Citations de Sonja Delzongle (836)
On est, et puis, en un coup de baguette maudite, l'instant d'après, on n'est plus. On occupe l'espace et, subitement, on n'est plus qu'une absence, un vide, alors que le monde continue de tourner. Tout simplement vertigineux, insensé. ( p202 )
Il a roulé encore une cinquantaine de kilomètres avant d'apercevoir au loin les cônes sombres des premiers terrils de la région minière. Sa région. Son coeur bat plus vite, plus fort. Les pyramides de la houille l'appellent. Sa place est là-haut. Cha est encore venue lui rendre visite cette nuit. Elle l'attend.
Berlioz a aujourd'hui deux ans de plus, ce qui lui en fait bientôt sept, est choyé par le fils de la gendarme, Ernest, quinze ans, qui partage sa chambre avec lui. Berlioz ne quitte jamais son jeune maître, qui l'a rebaptisé Hector, et lorsque la copine d'Ernest vient le voir, il la fixe avidement de ses petits yeux froids et méchants.
Nous sommes parfois ce que nous ne sommes pas, et ne sommes pas toujours ce que nous sommes réellement.
Face à sa propre réaction et à la peur qui s'insinuait par ses pores, Esther constata avec angoisse qu'en réalité, elle ne s'était pas détachée de son emprise. Tant que d'Orsay ne renoncerait pas, elle ne s'en débarrasserait pas et se sentirait comme un papillon attiré par la lumière du néon sur lequel il se brûlait les ailes.
Le carnaval est une fête, un rituel marquant une transition par le chaos. Chez les Romains ou les Égyptiens, durant le carnaval, les esclaves devenaient maîtres et les maîtres devenaient esclaves. C'était l'abolition des statuts, des règles et de la morale.
Autrement dit, durant le carnaval, avant l'austérité du Carême, tout est permis... surtout l'humour et la satire.
Personne n'échappe au passé. Surtout pas ceux qui veulent l'oublier à tout prix.
A Thanatea, on aide les gens qui ne veulent plus de leur vie à réussir leur mort.
Parce qu’il y a ce qu’on croit vouloir alors qu’au fond on le veut pas, et ce qu’on s’imagine ne pas vouloir alors qu’on le réclame de tout son être.
Esther n'était pas une impulsive, plutôt une bombe à retardement. Ses choix et les décisions qui en découlaient mûrissaient en silence dans l'obscurité de son caveau, avant de jaillir d'un bloc et de désarçonner son entourage qui les prenait alors pour des élans irréfléchis.
Nous sommes parfois ce que nos ne sommes pas, et ne sommes pas toujours ce que nous sommes réellement.
_Mais... vous parlez d'un son que tout le monde n'entend pas. Pourquoi cette différence entre les gens?
_Une question de sensibilité au bruit, sans doute
Mais je suis persuadé qu'il faut continuer à travailler sur ce dossier. J'ai lu tes observations, il y a vraiment un truc à creuser sur ces hécatombes Ce qui touche les animaux finit toujours par toucher l'humanité
Ce n'est que de retour à l'observatoire, avant de rentrer chez lui, qu'il apprit la mort d'un groupe de cinq plongeurs de Saint-Pierre- et -Miquelon. Il ne s'agissait pas d'un accident de plongée, mais d'une sorte de détresse respiratoire survenue sans symptômes particuliers ou en tout cas visibles au préalable.
_Il y a deux chemins possibles. Elle devient soit une résiliente, soit pire que sa mère. Dans ce cas précis, j'opterai pour la seconde proposition.
Mais pourquoi diable aurait-elle envoyé ces poupées? Pourquoi s'amuserait-elle avec des familles en détresse?, Parce qu'elle en voulait au monde entier, comme certaines personnes frappées par le sort ou par la nature? Avait-elle pensé ainsi se venger de ce qui lui était arrivé?
Karen connaissait l'existence du monstre. Le drame qu'avait vécu Hanah cette nuit-là. Le bruit lourd d'un corps qui tombe. Puis ce frottement au sol. Et les coups de pelle dans la terre du jardin. Et pour finir, des années de silence plus tard, l'exhumation des restes de sa mère après que l'adolescente qu'elle était devenue s'était décidée à parler. A dénoncer le meurtre que son inconscient avait enfoui.
Ses iris, assortis à sa chemise, et ses paupières tombantes retinrent son attention. Ils ressemblaient à un fleuve. Un fleuve de tristesse et de gravité dans lequel reposait le limon d'une profonde sagesse. Le regard du capitaine d'un navire sur l'horizon.
Je vais partir vers l’Est ; on dit que là bas, très loin, aux confins de la Sibérie glacée, vivent encore des mammouths comme ceux qui ornent les murs de notre grotte secrète.
La plupart de ses profilages s'achevaient sur cet instant unique. Un face-à-face presque mystique avec le tueur. Celui-ci ne passait pas toujours aux aveux. Ou alors bien plus tard, après des heures d'interrogatoire. Mais ces criminels étaient en grande majorité fiers de leurs actes, fiers de s'être longtemps joués de la police.