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Critiques de Sibylle Grimbert (142)
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Le fils de Sam Green

Étrange sensation en fermant ce livre de rester sur ma faim...



Plusieurs angles d'approche entre le schème de Ponzi et la volonté de révéler une arnaque magistrale, la difficulté d'être le "fils de" surtout lorsque le père a l'aura d'un escroc de grande envergure et le désagréable sentiment de n'être pas grand chose si ce n'est un lâche vivant par procuration...



Ecriture assez monotone pour une histoire qui fournissait toutes les ficelles du rocambolesque ! Aussi fade que le héros est sans voix ni grand teint...



J'espère que les prochaines découvertes de la rentrée littéraire 2013 seront plus colorées, plus enjouées, qu'elle vaudront bien d'être lues !
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Le vent tourne

Lecture



Benjamin, jeune trentenaire est le fils d’un designer-industriel connu dans le monde des cuisines et salles de bains. Il arrive ce soir ragaillardi dans cette soirée et sans son père. Car celui-ci, suite à une altercation ayant mal tourné, va sans doute devoir passer un long moment en prison. Libre, Benjamin peut maintenant commencer une nouvelle vie.

Edmond, un ami du père de Benjamin, est un homme de société. Dans cette soirée, tout pour lui tourne mal. Il voit sa femme se détacher et ses amis le trahir.



Tout cela n’est que prétexte à un tourbillon de rencontres, de collisions, de questionnements de personnes. Ensuite, plus rien ne sera pareil.



Avis



Ce livre commence donc par l’arrivée de Benjamin dans une soirée. Il n’est pas le « Je » de ce roman. Le « Je » est ici sans doute l’auteur. Mais en tous les cas c’est une personne invitée à cette soirée que l’on ne rencontre que de loin en loin sans jamais savoir de qui il s’agit.



On suit donc Benjamin. Ce fils marche dans l’ombre de son père ; pas vraiment comme un digne héritier mais plutôt comme un boulet. Il arrive joyeux de pouvoir briser ses chaînes paternelles. Son père en effet devrait passer un certain temps en prison, une dispute avec son épouse s’étant mal terminée. Benjamin s’efforce de remplir son nouveau rôle de singe social et arrivé.Dans cette soirée, il rencontre Vera, Laurent, Edmond, Pierre, Anne, Marianne et autres.

Le livre s’attarde beaucoup sur Benjamin, un peu sur Edmond, moins sur les autres personnages.



Si l’on espère un moment que tout va basculer dans la loufoquerie d’une « The Party », il n’en est rien.



Car ces personnages sont odieux : ils sont tous lâches, versatiles, égoïstes et prétentieux.

Névrosés, si ce n’est profondément tarés pour certains, ils tournent et se retournent sur eux-mêmes. Les autres n’ont d’importance que dans la valeur qu’ils leur donnent, que dans le plaisir de s’y mirer. Plutôt que de vivre et d’apprécier, ils se torturent, se malaxent avec plaisir. Malheur, complaisance morbide, lâcheté, autosatisfaction destructrice ou méchanceté pure, tout y est pour « passer une bonne soirée ».



Il y a déjà bien assez de tristes sires ou dames de cette engeance dans la vie pour devoir les chercher dans un roman. Pourquoi, alors malgré cette invasion de connards infatués, poursuivre cette lecture ? Parce que, si l’auteur, comme Beigbeder, peint des marionnettes occupées à s’ébahir des pustules de leur nombril et de leur âme, jamais elle ne tombe dans la vulgarité ou la fange. On sent même poindre parfois une certaine tendresse qui donne un peu d’humanité à ces pantins de luxe. J’ai donc poursuivi ma lecture en espérant trouver un petit bout de diamant dans la gangue.



Le personnage le plus intéressant, le plus prometteur semble être Benjamin que l’on croit vouloir sortir de cette boue. Mais finalement il s‘avère aussi futile et fielleux que les autres et ce que l’on prenait pour de la lucidité n’est que le fait que médiocre et inadapté, il ne peut pas jouer avec les grands. Si la critique de ce cynisme richement paré est présente, je ne l’ai pas trouvée ; ou alors l’auteur porte bien son prénom . Si « tout bascule en uen soirée », nous promet le quatrième de couverture, tout continue en fait comme avant.



Le style de l’auteur est plutôt agréable et ne tombe jamais dans la vulgarité. Mais ces belles phrases ne disent que des pensées de personnages dilués, égocentriques, hypocrites et creux et elles finissent par leur ressembler.





Conclusion



Ce livre ne m’a pas plu, car malgré un certain style d’écriture, le fond m’est nauséeux.



Ma note : 12/20
Lien : http://www.atelierdantec.com..
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Le dernier des siens

Je suis passé par toutes les émotions dans ce livre. Entre colère, déception, tristesse, joie on retrouve tous les codes de l'humanité. Je me suis dit que ce livre est encore bien d'actualité à vrai dire. Il parle de la disparition d'une espèce à la fin du 19 ieme siècle. On peut retrouver finalement cette histoire pour des insectes ou encore les rhinocéros, éléphants. Pour ceux qui aiment ces sujets. Il est important d'illustrer ce que fait l'humanité et finalement l'inaction de tout le monde.



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La horde

J'avais une grande attente en plongeant dans « La Horde » de Sybille Grimbert, enthousiaste à l'idée d'explorer l'histoire d'une possession démoniaque. Cependant, malgré la présence du démon, l'expérience a laissé un goût de déception. Le démon en question m'a parfois évoqué un bébé chat, oscillant entre des moments de mignonnerie et des tentatives, certes timides, mais démoniaques. Après tout, il s'agit bien d'un démon ! Progressivement, il prend possession de Laure, une jeune fille de 10 ans, et tente, d'une manière plutôt douce, de corrompre son âme.



L'écriture du roman est agréable, empreinte de finesse et parfois même poétique. Cependant, il faut reconnaître que l'action est plutôt limitée dans ce livre. J'ai saisi l'intention de l'auteur, qui semble nous inviter à nous questionner sur la nécessité des démons pour corrompre l'humanité. C'est une critique subtile de notre nature humaine. Malgré cela, j'aurais apprécié quelque chose de plus percutant, de plus horrible que ce que j'ai trouvé. Ganaël, le démon, se révèle finalement être le personnage le plus sympathique à mes yeux. Les autres personnages m'ont paru un peu fades ou trop caricaturaux.



Malgré cette déception, j'ai passé un moment de lecture agréable. Cependant, mes attentes étaient peut-être trop élevées. Le roman offre une exploration intéressante, mais j'en espérais davantage en termes d'intensité et de profondeur.
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Le dernier des siens

La couverture de ce roman est très belle et le fait que la gravure soit divisée en trois parties, trois temps, donne une drôle de sensation. Est-ce parce que le roman se compose de trois parties ? Ou parce que cet animal on ne peut l’appréhender en une seule image ?

C’est un roman qui nous fait nous poser plusieurs questions que ce soit au niveau psychologique, historique ou philosophique.

Ce roman est bon sujet de réflexion en ce qui concerne la géographie littéraire. Il y a les lieux et les mouvements. Ce roman s’ancre dans des lieux réels géographiquement. Ces données sont un départ pour la construction romanesque. Cela m’a d’autant plus intéressée que ce sont des lieux qui m’intriguent à cause de leur situation géographique. En effet, selon qu’on regarde sur une mappemonde ou sur carte (aplatie) ils semblent tantôt éloignés, tantôt tout proches. Il est question de géographie à proprement parler avec les voyages et leur but scientifique. Il est question aussi de mer et de terre et des modes de vies que cela induit. Les habitats de l’animal sauvage et en captivité, les inter-actions avec Gus ou les autres protagonistes qui en découlent. Les modes de vie des habitants de ces différentes contrées. Je ne vais pas me lancer dans une étude plus poussée, je vous laisse y réfléchir.

J’ai beaucoup aimé la progression dans la narration. Si la première partie est assez informative, les deux autres parties nous plongent dans des réflexions plus profondes. Au fur et à mesure Gus prend conscience de certains faits et effets, il perd petit à petit son innocence et sa naïveté. Cela le plonge dans des états proches de la dépression.

Tout au long de ce roman, la mort est omniprésente, l’extinction de cette espèce de pingouin aussi un sujet récurrent mais dans cette troisième partie les réflexions de Gus évoluent vers quelque chose de plus sombre. C’est un roman qui se déroule sur plus de quinze ans.

C’était très intéressant de voir comment Sibylle Grimbert fait évoluer les relations entre l’homme et le pingouin, pas seulement avec Gus. Mais c’est vrai qu’elle montre surtout la transformation qui s’exerce entre Gus et Prosp. Lequel des deux à apprivoisé l’autre ?...[blog]


Lien : https://latelierderamettes.w..
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Le dernier des siens

Le dernier des siens est une magnifique rencontre entre un homme et un grand pingouin, qui deviendra au fil du récit le dernier de son espèce abattue par les hommes afin d'en faire du commerce.

L'amitié qui naît de la capture d'un naturaliste pour son objet d'étude, ce grand pingouin, est décrite avec finesse, elle avance à tâtons, chacun cherchant à apprivoiser l'autre, se connaître, se comprendre, jusqu'à la rencontre de deux cœurs. Cette amitié est magnifique mais si tragique car derrière chaque moment passé ensemble il y a cette vérité qu'après il ne pourra plus y en avoir, tout est dernière fois. Alors quel sens donner à tout cela ? Gus, le personnage principal, sombre dans la dépression et moi sensible lectrice avec. Monde cruel...

Quel dommage que cette magnifique et rare histoire d'amitié soit si triste Ce que m'a renvoyé le miroir de cette altérité c'est toute la cruauté de l'homme, je n'y ai vu que des questions sans réponses, aucun espoir, l'envie de quitter le monde , de ne pas y appartenir. Il m'a manqué une pincée d'espoir.



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Le dernier des siens

C’est la médaille de ma première lecture de l’année 2023 la plus émouvante : l’histoire d’une rencontre impossible entre un homme au regard au départ purement pragmatique et scientifique et entre un grand pingouin qui court à sa perte. Quel effet peut-il faire à un individu de se sentir et d’être le dernier exemplaire de son espèce dans le monde ? C’est ce qu’expérimente Gus, le personnage principal de ce fabuleux petit roman lorsqu’il décide de sauver, lors d’une traversée, un pingouin victime avec sa colonie d’un horrible massacre. « Que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ? »

Je recommande vivement cette lecture qui est pour moi un véritable petit bijou, un voyage dans la complexité de la relation entre l’animal et l’homme. Une complexité que l’autrice tente bien d’explorer sans jamais sombrer dans un objectivisme, dans un anthropomorphisme ou spécisme. Rien que pour cela, c’est une véritable réussite littéraire. On accède sans jamais y accéder à l’intériorité d’un Autre voué à disparaître, avec sa valeur intrinsèque et sa spécificité singulière : Prosp a un sale petit caractère et certaines pages sont hilarantes, touchantes. C’est beau, c’est poignant, c’est triste mais c’est cruellement contemporain. La parcours intellectuel de Gus doit être pour nous un repère : prendre conscience que nous sommes responsables des Autres dont l’extinction est un profond appauvrissement de l’humanité.
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Le dernier des siens

J’ai lu uniquement la critique de ce livre dans un des Télérama de la rentrée, critique élogieuses II m’a donné envie de le commander à mon libraire. Ce livre coche beaucoup de cases plus que positives pour moi : roman naturaliste, traitant de la relation homme-animal et en plus d’un pingouin, roman d’aventure et évidemment qui aborde des questions philosophiques mine de rien. Tout m’a plu, j’´étais avec ce couple humain/ animal sans être totalement bouleversée comme je le craignais. Aucun anthropomorphisme, ni empathie déplacée, d’une portée universelle et intemporelle. Un livre qui m’aura marquée.
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Le dernier des siens

Dès la première page on est plongé dans un carnage : les grands pingouins sont massacrés, leurs oeufs amassés en tas. Le soir les marins qui les ont massacrés mangeront cette chair de grands pingouins qui nidifient en été sur ce rocher d'Eldey proche de l’Islande. Ils sont une trentaine. Gus a assisté à ce massacre, envoyé, en 1834, par le musée d'histoire naturelle de Lille pour étudier la faune des Orcades.

Il récupère un grand pingouin blessé, échappé du massacre, le met en cage pour l'étudier. Il le nourrit, le soigne, s’y attache, une amitié naît entre Gus et son pingouin qu’il a baptisé Prosp. Gus partira avec Prosp pour tenter de le remettre dans son milieu naturel mais tous ses congénères ont disparu de la surface du globe. Belle lecture, intéressante et attachante qui nous fait prendre conscience que nous sommes responsables de cette terre et de ce qu’elle nous offre.

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La horde

Points positifs:

Un roman intéressant dans sa démarche car toute l'intrigue est construite en partant du point de vue du démon possesseur. Peu de dialogues, beaucoup de descriptions, de constats, de réflexions. On a vite la sensation d'assister à tout, un peu comme si nous étions prisonnier du corps de la jeune Laure également.

J'ai trouvé également que les différentes étapes de la possession étaient bien expliquées. J'ai toujours vu ce phénomène comme une intrusion progressive et sournoise du corps du possédé. Un peu comme un serpent traînant son corps autour d'une proie, hypnotisant peu à peu celle-ci avant d'en faire sa chose. J'attendais avec impatience ce moment où la noirceur s'emparerait inévitablement de la jeune enfant.



Points négatifs:

La dernière partie du roman m'a semblé assez pénible. On s'attend tout au long des deux premières partie à être étonné, à tomber dans quelque chose digne d'un récit fantastique. Je n'y ai pour ma part absolument pas trouvé mon compte. J'avais pourtant lu: "Vous pensez que rien n'était plus angoissant que l'exorciste?"

Certes, la froideur qui se dégage du récit en général peut-être parfois glaçant, mais je rapprocherais plus cette histoire d'un thriller finalement.

Autre point négatif : le final que je n'ai absolument pas compris. Si quelqu'un a la clé je suis preneuse !!
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Le dernier des siens

Si un jour on m’avait dit : “lit ce livre, une histoire d’attachement profond voire passionnel et presque charnel entre un homme et un pingouin au début du 19ème siècle”, me connaissant, je serais restée assez dubitative…



Et pourtant Sibylle Grimbert a brillamment réussi cet exploit. Celui de me laisser glisser avec plaisir dans le froid, l’humidité et l’air marin des Orcades ou des îles Féroé au Danemark.



Brièvement, Gus, un jeune zoologiste assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins. Bouleversé, il extirpe l’un d’eux de cette tuerie et se passionne pour l’animal sans prendre conscience qu’il vient de sauver le dernier spécimen sur terre de l’oiseau.



Avec une improbable authenticité, l’écrivaine parvient à imaginer entre l’homme et l’animal une relation digne de celles, belles et étranges parfois entre deux êtres humains. Avec subtilité elle décrit toute la force pouvant passer dans un regard, la douceur dans les gestes tendres ou protecteurs, l’irritabilité qui s’installe aussi quelquefois. Une relation éloquente dans son mutisme.



Un roman sensoriel, émouvant, intelligent et original qui questionne sur l’idée d’aimer ce qui ne sera bientôt plus et interroge sur la disparition de certaines espèces.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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La horde

c'est un roman dérangeant: Ganaël, un démon, décide de prendre possession du corps et de l'esprit d'une petite fille de 10 ans, Laure. Ayant vécu avec ses semblables dans un marécage depuis longtemps, il découvre étonné les humains et leur fonctionnement. Peu à peu, il se fait accepter de Laure, l'influence et commence à répandre le mal autour d'elle. Les parents sont surpris des réactions de leur fille, puis croient qu'elle parle à un ami imaginaire... seule une vieille femme qui a déjà lutté contre un esprit démoniaque s'aperçoit de ce qui se passe, mais on la prend pour une vieille folle. Le démon arrive à faire entrer en contact la petite fille avec des animaux, à provoquer la mort d'un bébé... Mais Laure surpassera ses attentes. Le point de vue est bien sûr original, ainsi qu'une vision de l'enfance, ou plutôt de la préadolescence, sans concessions. Ganaël ne fait qu'accentuer des tendances à la manipulation, une indifférence et une cruauté déjà présentes finalement... et on ne sait plus qui mène finalement.
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La horde





Ganaël rêvait depuis des siècles de posséder un être humain quand il a rencontré Laure, 10 ans, une petite fille vive, drôle, si douce. Maintenant il est en elle, et il raconte son irrésistible prise de pouvoir sur Laure. Bientôt, il pourra lui apprendre la cruauté, la voracité, l’absence totale de pitié qu’il est venu répandre dans le monde. Mais les humains sont un peuple étonnant : rien ne se passera comme prévu – ce sera pire. (résumé éditeur).



Mon résumé : Un démon minuscule réussit à s'enfuir de l'au-delà des démons, c'est-à-dire un marais puant, regorgeant d'autres démons. De là, ils voient ce qui se passe sur la terre "rien de palpitant depuis le Crétacé". Le petit démon arrive chez la petite Laure, dix ans, qu'il regarde depuis 5 ans. Il prend possession du Playmobil porte-bonheur de Laure, qui est posé sur la table de nuit. Mais il tombe, est écrasé par un pied de la maman de Laure, et donc s'infiltre en Laure, dans un petit millimètre au-dessus de la hanche de celle-ci. Jour après jour il va essayer de grandir en elle, afin qu'elle devienne celle qui dominera le monde par le mal. Mais Laure ne le sent pas. Il lui parle sans arrêt, elle est persuadée qu'elle se parle à elle-même. Il l'entraîne à faire des bêtises, elle en fait, mais on lui pardonne, c'est encore une petite fille. Mais ce démon, Ganaël, n'a pas perdu la partie..



Mon avis : Déjà, le bandeau rouge sur ce livre qui dit " Vous pensiez que rien n'était plus angoissant que L'Exorciste?" me fait rire, après la lecture du livre. Ça n'a aucun rapport. Ce livre n'est PAS angoissant à ce point. Les seuls deux points communs sont "démon" et "petite fille". Et ce démon-ci est un peu ridicule, et surtout sans pouvoir. Il voit la petite fille, ses parents, amis, relations, il reconnaît même dans une vieille dame qui tente de prévenir les parents, l'ancien "hôte" du démon qui s'est enfui du marais avant lui, et qui a perdu la partie. Ce démon-ci non plus ne va pas faire de grandes choses, n'ayant de pouvoir que si l'enfant est d'accord. Ce n'est pas un roman d'horreur. Tout au plus un roman fantastique. Je trouve qu'il y a tromperie sur la marchandise, ce n'est ni un thriller ni un truc angoissant. De plus, ce qui m'a déstabilisée, ce sont les moments où l'on ne sait pas si ce qui se passe est dans l'imaginaire du démon, ou de Laure, ou de la réalité. Et de horde, il n'y a pas.



On va dire : j'ai aimé les trois premières pages.







La horde - Sylvie Grimbert, ed Anne Carrière, 2018, 215 pages, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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La horde

Avec « La Horde », la romancière se fait démon pour conter la possession irrémédiable la jeune Laure par Ganaël, novice en la matière. Saisissant.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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La horde

Clair Obscur du Bien et du Mal

Avec La Horde, Sybille Grimbert publie son dixième roman et s'inscrit ainsi dans le genre du fantastique en abordant le thème de la possession démoniaque.



C'est aussi l'histoire d'une rencontre, entre une petite fille en apparence innocente et d'un démon immortel en apparence cruel. En apparence, car l'originalité du livre réside dans ce retournement de situation qui nous fait découvrir les personnages au fur et à mesure sous un angle nouveau et inattendu. Et si le Mal n'était pas un concept palpable sur lequel on pouvait rejeter la faute mais inhérent aux choix de chacun ?



De sa plume délicate, l'auteur raconte ce récit à travers la voix de Ganaël, le démon qui possède la petite Laure et qui grandit en même temps qu'elle. Au fond, tous les deux sont des êtres jeunes, « victime » du rêve enfantin et de l'insouciance et vont finir par appréhender la vie sous un angle différent : Ganaël qui se pensait si sombre s'humanise au contact de Laure, envie l'humanité pour l'étendu de ses émotions et sa mortalité, tandis que Laure révèle une personnalité froide et égocentrique. L'un flamboie du souffle nouveau de la vie tandis que l'autre pourrit de l'intérieur.



Un récit prenant et surprenant, loin du conte horrifique et manichéen, beaucoup plus nuancé et subtil qu'il n'y paraît.



Les éditions Anne Carrière signe par ailleurs une jolie couverture.



Retrouvez l'interview de l'auteur en lien
Lien : https://www.lullyfabule.fr/i..
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Avant les singes

Très difficile de faire un résumé de ce livre surréaliste reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.



On commence avec Sabine, une femme qui part en Suisse dans la ville de Zermatt o% son mari doit recevoir un prix pour l'invention d'une pilule dopante qu'elle l'a aidé à développer en trouvant le financement.



Durant le trajet de la gare à l'hôtel, elle se remémore sa vie avec une mère jalouse et narcissique qui l'a intégrée à 20 ans dans son entreprise de décoration, qui l'a toujours eu sous sa coupe, et qui vient de la rejeter en lui annonçant la vente de la société.



Pendant ce trajet, des premiers éléments "bizarres" ont lieu dans la gare et dans le taxi électrique. Des visions de plusieurs vies, des souvenirs qui tanguent et la fuient, le monde stable de la mémoire qui s'éloigne...



Et puis ... on tombe dans le surréalisme avec des des mondes parallèles remplis de doubles de soi, des couloirs qui n'en finissent pas, des singes qui parlent, des éléments de vie qui se percutent et s'enchaînent. Avec à la tête de tout ça la fameuse mère.



Il faut abandonner toute rationalité, accepter de se laisser balader. Tout se brouille et en même temps on n'est pas (trop) perdu.



Ce roman est loufoque et un brin inquiétant, j'en suis sortie étourdie avec un léger vertige.



En même temps, l'auteure utilise cet absurde surréaliste pour aborder des sujets comme le bonheur, le monde actuel, ses doutes. C'est une remise en question de la vie ...

Étonnant. A essayer !
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Avant les singes

Je tiens avant tout à remercier Babélio et les éditions Anne Carrière pour cet ouvrage que j’ai reçu dans le cadre de l’opération ‘Masse Critique’.



Je ne sais pas trop comment classer cet ouvrage… il est des plus surprenant.

Tout commence de façon tranquille. Sabine arrive en Suisse pour participer à une cérémonie au cours de laquelle son mari va recevoir un trophée pour une pilule de son invention ‘Yourself’. Sabine découvre alors que sa mère, avec qui les relations sont très tendues, est l’un des personnages centraux de la cérémonie. Après cette ouverture au demeurant assez classique l’histoire prend une tournure différente. Sabine rencontre une femme qui lui ressemble étrangement, une danseuse c'est-à-dire la carrière que Sabine aurait aimé poursuivre si elle ne s’était pas cassé la cheville des années plus tôt. Après la cérémonie, surprenante pour Sabine, le public est invité à essayer ‘Yourself’ la pilule inventée par son mari. Ce n’est que le début de cette histoire étrange, qui mêle les genres. Un récit savamment orchestré où les dimensions parallèles se croisent et où des mondes se différenciant par de petites choses (une pizza, mais qu’est ce que c’est ?) et de grandes choses (comment ça une 2e guerre mondiale ?) s’entremêlent dans l’espace fermé que forme l’hôtel où prend place la cérémonie. Le suspense s'installe et l'histoire ne cesse d'accélérer.



Nous sommes portés avec brio dans un univers très particulier que je n’arrive à rapprocher que de certains réalisateurs de cinéma comme Lynch ou Anderson. Ca fait sourire mais ça met quand même un peu mal à l’aise.

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Le fils de Sam Green

Dans "Le fils de Sam Green" de Sibylle Grimbert, l'histoire parait banale a priori : celle d'un fils « DE », basée sur l'actualité, celle de la plus grosse escroquerie financière orchestrée par Bernard Madoff. Elle se révèle être le portrait psychologique d'un homme face à la trahison de son père, plus que l'histoire de l'affaire elle-même.

Ceci dit, j'aurai aimé en apprendre un peu plus sur le monde de la finance.

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La conquête du monde

C’est un constat de base : j’ai dévoré les deux-cent pages de La conquête du monde avec un plaisir que je n’avais pas ressenti depuis longtemps à la lecture d’un roman. Une espèce de satisfaction jubilatoire difficilement explicable. Mais dans ce cas, comment écrire une critique pertinente ? Bien sûr, c’est tout le talent de l’auteure, Sibylle Grimbert, d’avoir réussi à me donner l’impression que ce roman était fait pour moi à ce moment précis. C’est aussi bien joué de ma part de l’avoir emprunté à la bibliothèque, tout comme je peux remercier le ou la bibliothécaire de l’avoir placé dans sa sélection de l’année. Cela dit, je me demande quel est le facteur le plus important. La qualité brute du bouquin, ou l’état d’esprit du lecteur, son vécu, son humeur ? Probablement les deux.



Dans le cas de La conquête du monde, le lecteur ferait bien de pouvoir prendre un certain plaisir à assister au malheur des autres. En l’occurrence, il s’agit ici d’apprécier la chute interminable d’un vainqueur, Ludovic. Le genre de type non seulement ambitieux mais qui se donne, en plus, les moyens d’aller toujours plus loin, jusqu’à posséder tout un tas de contacts utiles, plein de thunes et du pouvoir. Sauf qu’un jour ça dérape. D’abord doucement, juste des détails par-ci par-là. Et puis tout s’accélère, et la poisse s’accumule comme un gros tas de fumier au sein duquel Ludovic se noie de plus en plus profondément. Et le lecteur, pour peu qu’il soit de bonne disposition, ne peut qu’assister ébahi à une magnifique démonstration d’effondrement total. Pour être honnête, je crois qu’on peut qualifier de malsain le plaisir que j’ai pris à contempler le naufrage inattendu mais pourtant inéluctable d’un inconnu qui ne m’avait rien demandé mais qui avait tout pour m’agacer.



Autant pour mon sens moral, mais j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre.
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La conquête du monde

Il y a, dans les aventures ridiculo-dépressives du héros de la Conquête du monde, le nouveau roman de Sibylle Grimbert, quelque chose qui tient de Henry James et quelque chose qui tient de Michel Houellebecq, deux auteurs qu’on n’a guère l’habitude d’associer.
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