Un fou d'amour
Lorsque j'ai lu le synopsis, lors de la sélection des éditions de Noël, j'ai tout de suite été séduite. Mais honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à ça. Dès le début, j'ai été à la fois charmée, et déroutée par le livre de Stéphane Jougla. À tel point, que forte de ma conviction, face à la trame de l' histoire. Je n'ai même pas remarqué que les prénoms, des premières pages, n'étais pas ceux qu'annonçait le synopsis.
D'ailleurs, si l'on réfléchit bien, plus que les personnages, les vrais héros de ce roman, ce sont la maison, et le jardinet.
Lorsque Amélie et Pierre, ont visité la maison, le chaos qui y régnait m'a bien évidemment interloqué, je m'attendais à une révélation tout autre que celle que l'auteur nous révélera au fil de l'histoire.
Car s'il n'y avait qu'un mot à retenir de ce cours roman, c'est bien celui de Déroutant. De part sa forme, de par son style, et de par le fait que l'on s'attache, à Martin, alors que ce dernier, est ce que l'on appel un anti-héros.
À la suite de l'accident qui coûta la vie à Gabrielle, Martin, sombre dans le déni. Il refuse la mort de la femme qu'il aimait. Alors, il s'acharne à la faire revivre. D'abord avec des gestes simples, sans vraiment de conséquence. Il garde ses habitudes, allant jusqu'à parfumer les draps, de son parfum, comme si elle dormait toujours à ses côtés, lorsqu'ils les changent tous les vendredis, comme le faisait Gabrielle.
Comme nombre de lectrices, les livres de Gabrielle, n'étaient pas fixes, sagement rangés dans la bibliothèque, ils avaient leur propre vie. Elle les dispatchait un peu partout, dans la maison, les faisant évoluer au rythme de ses lectures.
Martin, va s'employer, à reproduire, cette habitude. Ce qu'il ignorait, c'est que les livres, finiraient par le hanter et l’accaparer. Lorsqu'il s'apercevra que Gabrielle, a souligné des mots, des phrases, il se plongera dedans, intensément, pour partager encore un peu, de celle qu'il aime.
On dit que l'on passe par 5 phases, d’accomplissement, lors d'un deuil : le choc, ou déni, la colère, le marchandage, la dépression, l'acceptation. Hors ici, on a l'impression que Martin, n'évolue pas, car chaque étape, le plonge encore plus dans sa folie.
C'est un très beau texte que nous offre, Stéphane Jougla. Parfois dérangeant, très souvent poétique. Sa plume m'a souvent fait penser à celle de Katarina Bivald, d'ailleurs avec toutes les références littéraires, qu'il comporte, il a ce point en commun avec mon coup de cœur de 2015, "La bibliothèque des cœurs cabossés". Pourtant, Martin, ne m'aura pas touché assez, pour que "Gabrielle ou le jardin retrouvé" en soit un, mais c'est comme même une très belle découverte. Même si je ne cautionne pas, les choix du héros.
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