Et encore une petite claque, une ! La puissance de Shinichi Ishizuka pour transmettre la passion et l’humanité de Dai est incroyable. Il faut le voir pour le croire !
Avec un auteur qui a une telle science de la narration, il en devient facile de croire que c’est facile justement de pondre de telles séquences, mais ce n’est pas le cas. Son nouveau chapitre muet qui ouvre le tome est en fait tout sauf muet et rappelle tellement l’ambiance des films, road trip, américain. C’est bluffant ! Tout le tome sera à l’aune de cela, extrêmement facile à lire, semblant facile à écrire, mais extrêmement puissant.
Une nouvelle fois, on nous offre un cheminement musical qui est comme une grosse tarte dans la figure. Dai nous envoie sa musique, sa passion en pleine face, libre à nous de réagir. J’ai pris pour ma part un énorme plaisir à le suivre dans ses nouvelles aventures aux côtés, comme souvent avec lui, d’un nouvel allié inattendu : Jason, son agent, un auto-stoppeur skateur qu’il a aidé. C’est tellement libre, tellement vif et percutant. Ce nouveau duo fait souffler un air de vent frais sur la série alors que Dai débarque dans la nouvelle ville de San Francisco. C’était parfait !
J’adore voir Dai évoluer aux États-Unis, il n’a pas le poids qu’il avait au Japon ou en Europe. On le sent bien plus libre, plus sûr de lui aussi, puisqu’il a décidé de croire en lui et les obstacles tombent naturellement, la liberté de la population aidant aussi. On découvre avec lui à chaque fois de nouvelles facettes de ce pays. Après Portland, place à la ville cosmopolite et si ouverte de San Francisco. Elle fait un peu clichée sous la plume du mangaka mais qu’importe, on prend et apprécie cette bouffée d’air frais. Surtout que l’auteur n’occulte pas tout sous prétexte de passion pour le jazz, il montre aussi, à travers la figure d’un jeune batteur chinois : Alex Liu, la difficulté à percer dans le milieu quand on est asiatique et les ghettos étrangers dans les villes américains.
Cependant c’est la musique qui l’emporte encore et toujours et voir Dai monter sur scène à San Francisco, c’est quelque chose ! Grâce à l’aide de Jason, il poursuit son rêve et nous offre de sacrées performances avec les musiciens qu’il trouve pour l’accompagner à chaque fois. On réalise à quel point Dai est un joueur incroyable, à part, mais qui ne se repose pas là-dessus et prend plaisir à jouer avec tous, à faire progresser les uns et les autres et à donner au public le frisson de la scène. J’ai adoré sa première scène où il ne suit pas une ligne claire mais mélange plein d’influences jazz, rock, blues, etc dans sa musique. J’ai également beaucoup aimé quand il prend ensuite Alex sous son aile alors que celui-ci n’a pas le niveau. Dai devient un grand, mais il n’oublie pas ce qui fait le jazz : le partage.
C’est donc une nouvelle fois un coup de coeur. Coup de coeur pour le personnage, coup de coeur pour la musique, coup de coeur pour l’auteur. Je trouve la mise en scène de ce dernier extrêmement puissante et efficace. J’aime les message qu’il nous transmet à travers son art graphique qui permet de nous faire sentir cette musique et nous donne envie d’aller l’écouter. Un grand artiste ! (PS/ Écoutez la playlist du voyage de Dai vers San Francisco, il y a des pépites !)
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