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Critiques de Sibylle Grimbert (142)
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Avant les singes

Le livre est, je trouve, très étrange, mais l'ambiance est très agréable et il se lit très vite. Une fois ma lecture terminée, je n'étais pas sûre d'avoir tout compris, mais en fait je pense qu'il n'est pas possible de tout expliquer et que chacun doit se faire sa propre interprétation de ce qu'à vécu le personnage principal. [...]

En tous les cas, l'incertitude n'est pas dérangeante du tout à la lecture. Le livre est écrit dans un ton humoristique qui la contrebalance parfaitement et qui permet de se laisser séduire par l'univers totalement déréglé dans lequel évoluent Sabine et ses doubles sans se poser trop de questions, et j'ai surtout aimé les petites inventions intégrées au récit pour appuyer les différences culturelles entre les diverses réalités, certaines sont vraiment super drôles. [...]

Le point négatif est qu'on a parfois du mal à comprendre ce qui est en train de se passer, et où on va. A la fin du récit, on n'est pas forcément éclairé sur ce point, et même si c'est sympa de devoir se faire sa propre idée, j'ai enchaîné les bouquins de ce type ces derniers temps et je commence à avoir vraiment besoin de finir une lecture sur une conclusion claire pour une fois ! [...] De plus, tout ce flottement dans l'histoire empêche un peu de se souvenir de l'histoire sur le long terme. [...]
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Avant les singes

Je pense qu'il faut prendre la même drogue que l'auteure ou bien simplement ne pas chercher à comprendre où l'écriture nous mène pour bien comprendre ce roman.

Une femme se retrouve dans un hôtel pour la remise d'un prix à son mari. Elle y croise sa mère, avec qui elle entretient des relations difficiles. Le prix récompense la création d'une pilule qui révèle la vraie personnalité de celui qui la consomme en lui donnant confiance. Toute l'assemblée va en prendre et là le livre se perd en un délire totalement bizarre où l'on croise un sage qui parle.

A lire si vous voulait entrer dans une histoire vraiment étrange.
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Avant les singes

Je tiens avant tout à remercier Babélio et les éditions Anne Carrière pour cet ouvrage que j’ai reçu dans le cadre de l’opération ‘Masse Critique’.



Je ne sais pas trop comment classer cet ouvrage… il est des plus surprenant.

Tout commence de façon tranquille. Sabine arrive en Suisse pour participer à une cérémonie au cours de laquelle son mari va recevoir un trophée pour une pilule de son invention ‘Yourself’. Sabine découvre alors que sa mère, avec qui les relations sont très tendues, est l’un des personnages centraux de la cérémonie. Après cette ouverture au demeurant assez classique l’histoire prend une tournure différente. Sabine rencontre une femme qui lui ressemble étrangement, une danseuse c'est-à-dire la carrière que Sabine aurait aimé poursuivre si elle ne s’était pas cassé la cheville des années plus tôt. Après la cérémonie, surprenante pour Sabine, le public est invité à essayer ‘Yourself’ la pilule inventée par son mari. Ce n’est que le début de cette histoire étrange, qui mêle les genres. Un récit savamment orchestré où les dimensions parallèles se croisent et où des mondes se différenciant par de petites choses (une pizza, mais qu’est ce que c’est ?) et de grandes choses (comment ça une 2e guerre mondiale ?) s’entremêlent dans l’espace fermé que forme l’hôtel où prend place la cérémonie. Le suspense s'installe et l'histoire ne cesse d'accélérer.



Nous sommes portés avec brio dans un univers très particulier que je n’arrive à rapprocher que de certains réalisateurs de cinéma comme Lynch ou Anderson. Ca fait sourire mais ça met quand même un peu mal à l’aise.

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Avant les singes

Très difficile de faire un résumé de ce livre surréaliste reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.



On commence avec Sabine, une femme qui part en Suisse dans la ville de Zermatt o% son mari doit recevoir un prix pour l'invention d'une pilule dopante qu'elle l'a aidé à développer en trouvant le financement.



Durant le trajet de la gare à l'hôtel, elle se remémore sa vie avec une mère jalouse et narcissique qui l'a intégrée à 20 ans dans son entreprise de décoration, qui l'a toujours eu sous sa coupe, et qui vient de la rejeter en lui annonçant la vente de la société.



Pendant ce trajet, des premiers éléments "bizarres" ont lieu dans la gare et dans le taxi électrique. Des visions de plusieurs vies, des souvenirs qui tanguent et la fuient, le monde stable de la mémoire qui s'éloigne...



Et puis ... on tombe dans le surréalisme avec des des mondes parallèles remplis de doubles de soi, des couloirs qui n'en finissent pas, des singes qui parlent, des éléments de vie qui se percutent et s'enchaînent. Avec à la tête de tout ça la fameuse mère.



Il faut abandonner toute rationalité, accepter de se laisser balader. Tout se brouille et en même temps on n'est pas (trop) perdu.



Ce roman est loufoque et un brin inquiétant, j'en suis sortie étourdie avec un léger vertige.



En même temps, l'auteure utilise cet absurde surréaliste pour aborder des sujets comme le bonheur, le monde actuel, ses doutes. C'est une remise en question de la vie ...

Étonnant. A essayer !
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Avant les singes

Ce livre est une trésor, dont la récente exhumation en format poche est à mettre au compte des éditions 1018. Certains y ont lu un délire ou une transe hallucinatoire mais c'est dû au fait que, malheureusement pour ceux-là, ils n'ont pas appris à lire avant. La beauté d'Avant les singes réside, au contraire de ce qui peut se lire à son sujet, dans sa clarté exceptionnelle sur un sujet où il est impossible de l'être complètement. Qui saurait mieux rendre compte du foisonnement des possibilités offertes par la vie et que ce livre, où une femme se retrouve aux prises avec d'autres versions d'elle-même, ces alternatives auxquelles il nous arrive aussi de penser, et qu'on balaie. C'est une errance intime, tout en hésitations et en demi-tours, un questionnement mystique qui émerge, s'épanouit et disparait. Complexe mais sans complexes, l'intrigue suit la logique arborescente des carrefours. C'est un vrai plaisir que de s'y perdre à la suite de l'héroïne qui, malgré l'irruption nonchalante du surnaturel, reste humaine jusque dans la jalousie qu'elle ne peut s'empêcher de nourrir envers ses propres doubles.



A ce petit jeu du "Et si... ?", Sibylle Grimbert montre un talent qui fait mouche, à l'image de son dernier roman La horde, encore plus séduisant pour les questions qu'il soulève et traite jusqu'au bout, avec une pointe de cynisme rafraichissant. Et si c'était le démon qui racontait son exorcisme ?
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Avant les singes

Médiocre, à mon sens, n'importe quoi ! Regrettable que certains manuscrits, bien meilleurs certainement, soient boudés par les maisons d'édition. Il serait intéressant d'en connaître la raison. Personnellement je n'ai trouvé aucun intérêt à ce bouquin que je n'ai pas eu la force de terminer .
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Il n'y a pas de secret

Paula a 14 ans lorsque sa maman Valérie disparaît du jour au lendemain sans donner d'explications. Elle se retrouve seule avec son papa dans l'incertitude d'un possible retour, dans l'espoir de comprendre pourquoi elle a agi ainsi et dans la tourmente des jours sans elle. Pourquoi cette maman a-t-elle abandonné son enfant et son mari? Les aimait-elle réellement ou se cachait-elle derrière un semblant de vie? Maitresse d'un autre homme, aimait-elle suffisamment son mari ? L'aurait-elle rejoint quelque part et tourné le dos à tout ce qu'elle avait construit jusqu'ici ?

Paula essaiera tant bien que mal de cerner et de comprendre sa maman et tentera de vivre aux côtés de son papa. Une reconstruction et une mise en question sur elle-même seront alors nécessaires pour continuer à avancer...



Ce roman est une véritable introspection de la part de la narratrice et une analyse approfondie sur la vie suite au départ brutal de sa maman. D'une écriture intimiste, Sybille Grimbert nous livre un roman sur le concept de la famille et du noyau qui éclate au sein de celle-ci. Livrée à elle-même, Paula analyse et essaie de comprendre ce qui a poussé sa mère à quitter le foyer. Elle se penche sur l'icône maternelle et les liens qu'elle a pu tisser avec elle, sans parvenir à comprendre son geste.

Une histoire moderne sur les liens familiaux où ni Paula ni son papa ne sortent grandis.



Il n'y a pas de secret... de famille...
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La conquête du monde





Ludovic est un jeune homme brillant. Entendez-par là qu’il est un jeune avocat promis à une belle carrière. Divorcé, son ascension professionnelle et sociale tout d’un coup s’effondre. Poussé vers les portes de sortie, impuissant, il assiste à sa propre chute.



Jamais Ludovic ainsi que ses amis n’auraient envisagé qu’Antoine perde le contrôle de son avenir bien tracé. Sans savoir pourquoi, tout s’écroule. Son ambition professionnelle est mise à mal avant d’être ravalée. Englué dans ses questionnements, il perd le fil de sa propre vie alors que ses amis réussissent.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.com/2012/01/sibylle-grimbert-la-conquete-du-monde.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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La conquête du monde

C’est un constat de base : j’ai dévoré les deux-cent pages de La conquête du monde avec un plaisir que je n’avais pas ressenti depuis longtemps à la lecture d’un roman. Une espèce de satisfaction jubilatoire difficilement explicable. Mais dans ce cas, comment écrire une critique pertinente ? Bien sûr, c’est tout le talent de l’auteure, Sibylle Grimbert, d’avoir réussi à me donner l’impression que ce roman était fait pour moi à ce moment précis. C’est aussi bien joué de ma part de l’avoir emprunté à la bibliothèque, tout comme je peux remercier le ou la bibliothécaire de l’avoir placé dans sa sélection de l’année. Cela dit, je me demande quel est le facteur le plus important. La qualité brute du bouquin, ou l’état d’esprit du lecteur, son vécu, son humeur ? Probablement les deux.



Dans le cas de La conquête du monde, le lecteur ferait bien de pouvoir prendre un certain plaisir à assister au malheur des autres. En l’occurrence, il s’agit ici d’apprécier la chute interminable d’un vainqueur, Ludovic. Le genre de type non seulement ambitieux mais qui se donne, en plus, les moyens d’aller toujours plus loin, jusqu’à posséder tout un tas de contacts utiles, plein de thunes et du pouvoir. Sauf qu’un jour ça dérape. D’abord doucement, juste des détails par-ci par-là. Et puis tout s’accélère, et la poisse s’accumule comme un gros tas de fumier au sein duquel Ludovic se noie de plus en plus profondément. Et le lecteur, pour peu qu’il soit de bonne disposition, ne peut qu’assister ébahi à une magnifique démonstration d’effondrement total. Pour être honnête, je crois qu’on peut qualifier de malsain le plaisir que j’ai pris à contempler le naufrage inattendu mais pourtant inéluctable d’un inconnu qui ne m’avait rien demandé mais qui avait tout pour m’agacer.



Autant pour mon sens moral, mais j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre.
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La conquête du monde

Ce livre m'a donné le sentiment rare que je rencontrais un véritable écrivain, avec un ton, une couleur, un univers, une vision des choses et des gens qui lui appartiennent en propre. J'en suis sorti avec l'impression d'avoir une expérience nouvelle de la réalité. Qu'attendre d'autre d'un écrivain ?



Ludovic, le personnage central, est à la fois étrange et familier, comme si l'auteur avait réussi à cerner ce qu'il y a d'étrange en chacun de nous, ce qui en nous, selon le point de vue, peut paraître banal ou mystérieux. Il ne veut rien d'autre que réussir sa vie. Mais il se fait, de cette réussite, une idée tellement décalée par rapport à ce qu'il est vraiment qu'il finit par échouer en tout, et à décoller peu à peu, à se perdre en lui-même, entre ses songes et ses regrets.



Le tour de force est que tout cela, qui pourrait être sinistre, est d'une drôlerie constante et, malgré l'angoisse très puissante qui ronge toute cette histoire, d'une sorte de gaieté singulière, irrésistible. Il y a là quelque chose de miraculeux, qui n'aurait pas été possible sans l'écriture musicale, subtile et inventive de Sibylle Grimbert, dont l'énergie emporte et le personnage et le lecteur, jusqu'à faire de cette histoire celle d'une rédemption paradoxale : une vie ratée, et finalement sauvée par le rêve que sait y insuffler la merveilleuse conteuse qui nous la fait découvrir.



Lisez ce livre, lisez Sibylle Grimbert, c'est une de mes plus belles découvertes, dans la littérature actuelle, des dernières années.
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La conquête du monde

Comment remettre son existence sur les bons rails ? En devenant son propre aiguilleur, libre et lucide, au lieu de s'en remettre aux diktats de petites gens qui se croient grands : telle est la morale de ce roman au long cours, cocasse, formidablement humain.
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La conquête du monde

Avec La conquête du monde, j'ai découvert un auteur riche d'un univers particulier. Quelqu'un qui est très perspicace sur les relations de la société, qui a un regard avisé sur le quotidien et qui décrit un état plutôt tragique avec un style sarcastique et fantasque.

Ludovic est un antihéros très attachant. Brillant historien, il se reconvertit dans le droit, devient un avocat brillant. Mais sa vie se doit d'être une conquête incessante des meilleures opportunités. Doué, opportuniste, il se laisse tenter par un collègue pour promouvoir le badminton. Des bévues , des remarques désagréables, des projections fumeuses permanentes dans son esprit, Ludovic va souvent passer à côté de la réussite et du bonheur, se reconvertir et laisser encore passer sa chance. Bien vite, il se rend compte qu'il a eu tort de divorcer, que ses échecs professionnels s'enchaînent. Il imagine alors des projets insensés, comme le marketing du tapioca, la rédaction d'un biopic sur Superman. La réussite de ses amis le plonge dans un état dépressif.

"Désormais, il avait le sentiment d'être au bord de l'autoroute avec une deux-chevaux en panne et de voir défiler sur l'asphalte bien entretenu les bolides de ses amis."

Et pourtant, il a toujours du travail, une nouvelle femme, Dorothée qui l'aime.

"Au début, je te trouvais fantasque, puis j'ai compris que ce n'était que de l'orgueil, la recherche désespérée du triomphe, à n'importe quel prix, le refus d'être diffèrent des gens qui t'entourent."

Mais sa conquête du monde l'entraîne sur une pente savonneuse. Son esprit s'évade de plus en plus, ses rêves et ses dédoublements de personnalité le perturbent. Et l'on suit ses pérégrinations avec beaucoup de tendresse.

Sibylle Grimbert nous décrit avec beaucoup de finesse les états d'âme de Ludovic, elle insère des situations cocasses, use d'un humour cynique et intelligent et met en évidence ce monde social difficile où il faut exceller.

Ludovic devient un looser lamentable mais tout comme Adèle, une jeune amie de son fils, on l'aime malgré tout.

L'auteur termine son roman avec une fin ouverte, entre rêve et réalité qui permet à chacun de sauver son héros comme il l'entend.

Grâce au style incomparable de Sibylle Grimbert, j'ai beaucoup souri pendant ma lecture alors que le sujet du roman est très sérieux puisqu'il montre que l'obligation à réussir dans notre société moderne peut détruire certaines personnes.
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La conquête du monde

Il y a, dans les aventures ridiculo-dépressives du héros de la Conquête du monde, le nouveau roman de Sibylle Grimbert, quelque chose qui tient de Henry James et quelque chose qui tient de Michel Houellebecq, deux auteurs qu’on n’a guère l’habitude d’associer.
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La conquête du monde

Je suis assez dubitative après avoir refermé ce livre. Un moment de lecture agréable, sûrement ! Un livre que je garderai longtemps en mémoire, je ne crois pas. Je n’ai pas vraiment éprouvé une grande sympathie pour ce personnage maladroit et pleurnichard que la vie a pourtant comblé.

Ludovic, brillant avocat a toujours réussi ce qu’il entreprenait avec une facilité déconcertante, mais un jour cette belle mécanique s’enraie. Ludovic se retrouve soudainement dans la peau d’un loser, gaffeur, totalement inadapté à l’époque.

« Il était parti à la conquête du monde sans aucune idée de ce que cette conquête devait recouvrir, sans y insuffler un contenu, juste avec le mot “conquête”, tyrannique et absolu, envoûtant, devant lui. »

Peu à peu Ludovic saccage sa vie comme un enfant gâté casserait ses jouets et ensuite jalouserait ceux de ses camarades.

Je ne connaissais pas Sibylle Grimbert, j’ai aimé son écriture teintée de notes d’humour même si je n’ai pas été convaincue par son héros.



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La horde

Un démon trouve en une petite fille, le réceptacle idéal pour affirmer toute sa puissance et enfin obtenir ce qu’il veut depuis des siècles : le pouvoir.

Nouveauté dans le grand mix des romans d’épouvantes, suivons non pas la victime mais le Mal. Comment ce dernier modèle sa victime, l’isole, la fait douter, la fait tuer et comment cette dernière va prendre le pouvoir. Sous ses airs de roman surnaturel, S; Grimbert brosse le portrait d’une possession des plus psychologiques mais rien de sanglant à se mettre sous la dent. Là est le gros problème de ce livre à l’écriture fine mais qui n’emballe pas. Du vicieux & pervers en plus aurait apporter un supplément non négligeable à ce postulat qui ne manquait pas de mordant.
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La horde

Avec « La Horde », la romancière se fait démon pour conter la possession irrémédiable la jeune Laure par Ganaël, novice en la matière. Saisissant.
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La horde

Vous l'entendez, cette petite voix dans votre tête ? Mais êtes-vous bien sûr qu'elle est le fruit de votre conscience, ou même de votre inconscient, et pas plutôt le signe d'une possession démoniaque ?



A travers Lara, 10 ans et investie par le démon Ganaël, c'est toute notre représentation du réel que fait chavirer Sibylle Grimbert dans 'La Horde'. Evidemment, vous aurez sans doute déjà lu quelques livres où un auteur convoque le surnaturel pour mieux analyser le réel et le faire vaciller. Mais ici, on en vient à douter du moindre comportement enfantin, nos grilles de lecture sont mises à mal et, justement, on le voit partout.



Le banal devient horrifique, dérangeant, le démon paraît presque inoffensif face aux humains, et un auteur entre dans notre tête pour mieux nous troubler. Eh oui, la bonne littérature peut - aussi - ça.
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La horde





Ganaël rêvait depuis des siècles de posséder un être humain quand il a rencontré Laure, 10 ans, une petite fille vive, drôle, si douce. Maintenant il est en elle, et il raconte son irrésistible prise de pouvoir sur Laure. Bientôt, il pourra lui apprendre la cruauté, la voracité, l’absence totale de pitié qu’il est venu répandre dans le monde. Mais les humains sont un peuple étonnant : rien ne se passera comme prévu – ce sera pire. (résumé éditeur).



Mon résumé : Un démon minuscule réussit à s'enfuir de l'au-delà des démons, c'est-à-dire un marais puant, regorgeant d'autres démons. De là, ils voient ce qui se passe sur la terre "rien de palpitant depuis le Crétacé". Le petit démon arrive chez la petite Laure, dix ans, qu'il regarde depuis 5 ans. Il prend possession du Playmobil porte-bonheur de Laure, qui est posé sur la table de nuit. Mais il tombe, est écrasé par un pied de la maman de Laure, et donc s'infiltre en Laure, dans un petit millimètre au-dessus de la hanche de celle-ci. Jour après jour il va essayer de grandir en elle, afin qu'elle devienne celle qui dominera le monde par le mal. Mais Laure ne le sent pas. Il lui parle sans arrêt, elle est persuadée qu'elle se parle à elle-même. Il l'entraîne à faire des bêtises, elle en fait, mais on lui pardonne, c'est encore une petite fille. Mais ce démon, Ganaël, n'a pas perdu la partie..



Mon avis : Déjà, le bandeau rouge sur ce livre qui dit " Vous pensiez que rien n'était plus angoissant que L'Exorciste?" me fait rire, après la lecture du livre. Ça n'a aucun rapport. Ce livre n'est PAS angoissant à ce point. Les seuls deux points communs sont "démon" et "petite fille". Et ce démon-ci est un peu ridicule, et surtout sans pouvoir. Il voit la petite fille, ses parents, amis, relations, il reconnaît même dans une vieille dame qui tente de prévenir les parents, l'ancien "hôte" du démon qui s'est enfui du marais avant lui, et qui a perdu la partie. Ce démon-ci non plus ne va pas faire de grandes choses, n'ayant de pouvoir que si l'enfant est d'accord. Ce n'est pas un roman d'horreur. Tout au plus un roman fantastique. Je trouve qu'il y a tromperie sur la marchandise, ce n'est ni un thriller ni un truc angoissant. De plus, ce qui m'a déstabilisée, ce sont les moments où l'on ne sait pas si ce qui se passe est dans l'imaginaire du démon, ou de Laure, ou de la réalité. Et de horde, il n'y a pas.



On va dire : j'ai aimé les trois premières pages.







La horde - Sylvie Grimbert, ed Anne Carrière, 2018, 215 pages, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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La horde

Je t’avais dit qu’après le dernier Sandrine Collette, j’allais me faire un roman facile, dans le sens où je voulais pas trop réfléchir, et passer un bon moment de lecture.

«La horde», c’est la couv qui m’a appelé. La couv, le titre, et le premier paragraphe. Je t’ai dit déjà, je lis pas souvent les quatrièmes. Les éditeurs ont tendance à raconter des conneries dessus, un peu comme des marchands de lessive.

Sibylle Grimbert, je la connais pas. Jamais rien lu d’elle. J’ai cru comprendre qu’elle faisait plutôt dans le blanchâtre mais quand t’auras lu (si tu l’as pas encore fait) «La viande des chiens, le sang des loups» de Misha Halden (Justine Niogret), tu sauras pourquoi ça me fait pas peur les auteurs qui font dans le blanc ou la littérature jeunesse... Parfois, tu tombes sur une pépite, et elle te marque pour les trois mois qui suivent.

En plus Anne Carrière, elle est pas connue pour ses romans noirs, donc la surprise pouvait être totale.

Dès les premières lignes, je me suis dit que c’était une sacrée bonne idée. Décider de vivre une histoire par la voix d’un démon qui s’incarne dans un Playmobil, c’est juste osé. On est à un million de kilomètres de «L’exorciste» et de ses dérivés, et j’aime bien ça. De plus l’héroïne est une petite fille, et depuis un certain roman d’une certaine auteuse, où j’ai pas franchement adhéré à la dithyrambe générale, je fais gaffe... Les petites filles, en littérature, ça peut être tout mais aussi n’importe quoi. Bon, j’exagère. Mais tu me connais, j’ai tendance à exagérer.

Je te dis de quoi ça cause, ce roman.

D’abord, il y a Laure. Laure, elle a dix ans, et c’est une chouette môme. Gentille, avec des copines, elle va à la piscine (clin d’œil à Éric Maravélias, j’me comprends) et franchement, on voit pas trop ce qui pourrait changer ça. Mais l’autre personnage, c’est Ganaël. Ganaël, ça fait quelques milliers d’années qu’il fait la planche sur son marécage, et il en a marre. Il voudrait bien vivre sa vie. Ganaël, c’est un démon. Un vrai, comme t’en a sûrement croisé plein, mais juste t’as pas fait gaffe.

Ganaël a repéré Laure, et il décide de prendre possession de cette petite fille et de lui apprendre les trucs que t’apprends pas aux petites filles d’habitude.

Genre, la cruauté, l’indifférence à la souffrance... Le Mal.

Une langue vive, au ras du sol, parce que Laure, elle est petite, comme toi quand t’avais dix ans, et que tu jouais à «t’es pas cap».

Et puis tu vas devenir Laure, et te souvenir, ces trucs de mômes, ces histoires de fées et de fantômes qui frappaient aux portes ou qui faisaient démarrer les mobylettes.

Donc c’est une histoire, bien racontée, mais pas que.

Pas que parce que celui qui cause, celui qui dit «je», c’est le démon. Et c’est juste génial. Parce que la possession, c’est comme les frites, si tu fais pas deux bains, c’est raté. Un premier bain dans de l’huile à 220° (c’est la température de l’enfer, tu savais pas ?) et un second bain, plus long, à 180°(c’est la température du purgatoire).

Ce qui est vraiment étonnant, c’est de voir le démon qui s’approche de la condition humaine, et qui finit par... Je te dis pas, je déconne.

J’ai aimé l’ironie, présente tout au long du texte, j’ai aimé Laure, qui se rend compte que finalement, être méchant, c’est pas idiot, ça peut aider à vivre plus confortablement. T’en connais des comme elle, je le sais.

Comment lier un démon et une petite fille ? Comment faire de cette relation pas franchement simple au départ, une vraie relation, presque amoureuse, la même que celle qui perdure au sein d’un couple, quand l’autre accepte l’un, malgré...

T’as rencontré des pervers narcissiques ?

Tu sais ceux qui sont incapables, ou presque, d’empathie, mais tu t’en es pas rendu compte tout de suite, ceux qui ne parlent que d’eux, tout le temps, et que tout ramène à eux, en permanence, ceux qui détruisent ceux qui les entourent, et notamment dans le cadre du duel, représenté par le couple.

Ceux là.

La soumission, elle est dans ce roman.

La lutte contre la volonté de l’autre, elle est dans ce roman.

La violence psychologique, elle est dans ce roman.

La tentation, l’envie, elles sont dans ce roman.

L’innocence des enfants (t’y crois toi ?), elle est dans ce roman.

Mais voir l’humanité de l’extérieur, en bronzant sur son marécage (ça te rappelle des gens ?) et en faire partie, c’est pas pareil...

J’ai cru tomber sur un roman sympa, facile à lire, et distrayant, je me suis pas trompé.

C’est ce que je te disais. Parfois, dans le blanc, il y a du noir, et ça fait du gris.

Foncé, le gris.


Lien : http://leslivresdelie.org
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La horde

Oui mais...



Ce livre, depuis sa sortie, me faisait de l’œil, et bien qu'impatiente de tenter l'expérience, je repoussais sans cesse le moment d'entrer dans cette histoire, un peu par peur de son côté glaçant, beaucoup par peur que ce côté glaçant ne soit qu'une chimère...



Au final, dés les premiers chapitres, j'ai compris que ce livre ne me ferais pas frissonner, qu'il ne rentrerait pas dans la catégorie des romans qui m'ont bousculés et malmenés.



Les premiers chapitres nous dressent le portrait de deux personnages à milles lieux l'un de l'autre. Nous découvrons Laure, cette petite fille aimée et insouciante, puis, Ganaël, démon en soif de frisson, et de découverte. Tous deux s'apprivoisent, et je dois avouer que dés le début, si j'ai été touché par Ganaël, j'ai aussi été totalement dérouté par lui.



Puis, à mesure que Ganaël prend vie, le caractère de Laure devient pesant, notamment lorsqu'elle se comporte comme une ado de 15 ans, alors que, ne l'oublions pas, elle n'a que 10 ans. Cette facette de l'enfant m'a frustrée, car dans mon esprit, à partir de cette instant, elle est devenue une autre.



Je dois avouer que je me suis délecté de la prise de contrôle de Ganaël. Cela se fait en douceur, parfois avec violence, parfois avec mesquinerie. Le démon se montre patient, reste tapis dans l'ombre de l'enfant, jusqu’à la dévorer et j'ai aimé cela.



Puis la fin vient bousculer le lecteur, (moi en tout cas). Le sort réservé à Laure m'a parue totalement cohérent et même jubilatoire, quant à Ganaël, je me suis trouvé dans un premier temps circonspecte face à ce qui lui arrive, puis j'ai approuvé, prenant conscience que tout chemin parcourue ne pouvait mener qu'a ce dénouement.



Alors pourquoi ce livre n'est pas un coup de cœur ? Parce qu'en grande partie, je m'attendais à plus. Je cherche encore le côté horrifique du roman, quant au frisson promis, personnellement je ne l'ai pas ressentie. Je n'ai pas été glacée par ma lecture, au contraire, et je suis donc restée sur ma faim.



J'en attendais surement trop de La horde et c'est pourquoi, bien qu'ayant passé un agréable moment, je n'ai pu que me sentir frustrée.



Bonne lecture à tous.
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