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Critiques de Simone Gélin (105)
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La fille du port de la lune

Bordeaux. Interférences de plusieurs mondes autour d'une jeune fille russe
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La fille du port de la lune

Voici un polar qui retrace la rencontre de trois personnages principaux sur les quais de la Garonne, à Bordeaux. D’abord, il y a Simon, policier appelé sur les lieux suite à la découverte du cadavre d’une jeune fille .



Puis, retour trois mois en arrière : sur ces mêmes lieux, se sont nouées des amitiés singulières autour notamment de Helena, jeune prostituée venue d’Ukraine. On découvre alors peu à peu Pierre, le SDF, qui assure une présence rassurante pour Helena en s’asseyant sur un banc des bords de la Garonne, et surtout Malik, jeune Beur en rupture scolaire, et qui sent sa vie dériver vers les mauvais coups malgré tous ses efforts.



Il s’agit d’un polar, certes, puisque d’emblée, un cadavre. Mais un polar où l’intrigue policière tient finalement peu de place ,tout au moins dans la première partie. Et il vaut mieux le savoir avant d’entamer cette lecture pour ne pas en espérer un suspense insoutenable. Car le roman trouve surtout son intérêt dans les personnages qui l'habitent : Pierre, le SDF, épuisé par sa vie de galère ; Malik ballotté entre l’envie de se contenter de petites combines pour survivre dans sa cité ou bien s’accrocher à son fichu bac, sésame pour une vie meilleure ; Chloé, la petite ado bourgeoise qui aurait tout pour être heureuse, mais traîne un mal-être inexplicable, et qui s’accroche à Malik ; ou bien encore les petites frappes de la cité…



J’ai tordu un peu le nez à la seizième page, lors de la découverte du cadavre. Car, alors même que tous pensent à un banal suicide, Simon, lui s’obstine, à envisager un homicide, et en plus, « il ne sait pas pourquoi ; comme quelquefois lorsqu’une idée étrange et absurde nous traverse, cette intention insensée l’effleure, que cette mort et l’affaire de vols de voitures dont il s’occupe en ce moment pourraient ne pas être étrangères. Il perçoit comme un lien mystérieux, quelques chose d’inexplicable mais, rationnel, il tente de rejeter cette idée stupide…. » Ce genre de ficelles un peu grossières, je les ai retrouvées à plusieurs reprises lors de cette lecture : le portefeuille volé à l’intérieur duquel, comme par hasard, le voleur trouve la photo de son ancienne fiancée, la jolie fille bousculée furtivement dans la rue que l’on retrouve dans une soirée, l’ado dans lequel on reconnaît l’enfant connu autrefois, ...



Malgré ces réserves, je n’ai aucune peine à classer ce roman dans ma catégorie « Plutôt pas mal »car j’en ai apprécié le rythme, le ton réaliste et non surfait (l’auteur a été enseignante dans une école de cité),et preuve qu'il m'a plu : il m'a suivi partout pendant quelques jours !



Il s’agit d’un premier roman pour Simone Gélin, et sans hésitation, je lirai son prochain.
Lien : http://lectureamoi.blogspot...
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La fille du port de la lune

Bordeaux - Malik, petite frappe vivant dans un HLM, essaie de résister aux mauvais coups concoctés par son ami Dany.

Héléna, jeune ukrainienne enlevée de son pays pour faire le tapin, aimerait sortir de cet engrenage.

Chloé, ado issue de la bourgeoisie, traîne son mal-être et songe au suicide.

Le destin de ces protagonistes va se croiser quand le corps d'une jeune fille est retrouvé dans la Garonne.

J'ai lu plusieurs romans de Simone Gélin et n'ai jamais été déçue, celui-ci ne faisant pas exception.

Entre le polar et le roman noir, l'auteure plante le décor dans un milieu peu folichon avec sa faune locale.

Elle a le don de rendre ses êtres cabossés humains et attachants et nous convainc que malgré leur vie dissolue et compliquée, il reste une lueur d'espoir.

Avec une plume tout en finesse, Simone Gélin n'utilise pas les clichés communs sur la "zone", ainsi que sur les flics.

En effet, Simon, inspecteur chargé de l'enquête, veut combattre les idées reçues et ne s'arrête pas sur des à priori.

Ne vous attendez pas à un polar au suspens étourdissant, même si l'intrigue est bien menée et la fin inattendue.

Ce qui prime dans ce récit est la force des personnages et la manière dont tout ce petit monde va être mêlé à l'enquête.

Un roman que je ne peux que vous recommander.
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La fille du port de la lune

Malik, Zora, Momo et Dany sont issus de la cité HLM du Grand-Parc. Chloé, lycéenne comme Malik et Zora, vit dans les quartiers bourgeois de Bordeaux. Helena, jeune ukrainienne vendue à des trafiquants d'esclaves, se prostitue sur les quais de la Garonne. Pierre est un SDF philosophe, à qui un menu larcin permettra de retrouver la trace de son premier amour. Simon est un jeune flic hanté par la mort accidentelle de son épouse, un an plus tôt. La découverte du cadavre d'une jeune femme dans les eaux du fleuve va le mettre au centre de ce réseau de personnages...



Comme dans tous ses romans noirs que j'ai lus, Simone Gélin ne se contente pas de raconter une histoire, elle défend une cause. Ici, dans ce qui est un de ses premiers romans, elle met en avant la jeunesse : les lycéens qu'elle a côtoyés en tant qu'enseignante, avec leur questions, leurs doutes et leurs vraies ou fausses certitudes ; des adultes, tous profondément marqués par des épisodes de leur jeunesse.

Certes, il y a beaucoup trop de coïncidences dans l'intrigue qui réunit les protagonistes pour qu'on y croie réellement, mais elle est parfaitement mise en scène pour nous faire partager leurs bonheurs, leurs plaisirs, leurs doutes, leurs interrogations, leurs malheurs... On suit les personnages avec plaisir et peut-être un brin de nostalgie en repensant à sa propre jeunesse.

La narration est conduite avec beaucoup de rythme : nombreux changements de points de vue ; surprises qui s'enchaînent jusqu'aux dernières pages. Ajoutons que le style et la qualité d'écriture que j'ai appréciés dans les lectures précédentes sont déjà bien affirmés. Tous les ingrédients sont alors réunis pour donner naissance à un excellent roman noir.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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La fille du port de la lune

Voilà un livre qui m'a beaucoup plus.

Plus qu'un livre policier, car le livre a vraiment une dimension humaine, on s'attache vraiment aux personnages.

Et la fin est un magnifique rebondissement.

A lire !
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La fille du port de la lune

Il s’agit là d’un premier roman qui se passe à Bordeaux. Une construction assez originale car dans la première partie on y découvre des personnages très attachants autour d’une romance violente, sur fond de malaise des quartiers sensibles, de traite des filles de l’Est et de trafic de voitures. La seconde partie est d’avantage consacrée à l’enquête, menée par un flic affectivement lié au principal suspect. Le rythme s’essouffle un peu sur la fin et il n’y a pas vraiment de résolution des problèmes posés. Cela n’entache en rien le plaisir de cette lecture d’un roman bien écrit.

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La fille du port de la lune

Après avoir lu à bout de force, « La fille du port de la lune » par Simone Gélin (2010, éditions Les Nouveaux Auteurs, ISBN: 9782819500292), je vous présente ici ma critique. Je dois tout d’abord remercier « Club de Lecture » ainsi que « Les Nouveaux Auteurs » pour ce partenariat.



l s’agit d’un bouquin de 381 pages séparées en deux parties d’environ trente chapitres chacune. Les graphistes ont fait un beau boulot de couverture et de mise en forme, c’est joli et attrayant, mis à part les dernières feuilles qui sont en fait des publicités pour d’autres livres. C’est catégorisé comme roman policier par l’éditeur.



Nous y rencontrons, Malik, un jeune « Beur » (sic), Héléna une prostituée, Simon un policier ainsi que Pierre un « SDF » (sic). Tous seront de près ou de loin impliqués dans une enquête pour meurtre. Le corps d’une femme a été trouvé dans la Garonne, fleuve qui passe par Bordeaux. L’investigateur, Simon, tente de déceler le coupable de l’homicide, s’il en est un, tout en combattant ses propres démons. Sa conjointe ayant été tué, il y a quelque temps, il se remet difficilement de sa peine.



Tout d’abord, le style de l’écrivaine ne convient pas à un lectorat hors France. On y retrouve énormément trop de mots qui sont de niveau de langue familière et qui sont pratiquement inconnus des étrangers. Voici quelques exemples: « Beur », « Kiffer », « mec » et ainsi de suite. Si au moins, ces termes n’étaient utilisés que dans les conversations, mais non! Elle-même l’utilise dans sa narration. C’est horrible. C’est rare qu’on puisse entendre l’accent d’un auteur dans une oeuvre, croyez-moi, on le perçoit carrément en lisant ces lignes.



De plus, l’enquête n’en est pas une. Sans vous dévoiler la fin, affirmons tout de même que le texte est basé sur une fausse route. Ce n’est même pas un polar, car le trois quarts du roman nous le passons du côté psychologique et émotif des personnages. L’aspect policier est une toile de fond, sans plus.



Que dire des malheurs de l’enquêteur, Simon, qui pense devenir fou. Il s’aperçoit que son ménage est fait à chaque fois qu’il retourne à son logement. Il se demande comment ça peut être possible. Est-ce sa bien-aimée morte tragiquement qui revient en fantôme? Déjà, on y crois pas, mais qu’en plus, on apprend que c’est sa belle-mère qui viens faire le nettoyage, et qu’elle lui avait écrit une note qu’il n’avait tout simplement pas vue. C’est ridicule! Comment peut-il ne pas s’apercevoir du mot pendant plusieurs jours? J’ignore pour vous, mais moi, si j’ai laissé ma clef à quelqu’un, que j’entre chez moi et que mon ménage est fait, tout est clair. Ma santé mentale n’est pas remise en cause pour autant. L’agent de la paix n’est pas très rapide sur l’intellect, dirions-nous.



Je déconseille ce bouquin, il s’agit probablement de l’un des pires que j’ai pu consulter jusqu’à présent. L’histoire est moyenne, les personnages sont bien, mais ils ont trop de place pour un polar. L’enquête devrait primer, sinon, c’est tout bonnement mal catégorisé. C’est donc un roman tout simplement.



Ma note est de 1 étoile sur 10, puisque c’est la plus basse.
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
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La fille du port de la lune

A Bordeaux, Helena, une jeune prostituée ukrainienne, est retrouvée morte dans la Garonne. Simon le policier est chargé de l'affaire pour savoir s'il s'agit d'un meurtre ou d'un suicide, tandis que Malik, un jeune Arabe, mène l'enquête de son côté pour découvrir la vérité.

L'auteure a l'art de rendre vivants ses personnages et de leur donner une étoffe qui sonne vrai.

Elle fait de ses gens simples et normaux, des héros sentimentaux, des héros cabossés, malmenés par la vie.



Elle creuse au fond de leurs sentiments et de leur courage comme un mineur de fond pour en extraire tout le meilleur.



Elle nous délivre le message que la vie peut être belle mais qu'elle peut aussi être dégueulasse.



On sent bien derrière tout ça l'enseignante qui connaît son monde, qui sait que tout n'est pas blanc mais que tout n'est pas noir.



D'ailleurs n'y aurait il pas un peu de Simone en Anna, cette enseignante fine psychologue ?



Un suspense savamment ménagé, mais qui est donc cette fille du port de la lune ??? Et ce "sale flic" malheureux qui croit perdre la tête ??
Lien : https://collectifpolar.com/
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La fille du port de la lune

Roman se déroulant à Bordeaux. L'enquête policière est finalement secondaire, le plus intéressant à mon avis restent les personnages et leurs parcours. Par contre, le croisement de tous ses personnages est un peu tiré par les cheveux. Il m'a manqué un peu de finesse dans le scénario ainsi que dans l'écriture.
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Le banc de l'injustice

j'ai trouvé le style long et lourd malgré un thème qui aurait pu être vivant
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Le banc de l'injustice

Beaucoup de promesses avec un thème qui annonçait beaucoup. Pourtant la lecture s’est révélée poussive, avec un début (les 3/4 du livre) beaucoup trop lent. Il faudra attendre les derniers chapitres pour que les choses s’accélèrent enfin.

Les deux meurtres qui s’entremêlent pourtant intelligemment…

Un politicien mis en avant avant de disparaître, un procureur avide , une héroïne/victime au tempérament fort, dont les rôle resteront peu développés laisseront avec ce livre un goût de rendez vous raté ou pas totalement réussi.
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Le diable vous emporte

Bonjour - Le diable vous emporte – Collectif – 2019 - Un recueil de nouvelles sur la noirceur de l'âme humaine et la notion de limites dépassées ou non.

Quatrième de couverture

Elles sont huit à avoir prêté leur plume. Huit auteures de polars et de romans noirs reconnues. Et lorsque l’association Dora-Suarez* leur a proposé de participer à un recueil collectif dont le thème était de jouer avec les limites ...à dépasser ou pas, elles ont pris un malin plaisir à jouer avec les dites limites, dans toutes les acceptations du terme.

C’est donc à un road-trip littéraire et géographique que ce septième opus des « Nouvelles Dora-Suarez » nous convie. Littéraire, d’abord, avec huit univers, huit styles pour éprouver les ressorts de chacun d’entre nous lorsque les situations, les autres, nous-mêmes, la vie, quoi, nous poussent dans nos derniers retranchements. Femme battue, humilié, peuple en guerre ou dominé, amour maternel, vengeance… non, tout n’a pas encore été écrit sur ces thèmes universels… Voyage géographique aussi, et parfois même géopolitique, puisque que l’imagination des auteures vous entraînera des rives cubaines jusqu’en Syrie, en passant par les ruelles de Bordeaux et bien d’autres lieux encore…

Chronique

La vie est parfois faite de regrets, de choix difficiles. La vie fait parfois découvrir à l'humain une force, une rage de vivre, une ténacité qu'il ignorait jusqu'au moment où ils s'expriment. Des hommes et des femmes qui se trouvent investis d'une mission qu'ils endossent comme un sacerdoce.

Le diable vous emporte. Un titre fort pour des moments forts qui font briller une larme au coin de l'oeil. Larme pudiquement essuyée d'un geste discret. Des destins qui interpellent. Des hommes et des femmes qui font face à la vie. Peu importe le prix à payer. Des destins blessés ou brisés par les écueils de la vie. Des hommes qui, souvent, laissent parler la noirceur de leur âme. L'adage ne dit-il pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions?

Les pages se tournent avec frénésie. Les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas. Le fil rouge est la noirceur de l'âme de ces hommes, de ces femmes qui se jouent de la vie des autres. Une lecture profondément jouissive qui tient en haleine jusqu'au dernier mot. Une lecture qui questionne sur le destin. Sur le choix de ces personnes qui agissent à bon escient selon eux. Le diable vous emporte et peut vous mener loin. Très loin. Trop loin?
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Le diable vous emporte

Bonjour mes Lecteurs,



Voici pour vous en service presse ce magnifique recueil de nouvelles qui regroupent toute une flopée d'auteures plus talentueuses les unes que les autres et reconnues dans le monde du polar et du roman noir.



Ce recueil fait parti de la collection Nouvelles Dora Suarez dont l'association du même nom est partenaire avec les Editions du Caïman, une belle mise en avant du savoir-faire féminin.



Le thème était de jouer avec les limites, qu'elles ont réussi avec brio à surmonter, en tout les cas c'est indéniable, le plaisir s'en est ressenti à la lecture.



Chacune nous entraîne dans le vaste monde de leur imaginaire où se côtoient toutes les situations de la vie, que ce soient une femme battue, une jeune syrienne, une vengeance, un amour maternel... 



Huit styles, huit univers à part qui nous baladent de la Syrie jusqu'au ruelles de Bordeaux en passant par les rives cubaines, tout est fait pour que le lecteur se sente happé par ces petits bouts d'histoires.



Entre cette littérature noire et ces femmes, c'est un amour inconditionnel qui transpire. Elles ne se sont pas posées la question une seule seconde pour nous proposer leur propre vision de l'expression brutale des sentiments et de la société. 



Les auteures ont cherché à rendre compte à leur manière une vision contemporaine de la réalité où les problèmes sociaux et comportementaux, notamment, sont placés à la base même des intrigues et non simplement comme arrière-plan.



Ces auteures de roman noir et polar sont bien plus que des reines du crime. A travers ce recueil, elles nous démontrent qu'elles contribuent à faire évoluer le genre.



Elles enrichissent cette vision de personnages complexes, crédibles, bien ancrés dans des mondes précis et promettent de nous apporter de grands moment de lecture.



Pari gagné ! 



Je vous recommande vivement ce recueil de huit nouvelles abondantes et diversifiées dont voici les auteures ( par ordre d'apparition ) : 



L’appel, de Valérie ALLAM

Mieux vaut ne pas savoir, de Cendrine BERTANI

Señor Matanza, de Julie C. COMBE

Elle pour elles, de Dominique FAGET

Traversée de la nuit, de Simone GELIN

Double vie, de Gaëlle PERRIN-GUILLET

Le feu de l’amour, de Julie SUBIRANA

King of the night, de Marie-Claude VINCENT



Merci infiniment à l'éditeur pour sa confiance




Lien : http://lecturechronique2.com
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Le journal de Julia

Les années 30, Emilio a 14 ans. La guerre civile en Espagne, le franquisme. Les armes, des idéaux, des morts, des larmes.

Les années 70, Julia rencontre Lucio. Télescopage de deux cœurs qui se donnent l'un à l'autre, corps et âme.

Les années 2000, Emilio est grand-père. Nino l'accompagne sur les routes du Pays basque et sur celles du temps.



Hier et aujourd'hui entremêlés pour conter une injustice brutale, sans appel. Celle qui fait hurler, qui donne envie de tout renverser, celle qui demande réparation. Comment panser les blessures vieilles de vingt-sept ans ? À qui, comment demander réparation ? Peut-on seulement réparer ?



Le journal de Julia c'est le roman de la douleur. Celle d'une mère qui perd son fils pour un idéal. Celle d'un fils qui perd son père au cours d'un combat. Celle d'un jeune homme devant fuir pour survivre. Celle de l'amour brisé en plein élan. Celle d'une injustice qui dépasse tous les mots.



Mais ne s'y trompons pas, Le journal de Julia est également et surtout un plaidoyer à l'amour. L'amour d'un homme pour son pays. L'amour d'une mère qui laisse partir son fils. L'amour de deux cœurs qui se trouvent. L'amour en filigrane toujours. L'amour qui porte, soutient, secoure, répare, se donne, se partage.



Suivre Julia n'a pas été difficile. Personnage central de l'œuvre, elle attire la sympathie et l'empathie. Elle est bouleversante dans sa manière d'aimer. Elle est forte, fière, fidèle. Elle n'a qu'un avenir, celui de l'homme qu'elle chérit. Elle n'a qu'une pensée, l'être aimé. Elle n'a qu'un désir : lui, encore lui et toujours lui.



Le journal de Julia constitue l'ancrage, le point de départ, la fin de l'histoire. Julia aura été présente du début à la fin. Elle nous dépeint l'amour avec un grand A, l'erreur, l'injustice, l'attente, l'espoir. L'espoir qui se réduit comme une peau de chagrin.

Nino et Emilio gardien d'un passé, d'un passif, détenteur d'un avenir, porteur d'un témoignage bouleversant.



L'auteure va me transporter d'une époque à une autre de manière subtile et allègre. Son écriture est fluide. Elle prend son temps pour (d)écrire la vie, leurs vies dans un style posé, poétique parfois.

Je me laisse porter par les différents récits et j'attends avec impatience que l'injustice soit reparaît.

Simone Gélin m'a fait voyager dans l'Espagne d'hier, m'a guidée le long des routes basques et m'a donner envie de rencontrer chacun de ses protagonistes. J'ai peine à les laisser au final.



Ce roman fut une très belle découverte. Je remercie les Editions Cairn - Du noir au Sud- pour ce SP d'une beauté humaine incroyable.
Lien : https://lesbetesalectures.wi..
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Le journal de Julia

CRITIQUE



1975 - Aix-en-Provence - Suite à un accident évité de justesse, Lucio et Julia se rencontrent et tombent amoureux pour le meilleur mais surtout le pire.

2003 - Pays Basque - Grâce au journal de Julia, Nino, leur fils accompagné de son grand-père, ancien combattant contre le régime franquiste, décident de faire un pélerinage pour rétablir la vérité sur les faits imputés à Lucio.



Le quatrième roman de Simone Gélin que je dévore et je suis toujours autant séduite.

Celui-ci est un vrai coup de coeur.

En plus d'être une belle histoire d'amour, loin d'être fleur bleue, ce récit est un polar noir.

Comme l'auteure aime le faire, elle voyage d'une époque à l'autre en relatant des faits réels et fictifs tels que le franquisme, l'affaire Ranucci etc....

Avec une écriture sensible et délicate mais pourtant directe, Simone Gélin nous bouleverse et nous tient en haleine.

Elle pointe aussi du doigt une "justice" bâclée à l'époque où l'ADN n'était pas encore envisagé.

Vous l'aurez compris, je vous conseille vivement cette auteure encore trop méconnue qui mérite une vraie reconnaissance pour son talent.
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Le journal de Julia

Gros coup de coeur pour ce roman. Je suis vraiment très heureuse de l'avoir découvert.



L'histoire se déroule avec plusieurs temporalités.

Nino en 2002 cherche avec son grand-père Emilio à venger son père Lucio. A travers le journal de sa mère Julia on de couvre leur rencontre et leur histoire dans les années 70 et son combat contre les injustices. Emilio lui évoque qon passé et la répression en Espagne pendant les années 30 (période que je connais peu).

Au fil des pages on est dans l'attente de savoir ce qu'il s'est passé et ce qu'il va se passer.



Mon avis:

L'intrigue est très bien construite entre les temporalités. Les éléments sont dévoilés au fil des pages mais le mystère reste jusqu'au bout. Les sentiments sont puissants et les personnages très émouvants.

J'ai complètement été happée par ce livre que je ne pouvais plus fermer. Je l'ai adoré et j'ai vraiment passé un très bon moment.

Il gagne vraiment à être connu et partagé. Je ne manquerai pas de le recommander autour de moi.



Ma note : 19/20

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Le journal de Julia

Un jour de mai 1975, Amélie, une petite fille, traverse la route en courant après son ballon, Julia se précipite pour l’arrêter au moment où surgit une Alfa Romeo que conduit Lucio. L’accident est évité de justesse, Julia a seulement été frôlée par la voiture. Ce jour, cette rencontre vont marquer le point de convergence de leurs existences, pour Julia et Lucio le début du bonheur, mais également le compte à rebours du malheur.



Vingt-cinq ans plus tard, sur les cimes dominant l’Espagne, se tient un vieil homme :

« Enfin, il s’assit sur la frontière. Le vertige. Du haut de son promontoire, il sillonnait l’Espagne, survolait la chaîne, les cimes, et s’enfonçait dans les vallées. Sous les rayons de l’après-midi, l’automne chatoyait. Grenats, jaunes safranés, pourpres, vermeils, ocres ensoleillés trouaient d’or, de cuivre et de sang la masse vert sombre des sapins, mais le flanc de montagne, aspergé de lumière, modelé par la palette de couleurs, pouvait bien essayer de rivalise avec une toile impressionniste , Emilio ne se donnait pas la peine de monter jusqu’ici pour contempler le paysage Il venait nourrir sa mémoire, au cas où la camarde s’amènerait un soir sans lui avoir envoyé de préavis. Il voulait partir en se souvenant de la patrie et aussi de tous ceux qu’il avait vu tomber de ce côté des Pyrénées. Il voulait pouvoir jusqu’au bout se rappeler les visages de ces hommes qui avaient accepté, le sourire aux lèvres, de faire le sacrifice de leur vie. Ne jamais oublier leur courage incommensurable. »



Ce roman s’étire sur trois époques : Les années 30, avec le franquisme et la guerre civile en Espagne, les années 70, où l’on assiste à la rencontre de Julia et de Lucio, de leur amour naissant et des évènements dramatiques qui s’ensuivront, et les années 2000, avec le retour du grand-père et de son petit-fils en terre de Provence, en quête de vérité et de réhabilitation.



"Ils voient des femmes qui hurlent comme des louves, serrant leurs enfants morts contre leur poitrine. Les survivants errent comme des morts-vivants dans les rues jonchées de cadavres, croisant des mutilés hagards au milieu des ruines, des chiens et des chats à moitié fous eux aussi, dans un silence interrompu de temps en temps par des cris déchirants qui s’élèvent au-dessus des décombres, des cendres et de la fumée. Un décor de fin du monde."



Engagé dans la lutte anti fasciste à 16 ans, il a vu le nuage de mort sur Guernica, et son père Juan tué à ses côtés dans les combats. Sa mère Pilar, suite à une dénonciation, sera emmenée et exécutée en pleine rue « pour faire des exemples ».

« Ils tremblent tous en silence, sur la place. Ceux qui sont à genoux, mais aussi ceux qui sont debout, en rond, tout autour.

Et puis tout à coup, des voix s’élèvent, Pilar se demande si elle rêve ou si ce qu’elle entend est bien réel. Dolores la regarde et sourit.

-Chante, Pilar ! Chante !

Pilar articule les premières paroles de ce chant révolutionnaires des Asturies qu’elle connaît par cœur.

« Asturies, terre sauvage, Asturies, terre de combattants ! »

Sa voix pure s’élève au-dessus des autres, alors elle reçoit une rafale de mitraillette en pleine poitrine. Juste le temps de balbutier : « Emilio ». »

Les mots me manquent pour décrire l’émotion qui m’a saisi à la lecture de la scène où Pilar entonne son chant révolutionnaire, sa voix s’élevant au-dessus du tumulte et des balles qui vont lui hacher la poitrine.



Les deux personnages principaux sont d’une épaisseur psychologique peu commune. A eux seuls, ils captent toute la lumière du roman, ne laissant aux autres que des miettes.

Emilio, le grand-père, magnifique personnage, tout en émotion, animé par une soif de justice et une colère contenue, depuis ses jeunes années. Sa vie n'est qu'une longue suite de deuils.



Julia est une jeune femme d’une grande noblesse, pleine d’empathie, une institutrice enthousiaste et toute dévouée à ses élèves, digne représentante des « hussards de la république » qui ont fait la grandeur de l’École publique. Douée d’une force d’âme hors du commun, elle est le soutien de Lucio dans toutes les épreuves qu’il traverse.

Lucio, le compagnon de Julia, et Nino ont moins d'importance dans le récit, même si ce sont eux sur qui repose l'histoire, et la quête du fils pour réhabiliter le père.



Ce roman est avant tout une histoire d’amour, mais aussi un vibrant plaidoyer contre les injustices, et plein d’humanisme quand il s’agit de dénoncer les excès du franquisme, et le comportement de l’État Français, dans l’accueil des réfugiés, ou bien l’absurdité et la barbarie de la peine de mort, ce qui faisait dire à Maître Robert Badinter, «La guillotine, c’est prendre un homme vivant et le couper en deux morceaux.»



Écrit avec finesse, d’une grande intelligence, magnifiquement construit et articulé, ce roman est baigné d’une sensibilité et d’une émotion à fleur de peau. Et je le répète, empreint d’une grande humanité. Un vrai coup de cœur !



Éditions Anne Carrière, 2013
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Le journal de Julia

Très bon roman mêlant suspens, vengeance, combat pour sauver l'homme de sa vie et réflexion sur la peine de mort. Le journal sert de fil conducteur à l'intrigue : Julia raconte sa rencontre avec Lucio et la tragédie qui va les frapper. On se laisse emporter dans l'histoire, aucun temps mort et de profondes réflexions sur l'engagement personnel, le besoin de justice et de vérité.
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Le journal de Julia

Depuis le temps que ce roman me fait de l’œil j’ai enfin pris le temps de le sortir de ma bibliothèque et j’ai aimé découvrir page après page ce « Journal de Julia » de Simone Gélin.

D’une plume délicate et très agréable à lire Simone Gélin nous raconte l’histoire d’amour de Lucio et Julia, une histoire qui va vite tourner au cauchemar avec la disparition d’une fillette dans le village ou Julia est institutrice. Un engrenage implacable va entrainer Lucio dans les griffes de la justice et en 1975, la peine de mort était encore en application !

Ce roman sombre et émouvant m’a également ramenée dans l’Espagne de Franco et des atrocités commises sous couvert de la guerre. Ce roman est à la fois une leçon d’histoire (l’abolition de la peine de mort était proche) et la quête de Nino, le fils de Julia et Lucio, qui n’a qu’une idée en tête exiger la révision du procès de son père. Mais 27 ans après les faits la justice est-elle prête à reconnaître ses erreurs ?

Un beau roman dont les personnages écorchés vifs m’ont émue.

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Le journal de Julia

Vingt-sept ans après la mort de Lucio, son fils Nino et son père Emilio entament un périple du Pays basque à la Provence pour tenter de lui rendre justice, lui qui fut condamné à mort et guillotiné pour un crime qu’il n’avait pas commis. Un journal les guide dans leur périple, écrit par Julia, celle qui l’aimait et qui était présente au moment du drame.

L’histoire est un éternel recommencement !! Ce roman est aussi un excellent rappel de ce qui s’est passé en Espagne sous Franco, j’avoue avoir appris beaucoup de choses sur la guerre d’Espagne, Guernica et la mort de tant d’innocents. Tout en restant un roman, l’auteure nous entraîne dans cette période agitée, sans résistance de notre part.



Et comme toujours, la communauté occidentale fermera les yeux pour pouvoir ensuite dire « plus jamais ca » !



Et puis il y a surtout L’histoire de Julia, de Lucio, d’Emilio et de Nino. Et là, on commence a entrevoir le sujet du journal, la terrible erreur judiciaire, celle qui décimera une famille, dommages collatéraux comme on dit aujourd’hui.



L’auteure a su me captiver du début à la fin et franchement, après « Né d’aucune femme » je craignais la comparaison, eh bien je peux vous dire que dans un autre registre, j’ai vraiment apprécié cette lecture. Bravo, Simone, vraiment !!
Lien : https://collectifpolar.com/2..
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A cause de quoi Dorothy se retrouve t'elle cette fois ci dans un pays féerique?

Une tournade
Un tremblement de terre
Un tsunami
Une éruption volcanique

10 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Lyman Frank BaumCréer un quiz sur cet auteur

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