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Citations de Sharon Bolton (46)


3 novembre
(...)
- Reculez un peu, Harry, ordonna Rushton. Restez sur le tapis, s'il vous plait.
Harry fit ce qu'on lui demandait. Son corps lui semblait soudain démesuré : les bottes d'emprunt étaient bien trop serrées, les vêtements collants, les os de son crâne trop fins. Le vent et la pluie n'en finissaient pas, comme dans la bande-son d'un film à petit budget. Trop de lumière, trop de bruit, pour le milieu de la nuit.
Le crâne s'était détaché de son torse. Harry distinguait une cage thoracique, si petite, toujours vêtue : de minuscules boutons miroitaient sous les lampes.
- Où sont les autres ? demanda-t-il ?
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Elle pensait que je venais la nuit pendant qu'elle dormait. Elle racontait qu'on lui déplaçait des objets. Qu'elle se couchait en laissant des choses dans un certain ordre et qu'a son réveil elle avaient bougé.

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La police croit que ce sont de vrais suicides. Rien n'indique qu'il y ait eu contrainte ou intervention d'un tiers. Ils m'ont suggéré de rester accessible aux membres vulnérables de la communauté universitaire et de les laisser gérer le maintien de l'ordre dans le Cambridgeshire.
Faut bien admettre qu'on n'hésite jamais à dire à la police comment ils feraient bien de s'y prendre quand l'occasion se présente , répliqua Mega avec un sourire.
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Certaines personnes semblent avoir besoin d'un lien étroit et personnel avec les défunts et peuvent passer des heures debout ou assis au bord d'une sépulture . Pour d'autres , j'ai l'impression qu'une tombe n'est qu'un douloureux rappel du processus physique de décomposition qui se déroule sous leurs pieds .
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[..], il m'arrive de penser que Shetland et ses habitants ont passé des siècles à combattre le vent et la mer ... et qu'ils ont perdu.
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Sur les îles Shetland, le printemps est tardif et maussade, comme un adolescent obligé d'aller à l'église.
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Les "voes" , des vallées englouties, sont un phénomène fréquent dans cette partie du monde , et on en retrouve des douzaines effilochant la côte comme une soie délicate . Il est impossible de rendre précisément leurs contours sinueux et déchiquetés , mais depuis la colline au-dessus de notre maison, je voyais la terre, puis l'eau du "voe" qui s'étirait en une baie étroite bordée de sable, une étroite bande de colline , et l'eau de nouveau. De plus haut et avec une bonne visibilité, je pourrais les voir alterner , terre et mer, terre et mer, par bandes successives, jusqu'à ce que le regard atteigne l'Atlantique, et que le rocher capitule .
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Au fil des ans , j'avais vu la mort, disséqué la mort, senti la mort, tâté, soupesé et sondé la mort, parfois même entendu la mort (les doux gargouillis qu'émet un corps lorsque les sécrétions se stabilisent ) plus de fois que je ne pourrais les compter . La mort m'était devenue familière : mais je ne m'étais jamais attendue à ce qu'elle me saute en pleine figure en criant :"Bouh!"
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Il arrive parfois que le simple fait de se réveiller soit la chose la plus difficile qu'on puisse exiger de vous. Le lendemain de la mort de votre enfant, par exemple. Ou au départ de l'homme que vous adorez. On donnerait n'importe quoi, et certainement le reste de sa vie, pour rester plongé dans la nuit de l'oubli.
Mais cela n'arrive jamais, n'est-ce pas ? On finit toujours par reprendre connaissance. Le monde est toujours là. Et vous aussi. Mais la mort a germé en vous et vous savez qu'elle va continuer à faire croître ses racines, à dater de ce jour et jusqu'à ce qu'elle vous ait ronger en entier.
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- C'est quoi ? ai-je demandé en observant tour à tour chaque créature. Toutes étaient attachés à leurs perches. (...)
- Des faucons pèlerins, a répliqué Nick en s'approchant d'un des oiseaux.
L'animal baissa la tête en direction de la main tendue de NIck, comme s'il voulait de frotter contre lui. Ou le mordre. Nick ôta sa main.
S'ils différaient par la taille, les rapaces étaient tous de même couleur. Les plumes sur leur dos et le haut des ailes avaient la couleur de l'ardoise mouillée. Sur leur poitrail, elles étaient crème et cannelle, tachetées de noir.
- Les créatures les plus rapides de la planète, a commenté Nick. Haldir, je te présente Laura.
Le faucon m'a regardée. Ses yeux étaient noirs, cerclés de jaune. J'avais déjà vu des yeux humains moins intelligents que les siens.
- Je croyais que c'était le guépard, ai-je répliqué.
Le faucon me fixait toujours.
- Guépard, mon œil, a souri Nick en levant ses doigts vers l'oiseau, pour les retirer aussitôt quand celui-ci plongea la tête. Le guépard peut atteindre 112 km/h mais durant seulement une à deux minutes. On a vu des pèlerins piquer à 320 km/h.

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Je n'ai pas trop pris peur au début, mais à mesure que l'oiseau s'approchait de moi sans cesser de crier, j'ai ralenti, comme pour retarder le moment où nous tomberions nez à bec. J'ai levé la tête alors qu'il passait en rase-mottes au-dessus de ma tête, assez bas pour que je puisse distinguer les plumes de sa gorge, brunes et tachetées, estimer que son envergure faisait près d'un mètre, et apercevoir des serres jaunes à écailles. (...)
Bien, que fait-on en pareil cas ? Vous vous trouvez à des kilomètres de l'abri le plus proche, il n'y a personne à la ronde et un énorme oiseau de proie vous fonce dessus. Existe-t-il un guide qui vous explique la conduite à tenir ? Parce que je n'en connaissais pas. (...)
Mais que se passait-t-il, bordel ? Les oiseaux n'attaquaient pas les gens. M'étais-je endormie à mon bureau et réveillée dans un film d'Hitchcock ?
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Depuis que la nouvelle s'était répandue que le jeune Foster s'était pendu un samedi matin dans le dortoir pendant que le reste de l'école regardait un match de cricket, il avait guetté la culpabilité. Il avait vu les visages horrifiés de ses anciens complices, ceux qui l'avaient aidé à faire de la vie de Nathan Foster un enfer durant les douze derniers mois, mais qui, contrairement à lui, ne s'étaient jamais attendus à pareil dénouement. Ils la ressentaient déjà, c'était écrit en toutes lettres sur leur figure. La honte et le remords qui leur dévoreraient les entrailles tels des parasites pour le restant de leurs jours.
Elle risquait de s'en prendre à lui à tout instant, et ça allait faire mal. Comme une douleur physique, s'imaginait-il, une crampe brutale qui lui broierait le cœur, ou peut-être comme des vers qui lui rongeraient la cervelle. Il savait, à la tête de ceux qui étaient presque aussi coupables que lui, que la culpabilité serait terrible.
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Le père, presque aussi vert que le feuillage sur le couvercle du cercueil, serra encore plus fort le bras de sa femme et un frisson collectif parcourut l'assistance. C'était toujours cet instant-là le plus cruel. Mettre en terre quelqu'un qu'on aimait à ce point. Perdre son seul et unique enfant. De 13 ans. Comment supporter une chose pareille ?
- L'homme ! Ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs, lut le pasteur. Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus.
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Il était tard. Neuf heures du soir, un vendredi, et il n'avait pas été possible de rester au bureau plus longtemps. Ses nouveaux collègues l'avaient déjà rangée dans la catégorie vieille fille triste, à moitié handicapée, décrépite avant l'heure et sans vie sociale en dehors du travail. En cela, ils n'avaient pas tort. Mais ce qui maintenait réellement Evi rivée à sa table de travail jusqu'à ce que les vigiles ferment le bâtiment n'était pas le vide de son existence. C'était la peur.
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- Le viol change les femmes, ai-je affirmé, en patientant pour voir si quiconque avait envie d'entendre ce que j'avais à dire.
Personne ne s'est détourné.
- Les victimes de viol se décrivent comme étant, avant, et après le viol, deux personnes distinctes.
- On sait que le traumatisme affecte les gens, a admis Anderson. Mais ça ne...
- Je ne parle pas d'un épisode dépressif ou du fait qu'elles deviennent un peu nerveuses. Les victimes de viol emploient des termes très spécifiques. Elles disent que ce viol a tué celle qu'elles étaient et qu'elles doivent apprendre à vivre avec la nouvelle personne qu'elles sont devenues.
- Oui, mais sans vouloir vous...
Tulloch a posé une main sur son bras.
- Continuez, Lacey, a-t-elle dit.
- Pour la plupart des femmes, leur vie après le viol est gouvernée par la peur. Elles ont peur du noir, peur d'être seule, peur des bruits bizarres, la nuit, peur de rencontrer des étrangers, peur de la foule.
- De tout, a résumé Mizon.
- Oui. Une fois qu'une femme a été brutalement violée, la force dominante dans sa vie, durant des années parfois, devient la peur.
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Mes toutes premières expériences avec les hommes et le sexe avaient été empreintes de violence. Rien de bien étonnant à ça, mais je me suis rendu compte il y a quelques années que les femmes avec le même passé ont le choix. Trop souvent, elles deviennent méfiantes, redoutant toute intimité quelle qu'elle soit, puis collantes et dépendantes pour peu qu'un type bien vienne à passer par là. Certaines évitent totalement les hommes et prennent les choses en main, si vous voyez ce que je veux dire. Et puis, il y a celles qui prennent le contrôle.
(...)
Oh, je sais que je m'expose à un risque en puissance, je ne suis pas idiote, mais je suis devenue assez bon juge du sexe fort au fil des ans. Les rares fois où je me trompe, je sais me débrouiller seule. (...)
Tout bien considéré, je ne redoute pas le moins du monde la moindre forme d'agression masculine. J'en ai bien assez de mon côté pour la contrer.
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- (...) Je ne sais rien de Jack l’Éventreur. Comment avez-vous dit que les cinq meurtres s'appelaient déjà ? Ceux qui sont censés être l’œuvre de l’Éventreur ?
- Des meurtres canoniques.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? On dirait un terme religieux.
- Conformes à l'ordre établi - ici, au modus operandi, a répliqué Joesbury, réduisant les choses à leur forme la plus simple.
Tulloch est restée interdite.
- Je ne vois toujours pas...
- Personne ne sait vraiment pourquoi on les a appelés comme ça, suis-je intervenue. C'est juste une tradition parmi les gens qui se décrivent comme des éventrologues. Cinq des meurtres, entre août et décembre, sont appelés les cinq meurtres canoniques.
Joesbury a levé un sourcil. Son œil droit était toujours injecté de sang
- Comment se fait-il que vous en sachiez autant sur Jack l’Éventreur ? a -t-il demandé.
Je me suis abstenue de lui dire que Jack était mon personnage historique préféré. Pour une raison obscure, je doutais que cela soit bien vu.
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- Je ne pense pas que Jessica se soit droguée , m'a accordé Evi . Je l'aurais remarqué , il y a des signes . Ils n'étaient pas apparents quand elle venait me voir .
- Quels sont ces signes ?
- Dilatation de la pupille , pâleur anormale , respiration rapide , suées , tremblements des mains . ça ressemble pas mal à l'état dans lequel vous étiez ce matin .
Ah, je ne l'avais pas vu venir celle -là .
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- C'est quoi l'histoire ? me suis-je enquise .
Joesbury a ouvert le dossier .
- Vous avez l'estomac bien accroché ?
J'ai hoché la tête , encore qu'il n'est pas été mis à l'épreuve ces derniers temps . Il a sorti un petit tas de photos et l'a fait glisser sur la table dans ma direction . J'ai jeté un bref coup d'oeil à la première , sur le dessus , et j'ai dû fermer les yeux un instant . Il y a des trucs qu'il vaut mieux n'avoir jamais vus .
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A une époque, les églises étaient rarement fermées à clé en Angleterre, le principe du sanctuaire étant fermement respecté. L’Église croyait que ses paroisses devaient rester ouvertes à toute heure pour ceux qui avaient besoin de se recueillir. Et pourtant au fil des ans, les vols et le vandalisme ont rendu pareille notion impossible dans pratiquement toutes les églises, excepté les plus rurales. Même les petites chapelles de village avaient rencontré des problèmes, et on était parvenu à un étrange compromis. Les églises étaient fermés à clé, mais on laissait la clé quelque part, où les personnes mises dans le secret - les paroissiens assidus - pourraient la trouver.
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