entend ce nom. On peut supposer là-dessous quelques énigmes effrayantes.
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Chacun a sa place. Les êtres humains doivent tous défendre leur bonheur, et quand on devient mère, ce n’est pas seulement pour son propre bonheur, mais aussi pour celui de ses enfants, qu’on doit se battre.
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Jamais jusqu'à ce jour, Kindaichi Kosuke n'avait vu une femme aussi belle. Vraiment, jamais il n'aurait imaginé qu'il puisse y avoir sur terre une beauté comme celle de Tamayo qui, la tête légèrement rejetée en arrière, maniait les avirons d'un air joyeux.
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Quand un homme devient riche et célèbre, il est toujours enclin à se parer d'une belle généalogie. Pour Sahee, il n'y eut rien de tel. Tourné vers les membres de son entourage, il déclarait d'un air désinvolte que l'homme, quel qu'il soit, est toujours nu à sa naissance.
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Mais j'avais une certitude. Je savais que c'était dans cette grotte que ma vie s'était formée dans le ventre de ma mère. La même chose s'était reproduite dans celui de Noriko. Il avait suffit d'une fois...L'histoire des cellules se répète avec insistance.
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S'il n'y avait pas eu le cinéma parlant, nous ne serions pas revenus ici et mon mari n'aurait pas été tué de façon si tragique. Quand je pense à tout cela, j'en veux beaucoup au cinéma parlant.
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[...] ... Ils traversèrent la foule pour arriver au bord du bassin. Le spectacle qui s'offrit alors aux yeux du détective le fit tressaillir. Il laissa échapper un sourd grognement de colère avant de s'immobiliser aux côtés du commissaire Isogawa qui semblait avoir été changé en statue.

D'ailleurs, le commissaire adjoint Tachibana, ses inspecteurs et la foule des badauds, tous étaient figés en cercle autour de la cascade. Le spectacle était véritablement fascinant et il ne semblait guère possible d'aller plus loin dans l'horreur.

Le corps de Yasuko était presque complètement immergé dans l'eau. Les manches de son kimono s'agitaient au gré des flots. Tous les gens qui étaient là se souviendraient sans doute longtemps de cette image, curieusement forte, des images éclatantes de ce kimono, vermillon et indigo, qui dansaient joliment au fond de l'eau cristalline.

Le visage de Yasuko était presque entièrement dissimulé par l'entonnoir. L'eau qui en débordait coulait le long des parois de verre avant de l'éclabousser. A quelques mètres au-dessus d'elle, la vieille mesure en équilibre sur le rocher ajoutait à l'horreur de la situation. ... [...]
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Cette lettre contient-elle une preuve convaincante de ma culpabilité ? – Rassurez-vous. Il n’y a rien. Simplement, l’auteur ne cesse de répéter : le criminel est Tatsuya Tajimi. C’est ça qui est curieux. Vous comprenez, Tatsuya, la personne qui a envoyé ces lettres est loin d’être stupide. Du moins, connaît-elle la technique pour dissimuler son écriture parce qu’elle en a besoin. Or, une personne de cet acabit ne peut pas ignorer que la police ne bougera pas tant qu’on se contente de crier : « Le criminel est Tatsuya Tajimi », sans donner de preuve. Alors que cherche l’auteur ? Qu’espère-t-il comme effet ? Je ne serai pas tranquille tant qu’on ne le comprendra pas. – Son but n’est donc pas de me faire arrêter ? Il vise autre chose ?
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Ce 10 août 1955, Kôsuke Kindaichi ne se rendait pas compte qu'une vieille femme démoniaque venait de franchir le col de l'Ermite, avec son lourd fardeau plein de d'horreurs, de frissons et d'egnimes insolubles...
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Seishi Yokomizo
Je les regardai en silence, tour à tour. Elles affectaient une totale innocence en m'observant devant ma tasse. J'étais en proie à une terreur indescriptible.
Je me rappelai l'histoire que Haruyo m'avait racontée.
Les jumelles Koume et Kotake n'avaient-elles pas, vingt-six ans auparavant, avec le même air d’innocence, proposé le poison à notre père ? Je ne pouvais m’empêcher de penser que ces deux vieilles fripées étaient des monstres grotesques, inhumains.
"Qu'y a-t-il, Tatsuya ? Kotake a eu la gentillesse de te préparer du thé. Bois-le donc avant qu'il ne refroidisse."
J'étais acculé. Je pris la tasse, mais d'une main tremblante. Mes dents claquaient sur le rebord. Je fermai les yeux, et priant le ciel, je bus d'une traite. Le thé avait le même goût, amer et piquant, que celui de l'autre soir.
"Il a bu! Il a bu ! C'est bien, Tatsuya. Maintenant tu peux aller dormir."
Lorsqu'elles se regardèrent, j'eus l'impression que leur sourire formait une plaie jusqu'aux oreilles. Puis je chancelai en me relevant.
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et vous madame, vous reconnaissez votre fils?
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[...] ... Sur un buisson derrière chez moi
Trois moineaux sont perchés.

Le premier moineau dit :
L'intendant du shôgun
Aime la chasse, le sake et les filles.
Mais surtout les filles, toutes les filles :
Celle du boisselier,
Qui est belle, mais grande buveuse ...
Elle mesure et boit à l'entonnoir,
Elle est ivre à longueur de journée,
Et comme cela ne lui suffit pas, elle a été renvoyée,
Renvoyée.

Le deuxième moineau dit :
L'intendant du shôgun
Aime la chasse, le sake et les filles.
Mais surtout les filles, toutes les filles :
Celle du balancier,
Qui est belle mais très avare ...
Elle pèse petites et grosses pièces,
Nuit et jour, elle ne vit que pour faire ses comptes,
Et comme elle n'a pas le temps de dormir, elle a été renvoyée,
Renvoyée.

Le troisième moineau dit :
L'intendant du shôgun
Aime la chasse, le sake et les filles.
Mais surtout les filles, toutes les filles :
Celle du ... [...]
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Le village aux Huit Tombes. Je découvrais l'existence de ce lieu au nom mystérieux. Le village aux Huit Tombes : le nom suffisait à jeter l'effroi sans les terribles menaces que la lettre contenait. "Les dieux sont en colère... du sang, du sang, du sang !... le carnage d'il y a vingt-six ans... le village aux Huit Tombes deviendra une mer de sang... "
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Une partie de la paroi était creusée à un mètre du sol comme un autel. Sur un sépulcre de pierre , un samouraÏ en armure était assis avec majesté. Je pensai tout d'abord que c'était une armure décorative. Loin de là : sous la visière profonde, il y avait à coup sûr quelqu'un dont je ne parvenais pas à distinguer le visage. Et, sans bouger, cet homme nous fixait...
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