AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Simon Mawer (51)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le palais de verre

Tchécoslovaquie, années 20. La jeune république est pleine de promesses et d'espoirs. Débarrassé du joug de l'Autriche-Hongrie, le pays se tourne vers un avenir libre et radieux. Liesel et Viktor Landauer incarne cette fraîcheur et ce renouveau. Jeunes mariés, ils rêvent d'une maison pour accueillir leur amour, une maison épurée, moderne, unique, loin des tourelles et autres décorations compliquées, symboles du passé, de l'immobilisme. C'est à Venise, lors de leur voyage de noces, qu'ils font la connaissance de celui qui pourra concrétiser ce projet, l'architecte allemand, Rainer von Abt. Ensemble ils élèvent le palais de verre, une bâtisse étonnante, innovante, toute en transparence et en lumières. Les Landauer en sont sûrs, c'est là, dans cette maison du XXè siècle, qu'ils vont vivre heureux, élever leurs enfants, vieillir. Mais l'avenir s'assombrit. Viktor, souvent en déplacement à Vienne, rencontre une autre femme. Bien sûr, il ne songe pas à quitter Liesel mais le bonheur vacille. Il basculera bientôt, poussé par les soubresauts de l'histoire. Hitler réclame les Sudètes, l'Allemagne se fait menaçante. Et Viktor est juif.



Un roman magnifique qui tire son originalité de son personnage principal, à savoir une maison. Quand les couples se font et se défont, quand les frontières se redessinent, quand les envahisseurs nazis s'emparent de la ville, quand les soviétiques les remplacent, le palais de verre reste debout, témoin des amours, des rêves, des trahisons, des souffrances, des horreurs de la guerre. Et l'on voit se dérouler toute l'histoire du XXè siècle de l'Europe centrale, à travers les destins du couple Landauer, de leurs proches et de leur maison si particulière.

Une bien belle réussite que cette fresque familiale, sociale et historique, avec des personnages attachants qui dévoilent leurs parts d'ombre et ce palais de verre si intrigant. Simon MAWER s'est inspiré d'une histoire vraie, d'une maison qui existe réellement pour ciseler un roman fin, élégant et très prenant. Un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          462
Le palais de verre

Le personnage central de cette histoire familiale est inhabituel : c’est une maison, une maison résolument moderne, création d’un architecte avant-gardiste du début du vingtième siècle. En son coeur une pièce de verre, ornée d’une paroi d’onyx, et qui verra les réceptions d’une famille heureuse sans soucis autres que ceux des classes aisées, jusqu’à ce que la guerre et ses promoteurs viennent rendre obsolètes les aspirations au bonheur de tout un continent. La Tchécoslovaquie est au premier rang, et jusqu’au dernier moment veut croire qu’elle sera épargnée des supplices que subissent ses voisins. C’est alors l’exil, seul choix des victimes d’un choix politique fondé sur la haine aveugle, et l’abandon de la maison de lumière. S’y installent, un laboratoire d’anthropométrie expérimentale nazi, puis au décours de ces périodes troublées un gymnase pour enfants handicapés. Comment renouer avec ses occupants originels? Le chemin est fait de hasard et ne nécessité. Et ce qui doit advenir advient.



C’est un survol de tout le vingtième siècle que nous propose de façon originale Simon Mawer. Avec un crescendo d’émotions et une accélération tangible des événements. L’histoire débute lentement, et monte en puissance au fur et à mesure des chapitres.



On se complait à voir évoluer les personnages, à la façon d’un puzzle à l’envers : pièces en place au départ, dans une apparente immuabilité, qui se dispersent au gré des exigences du destin.



Fresque historique et sociale, habilement mise en scène, pour un bon moment de lecture
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          462
Le palais de verre

Le nazisme se profile en Tchécoslovaquie; le personnage principal est riche, il est juif: il va perdre, sinon tout, du moins beaucoup.

Évidemment, ce n'est pas tout à fait un sujet inédit. Comment l'aborder sous un angle neuf? Simon Mawer imagine une saga pleine de passions où l'amour est envisagé sous tous ses angles: conjugal, ancillaire, saphique, vénal, maternel, romantique et j'en passe certainement. Chacun de ces amours est traversé par la grande histoire: séparation, déportation, traîtrise, abandon: il y a un côté figures imposées dans tout cet inventaire, et même, si j'osais, un côté Oulipo sous le troisième Reich... Si le Juif n°1 s'exile, le n°2 est déporté; si l'amour vénal 1 devient passion, l'amour vénal n°2 va aboutir à une dénonciation; si l'enfant n°1 est tué, l'enfant n°2 est sauvé... On se surprend à cocher mentalement des cases pour anticiper la suite des événements.

En fait, la vraie originalité du roman tient à l'importance du palais de verre, foyer de deux des personnages principaux qui ont voulu cette immense maison de style moderniste pour abriter leur famille. Cette maison sera quittée quand l'exil deviendra nécessaire; elle sera annexée par la "science" nazie puis par l'État communiste avant de devenir musée. Les tribulations de la maison redoublent celles des humains, mais, là encore, le palais de verre devient moins un personnage à part entière qu'une allégorie de plus en plus grossière à force de servir à tout. Symbole du luxe effréné d'une minorité privilégiée aveugle à la haine qu'elle suscite. Symbole d'une volonté de transparence rendue impossible par les atermoiements de l'amour adultère. Symbole d'une modernité éprise d'efficacité qui annonce la mort industrielle des camps d'extermination. Symbole de la beauté dernier rempart à la barbarie.

Eh oui, ça clichetonne pas mal.

Quand même, enfin, à la dernière page, la maison devient symbole de la permanence et, enfin, cela fait sens et l'émotion surgit.

J'ai versé quelques larmes sur les dernières lignes. Mais fallait-il autant de froide rationalité dans toutes celles qui précédaient pour obtenir in extremis que le coeur se serre?
Commenter  J’apprécie          320
Le palais de verre

Ville de Mesto, Tchécoslovaquie. Le livre s’ouvre sur le retour, celui de Frau Landauer, sa canne tapotant le sol de la cour. Une absence de trente ans. Guidée dans la demeure, arrivée dans la Pièce de verre, les images du passé ressurgissent, ses yeux aveugles la privant de voir la pièce telle qu’elle est aujourd’hui.



Mais revenons en arrière, vers la fin des années 1920. La maison, une immense demeure très avant-gardiste pour son époque, plaque centrale de ce roman, n’est pas encore construite. C’est lors de la lune de miel de Liesel et Viktor Landauer qu’émerge le désir d’un foyer en accord avec le XXe siècle, une maison rêvée pour une vie entièrement tournée vers l’avenir. Leur rencontre avec Rainer, un architecte ou plutôt « un poète de la lumière, de l’espace et de la forme » comme il se qualifie lui-même, va remplir toutes leurs envies de modernisme. Là, à Venise, alors que la lumière fait étinceler les gondoles, l’architecte leur dessine un projet, une œuvre d’art dont tout le monde s’émerveillera.

Fini le temps des pierres et des briques ainsi que des ornements lourds et clinquants.

L’immense maison sera construite à flanc de colline. Du verre pour une impression de contact direct sur l’extérieur, une structure en acier chromé et, dans la Pièce de verre, un mur d’onyx très onéreux, qui, caressé par les rayons du soleil couchant, s’enflamme d’or et d’ocre.

Pour Liesel, ce foyer atteindra la perfection. Et pour son amie Hana « Tout cela est bien trop beau pour durer. »



Le choix de cette maison de verre, qui, excepté le mur d’onyx dont le flamboiement amène une touche chaleureuse, semble très judicieux pour y installer, en premier lieu, les vies du couple Landauer. Ce grand espace moderne et froid va en effet abriter leur dérive conjugale. Avant les évènements amenés par la montée en puissance d’Hitler, les relations du jeune couple s’effritent alors que Viktor fréquente une jeune Viennoise rencontrée lors de ses déplacements professionnels. L’auteur instaure un contraste saisissant entre la transparence, la clarté de cette Pièce de verre où l’on revient si fréquemment, et la fausseté du mari, sa relation extraconjugale ne lui apportant aucune honte, aucune culpabilité.

Puis les articles de journaux ou le poste de radio relatent les succès politiques en Allemagne. Le grand Reich annexe, des réfugiés en masse quittent l‘Autriche et se réfugient en Tchécoslovaquie alors que Viktor, juif non pratiquant, songe à fuir aussi.

« La maison est devenue leur refuge, la Pièce de verre, cette construction qui n’a pourtant rien d’une forteresse, leur apporte la consolation de la raison et du calme, tandis que dehors, aux confins de leur existence, le monde s’écroule. »

Finalement déserté, ce Palais de verre retrouvera sa nudité première, celle d’avant l’installation du couple. L’angoisse, les incertitudes flottent dans la maison vide. Un retour sera-t-il possible ?

Les nazis, les Soviétiques, respecteront-ils la propriété Landauer ?



De sa construction à 1990, cette maison de verre nous ouvre grand ses portes et ses baies vitrées. On s’y engouffre, porté par la fluidité de la plume de Simon Mawer. Entre faits historiques et liaisons amoureuses ou haineuses qui se font et se défont, les vitres de cette vaste demeure laissent voir au lecteur des décennies de rapports tumultueux, du point de vue politique et intime. Au fil de ces temps chaotiques, l’occupation de la Pièce de verre initialement conçue pour un avenir radieux et plein de belles promesses reflète finalement la folie, la perversité et la brutalité de l’homme.

Si l’architecture du Palais de verre faisait preuve d’un impressionnant modernisme, il semblerait que l’auteur ait également mis du côté du personnage d’Hana des attitudes et un langage très osés pour l’époque. D’ailleurs, sa dernière relation est vraiment improbable et enlève un peu de crédibilité à l’histoire.

Il n’en reste pas moins que les plus de six cents pages de ce roman se dévorent en nous ramenant inlassablement dans l’intérieur dépouillé de la Pièce de verre où, par delà son alignement de vitres, l’orage gronde et éclate, la complexité des relations et des désirs humains entachant la pureté de la lumière qui inonde ce vaste espace moderne.

Commenter  J’apprécie          301
Le palais de verre

Un livre dont l'héroïne est une maison, qui traverse les orages du 20eme siècle et observe.



Au lendemain de la Grande Guerre, un courant de changements et de renouveau souffle sur la vieille Europe: nouveaux pays (telle cette toute jeune Tchécoslovaquie démocratique ), nouvelles frontières, nouvelles politiques et surtout nouveaux courants artistiques: c'est donc porté par ces idées novatrices que le jeune couple Landauer fait construire une maison, moderne, tournant le dos au passé, libre de décors superflus, légère et lumineuse.



..."L'opulence de l'abstraction"...



Je craignais à tord un livre trop romanesque - choix douteux de la jaquette - et j'ai eu le plaisir de mieux comprendre, apprendre et décrypter ce que fut la période de l'entre-deux guerres, et les courants artistiques de l'époque.

On y parle de littérature, de musique, d'architecture.



Le livre d'ailleurs ne tient que par cet aspect là. La maison, intemporelle, est un personnage passionnant en soi.



La trame narrative est agréable mais reste assez convenue quant à l'histoire des personnages dans l'Histoire de ce siècle, cruel et belliqueux pour les pays et les individus.

On suit sans déplaisir la vie de cette famille juive, très aisée et plutôt préservée par les événements. Les personnages apparaissent un peu transparents, détachés et ambigus. Là encore, ne pas s'attendre à du romanesque, et cela m'a plutôt convenu.





Une traduction parfois anachronique ( on ne porte pas de "collants" en 1942, et encore ce détestable "au jour d'aujourd'hui") ... Mais là, je chipote!
Commenter  J’apprécie          192
La fille qui tombe du ciel

Simon Mawer rend un hommage aux femmes qui entre 1941 – 1944 ont été parachutées en France pour les services Anglais.

En 1941 Mariam Sutro vit à Genèvre, elle a l’avantage d’être bilingue, pour les services secret anglais c’est vraiment une très bonne recrue pour eux. La voilà partie accompagné par Benoit un résistant français au charme fou. Son entrainement est très dur entre le combat corps à corps, apprendre à tirer, apprendre à tuer et surtout apprendre le saut de parachute. Elle sera parachutée en France pour convaincre son amour d’adolescente Pelletier Clément un physicien dont les travaux sont très important pour la suite de leur mission. Entre amour, jalousie, tristesse, tradition, la fille qui tombe du ciel raconte la vie de femmes ordinaire confrontée à des dangers dans l’occupation allemande. J'ai vraiment apprécier ce livre.

Commenter  J’apprécie          160
La fille qui tombe du ciel

J'ai l'habitude de faire du tri dans mes lectures en fonction des notes sur Livraddict ou babelio. Si elle est mauvaise, j'ai bon espoir d'abandonner et de faire le tri dans ma PAL. Enfin c'est ce que je pensais, mais ce livre m'a prouvé que ce n'est pas toujours la meilleure stratégie. Au début, je pensais l'abandonner après 50 pages, mais l'histoire m'a captivée. L'auteur, Simon Mawer, aborde la Seconde Guerre mondiale du point de vue féminin, mettant en scène une espionne. L'intrigue m'a conquise, explorant des thèmes féministes intéressants. Malgré mes préjugés initiaux, l'héroïne, Madeleine, s'est révélée complexe et authentique. L'histoire suit son recrutement comme espionne en France occupée. C'est un récit palpitant, mais Madeleine manque parfois de spontanéité émotionnelle. Malgré cela, c'est une excellente lecture, riche en histoire et en rebondissements. Ne vous fiez pas toujours aux notes, parfois les meilleures surprises se cachent derrière les mauvaises évaluations.

Ma chronique détaillé
Lien : https://lesparaversdemillina..
Commenter  J’apprécie          140
Le palais de verre

"L'espace de verre.



Pour le moment, il n'avait ni forme ni consistance, mais il existait déjà, diffus, polymorphe, dans leur esprit et dans celui de Rainer von Abt. Il existait à la manière des idées et des idéaux, fluctuant et abstrait. Espace, lumière, verre; peu de meubles; fenêtres s'ouvrant sur le jardin; un revêtement de sol étincelant, du travertin, pourquoi pas; du blanc, de l'ivoire, le lustre du chrome. Ces éléments changeaient, évoluaient, se modifiaient, se métamorphosaient comme dans les rêves où les formes, bien que variables, gardent leurs caractéristiques essentielles pour le rêveur: der Glasraum, de Glastraum, une seule lettre qui suffisait à transformer l'espace de verre en un rêve de verre, un rêve qui s'accordait avec l'esprit du tout nouveau pays dans lequel ils vivaient, un État où il importait peu d'être tchèque, allemand ou juif, où triomphait la démocratie, et où l'art et la science s'associaient pour garantir le bonheur de tout un peuple."



Tchécoslovaquie, fin des années 20. Le riche industriel Viktor Landauer et son épouse Liesel font appel à Rainer von Abt pour leur construire une immense maison résolument moderne, épurée, où tout détail sera pensé harmonieusement.





Viktor étant d'origine juive, les événements des années 30 poussent le couple et leurs enfants à fuir vers la Suisse. Les années passent, la Tchécoslovaquie subit les aléas de l'histoire, un jour Liesel reviendra dans ce qui fut sa maison (le roman s'ouvre sur cette scène)



Voilà un roman qui au départ me faisait peur car je crains les grosses sagas familiales où l'auteur intègre trop de détails sur les circonstances géographiques ou historiques où évoluent ses héros. Là il a bien évité cet écueil, les événements du 20ème siècle sont juste évoqués (Viktor est juste un peu trop omniscient).



Dés le départ j'ai été fascinée par cette immense maison de verre décrite élégamment. Tout le long du roman, cette maison est présente et ne laisse pas ses habitants ou visiteurs indifférents.







Au fil de la lecture, je me suis surprise à m'attacher aux personnages, dévorant les pages... L'écriture de Simon Mawer, efficace, très évocatrice, y est sûrement pour beaucoup.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          90
Le palais de verre

Ce livre , c'est l'histoire d'une maison.

Construite entre les deux guerres, elle est l'oeuvre d'un architecte avant gardiste de l'époque pour des clients fortunés tchèques.

Cette maison, c'est l'histoire d'un amour, d'une famille qui s'agrandit, d'un couple amoureux d'art et de musique.

Mais voilà, l'Allemagne nazie envahie ses pays frontaliers et le propriétaire, juif, doit se résoudre à l'exode.

La maison , confiée à ses gardiens, est réquisitionnée par les allemands, transformée en centre d'expérimentation , puis par les troupes russes qui l'utilise comme gymnase de ré-éduquation,

mais cette maison,unique, faite tout en baie vitrée, est témoin de plus que de simples faits historiques, mais de tout ce que l'homme peut vivre au cours d'une vie: les enfants qui grandissent, les amours conjugaux ou adultères, des espoirs et des désespoirs,des peurs et des joies, des regards bienveillants ou espionants, des notes de musique ou des bruits des tanks.

C'est le livre de l’âme de la maison de verre.
Commenter  J’apprécie          90
Le palais de verre

Comment l’auteur a-t-il eu l’idée de trouver cette villa Tugendhat à Brno en République Tchèque pour en faire le cœur de son roman ? Futurs lecteurs précipitez-vous pour regarder les photos de cette maison sur internet et vous comprendrez que si l’on s’intéresse à l’architecture ce livre est passionnant. Bien sur il est beaucoup plus qu’un traité d’architecture, mais cette maison est le prétexte pour nous faire découvrir via la volonté des commanditaires et la vision de l’architecte le bouleversement d’un monde fragile vers la tempête que représente la deuxième guerre mondiale.

Ce roman est aussi une belle histoire humaine qui parle beacoup d’amour sous toutes ses formes.

Vous aurez compris qu’il m’a transporté et c’est bien agréable d’avoir ce type de lecture pour l’été.

Commenter  J’apprécie          80
La fille qui tombe du ciel

Un livre pêché au hasard dans ma boîte surprise et encore une belle découverte.

Très bien écrit et super bien documenté, ce roman nous plonge dans la nuit de l'espionnage pendant la seconde guerre mondiale.

Un rythme soutenu et haletant, une tension qui monte au fil des pages, et un personnage principal qui incarne ces quelques femmes qui se sont dévouées jusqu'à la mort pour que la France redevienne libre.

De l'engagement surprise, en passant par l'entraînement parfois surréaliste, au travail sur le terrain, l'émotion évolue de l'insouciance à l'amusement du jeu et se termine par la peur tenace qui tient au ventre tout en gardant bien clair à l'esprit la mission à accomplir.

Un roman qui parle du courage des femmes de l'ombre, des femmes jeunes et même très jeunes qui ont pris un chemin difficile et dangereux pour faire un travail nécessaire à la cohésion des réseaux de résistance. Un roman émouvant qui voit une jeune fille un peu naïve devenir femme par la force des choses. Un roman qui interpelle sur l'honneur, la trahison et surtout, notre propre réaction face à ce genre de situation.

Un auteur à suivre et en ce qui concerne le sujet, la SOE, je viens de voir que « Les derniers jours de nos pères » de Joël Dicker est sorti en poche :-)
Commenter  J’apprécie          70
Le palais de verre

Il est clair que ce roman entremêle très habilement trois sujets: une famille (les Landauer), un pays dans l’Histoire (la Tchécoslovaquie pendant une grande partie du XXème siècle) et, last but not least, la "Palais de Verre", une vaste maison bâtie à la fin des années ’20 près de la ville tchèque de Mesto. Cette magnifique demeure a été construite dans un style radicalement nouveau et abrite la famille Landauer.

On s’intéresse d’abord à la vie de Viktor, un grand industriel juif (germanophone), très intelligent et impénétrable, et de son épouse Liesel, avec leurs deux enfants. Ils font partie de l’élite riche et cultivée; ils ont de nombreux amis, notamment une femme remarquable, Hana, amie intime de Liesel. Un jour, Viktor fait connaissance d’une femme "facile" qui vit à Vienne, Kata; il en devient de plus en plus amoureux mais cache son jeu. Par un hasard peu plausible, Kata arrivera à Mesto et deviendra la bonne d’enfants des enfants de Viktor. Les remous de l’histoire, d’abord presque insensibles, deviennent de plus en plus violents quand Hitler dévoile son antisémitisme et sa volonté de dominer toute l’Europe. Viktor est vite conscient du danger, mais Il faudra que la Tchécoslovaquie soit envahie pour que la famille s’enfuie en Suisse; cet exil se poursuivra à Cuba et, plus tard, aux USA. Pendant ce temps, le Palais de Verre ne bouge évidemment pas et le romancier s’intéresse à lui, délaissant longuement le destin des Landauer. On décrit les effets désastreux de l’occupation nazie, puis la libération de Mesto par l’armée soviétique, enfin l’emprise du socialisme sur le pays sous l’égide de l’URSS. Dans les dernières pages du roman, à la fin des années ’60, le lecteur retrouve la famille Landauer revenant en visite à Mesto, invités à l’occasion de la transformation en musée de leur ancienne propriété.



Ce gros livre se lit facilement, l’intrigue romanesque est assez captivante, le lecteur est sensibilisé au devenir de ce pays vulnérable qu’est la Tchécoslovaquie, et l’unité du roman est assurée par le "Palais de Verre". Les personnages sont tous intéressants, sans être exceptionnels - sauf Hana qui apparait particulièrement attachante en raison de son intrépidité et de son anticonformisme. Pour moi, il s'agit d'un très bon livre sortant un peu de l'ordinaire.

Commenter  J’apprécie          60
Le palais de verre

Ce roman a la saveur des chefs d'œuvre. Il se déguste lentement pour faire durer le plaisir, s'apprécie comme un privilège rare et comble admirablement l'envie de lecture. Sans lassitude, avec intelligence et beaucoup de goût. Juste une larme, au final, qu'il vous sera permis de verser, comme la trace du cruel regret de ne pas pouvoir habiter un peu plus longtemps encore ce palais de verre.


Lien : http://www.actualitte.com/cr..
Commenter  J’apprécie          50
Le palais de verre

C'est autour de leur Pièce de verre (et non Palais, comme le veut le titre) que s'est construit la vie de Liesel et de son mari Viktor. Construction, emménagement puis fuite en Suisse pour échapper aux nazis, ils durent abandonner leur maison au mur d'onyx.

Mais plus que ce couple, la maison est véritablement l'héroïne, et le lecteur suit son destin, entre maison de famille, laboratoire et gymnase.

C'est un de ses livres qu'on prend véritablement plaisir à lire, qui adopte une trame peu commune en décidant de privilégier le bâtiment aux hommes, donnant au genre de la grande fresque familiale un nouveau souffle.
Commenter  J’apprécie          50
Le palais de verre

J’ai dévoré ce livre! J’aime beaucoup les romans qui se basent sur une histoire vraie. L’auteur a été inspiré par la Villa Tugendhat, en Tchécoslovaquie (maintenant en République Tchèque).



Le propriétaire est juif et riche. La propriétaire est catholique. Ensemble, ils ont des enfants qui sont considérés impurs. Nous sommes entre les 2 Guerres mondiales et ça brasse en Europe. Puisqu’ils sont en danger, ils devront fuir et abandonner leur Palais de verre. On suit en parallèle l’histoire de la famille et l’histoire du Palais de verre sur une soixantaine d’années. C’est passionnant!
Lien : https://julielitaulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          40
Le palais de verre

absolument splendide très belle fresque pendant la seconde guerre mondiale où une maison devient l'héroîne d'un livre
Commenter  J’apprécie          40
Le palais de verre

Les années 30, années d’insouciance surtout pour un riche industriel juif et tchèque et sa famille. Il se fait construire par un architecte génial, une maison de verre, révolutionnaire pour l’époque. Mais cette fameuse maison verra les années sombres du nazisme, et son propriétaire forcé de fuir avec sa famille, loin de Tchécoslovaquie. La maison devient, pour un temps, un laboratoire ethnique des nazis pour l’étude des races, puis, avec l’invasion soviétique un centre pour enfants handicapés, et, en toute fin, un musée, que son ancien propriétaire et sa fille viendront visiter comme touriste. La maison de verre est le pilier de ce roman passionnant, les personnages se perdent et se retrouvent miraculeusement. Un émouvant rappel de l’histoire. JB
Commenter  J’apprécie          40
Le palais de verre

Nous plongeons dans la vie d’un jeune couple fortuné Liesel et Viktor, que nous suivrons pendant 60 ans, des années 1920 à 1980. Un couple moderne, vivant en Tchécoslovaquie, lui est Juif. Ils vont construire une maison de verre pour y abriter leur vie, une maison toute en modernité, en fragilité, ouverte sur l’extérieur, lumineuse…elle sera le symbole de l’avenir, un avenir qu’ils imaginent clair et heureux. Malheureusement, la guerre pointe son nez, ils doivent fuir avant qu’il ne soit trop tard, leur exil les conduira en Suisse et aux Etats Unis. La maison reste, elle est le pivot du roman, les bombes la frôlent, elle sera tour à tour occupée par les Allemands pour des expériences, puis à la libération, elle deviendra une école pour des enfants handicapés, puis enfin un musée. L’auteur nous livre l’histoire de ce couple qui face aux tragédies va traverser des moments difficiles et en parallèle la guerre. Mais le personnage principal est bien la maison, tout tourne autour d’elle, elle sortira pratiquement indemne de ces années de terreur, elle sera toujours aussi admirée pour sa beauté, pour son modernisme. J’ai trouvé très originale le choix de l’auteur de mettre cette maison au centre de son livre. Un roman fort bien écrit. Nena
Commenter  J’apprécie          30
Le palais de verre

Un très bon livre qui raconte 60 années d'intrigues autour d'une architecture et ou l'intime et l'histoire se mèle. L'auteur nous offre un grand roman d'amour.
Commenter  J’apprécie          20
Le palais de verre

Quoi de plus efficace que de se servir de la maison pour exprimer le temps qui passe? Plus qu’un décor, elle participe par sa façon à elle d’exister, à la construction de la dramaturgie. De son origine dans les années 1920 jusqu’à la chute du bloc communiste dans les années 1990, le livre retrace l’histoire de cette maison de verre, située sur les flancs d’une colline dominant la petite ville de Mesto en Tchécoslovaquie. Voulue et imaginée par un architecte visionnaire, payée et investie par un industriel juif et sa famille, elle est réquisitionnée par les nazis pendant la guerre pour servir de laboratoire de recherches génétiques, laissée à l’abandon au sortir de la guerre, devient gymnase municipal ensuite pour finir musée.

Le récit se déroule comme une fresque chronologique à l'allure fastidieuse, longue et ennuyeuse. Si l’auteur a choisit de placer le cadre architectural au centre de son récit, il manque cruellement de substance. Le vocabulaire est pauvre, les explications techniques inexistantes et les mises en perspectives historiques inopérantes. C’est triste : les personnages n’ont aucun charisme, leurs actions aucun mystère, leurs dialogues sont affligeants et vains. Dans l'esprit du courant fonctionnaliste dans lequel s'inscrit la construction de ce palais de verre, qui ambitionne de réduire le geste architectural à la simple fonction de l'objet, ici Simon Mawer a réduit son récit à une suite linéaire d'actions fadasses et il en découle un roman de gare, dont l'unique fonction est de tourner des pages. Il a raté son livre.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Simon Mawer (304)Voir plus

Quiz Voir plus

Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

Emile Zola
Jules Barbey d’Aurevilly
Pierre Louÿs
Charles Baudelaire
Victor Hugo

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}