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Citations de Sigmund Freud (1389)


Ainsi j'ai situé l'histoire de Moïse l'Égyptien à l'époque d'Ikhnaton, j'ai dit que sa décision de prendre en main les intérêts du peuple juif fut dictée par la situation politique du pays à ce moment-là, enfin j'ai reconnu que la religion qu'il donna à son peuple était la religion d'Aton qui venait justement d'être rejetée par les Égyptiens.
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[...] aucun symptôme hystérique ne peut provenir seulement d'une expérience donnée ; à chaque fois, le souvenir d'expériences antérieures, éveillé par association, y concourt.
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Si notre hypothèse est juste, l'Exode aurait eu lieu entre 1358 et 1350, c'est-à-dire après la mort d'Ikhnaton et avant qu'Harembad eût rétabli l'autorité de l'État. Le but du voyage ne pouvait être que le pays de Canaan. C'est là qu'après l'écroulement de la suprématie égyptienne, des hordes de belliqueux Araméens avaient pénétré en conquérants et en pillards, indiquant ainsi dans quel lieu un peuple capable pourrait s'assurer la possession de nouvelles terres. Ces guerriers nous sont connus par les lettres découvertes en 1887 dans les archives de la cité en ruines d'Amarna. Ils y sont appelés Habiru et ce nom a ensuite été transféré, on ne sait comment, aux nouveaux envahisseurs juifs : les Hébreux, qui, venus plus tard, ne pouvaient être nommés dans les lettres d'Amarna. Au sud de la Palestine, à Canaan, vivaient aussi certaines tribus apparentées étroitement aux Juifs venus d'Égypte.
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Si Moïse a donné aux Juifs non seulement une nouvelle religion, mais encore la loi de la circoncision, c'est qu'il n'était pas juif mais égyptien, d'où il s'ensuit que la religion mosaïque était vraisemblablement une religion égyptienne, non pas celle du peuple, trop différente, mais la religion d'Aton avec laquelle la religion juive concorde sur bien des points importants.
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Moïse n'a pas seulement donné aux Juifs une nouvelle religion : il a aussi, c'est certain, institué la pratique de la circoncision, ce qui est d'une importance capitale au point de vue du problème qui nous occupe. Pourtant ce fait a jusqu'ici été assez négligé. Il est vrai que le récit biblique le contredit souvent, d'abord en faisant remonter la circoncision à l'époque des patriarches et en la considérant comme un signe de l'alliance conclue entre Dieu et Abraham, ensuite en racontant, dans un passage particulièrement obscur, que Dieu, irrité de voir Moïse négliger cette coutume sacrée, résolut de le punir de mort et que l'épouse de Moïse, une Midianite, sauva son époux menacé de la colère divine, en pratiquant rapidement l'opération. Toutefois il ne s'agit là que de déformations qui ne doivent pas nous induire en erreur et dont nous connaîtrons plus tard les motifs. Il n'en reste pas moins vrai que si nous nous demandons d'où est venue aux Juifs la pratique de la circoncision, nous, ne pouvons répondre qu'en disant : « d'Égypte ». Hérodote, le père de l'Histoire », nous apprend que la circoncision était depuis longtemps pratiquée en Égypte et ses affirmations ont été confirmées par la découverte des momies et même par certains dessins sur les parois des tombeaux.
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[…] si Moïse fut bien un Égyptien, s'il donna aux Juifs sa propre religion, ce fut celle d'Ikhnaton, la religion d'Aton.
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C'est bien à dessein que nous allons maintenant considérer certains caractères négatifs de la religion d'Aton. Disons d'abord qu'elle exclut tous les mythes, toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie.
Ensuite, cette religion modifia la figuration du dieu solaire qui ne fut plus représenté, comme jadis, par une petite pyramide et un faucon, mais, ce qui semble presque rationnel, par un disque d'où émanent des rayons qui se terminent par des mains humaines. Malgré toute la floraison artistique qui se manifesta pendant la période d'Amarna, il n'a pas été possible de découvrir d'image personnelle du dieu solaire Aton et nous sommes en droit d'affirmer qu'on n'en découvrira pas.
Enfin, il n'est plus jamais question ni du dieu Osiris ni du royaume des morts. Dans les hymnes et les inscriptions tombales, on ne découvre aucune inscription qui fasse allusion à ce que les Égyptiens eurent peut-être de plus cher. Nulle part ailleurs le contraste avec la religion populaire ne se trouve plus marqué.
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Ce silence, ces atermoiements, cette prudence disent à eux seuls que l'enjeu de l'intense activité épistolaire n'est pas seulement ici la confrontation de deux pensées accentuant peu à peu leurs divergences, mais une relation où les préoccupations politiques touchant la reconnaissance et l'expansion de la "cause" s'intriquent avec les conflits inconscients des protagonistes : relation difficile,
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Sous le règne de la glorieuse dynastie, à l'époque où l'Égypte devint un empire mondial, vers 1375 av. J.-C., un jeune pharaon qui se fit d'abord, comme son père, appeler Amenhotep (Amenhotep IV) et qui plus tard transforma son nom, en même temps que bien d'autres choses encore, monta sur le trône. Ce roi entreprit d'imposer à ses sujets une nouvelle religion qui allait à l'encontre aussi bien de leurs traditions millénaires que de leurs us familiaux. Il s'agissait d'un rigoureux monothéisme, première tentative de ce genre dans l'histoire pour autant que nous sachions. Avec la croyance en un seul dieu naquit aussi, chose inévitable, l'intolérance religieuse demeurée jusque-là, et restée longtemps encore après, étrangère à l'Antiquité. Mais le règne d'Amenhotep ne dura que dix-sept ans ; très peu de temps après sa mort, survenue en 1358, la nouvelle religion fut proscrite et la mémoire du roi hérétique, honnie. C'est aux ruines de la nouvelle résidence qu'il avait édifiée et consacrée à son dieu, et aussi à des inscriptions tombales, que nous devons les quelques renseignements parvenus jusqu'à nous touchant ce souverain.
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Moïse, ne l'oublions pas, ne fut pas seulement le chef politique des Juifs établis en Égypte, mais aussi leur législateur, leur éducateur, l'homme qui leur imposa une nouvelle religion à laquelle il donna le nom qu'elle porte encore : la religion mosaïque. Mais un individu peut-il parvenir, à lui seul, à créer une religion ? Et si quelqu'un cherche à influer sur la religion d'autrui, n'est-il pas naturel qu'il tente de lui faire adopter sa propre religion ? Les Juifs d'Égypte pratiquaient certainement une forme quelconque de religion et si Moïse, qui leur en apporta une nouvelle, était Égyptien, tout porte à croire que cette dernière fut bien la religion égyptienne.
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Si, comme l'a fait Rank en utilisant la technique de Galton, on reconstitue une « légende type » propre à faire ressortir tous les traits essentiels de ces récits, on obtient la formule suivante :
Le héros est né de parents du plus haut rang, c'est, en général, un fils de roi.
Sa naissance est précédée de graves difficultés, par exemple d'une période d'abstinence ou de longue stérilité, ou encore, les parents, entravés par des interdictions et des obstacles extérieurs, ont dû entretenir l'un avec l'autre des relations clandestines. Pendant ou même avant la grossesse, une prédiction (rêve ou oracle) a annoncé que la naissance de l'enfant serait cause d'un malheur et c'est généralement le père qui en est menacé.
En conséquence, le père (ou quelque substitut de celui-ci) donne l'ordre de tuer ou d'exposer le nouveau-né à quelque danger extrême. En général, le bébé déposé dans une petite corbeille est abandonné au fil de l'eau.
Il est ensuite sauvé par des animaux ou par de petites gens (des bergers, par exemple) et allaité par un animal femelle ou par une humble femme.
Devenu grand, il retrouve, après maintes aventures, ses nobles parents, se venge de son père et, d'autre part, s'étant fait reconnaître, parvient à la grandeur et à la renommée.
Le plus anciennement connu des personnages auxquels s'attacha ce mythe de la naissance est Sargon d'Agade, fondateur de Babylone vers 2 800 avant J.-C.
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Il est important de faire remarquer que son nom de « Moïse » était égyptien. Le mot égyptien « mose » signifiait « enfant ». C'est une abréviation de certaines formes plus complètes du même mot, telles par exemple que « Amon-mose », c'est-à-dire Amon-enfant, ou « Ptah-mose », c'est-à-dire Ptah-enfant, ces noms étant déjà eux-mêmes des abréviations des formes complètes . « Amon (a donné) un enfant » ou « Ptah (a donné) un enfant ». Le mot « enfant » se substitua bientôt avantageusement aux noms entiers composés et le mot « Mose » se retrouve assez fréquemment sur des monuments égyptiens. Le père de Moïse avait certainement donné à son fils un nom où entraient les mots Amon ou Ptah, le nom de la divinité ayant été ultérieurement abandonné, celui de l'enfant resta alors simplement : « Moïse (Mose). (L's qui se trouve à la fin du nom de « Moses » a été ajouté dans la traduction grecque de l'Ancien Testament et n'appartient pas à la langue hébraïque où ce nom est « Mosche ».)

[J. H. Breasted, Histoire de l’Egypte, Londres, 1934, page 350]
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Moïse, l'homme qui fut pour le peuple juif un libérateur et qui lui donna ses lois et sa religion, appartient à une époque si lointaine qu'on se demande tout de suite s'il doit réellement être considéré comme un personnage historique ou s'il n'est qu'une figure de légende. Dans le premier cas, ce serait au Xllle, peut-être au XIVe siècle avant notre ère, qu'il faudrait le situer. Nous ne possédons sur lui d'autres renseignements que ceux que nous donnent les Livres saints et les traditions écrites juives. Bien que nous ne puissions avoir aucune certitude sur ce point, la plupart des historiens s'accordent à penser que Moïse a réellement vécu et que l'Exode d'Égypte, auquel son nom reste attaché, a vraiment eu lieu. On a prétendu avec raison que si cette hypothèse était repoussée, l'histoire ultérieure d'Israël deviendrait incompréhensible. La science contemporaine traite d'ailleurs avec bien plus de prudence et de ménagements qu'à ses débuts les traditions du passé.
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Freud développe trois questions centrales liées à l'existence de l'idéal du moi. La première concerne la présence d'une instance auto-observatrice de censure au sein du moi, qui correspond à l'intériorisation de la critique exercée par les parents à l'égard de l'enfant. (...)
Le second développement renvoie à une distinction majeure dans l'oeuvre freudienne : la différence entre les notions d'idéalisation et de sublimation. (...) L'idéalisation est une déformation de l'objet, qui est magnifié, mais ne change pas de nature, la sublimation est une changement de but pulsionnel et concerne la libido d'objet, avec un éloignement de la satisfaction pulsionnelle. Tandis que la formation d'idéal augmente les exigences du moi et contribue au refoulement, la sublimation représente l'issue permettant de satisfaire les exigences du moi, en contournant le refoulement.
La troisième thématique est le sentiment d'estime de soi, qui dépend étroitement de la libido narcissique et se trouve à la source de l'impression de satisfaction ; il suppose que l'instance critique approuve le moi qu'elle observe ou soit réconciliée avec lui. Dans le choix d'objet narcissique, l'objectif et l'origine de la satisfaction seront d'être aimé. Alors qu'aimer abaisse le sentiment d'estime de soi, être aimé en retour relève ce sentiment. Quand au contraire la libido est refoulée, l'investissement d'amour est ressenti comme un amoindrissement du moi, la satisfaction amoureuse est impossible, la libido d'objet revient alors au moi et se transforme en narcissisme. Inversement, un amour réel heureux renvoie à l'état originaire d'indistinction entre la libido d'objet et la libido du moi.
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Il est impossible de ne pas se rendre compte en quelle large mesure l'édifice de la civilisation repose sur le principe du renoncement aux pulsions instinctives, et à quel point elle postule précisément la non-satisfaction (répression, refoulement ou quelque autre mécanisme) de puissants instincts. Ce « renoncement culturel » régit le vaste domaine des rapports sociaux entre humains ; et nous savons déjà qu'en lui réside la cause de l'hostilité contre laquelle toutes les civilisations ont à lutter.
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Freud à Zweig 19-10-20

Après avoir enfin trouvé ici un peu de repos, je me souviens que je vous dois tous mes remerciements pour le beau livre que j'y ai trouvé et que j'ai encore lu dans la bousculade des deux premières semaines, et lu avec un plaisir immense, car sinon je n'éprouverais pas le besoin de vous écrire à ce propos. La perfection de l'intuition associée à la maîtrise de l'expression laissent le sentiment d'une rare satisfaction. Ce qui m'a surtout intéressé, ce sont les procédés d'accumulation et d'intensification grâce auxquels votre phrase s'approche toujours plus près et comme à tâtons de l'être le plus intime de ce que vous décrivez. C'est comme l'accumulation de symboles dans le rêve, qui laisse transparaître de plus en plus nettement ce qui est voilé.
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Ce n'est pas à moi que revient le mérite – si c'en est un – d'avoir mis au monde la psychanalyse.
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Ce n'est pas à moi que revient le mérite — si c'en est un — d'avoir mis au monde la psychanalyse. Je n'ai pas participé à ses premiers commencements. J'étais encore étudiant, absorbé par la préparation de mes derniers examens, lorsqu'un médecin de Vienne, le Dr Joseph Breuer, appliqua pour la première fois ce procédé au traitement d'une jeune fille hystérique (cela remonte aux années 1880 à 1882).
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Le comportement sexuel de l'homme est souvent un prototype de tous les autres modes de réaction dans le monde. Un homme qui conquiert énergiquement son objet sexuel manifestera, nous en sommes convaincus, la même énergie inébranlable dans la poursuite d'autres buts. Qui, par contre, renonce pour toutes sortes de raisons à satisfaire ses fortes pulsions sexuelles aura dans les autres sphères de sa vie un comportement réconciliant et résigné plutôt qu'énergique.
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Le commun des mortels ne peut se représenter cette Providence que sous la forme d'un père magnifié. Seul un père transcendant peut connaitre les besoins des faibles humains, attendri par leurs prières, apaisé par leurs marques de repentir. Tout cela est si clairement infantile et si peu réaliste qu'il est désolant de penser que la grande majorité des mortels ne pourra jamais dépasser cette conception de la vie.
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