AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sidonie-Gabrielle Colette (1611)


C'est atroce ! Autour de mon front, mes veines sont des vipères convulsées, et je ne sais quel gnome forge dans ma cervelle.
Commenter  J’apprécie          00
Pour monter vers la scène et revenir, je passais devant la loge de la vedette - on disait l'"étoile" - personne distante, qui n'ouvrait sa porte qu'à des amis personnels, et ne longeait les corridors que flanquée de deux habilleuses commises à porter aigrettes amovibles, miroir à main, poudre et peigne, soutenir les volants. Elle n'a point d'affaire dans mon récit ; mais j'aimais suivre ou traverser la zone d'air qu'elle imprégnait d'un parfum fort à miracle, doux, sombre, un parfum pour belle négresse, duquel je m'étais éprise et dont je n'ai pu savoir le nom...
Commenter  J’apprécie          20
Toby-Chien : il me semble que de nous deux, c'est toi qu'on choie, et cependant, c'est toi qui te plains.
Kiki-la-doucette : Logique de chien !... Plus on me donne, plus je demande.
Commenter  J’apprécie          10
[La préface de Francis Jammes, "elle" désigne Colette.] Elle est gentille ainsi, nous présentant son bull bringué et son chat avec autant d'assurance que Diane son lévrier ou qu'une Bacchante son tigre.
Commenter  J’apprécie          00
- (...) Je ne sais pas si trois déménagements valent un incendie, mais je suis sûre que six mois d'absence valent une inondation.

Page 132.
Commenter  J’apprécie          70
Il tâchait d'évoquer les jeux du matin, chez Léa, certains après-midi de plaisir long et parfaitement silencieux, chez Léa, - le sommeil délicieux de l'hiver dans le lit chaud et la chambre fraîche, chez Léa... Mais il ne voyait toujours aux bras de Léa, dans le jour couleur de cerise qui flambait derrière les rideaux de Léa, l'après-midi, qu'un seul amant : Chéri. Il se leva comme ressuscité dans un mouvement de foi spontanée :
"C'est bien simple ! Si je n'arrive pas à en voir un autre que moi auprès d'elle, c'est qu'il n'y en a pas d'autre !"

Page 126.
Commenter  J’apprécie          120
Chéri répondait rarement à une plaisanterie et l'accueillait presque toujours froidement. L'importance de cette terne riposte éclaira Desmond sur l'état insolite de son ami.

Page 124.
Commenter  J’apprécie          40
Mais il ne fuma point, regarda la boîte de cocaïne avec une répugnance de chat qu'on veut purger, et se tint presque toute la nuit assis sur la natte, le dos au capiton bas du mur (...).

Page 116.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai les qualités de mes défauts, moi, et rien ne me fait peur.
Commenter  J’apprécie          10
Et tu le juges, ce pauvre monde pourri, du haut de quoi ? Ton honnêteté, sans doute ?
Commenter  J’apprécie          00
Une pluie légère, pendant quelques heures de nuit, avait vaporisé les sauges, vernissé les troènes, les feuilles immobiles du magnolia, et emperlé sans les crever les gazes protectrices dont s'enveloppait, dans un pin, le nid des chenilles processionnaires. Le vent laissait en repos la mer, mais chantait sous les portes avec une voix faible et tentatrice, chargée de souvenirs de l'an passé, qui parlait sourdement de marrons grillés et de pommes mûres.
Commenter  J’apprécie          00
Nous nous sommes retrouvées, se dit-elle, comme deux chiens retrouvent la pantoufle qu'ils ont l'habitude de déchirer. Comme c'est bizarre !
Commenter  J’apprécie          10
Léa, balancée dans un rocking, jetait de temps à autre les yeux sur Chéri, Chéri vautré sur le rotin frais, son gilet ouvert, une cigarette à demi-éteinte à la lèvre, une mèche sur le sourcil, - et elle le traitait flatteusement, tout bas, de belle crapule.
Ils demeuraient côte à côte, sans effort pour plaire ni parler, paisibles et en quelque sorte heureux. Une longue habitude l'un de l'autre les rendait au silence, ramenait Chéri à la veulerie et Léa à la sérénité.

Page 25.
Commenter  J’apprécie          172
Mais il ne connait ni les plantes ni les animaux, et il a parfois l'air de ne pas même connaître l'humanité...
Commenter  J’apprécie          10
... mais je puise ma récompense aux plus belles sources du désintéressement, comme vous, Patron.
Commenter  J’apprécie          00
"(...) je ne songe pas à me fâcher, pourvu qu'au retour, lorsque je jette à la volée mon chapeau sur le lit, une voix chère, un peu voilée, murmure : " Vous n'êtes pas trop fatiguée, mon amour ?..."
Sa voix à Elle avait molli sur ces mots. Elle répéta comme pour Elle-même, avec un sourire contenu :" Vous n'êtes pas trop fatiguée, mon amour ?" puis soudain éclata en larmes nerveuses, des larmes vives, rondes, pressées, en gouttes étincelantes qui sautaient sur ses joues, joyeusement... Mais moi, tu sais, quand Elle pleure, je sens la vie me quitter...
Commenter  J’apprécie          30
KIKI-LA-DOUCETTE : (...) Depuis que nous sommes ici, Elle s'est confiée, presque sans paroles, à mon instinct divinateur. Elle se délecte d'une tristesse et d'une solitude plus savoureuses que le bonheur. Elle ne se lasse pas de regarder changer la couleur des heures.
Commenter  J’apprécie          20
KIKI-LA-DOUCETTE : (...) Tu crois qu'elle dort ? Elle cueille en ce moment, au potager, la fraise blanche qui sent la fourmi écrasée. Elle respire sous la tonnelle de roses l'odeur orientale et comestible de mille roses vineuses, mûres en un seul jour de soleil. Ainsi immobile et les yeux clos, elle habite chaque pelouse, chaque arbre, chaque fleur, elle se penche à la fois, fantôme bleu comme l'air, à toutes les fenêtres de sa maison chevelue de vignes... Son esprit court comme un sang subtil le long des veines de toutes les feuilles, se caresse au velours des géraniums, à la cerise vernie, et s'enroule à la couleuvre poudrée de poussière, au creux du sentier jaune... C'est pourquoi tu la vois si sage et les yeux clos, car ses mains pendantes, qui semblent vides, possèdent et égrènent tous les instants d'or de ce beau jour lent et pur.
Commenter  J’apprécie          50
La forme des années a changé pour moi, durant que moi, je changeais. L’année n’est plus cette route ondulée, ce ruban déroulé qui de janvier montait vers le printemps, montait, montait vers l’été pour s’y épanouir en calme plaine, en prés brûlants coupés d’ombres bleues, tachés de géraniums éblouissants, puis descendait vers un automne odorant, brumeux, fleurant le marécage, le fruit mûr et le gibier, puis s’enfonçait vers un hiver sec, sonore, miroitant d’étangs gelés, de neige rose sous le soleil…
Commenter  J’apprécie          160
TOBY-CHIEN : Nous ne pensons pas de même, Chat. Pour moi, le cheval est, après l'homme, la beauté du monde.

KIKI-LA-DOUCETTE, vexé : Et moi, alors ?
Commenter  J’apprécie          41



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sidonie-Gabrielle Colette Voir plus

Quiz Voir plus

Sidonie gabrielle Colette

Le père de Colette est

Facteur
Ecrivain
Capitaine
Journaliste

13 questions
195 lecteurs ont répondu
Thème : Sidonie-Gabrielle ColetteCréer un quiz sur cet auteur

{* *}