Sophie de Baere

🛁"Mon existence c'est plutôt un bain moussant qui tiédit et qu'on hésite à quitter car on s'y est trop alangui.

Malgré la peau qui se fripe. Malgré la mousse qui s'étiole et nous signifie qu'il faut sortir."



🛁 Voilà à quoi se résume la vie de Claire, 43 ans, responsable d'une épicerie sur une aire d'autoroute.

Un mari gentil et 2 enfants.

La Côte d'Azur peut-être mais une vie morne et tranquille ...

Quand Antoine, son grand amour de jeunesse refait surface, c'est tout un passé qui remonte, secrets de famille, drames personnels, le tout couronné d'un crime inexplicable ...



🛁 Je n'en dirai pas plus mais on reconnaît l'image de marque de Sophie De Baere pour brouiller les pistes ...

Un premier roman sur la passion amoureuse, à la fois tendre et cruel et une jolie plume poétique propre à l'auteure.

Même si mes préférés restent "les corps conjugaux" et "les ailes collées", ne vous derobez pas, la dérobée se lit d'une traite ! 📚

Claire et Antoine se sont aimés dans leur jeunesse. Passionnément. À présent, Claire a 43 ans, mari et enfants, et c’est le moment qu’Antoine choisit pour réapparaître dans sa vie. Avec lui, ce sont les souvenirs, mais aussi les non-dits et les drames qui refluent.

Une histoire d’amour mêlant intrigue et passion.

Une écriture saisissante et empreinte de poésie.

Une plume à découvrir absolument !

Les ailes collées

Paul est enfermé dans son cocon comme pourrait-il en être autrement avec son bégaiement?Depuis son enfance son père qui l'ignore préfère fuir le domicile conjugal et sa mère se noie dans le chagrin et s'enfonce dans la dépression et l'addiction.

Heureusement depuis peu il y a Joseph,un jeune adolescent de son âge ,il respire la liberté.

Pour lui pas de contraintes il vit de façon "nomade".

Ce lien d'amitié est la «bouffée d'air» qu'il attendait depuis longtemps enfin la vie lui sourit et pourtant n'y a t'il pas un prix à payer pour cette liberté retrouvée ?

💫 Un roman de quatre cents pages et pourtant qui se lit trop vite !

Souvent j'ai eu le cœur serré pour Paul,cet enfant,ce jeune ado et l'homme qu'il devient.

Un homme avec de profondes violentes et indescriptibles blessures.

Pourtant l'auteure nous plonge dans le plus grand amour qui soit,celui qui fait rêver,celui qui apporte le bien être absolu.

Un amour qui semble indestructible, libérateur, protecteur mais aussi parfois destructeur...

L'histoire se situe dans les années 80 où la vie de tout à chacun était déjà écrite à l'avance.

L'Homme doit suivre le chemin au risque de se brûler de se coller les ailes.

Qu'en est t'il aujourd'hui après deux générations?

La vie est-elle plus douce pour ceux qui choisissent un chemin amoureux différent?

Ici l'auteure met en évidence l'importance des liens familiaux,de l'amour donné et reçu,de l'acceptation,du non jugement de la famille qui se doit d'être bienveillante .

Je ne peux que vous dire foncez,lisez ce roman.

Lorsque j'ai vu tous vos avis coup de cœur sur ce roman, je n'avais qu'une envie le dévorer à mon tour...mais la magie n'a pas opéré, je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire.



J'ai sûrement été bloquée par la manière dont l'histoire est écrite, distante, impersonnelle et entrecoupée de mini chapitre d'une page et demie.



Certes les vices que Paul subit sont intolérables et mon bien secouée mais c'est à peu près tout.



Je n'ai pas ressenti d'émotion, j'avais envie que l'histoire se termine pour voir si la fin réveillerai quelque chose en moi mais il n'en fût rien...



Je suis complètement passée à côté de ce roman et j'en suis sincèrement désolée car je me rend bien compte du travail que demande une histoire, les heures d'écritures, de relectures...



Bien sûr, il ne s'agit que de mon avis et je vous encourage à le lire pour vous faire votre opinion, j'ai eu de nombreux débats concernant cette histoire avec d'autres lectrices qui l'avaient adoré !



J'ai vu également sur Babelio certains avis bien mitigé dans lesquels je me suis retrouvée.



Ce n'est pas facile d'écrire une chronique sur un livre que l'on a pas aimé, mais je trouve intéressant de voir ces avis si différents qui parle d'une même œuvre !

Deuxième roman lu de Sophie de baere... Histoire d amour multiple... Énoncer et dénoncer une nouvelle possibilité plus convaincante somme toute plus acceptable pour le commun des mortels...

Histoire de société... Question de désir question autour de l amour finalement... Lecture plus conventionnelle...

"Les Ailes collées" sont celles qui ne se déploieront jamais, par trop atrophiées par les vicissitudes de la vie.



Paul est un adolescent des années 1980. L'insouciance et la légèreté dues à son âge ? Il ne connaît pas : un père absent essentiellement accaparé par son travail, ses conquêtes et ses loisirs, et une mère dépressive et alcoolique. Heureusement qu'il peut compter sur sa petite soeur Cécile, son rayon de soleil, ainsi que sur Joseph, cet adolescent bohème rencontré récemment. Et avec ce dernier, Paul va découvrir son premier émoi amoureux et par la même occasion son homosexualité. Malheureusement pour les deux tourtereaux, tous les élèves du collège vont bientôt en faire leurs choux gras et le harcèlement va commencer...



Dans ce roman, l'auteur aborde plusieurs sujets sérieux comme la cellule familiale dysfonctionnelle, le harcèlement scolaire et la difficile acceptation voire le rejet de l'homosexualité dans les années 1980. Puis avec un va-et-vient temporel, les désastreuses répercussions et conséquences de ces problèmes dans la vie d'un homme, 20 ans plus tard.



A lire les thématiques traitées, j'aurais imaginé un roman bouleversant et émouvant, du genre "sortez les mouchoirs" ! Eh bien ici, rien... Je ne sais pas exactement pourquoi... le manque de profondeur des personnages ? Une écriture peu convaincante ? Un manque de sincérité et de vérité ? Ou le fait d'avoir prénommé le charpentier de l'histoire Joseph ? Celle-là m'a bien fait rire 😂 !



Pour autant, ce n'est pas un mauvais livre parce qu'il n'est pas désagréable en soi. Mais clairement, il manque un je-ne-sais-quoi...

Bref, mes ailes sont restées collées et cette lecture ne m'a pas fait décoller 😉 !

Quelle excellente surprise ! Je découvre @sophie_de_baere avec ce roman et je tombe instantanément sous le charme de sa plume.

Il ne faut qu'un regard à Paul pour aimer Joseph. Non, il n'aime pas les garçons. Il aime CE garçon. Mais en 1983, deux hommes amoureux, ça n'existe pas. Et encore moins à cet âge. Les camarades de Paul vont très vite lui faire comprendre et c'est la descente aux enfers.

J'ai eu le cœur brisé, puis réparé, puis brisé à nouveau. J'ai suivi Paul comme s'il avait été un voisin que je n'aurai pas pu sauver. Je l'ai vu traverser les âges, les horreurs et la douleur, physique et psychologique. Je l'ai vu se battre, abandonner, partir, se reconstruire.

C'est une histoire difficile à lire, aussi unique que commune. C'est le sujet, on ne peut plus universel, de l'amour qui est traité ici. Avec tout ce que cela implique lorsqu'on a 15 ans, et qu'on découvre que le sexe de la personne en face ne compte pas.

On y lit aussi la relation entre un ado et ses parents. Parents qui étaient d'abord un couple, passionnel, amoureux, dont la parentalité arrive très (trop) tôt et qui fini par se déchirer.

L'écriture de l'autrice est aussi poétique que tranchante. Rien ne nous est épargné et pourtant, tout est beau à lire. Chaque mot est à la bonne place, chaque phrase résonne.

Voici un roman qui va me rester longtemps en tête.

Quel beau titre que celui-ci « Les Ailes collées » !

Découvrir Sophie de Baere a été une belle surprise.

L’histoire de Paul est bouleversante ; ce jeune homme bègue, mal aimé par son père, moqué par ses camarades, est très attachant.

Je vous invite à lire et lever le voile sur cette passion qui va emporter Paul et nous aussi lecteurs.

Définition des corps conjugaux ... Définition d une possibilité mais qui a fini par ne pas me convaincre sur la véracité de l issue finale... Définir l indicible probabilité des sentiments... Je ne veux pas divulguer les prémisses de cette histoire... Mais je pense que ce n' était pas convaincant et tiré par les cheveux... Comment se reconstruire après tout cela... Est peut être l unique réponse a tirée a l issue de cette lecture...

La question qui me reste c est pourquoi publier cette possibilité ?

Le titre "Les ailes collées" est une belle métaphore pour exprimer ce que va vivre Paul que l'on suit de son adolescence jusqu'à l'âge adulte.

Paul est un adolescent qui vit avec sa petite sœur, son père volage et sa mère qui se réfugie dans l'alcool. Tout n'est pas simple et s'il est un excellent élève, il va malgré tout avoir une scolarité difficile, compliquée car victime de harcèlement.

Le harcèlement est lié à une histoire d'amour, une passion qui va être brisée car non comprise, non acceptée. Nous sommes au début des années 80 et si aujourd'hui les choses ont un peu évolué ce livre n'est malheureusement nullement daté et l'histoire de Paul fait malheureusement sans doute écho à des histoires actuelles.

Le livre commence en 2023 par le mariage de Paul avec Ana qui lui a fait un cadeau surprise, elle a invité deux amis d'enfance Pierre-Henri et Joseph . Puis on replonge à l'été 83 où Paul à 14 ans.



Je n'aime pas forcément faire des comparaisons mais j'ai, à plusieurs moments de l'histoire, pensé à Philippe Besson. Lécriture est tout aussi sensible, à fleur de peau, délicate, tellement réelle. Mais ici il y a aussi de la cruauté, de la rudesse quasi insoutenable.

La bêtise des Hommes n'a vraiment pas de limite. Ce livre est un drame, une passion dramatique dans une société intolérante obtue et donc faussement ouverte. La mère de Joseph en est un bon exemple et une figure intéressante.

Et puis il y a aussi les relations complexes au sein de la famille même de Paul. Tout ne se voit, pas tout ne se dit pas et pourtant il y a tant à dire, tant d'amour... C'est un roman qui mérite bien le prix des lecteurs obtenu en 2023 .

L'histoire de Paul est poignante , si seulement cela pouvait faire réfléchir un peu mais j'ai des doutes.les personnes qui vont être sensibles à cette histoire sont déjà convaincues de l'horreur du harcèlement, quant aux autres....

Il faut s’attendre, en entrant dans ce roman, à tout délaisser pour le dévorer, envoûté par l’écriture si juste de Sophie De Baere. Depuis cette ville balnéaire de la côte d’émeraude, elle compose un cocktail de thèmes de société, pour nous dépeindre un monde impitoyable, notre monde, avec réalisme et sensibilité.



Il y a d’abord le harcèlement scolaire qui est LE problème de société actuel et existait déjà en 1983, lorsque commence cette histoire. L’acharnement d’un groupe, le laxisme des enseignants, le déni des parents, tout y est et tout contribue à la détresse des jeunes « différents ».



Il y a aussi cette famille qui ne s’aime pas, ou du moins qui ne montre pas ses sentiments. Et pourtant l’amour est là, animal, instinctif mais enfoui, parce qu’on ne montre pas ces choses-là. Une impossibilité peut-être, une faiblesse sans aucun doute. Alors les enfants, les adolescents, souffrent seuls, de ce manque d’amour qui les fait entrer dans le monde totalement démunis.



Il y a l’homophobie, sociétale et inébranlable, qui veut que l’on soit « dans la norme » pour s’intégrer, pour réussir sa vie. Et si le piano que joue Paul est une marque d’excellence, la danse ça l’est moins pour un garçon ; mais bon, disons qu’avec Travolta ça peut encore passer.



Et surtout, ce qui explose dans ce roman, c’est LE grand amour, celui qu’on ne vit qu’une fois et qu’on ne dépasse jamais, celui qui va rythmer notre vie, la détruire parfois parce que rien n’a autant d’importance que cette passion. C’est la mère, pour le père qui la trompe et la délaisse, et c’est Paul et Joseph qui s’attirent comme des aimants depuis leur première rencontre à 14 ans.



Mais tout semble n’aboutir qu’à l’échec, tout vient s’échouer sur le mur d’une vie rugueuse et sans joie. Pourtant ce qui est beau dans cette histoire, c’est cette flamme qui subsiste même lorsque que vingt années passent et qui continue de briller, immuable. J’ai juste regretté que les personnages se dévoilent si tardivement, le père notamment, car nos sentiments se sont déjà construits, faussés certainement.



Un roman puissant et déchirant, fait de chapitres courts et de pages qui défilent sans que l’on s’en rende compte, un roman qui nous aspire dans un tourbillon d’émotions d’où jaillissent la révolte, la passion et l’espoir.

Un beau roman.



J'ai découvert la plume de Sophie de Baere avec Les ailes collées, puis La Dérobée, deux romans que j'ai adorés.





L'histoire ? Fille d'immigrés italiens, Alice vit une enfance et adolescence difficiles, entre un père parti, un frère handicapé, une mère qui lui fait prendre la pose pour des catalogues ou des défilés. A 18 ans, elle quitte la Normandie natale et part vivre à Paris. Elle y rencontre Jean, ils ont un enfant, puis se marient. Leur vie semble partie pour être un long fleuve tranquille. Mais quelques jours après ce mariage, Alice disparaît, de longues années, abandonnant mari et enfant. Pourquoi ? Quel terrible secret peut pousser une mère à abandonner un mari et une petite fille qu'elle aime ?



Une nouvelle fois, je suis absolument séduite par la plume de Sophie de Baere, que je trouve absolument sublime. L'écriture est belle, juste, poétique, littéraire sans être pédante. J'aurais aimé savoir écrire comme elle. J'ai été un peu moins séduite par cet opus car l'élément déclencheur de l'histoire m'a paru un peu invraisemblable.

Néanmoins, une fois digérée la nouvelle, une fois ce secret assimilé, Sophie de Baere a su poursuivre son roman de façon magistrale et poignante et il est bien difficile de pouvoir dire ce que nous aurions fait à la place des personnages.

Encore un roman puissant, bouleversant, que j'ai découvert Je dirais même livre choc pour ma part, puisqu'il m'a fait l'effet miroir de mon enfance au collège, où j'étais le souffre-douleur de beaucoup d'enfants méchants... Une période de ma vie que j'essaie d'oublier, mais qui parfois au hasard d'un livre, me revient en pleine face...



L'histoire commence en 2003 au mariage de Paul et Ana. La mariée a organisé une surprise à Paul, en invitant d'anciens amis à lui. Parmi eux se trouve Joseph, qu'il n'avait pas vu depuis 20 ans !

En revoyant Joseph, Paul se replonge à l'été 1983, année de leur rencontre à tous les deux...



Rencontre qui va chambouler toute la vie de Paul, qui est issu d'une famille bourgeoise, avec un père volage et macho, une mère alcoolique, et une petite sœur aimante et protectrice de son frère aîné.



Le roman retrace toute une année de l'enfance de Paul de 1983 à 1984, où l'on découvre son manque de confiance en lui du fait qu'il soit bègue, de se sentir mal aimé des siens, et du harcèlement scolaire qu'il va subir de par sa différence...



C'est écrit avec beaucoup de finesse et de sensibilité Les passages de harcèlement que subissent Paul et Joseph sont terriblement éprouvants et émouvants...



D'ailleurs, voici quelques phrases du livre qui ont résonné en moi tellement elles sont criantes de vérité :

"La jeunesse peut être une guerre silencieuse, un champ de bataille où les enfants d'à peine quinze ans sont capables de tuer à bout portant leurs camarades. Et cela, sous les yeux des adultes qui sont censés les protéger."



Cette fiction est intense, parfois poétique.

C'est aussi une belle histoire d'amour dramatique.

C'est écrit sans jugement, mais toujours avec délicatesse, pour traiter de sujets sensibles.



Ce roman a reçu "le prix 2022 Maison de la presse" Perso c'était mérité

Il fait évidemment parti de mes gros coups de cœur !!!

Beaucoup d'émotions à la lecture de ce livre. Il est impossible à mon sens d'y être insensible. La première partie pendant laquelle Paul et Joseph sont jeunes et adolescents est particulièrement forte et des moments insoutenables. On découvre la violence du rejet de l'autre, de la différence par des jeunes hommes et des jeunes femmes. Violence et harcèlement avec des images vraiment choc. La seconde partie où Paul est adulte est heureusement moins violente.

Ce roman fort bien écrit nous explique cette violence de l'enfance face à la différence, à l'homosexualité qui, dans les débuts des années 1980, vient d'être décriminalisée. Il y a beaucoup de chemin à faire avant l'acceptation par la société et par les homosexuels eux-mêmes qui vivent ce choix en se cachant des autres et, des fois, en se cachant d'eux-mêmes.

Attention livre fort. Un beau livre duquel on ressort bouleversé.

J'avais eu un énorme coup de coeur pour Les ailes collées et on m'a conseillé de lire La dérobée.



A nouveau la magie a opéré et décidément Sophie de Baere fait désormais partie de mes plumes contemporaines préférées.



L'histoire ?

A Nice, Claire et François forme un couple sans histoires, un peu enlisés dans la routine quotidienne... un jour, Claire croise le nouveau voisin, Antoine, qui va emménager avec sa femme Paola.

Il s'agit du premier grand amour de Claire, qu'elle n'a jamais oublié.



La suite du roman nous plonge dans un retour en arrière, dans les années 80 et leur adolescence, dans un village, marqué par un faits-divers atroce, le meurtre d'une jeune fille.



Ce roman n'est plus édité, je crois, je l'ai trouvé d'occasion et reçu hier. Je l'ai lu quasiment d'une traite et je ne me suis arrêtée hier soir qu'aux 2/3, vaincue par Morphée, pour le terminer ce matin.



J'ai tout aimé de ce roman. L'histoire m'a captivée, émue, touchée, bouleversée. C'est une très belle histoire d'amour. Une femme écartelée entre son amant et son mari n'est pas un élément narratif original mais l'autrice réussit à l'aborder d'une façon singulière et très touchante. La plume de Sophie de Baere est très belle, poétique, tout en étant simple. Les phrases sont ciselées et j'aurai beaucoup de plaisir à le relire.

Je vais me souvenir longtemps de Claire, émouvante adolescente mais aussi à l'âge adulte, d'Antoine mais aussi de François, celui qui ne la fait pas vibrer mais qui prépare le café et les tartines de sa femme, et Paola.

C'est une histoire d'amour impossible entre 2 hommes, qui est certes bien écrite et qui nous tient en haleine jusqu'au bout.

Cependant elle écrite et fantasmée par une femme qui ne sait rien de ce que 2 hommes peuvent réellement partager dans la vraie vie. Et pour cette raison, beaucoup de situations et d'éléments décrits m'ont paru décalé ou peu crédible , ou en lien avec une vision féminine, hétérosexuelle et romantique de l'amour. Car croyez-moi, dans la vraie vie, 2 hommes ne vont pas attendre 20 ans l'un sur l'autre par amour

Et forcément, comme cela concerne 2 hommes, l'inconscient collectif de l'auteur a voulu faire mourir cet amour, y aurait-il eu la même fin entre un homme et une femme? Vaste question...

J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Mais il faut bien installer le cadre, les personnages.

Une fois tout ça posé, j’ai adoré.

Les personnages sont attachants. L’histoire d’amour touchante.

On a envie de les bousculer, de les secouer comme un cocotier.

Au lieu de ça, comme un voyeur, on vit de loin cette histoire intense.

Les corps conjugaux.

Sophie de BAERE



Alice vit entourée de sa sœur, son frère (handicapé) et leur mère (leur père ayant pris la fuite) au sein d’une famille issue de l’immigration italienne.

Depuis sa plus tendre enfance elle suscite l’admiration pour sa beauté.

Sa mère l’inscrit régulièrement à des concours de miss où elle gagne.

Mais à l’adolescence, lassée d’être toujours appréciée pour sa plastique, elle décide de poursuivre ses études à Paris.

Elle y rencontre Jean et c’est l’amour fou, une évidence, une âme soeur.

Une petite fille naitra de cette union et Alice et Jean s’uniront pour le meilleur et pour le pire devant leurs familles et leurs amis.

Et c’est le pire qui arrivera lorsqu’Alice partira un jour sans plus donner signe de vie à son mari ni sa fille… pendant 8 ans.

Seule sa soeur Mona saura où et pourquoi elle a préféré fuir.

Un énorme mensonge de famille a tué cette femme de l’intérieur et sa fuite a pour vocation de préserver, de protéger sa famille.

Mais comment comprendre et pardonner ce que l’on vous cache ?

Jean et Charlotte ne pourront rien devant la disparition volontaire d’une adulte.

Jusqu’au jour où Alice décide de revenir et s’expliquer, les brisants encore un peu plus.

Difficile de faire la chronique de ce roman sans en dire trop.

Mais lisez-le !

C’est une histoire terrible inspirée d’une histoire vraie qui explique comment les secrets de famille peuvent briser ceux qui les gardent autant que ceux qui les subissent lorsqu’ils explosent.

C’est d’une grande finesse , c’est poétique et c’est pourtant brutal et profond.

Et ça appelle cette question tellement intime « Qu’aurais je fait à sa place ? ».

Dans "Les Corps Conjugaux", la plume de Sophie de Baere, poétique, tantôt sensible tantôt acérée, m'a captée dès les premières lignes. On entre d’emblée dans l'histoire d'Alice (Alizia), une fillette issue d'une famille d'émigrés napolitains investie avec narcissisme par sa mère possessive et aigrie depuis l'abandon du domicile familial par son époux qui la laisse alors seule pour gérer les trois enfants dont un porteur d'un handicap mental.



Malgré quelques personnages trop manichéens à mon goût, les ambivalences et imperfections de la plupart des protagonistes sont analysées avec finesse, ancrées dans une exploration psychologique et sociologique profonde. Le roman offre ainsi une réflexion poignante sur des thèmes universels tels que l'identité, les tabous sociétaux, les secrets de famille, la transmission, la culpabilité, la honte, le libre arbitre, le sacrifice, le deuil, le désir sexuel, le désir d’enfant et… l'amour sous toutes ses formes (conjugal, charnel, fraternel, maternel,…).

Même si je n’ai pas nécessairement adhéré au choix effectué par Alice, j’en ai compris les raisons et j'ai trouvé intéressant qu’elle soit capable (mue par des raisons dramatiques, ça biaise évidemment les choses) de rompre le cycle de l'égoïsme, de la malveillance et de la possessivité maternelles qu’elle avait vécues elle-même pour offrir à sa propre fille le bonheur qu'elle espère pour elle. Une belle manière de l’auteure de montrer qu’il est possible déconstruire un héritage familial. Ceci dit, ça n’a pas nécessairement marché et elle reproduit, en revanche, ce que son propre père a fait...dommage de sous-estimer les conséquences chez un enfant du traumatisme de l'abandon, mais je ne veux pas spoiler.



En dépit de ses qualités indéniables, ce livre n'est pas exempt de défauts dont quelques grosses ficelles peu probables mais surtout, j'ai été déconcertée par le virage abrupt pris par le récit vers une tragédie sombre et dérangeante. Cette rupture inattendue m'a laissé un sentiment de confusion, comme si l'histoire s'était soudainement échappée de son essence initiale ou en tout cas de celle que j’avais imaginée. Je me suis presque sentie flouée, trompée sur la marchandise mais il faut dire que j’ai abordé le livre sans aucun a priori et sans même avoir lu la quatrième de couverture.



En fin de compte, mon avis sur ce roman est teinté d'ambivalence. Si certains aspects m'ont déçue et mise mal à l’aise, je reste néanmoins curieuse de découvrir les autres romans de Sophie de Baere dont le talent d'écrivaine et la capacité à questionner notre part d'humanité et à explorer les recoins les plus sombres de l'âme humaine sont prometteurs.

C’était un roman sublime. Au sens littéral : l’art au seuil de la vie. Sophie de Baere magnifie tout de sa plume, décrit avec justesse la houle de ces émotions qui nous ont tous émus un jour, jusqu’à cette angoisse du fracas contre les rochers qui semble menacer tout notre être. L’autrice ne manque pas non plus de questionner l’action menée contre le harcèlement, qu’elle dénonce dans son ouvrage. Trigger Warning donc, pour celleux qui ne seraient pas à l’aise à l’idée de lire ces violences.



En fermant ce bouquin, percutant mais doux comme le miel, j’ai plus que jamais la certitude que l’amour est à la source de la vie, qu’il soit filial, amical ou amoureux. Que dire de plus ? La plume est brillante, l’intrigue douce et fracassante. On contemple sans jamais s’ennuyer. On goûte sans étouffer.