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Critiques de Sibylle Grimbert (142)
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Le dernier des siens

Le dernier des siens est un roman sensible, qui nous ramène à un sujet primaire et archaïque : la relation de l'homme à l'animal, ou plutôt, l'homme retrouvant au fond de ses entrailles la condition originelle qui est la sienne. A travers une histoire horrible, de génocide d'une espèce, sans sentiment, inconsciemment et sauvagement. La rencontre avec ce qui paraît être le dernier de sa race, ce grand pingouin blessé, qui deviendra l'ami d'un homme, met brillamment en lumière la sensibilité retrouvée au contact de l'animal, la culpabilité, la tristesse, la fidélité. C'est une histoire touchante qui réussit, par on ne sait quel tour d'écriture de l'auteur, à nous plonger dans la tête et le cœur d'un pingouin, le dernier sur terre. Apprivoisement entre l'homme et l'animal, qui finalement nous rappelle plus globalement la rencontre de l'autre, l'abandon, le rejet, et, pour finir, la mort solitaire. Car si l'homme a peur de la mort, l'animal l'accueille, et le fait de la manière la plus courageuse qui puisse être : seul.
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Le dernier des siens

1835, Gus, zoologue travaillant au muséum d’histoires naturelles de Lille est envoyé au large de l’Islande pour étudier la faune locale. Assistant à un massacre, par des marins, d’une colonie de grands pingouins, il arrive à en sauver un qu’il ramène chez lui. Intrigué par cet étrange animal, une relation particulière va se créer entre lui et le pingouin qu’il surnomme Prosp. Au fil des années qui vont suivre, Gus va passer d’une curieuse observation à une fascinante attraction envers Prosp mais surtout Gus va prendre conscience qu’il n’a pas seulement sauvé un grand pingouin, il a sauvé le dernier de son espèce.

A l’instar du dodo, le grand pingouin est un symbole de l’extinction des espèces animales par l’Homme. A l’aube de la 6ème extinction, Sibylle Grimbert nous plonge au XIXème siècle, époque où les hommes vont commencer à prendre conscience de l’impact négatif qu’ils peuvent avoir sur la nature.

En imaginant une relation particulière entre un homme et un animal, sans jamais tomber dans l’anthropomorphisme, l’auteure pose un regard presque ethnologique tout à la fois historiquement et scientifiquement bien documenté sur l’époque et poétique dans le rapport entre ces 2 protagonistes.

Un texte beau et fort sur un sujet brûlant d’actualité comme une pièce importante pour une prise de conscience de l’activité néfaste de l’homme sur la nature permettant de réaliser que l’homme n’est qu’un habitant comme tout autre animal sur la planète Terre.
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Le dernier des siens

L'espèce des grand pingouins s'éteignit vers le milieu du XIXe siècle. C'est ce que nous raconte l'auteure à travers le destin de Prosp, le dernier d'entre eux, qui fut capturé par Gus un naturaliste français, alors que tous ses congénères étaient exterminés par les hommes, appâtés par leur chair et leurs œufs. Voilà un terrible exemple de perte de la diversité, tout comme le dodo de la Réunion.

Prosp fut donc "le dernier des siens".

L'auteure tisse une relation affective entre Gus et Prosp. On peut y croire ou ne pas y croire. Mais c'est un procédé efficace pour faire saisir au lecteur la responsabilité de l'espèce humaine vis à vis du monde vivant dans son ensemble, un thème si actuel aujourd'hui. C'est écrit dans une langue simple et allante.
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Le dernier des siens

Coup de coeur !



Prix littéraire 30 millions d'amis



L'histoire de Gus le scientifique et de Prosp le grand pingouin est de celles que nous n'oublierons pas ! La rencontre se passe en 1835 dans le nord de l'Europe et c'est la partie la plus belle du récit : cette prise de conscience par l'être humain de ce qu'est un animal, de tout ce qu'on peut apprendre quand on l'observe avec attention, des ressemblances humain - animal malgré les différences et du devoir de l'Homme de laisser de la place à la vie sauvage.



Gus (Auguste) est un jeune scientifique, envoyé par le Muséum National d'Histoire Naturelle dans le "Grand Nord" pour étudier d'autres formes de vie ; il assiste au massacre d'un grand nombre de grands pingouins - que les marins apprécient de manger - et du bateau à bord duquel il se trouve, il attrape un oiseau blessé qui fuit dans l'eau et le ramène à Stromness, ville principale des îles Orcades (Nord de l'Écosse) où il a installé son camp de base. La capture de cet oiseau si rare aura de nombreux retentissements, principalement sur Gus dont toute la vie sera changée...



Gus est un "vrai" scientifique : une personne qui observe, qui essaie de faire fi des présupposés et qui se pose des questions. Fasciné par cet animal, il le dessine, l'étudie, mais aussi l'apprivoise ; il essaiera toujours à la fois de l'observer : plumes, cris, comportement, mais aussi de s'en faire un compagnon, de le comprendre et surtout de ne pas lui faire de mal.



À l'époque, la théorie de l'évolution n'était pas encore publiée, elle ne le serait que dans plus de vingt ans ; mais les questions sont là : une espèce peut-elle disparaître ? Et plus perturbant, peut-elle disparaître à cause de l'Homme ? Cette bêtise des hommes qui tuent tant qu'il y a à tuer....



L'autrice, qui se fait ici à la fois romancière, philosophe, scientifique, a écrit un livre puissant, intelligent, magnifique ; chaque page fournit matière à réflexion et propose des pistes de réponses à toutes les questions posées. Un régal !



Extrait p 138 : " ... ils s'entendaient bien, ils se faisaient confiance. Il y avait comme une intersection entre leurs deux mondes, une zone de croisement dans laquelle ils vivaient en bonne intelligence. Gus aurait aimé dire que ce lieu était formé par l'affection, mais il savait que c'était faux, que cette intersection avait créé leur affection et non l'inverse. Ils partageaient certaines sensations : ils se comprenaient dès que leurs besoins étaient en cause, l'un et l'autre connaissaient la faim, le plaisir d'un bon plat, la soif, la joie de la soulager, l'effet d'une caresse, celui d'un choc."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Le dernier des siens



L'histoire se déroule en 1834, un jeune scientifique nommé Auguste, est envoyé étudier la faune et la flore dans le nord de l'Europe par le musée d'Histoire naturelle de Lille.

Dès la première page, le lecteur assiste à un terrible et violent massacre de grands pingouins par des marins lors d'une expédition vers l'île d'Eldey (Islande). Notre scientifique faisant partie de l'expédition sauve in extremis l'un d'entre eux et le ramène chez lui aux Orcades, en Ecosse.

Il ne sait pas qu'il vient de sauver le dernier mammifère sur terre de l'espèce, il pense à sa carrière lorsqu'il va ramener ce bel animal à Lille. Commence alors entre l'homme et l'animal, qu’il nomme Prosp, une relation bouleversante, ils « s’apprivoisent » mutuellement, ils se rapprochent. Les années passent. Auguste se marie et s'est beaucoup attaché à Prosp qui vit toujours à ses côtés. Mais est-ce que l’animal est heureux isolé du monde animal et loin de son milieu naturel ?



C'est fascinant, l'histoire se passe avant Darwin ! La notion d’extinction n’est pas encore connue et commence à peine à être évoquée par certains scientifiques !

C'est un roman très touchant sur les liens si forts qui peuvent exister entre l'homme et l'animal mais aussi sur la disparition des espèces, sur les massacres de l'homme sur la nature et surtout une très belle réflexion sur la notion du "dernier" animal d'une espèce.

L'histoire est belle et documentée. J’ai adoré ! Je ne peux que le conseiller !

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La horde

Vous l'entendez, cette petite voix dans votre tête ? Mais êtes-vous bien sûr qu'elle est le fruit de votre conscience, ou même de votre inconscient, et pas plutôt le signe d'une possession démoniaque ?



A travers Lara, 10 ans et investie par le démon Ganaël, c'est toute notre représentation du réel que fait chavirer Sibylle Grimbert dans 'La Horde'. Evidemment, vous aurez sans doute déjà lu quelques livres où un auteur convoque le surnaturel pour mieux analyser le réel et le faire vaciller. Mais ici, on en vient à douter du moindre comportement enfantin, nos grilles de lecture sont mises à mal et, justement, on le voit partout.



Le banal devient horrifique, dérangeant, le démon paraît presque inoffensif face aux humains, et un auteur entre dans notre tête pour mieux nous troubler. Eh oui, la bonne littérature peut - aussi - ça.
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Le dernier des siens

Le dernier des siens nous plonge dans un 19ème siècle où les naturalistes parcourent le monde pour récupérer des spécimens au nom de la science, de la connaissance. Ici, nous suivons un jeune scientifique, Gus, jusqu'en Écosse, où il va vivre avec le dernier Grand pingouin...



C'est une histoire qui m'a bouleversé, touché. Sibylle Grimbert réussi à mettre tant d'humanité et de bestialité dans cette histoire, à rendre si vivant ce siècle où les Hommes ont menés moultes espèces au bord de l'extinction à force de chasses effrénées, de massacres. Et où ces mêmes Hommes ont réussis, dans leur grande ignorance, à faire disparaître des espèces animales...

En lisant ce livre, je me suis sans cesse demander ce que les personnes qui ont vu le dernier Grand pingouin ont pu penser... C'est une question que je me pose encore et toujours et pas que pour cette espèce d'ailleurs. Comment réaliser que l'on voit le dernier individu d'une espèce ? Quels sentiments peuvent surgir dans ces moments là ? Comment ne pas se sentir coupable en tant qu'humain ? Comment ne pas avoir honte ?

Cette histoire fait écho avec ce que nous vivons actuellement, ou tant d'espèces sont toujours menacées par nos agissements.

En plus d'être une belle histoire, bien que triste, l'auteure nous fait facilement imaginer ce que pouvait être la vie en cette moitié de 19ème siècle, du moins nous en donner un mince aperçu. Et que ce soit dans un contexte naturaliste m'a beaucoup plu car ce n'est pas souvent le cas dans des romans historiques.

L'illustration d'un individu de Grand pingouin en couverture est magnifique !



C'est une histoire poignante que je lirais de nouveau assurément !



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Le dernier des siens

1835, Gus, jeune scientifique français, assiste au massacre d’une colonie de pingouins. L’espèce va ainsi disparaître. Fort heureusement, il en sauve un, l’étudie en vue de l’envoyer au musée d’histoire naturelle de Lille puis y renonce car il s’est peu à peu attaché à lui, au point de lui donner un nom, Prosp, et de le transformer en une sorte d’animal de compagnie. Ils s’apprivoisent mutuellement. Un pingouin, ça s’arrose régulièrement, ça mange des poissons crus, ça aime nager… C’est du boulot ! Il est également question d’écologie dans ce roman, de l’impact de l’homme sur la nature, sur les ressources qui s’épuisent à cause de lui. Malgré mon intérêt pour l’écologie, je pense être passée à côté de ce livre, ne réussissant pas à capter mon attention sur les pages lues. Cela ne devait pas être le bon moment pour moi.
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Le dernier des siens

Les premières pages sont glaçantes. Nous assistons à une scène abominable et au contraire du placide et détaché Gus, nous ressentons une colère brûlante.

Le personnage de Gus qui me semblait froid va, en sauvant un grand pingouin, gagner en profondeur et, au fil du récit, gagner en tendresse.

D'un œil purement scientifique et détaché, son attitude envers son protégé va se modifier face à la réalité dramatique de cet espèce.



Texte fort qui parle de solitude et de l'attachement entre l'homme et l'animal sauvage.

Au travers des yeux de Gus, nous découvrons Prosp, le grand pingouin, dernier de son espèce.

D'abord craintif, puis parfois blasé, énervé ou passionné, l'anthropomorphisme que lui apporte Gus reflète ses propres sentiments et inquiétudes.



La place de la nature dans le texte est centrale et donne une atmosphère particulière grâce aux sensations, odeurs, sons qui prennent vie sous la plume de l’autrice et rend l'immersion dans l'histoire plus prégnante.

L'extinction du grand pingouin est comparé au Dodo de l'île Maurice et à travers lui, on peut imaginer que l'autrice évoque l'alarmante sixième extinction.



𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :



Très beau texte qui met en scène un duo improbable et évoque la force du lien entre l'homme et l'animal et suscite des réflexions sur la terrifiante situation d'être le dernier de son espèce.
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Le dernier des siens

Le grand pingouin a disparu autour de 1840.

Sibylle Grimbert imagine une longue amitié entre le dernier grand pingouin et Gus située à peu près à la même époque.

C'est bouleversant alors qu'on débute sans doute une sixième extension massive des espèces et montre à quel point on est désarmé face à ça.

Une belle écriture
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Le dernier des siens

L'auteure, le livre (190 pages, 2022) :

Il y a longtemps (2010 !) on avait découvert l'auteur ukrainien Andreï Kourkov et sa série de livres amusants où le héros journaliste vivait avec un pingouin dans sa baignoire.

Avec le dernier des siens, Sybille Grimbert, dont les romans flirtent parfois avec le fantastique, nous propose une autre histoire d'amitié entre un humain et un drôle de volatile.



On aime :

❤️ Une gentille histoire joliment racontée mais au ton désabusé et mélancolique : nous assistons en direct à l'extinction d'une espèce. Une sorte de témoignage posthume.



Le contexte :

L'histoire commence vers 1836 juste avant l'extinction de l'espèce : le dernier "vrai" Grand Pingouin a été tué en 1844 sur la toute petite île d'Eldey en Islande, là même où commence le bouquin de Sybille Grimbert - il n'existe donc pas de photo de cet animal, uniquement des dessins.



L'intrigue :

Un naturaliste recueille et adopte l'un des derniers Grands Pingouins.

Mais la chasse continue partout dans l'Atlantique Nord et Prosp le pingouin (qui voyage d'Islande aux Féroé puis au Danemark en compagnie du naturaliste Gus) est bientôt le dernier des siens ...



On aime moins :

Le traitement un peu superficiel d'une histoire qui partait d'une excellente idée : même si Gus et Prosp sont attachants (et attachés l'un à l'autre), il manque peut-être un souffle épique ou un supplément d'âme à ce récit trop gentillet qui n'arrive pas vraiment à nous transporter jusqu'aux Féroé de cette époque.

À moins que cette mélancolie ne préfigure ce que sera la notre dans quelques années quand les autres espèces auront disparu ...

Pour celles et ceux qui aiment les pingouins.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Le dernier des siens

Le roman se déroule en 1835. Gus se trouve sur l’île Eldey, au sud-ouest de l’Islande. Il est chargé par le Musée d’histoire naturelle de Lille de ramener un spécimen de grand pingouin pour l’étudier. L’espèce est en voie de disparition. Gus sauve un pingouin d’un massacre et l’emmène avec lui en Ecosse. Peu à peu il se prend d’affection pour l’animal et se surprend à le comprendre. Il l’emmène tous les soirs à la plage et le laisse se mouvoir dans l’eau, un fil attaché à sa patte. Ce pingouin, qu’il appelle Prosp, l’amène à se poser beaucoup de questions et à remettre en questions ses pratiques scientifiques. Et s’il était face au dernier pingouin ?

Le roman interroge le lecteur. Et vous, que feriez-vous si vous aviez le dernier spécimen en face de vous ?

La lecture de ce roman donne terriblement envie d’adopter un pingouin ! Enfin il reste tout de même l’odeur à supporter ! Trêve de plaisanteries, ce roman est surtout touchant et il réussit à nous questionner tout en nous ravissant par la plume de l’autrice, très agréable à lire. Sans conteste, il s’agit d’un très bon roman de la rentrée littéraire 2022 qu’il serait dommage de manquer.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Le dernier des siens

Une lecture toute en émotions !



L’histoire se déroule au milieu du XIXe siècle. Auguste est un jeune zoologiste qui part étudier la faune au nord de l’Europe. Lors d’une sortie en mer, il est témoin d’un massacre de grands pingouins, braconnés entre autres pour leur viande. Alors qu’il croise la route d’un pingouin blessé, il le ramène à terre pour l’étudier et l’envoyer au muséum d’histoire naturelle de Paris. Son but n’était pas du tout de le garder près de lui, mais petit à petit, une relation particulière s’installe entre l’homme et l’animal... Relation qui va durer une quinzaine d’années. Gus ne le sait pas encore mais il va devenir le témoin de l’extinction d’une espèce, son grand pingouin étant probablement le dernier des siens.



Ce livre est une fiction, mais si bien documentée qu’on a l'impression que l’histoire est réelle, et surtout que Prosp le grand pingouin a bel et bien existé. L’écriture est simple et nous plonge d’emblée au cœur de ce duo inattendu pour lequel les voies de communications sont quasi inexistantes. Et pourtant ça fonctionne ! Sans jamais tomber dans la caricature, Sibylle Grimbert nous raconte cette incroyable attachement entre deux êtres au cœur d’une société humaine violente qui n’a que faire de la biodiversité. Nous assistons alors, tout comme Gus, à la fin d’une espèce réellement éteinte aujourd’hui. Que l’humain soit responsable de la disparition d’espèces vieilles de plus de 100 000 ans pose de nombreuses questions à Gus et nous amène, sans impératif, à réfléchir sur le lien que nous entretenons avec les animaux et avec notre planète.

Un roman qui m’a provoqué une forte empathie envers cet animal innocent, probablement plus qu’envers n’importe quel héros humain. Je n’avais pas envie de quitter Prosp en tournant les dernières page s...



Ce roman très touchant et original est une belle découverte de cette rentrée littéraire 2022.
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Le dernier des siens

Prosp deviendrait-il le dernier des siens ? Les Grands pingouins disparaissent les uns après les autres, massacrés par les hommes. C’est l’histoire de l’extinction d’une espèce et de la vie commune de Prosp, le dernier Grand pingouin, et de Gus, le scientifique qui l’a recueilli ; une catastrophe écologique et une amitié hors du commun.



Retour de lecture : J’ai d’abord été séduite par le résumé de cette histoire avant de me souvenir que j’avais déjà lu un livre de cette autrice, “la horde”, et que j’avais beaucoup aimé son écriture et ce qu’elle fait de son histoire. C’est ce que j’ai retrouvé ici et ce qui m’a plu avec “le dernier des siens”.

Elle profite de nous raconter cette histoire pour nous en dire bien plus : se plonger dans la tête de Gus qui se rend compte que Prosp est sans doute le dernier des siens et que les choses peuvent disparaître ; découvrir comment une espèce entière peut disparaître alors qu’elle pullulait ; les conséquences de la domestication d’un animal sauvage etc.



Rapport homme / animal

C’est l’une des grandes thématiques de ce roman : le rapport entre l’homme et l’animal à travers les Grands pingouins et la relation que vont construire Gus et Prosp.

L’homme va être la raison de la disparition des Grands pingouins. Dès que des hommes en voient un ils le tuent car il rapporte beaucoup. Gus va être marqué par la violence des massacres. Il a cru déceler parfois dans les regards un plaisir de tuer.

Gus et Prosp vont apprendre à cohabiter et une relation unique et touchante va se créer entre eux. Certes, Prosp ne sera plus un animal sauvage (Gus essaiera de le rendre aux siens…) et vivre auprès des hommes sur la terre ferme n’est pas dans sa nature. Mais c’est sans doute ce qui lui permettra de vivre et de devenir, malgré lui et pour son malheur, le dernier des siens. L’homme et l’animal apprennent à communiquer et s’attachent l’un à l’autre (si on peut parler d’attachement pour Prosp.)

Au début Prosp est un sujet d’étude pour Gus, avant de devenir un compagnon de vie. A aucun moment Sibylle Grimbert tombe dans le piège de faire de Prosp un chien de compagnie. Il n’est plus sauvage mais il garde son caractère et ses distances parfois.



La problématique de l’extinction d’une espèce

Autre grand thème du roman car les Grands pingouins sont désormais éteints, vous ne pourrez plus en voir en dehors des individus empaillés ou des représentations de l’animal.

Les Grands pingouins sont nombreux et source de nourriture pour les autochtones. Ils le chassent et le consomment lui et ses œufs. Mais à raison d’un seul œuf par an, l’espèce ne se régénère pas. Elle devient rare et attire la convoitise des musées. Ils paient cher pour obtenir un spécimen ou un bout de spécimen. Ce qui génère une économie pour les locaux qui, en plus, continuent à le consommer. C’est comme ça que nous arrivons à l’extinction d’une espèce entière.

Au début, Gus ne veut pas croire que Prosp pourrait être ou devenir le dernier des siens. Pour lui, rien de ce qui a existé ne peut disparaître, c’est impossible. En plus, à cette époque, la science évolue et certains scientifiques pensent que la nature fonctionne par cycle. Il y a donc forcément quelque part un autre Grand pingouin qui relancera l’espèce.

Le personnage va passer par plusieurs phases psychologiques face à cette problématique. Prendre conscience que l’animal qui l’accompagne et dont il a pu observer la richesse est bien le dernier des siens n’est pas sans conséquence.



Le conseil de la bibliothécaire : Tous les avis que j’ai pu lire d’autres lecteurs au sujet de “le dernier des siens” étaient enthousiastes. Sibylle Grimbert a une manière bien à elle de plonger dans la psychologie de ses personnages qui ne conviendra sans doute pas à tout le monde. Je peux vous conseiller d’essayer et de découvrir cette autrice si vous aimez les romans qui mettent en avant un personnage et sa construction psychologique sans vous offrir une histoire aux multiples rebondissements.
Lien : https://journaldunebibliothe..
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Le dernier des siens

Formidable récit d'une symbiose entre l'homme et l'animal.

En 1835, sur une île volcanique au sud-ouest de l'Islande, un jeune zoologiste,

Gus, recueille un jeune Grand Pingouin, blessé et rescapé d'un des derniers massacres qui va provoquer la disparition de son espèce.

Sibylle Grimbert s'interroge sur comment se comporter avec le dernier survivant d'une race animale, se questionne sur l'immense solitude du dernier représentant des Grands Pingouins et le vide abyssal qui sépare Gus et son protégé appelé Prost.

Pas de langage, de gestes, d'habitudes communes et un rapport à la nature diamétralement opposé.

Gus et Prost vont vivre ensemble une quinzaine d'années.

Ce chercheur naturaliste va tenter de savoir ce que pense ou ressent son compagnon "domestiqué".

Dans ce récit le Grand Pingouin est un personnage animal.

S'agit-il d'une proximité ou d'une amitié ?

C'est tout le sujet de ce récit passionnant, original, sensoriel et intelligent.

On ne peut que finir par une réflexion pessimiste, aujourd'hui, nous sommes confronté à la sixième extinction.





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Le dernier des siens

RÉSUMÉ

Première moitié du 19e siècle. Gus, scientifique français envoyé en Islande pour y étudier la faune, assiste à un massacre de grands pingouins (Pinguinus impennis). Et récupère, à cette occasion, un spécimen en fuite. Tandis que le musée d'histoire naturelle de Lille lui demande de ramener l'animal vivant en France, Gus se débrouille pour prolonger sa mission naturaliste en Europe du Nord et garder le pingouin.

De créature fascinante, l'oiseau devient vite à ses yeux un individu à part entière. Il s'en sent responsable, veut en prendre soin, cherche à comprendre précisément ses besoins. Ce compagnon singulier, qu'il prénomme Prosp, lui donne la possibilité non pas de prouver qu'il est, mais d'être, quelqu'un de bien de façon totalement désintéressée.



AVIS

Ce roman est une merveille d'intelligence. Loin de tout anthropocentrisme et de tout anthropomorphisme, l'auteure imagine avec beaucoup de finesse la vie intime de l'animal : bonheur intense de la mer, fusion avec les éléments, sentiment familial, attachement, jalousie, fierté… Et y oppose, inévitablement, l'immonde violence des hommes sur les animaux.

Le récit, troublant et poignant, émaillé de nombreux moments tendres ou cocasses, est porté par une écriture précise et délicate.

Une merveilleuse découverte !
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Le dernier des siens

1835, aux larges des côtes islandaises. Une scène de massacre se déroule devant nos yeux et ceux de notre personnage, Auguste, Gus, un jeune naturaliste français. Une scène qui n’est pas sans rappeler Peter May et son Ile des chasseurs d’oiseaux sauf qu’ici ce ne sont pas des Fous de Bassan qui tombent sous les coups des hommes, mais une colonie de Grands Pingouins. Inutile de chercher si vous en avez déjà vu, la réponse est non puisque cette espèce a disparu à cette même époque, victime de la bêtise et de la cruauté humaine. Un seul d’entre eux fut sauvé lors de cette funeste journée. Il sera nommé Prosp « Prosperous » par Gus, et il deviendra le dernier des siens.



Dans son roman, Sibylle Grimbert traite de sujets contemporains comme l’écologie et les extinctions de masse tout en nous contant la vie d’un homme de son temps. Au XIXe siècle , la notion d’extinction des espèces n’est pas conceptualisée « Pour Gus et les siens, l’idée d’évolution n’entre pas en ligne de compte ; l’histoire du monde ne ressemble en rien à ce qui, pour nous, relève de l’évidence. Aussi l’idée que les espèces puissent disparaître reste-t-elle encore cantonnée à la paléontologie [… ]», mais au cours du roman nous assistons à l’évolution de pensée de Gus sur ce concept. Comme le mentionnait l’autrice lors du @vleel_ « Gus est le premier des nôtres ».



La relation qu’il entretient avec Prosp est facilement transposable avec celle que nous avons avec nos animaux de compagnie (si vous en avez, vous savez de quoi je parle 🙃). J’ai été profondément touchée par ce duo. Sans véritable langage, une communion s’installe entre eux, ils se comprennent et ils s’aiment. Oui n’ayons pas peur des mots. Un lien paternel ou fraternel. Un lien qui fera renoncer à Gus, l’envoie du « spécimen » à son employeur, le Muséum d’Histoire naturelle de Lille. Au fil des années, Gus fera tout pour lui, quitte à se perdre un peu lui-même...



Un roman que j’ai aimé, tant par son originalité, par ses thèmes que par la justesse de la relation entre Gus et Prosp. Et même si j’ai eu un petit coup de mou vers le milieu, je vous le recommande chaudement, ne serait-ce que pour découvrir la plume de Sibylle Grimbert si ce n’est pas déjà fait !
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Le fils de Sam Green

J'ai encore l'impression de m'être faite avoir. Des critiques élogieuses, une quatrième de couverture prometteuse, un sujet en or et au final une sensation de temps perdu.



Sybille Grimbert s'est inspirée de l'histoire de Bernard Madoff qui a défrayé les chroniques financières et judiciaires. A partir de là, elle a imaginé ce qu'a pu être le destin d'un de ses proches et lui a donné (fiction oblige) un autre patronyme.



Difficile pour moi d'adhérer à cette histoire lourde et bavarde. Difficile de croire que le fils de cet homme ait pu être capable d'autant d'introspection. L'auteure s'est glissée dans la peau du fils de Sam Green mais j'ai plus eu le sentiment de lire les impressions et théories de l'auteure que le vécu de son personnage.



L'histoire vraie m'intéresse toujours autant et je crois que je vais me diriger sur un document ou un reportage.
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La conquête du monde

Avec La conquête du monde, j'ai découvert un auteur riche d'un univers particulier. Quelqu'un qui est très perspicace sur les relations de la société, qui a un regard avisé sur le quotidien et qui décrit un état plutôt tragique avec un style sarcastique et fantasque.

Ludovic est un antihéros très attachant. Brillant historien, il se reconvertit dans le droit, devient un avocat brillant. Mais sa vie se doit d'être une conquête incessante des meilleures opportunités. Doué, opportuniste, il se laisse tenter par un collègue pour promouvoir le badminton. Des bévues , des remarques désagréables, des projections fumeuses permanentes dans son esprit, Ludovic va souvent passer à côté de la réussite et du bonheur, se reconvertir et laisser encore passer sa chance. Bien vite, il se rend compte qu'il a eu tort de divorcer, que ses échecs professionnels s'enchaînent. Il imagine alors des projets insensés, comme le marketing du tapioca, la rédaction d'un biopic sur Superman. La réussite de ses amis le plonge dans un état dépressif.

"Désormais, il avait le sentiment d'être au bord de l'autoroute avec une deux-chevaux en panne et de voir défiler sur l'asphalte bien entretenu les bolides de ses amis."

Et pourtant, il a toujours du travail, une nouvelle femme, Dorothée qui l'aime.

"Au début, je te trouvais fantasque, puis j'ai compris que ce n'était que de l'orgueil, la recherche désespérée du triomphe, à n'importe quel prix, le refus d'être diffèrent des gens qui t'entourent."

Mais sa conquête du monde l'entraîne sur une pente savonneuse. Son esprit s'évade de plus en plus, ses rêves et ses dédoublements de personnalité le perturbent. Et l'on suit ses pérégrinations avec beaucoup de tendresse.

Sibylle Grimbert nous décrit avec beaucoup de finesse les états d'âme de Ludovic, elle insère des situations cocasses, use d'un humour cynique et intelligent et met en évidence ce monde social difficile où il faut exceller.

Ludovic devient un looser lamentable mais tout comme Adèle, une jeune amie de son fils, on l'aime malgré tout.

L'auteur termine son roman avec une fin ouverte, entre rêve et réalité qui permet à chacun de sauver son héros comme il l'entend.

Grâce au style incomparable de Sibylle Grimbert, j'ai beaucoup souri pendant ma lecture alors que le sujet du roman est très sérieux puisqu'il montre que l'obligation à réussir dans notre société moderne peut détruire certaines personnes.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Le dernier des siens

Un livre qui fait beaucoup de bruit à une rentrée littéraire est-il obligatoirement un livre à lire à tout prix ? On me permettra d'en douter.

Malgré des qualités stylistiques indéniables qui garantissent la fluidité de la lecture, il s'agit en fait d'un roman pour adolescents. On cherche à émouvoir à grand renfort de sentimentalité pour ne pas dire de sensiblerie, notamment dans le dernier tiers de l'ouvrage qui assure la fusion du héros humain et du héros animalier. On tombe alors dans l'utopie d'un paradis recouvré qui, curieusement, mène à la folie.

L'intention est bonne, qui veut pointer du doigt la disparition des espèces animales par la faute des hommes. Mais fait-on de la bonne littérature avec de bons sentiments ? Gide avait déjà répondu à la question.

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