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Critiques de Stéphanie Dupays (137)
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Comme elle l'imagine

Brillante le premier roman de Stéphanie Dupays fut l'un de mes coups de cœur en 2018.



J'avais hâte de la retrouver ! L'auteure aborde un autre thème très actuel

et pertinent dans notre société d'aujourd'hui :



L'amour sur les réseaux sociaux...



Intriguée par ce sujet attrayant et piquant, j'ai commencé ma lecture avec un vif intérêt.





Le lecteur va suivre le parcours amoureux de Laura, professeure de français qui en discutant sur Facebook, rencontre Vincent.



De leurs échanges épanouissants et riches, Laura se laisse rapidement gagner par ce jeu de séduction et devient très vite dépendante de Vincent, vérifiant s'il est connecté, s'il a répondu à son dernier message, s'il a pensé à elle...



Laura n'a t-elle pas enfin rencontré son "âme sœur" ?! Ils se comprennent tellement bien tous les deux.



Laura n'a plus qu'une envie, le rencontrer et passer du virtuel à la rencontre physique.



Vivre leur amour au grand jour, se toucher, s'aimer....



Je laisse évidement le lecteur découvrir la suite de cette histoire d'amour si contemporaine, si moderne dans la manière de rencontrer de nos jours, un homme ou une femme.



L'auteure nous raconte brillamment ce nouveau procédé de rencontre, de séduction que l'on peut accéder via les réseaux sociaux.



Ces rencontres sont-elles éphémères ou sincères ?!



Belle surprise ou déception ?



Réalité ou illusion ?



Piège ou aubaine ?





Stéphanie Dupays analyse parfaitement bien ce sujet, avec finesse et intelligence, les rapports amoureux dans une société connectée jour et nuit.



L'amour et le bonheur se trouvent-ils derrière nos écrans ?



Comme elle l’imagine est un roman réussi, réaliste et parfaitement dans l'air du temps.



L'écriture est fluide, agréable et l'intrigue très bien construite.



Une belle lecture.


Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Comme elle l'imagine

"Laure souffrait d'une déformation professionnelle : elle voyait le réel à travers les livres. Ou plus exactement, elle n'en souffrait pas. Elle avait besoin des mots des autres pour décoder les êtres et les choses ; interposer la littérature entre elle et le monde la protégeait. Elle n'aurait su dire de quoi."



Comment parler d’un livre qui parle de votre intériorité mieux que votre psy, que vous-même ? Comment parler d’un livre qu’on ne voulait pourtant pas lire (jaquette aguicheuse et hors propos, qui ne cible pas le bon public) ? Comment parler d’un livre qui évoque un phénomène social actuel (le ghosting = relancer l'autre suffisamment pour ne pas qu'il se désintéresse mais pas assez pour que la relation avance...) avec un recul d’historien ?

L’auteure nous conte l’histoire de Laure qui aime Vincent via Facebook grâce à ce qu’il lui livre de sa personnalité par le biais de ses commentaires sur des photos, des conversations à bâtons rompus sur le cinéma rohmérien, quand il daigne lui répondre en message privé avant de disparaître pendant plusieurs jours sans un mot… et sans jamais lui proposer qu’ils se rencontrent.

"On ne fixait plus le téléphone dans l’espoir de le faire sonner, on n’ouvrait plus fébrilement sa boîte aux lettres. La technologie avait instauré une nouvelle temporalité. L’attente ne se mesurait plus en quelques jours et en semaines mais en secondes ou minutes : dès l’envoi du message, l’amoureux plongeait dans l’incertitude."

A ce jeu du chat et de la souris, c’est avec Laure qu’on attend, qu’on souffre, qu’on s’interroge et qu’on devient à moitié dingue quand le point vert en ligne est allumé mais que l’autre ne répond pas…

Moins à l’aise derrière son écran que le nez dans les romans de Flaubert qu’elle décrypte pour ses étudiants, Laure apprend à ses dépens les arcanes d'un monde nouveau, où les codes et et les valeurs d'antan n'ont plus cours. Un roman brillant et bouleversant.
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Comme elle l'imagine

J'ai découvert Stéphanie Dupays avec Brillante, son « brillant » premier roman sur le monde de l'entreprise si superbement dépeint au travers De Claire son héroïne. J'avais été conquis tant par l'écriture que par la justesse des propos. J'avais donc hâte de la retrouver.



Son deuxième roman, Comme elle l'imagine, transforme non seulement l'essai mais surtout confirme l'immense talent de l'auteur.



« C'était exactement ça, la parole sans le corps, sans le visage, sans la présence, c'était trop peu. Laure soulignait chaque phrase, trouvant l'écho à la frustration ressentie dans la communication électronique, et si Proust déplorait le peu qu'il y avait dans les lettres, qu'aurait-il pensé des mails et des SMS ! le message numérique redoublait l'absence car au moins, dans la lettre, l'écriture manuscrite, le choix d'un papier, le tracé délivraient quand même un peu du génie propre au scripteur. L'écran ne laissait rien transparaître du souffle qui guidait la plume, de ses hésitations, de ses soubresauts »



Le pari est audacieux : parler des réseaux sociaux (à la mode en ce moment) mais au travers de la littérature (la vraie, la classique, la belle…). Quand on connait la sublime écriture de Stéphanie, son côté érudit et méticuleux, on se régale à l'avance et on est quasi certain de ne pas être déçu par cette étude assurément très documentée.



En deux mots quelle est l'intrigue ? On suit dans ce court roman qui se lit très vite, quasiment d'une traite même si j'avoue que j'ai retardé au maximum mon avancée pour mieux profiter, les aventures de Laure. Cette dernière, professeur de littérature spécialiste de Flaubert, tombe « amoureuse » de Vincent sur Facebook. Un « like » sur une photo, une réponse à son statut, un message puis deux puis une véritable « correspondance » sur Messenger rendent la jeune femme littéralement accro à Vincent.



« Comme le vent entretient la flamme vacillante, es messages de Vincent perpétuaient son désir. Chaque jour qui passait effaçait un peu plus de la mémoire de Laure ses yeux, la forme de sa bouche, de son nez, de ses sourcils sa voix, ses mains. Elle devait se concentrer très fort pour redonner un visage à Vincent. »



Pourtant rien ne justifie vraiment cet emballement. Elle ne l'a jamais vu, elle ne connait pas le son de sa voix, il ne personnifie quasiment jamais leur idylle naissante, il ne lui avoue jamais ses sentiments… Laure en devient obsédée : attendre son message, guetter ses présences, enquêter sur chaque relation féminine un peu trop présente sur sa page, en rêver la nuit… Cela en devient maladif…



S'ils finissent par se voir, tout n'est pas si rose… et cette relation tend à devenir plus novice que bienfaitrice finalement. Comment évoluera-t-elle » ? Laure réagira-t-elle. ? je vous laisse découvrir.



« Il écrit Biz avec un seul z, tu crois que c'est mort ? Laure leur lança un regard amical : quels que soit l'âge ou la classe sociale, l'état amoureux transformait n'importe quelle femme en linguiste méticuleuse et le moindre message en énoncé à interpréter. »



Cet ouvrage est addictif et captivant quel que soit le degré d'implication de son lecteur. Car son sujet, les réseaux sociaux, parlent à tous. On peut donc aisément se reconnaitre et s'identifier à Laure, voire à Vincent (même si j'avoue que j'ai eu du mal avec lui). On a souvent le sourire aux lèvres face aux réactions de Laure accentuées par l'humour et/ou l'ironie de la plume de l'auteur. A l'heure de l'instantané où tout est éphémère, où la vitesse est la première des attentes, où la réflexion est remplacée par les bandeaux des chaines d'informations, quel bonheur de lire de si belles phrases, de si belles thèses.



L'écriture est une nouvelle fois remarquable et à souligner. Belle, subtile, fine, percutante, littéraire, elle offre une analyse parfaite de notre société contemporaine. le style est riche et très fluide, les paragraphes se dégustent et les chapitres se succèdent sans s'en apercevoir. C'est un pur bonheur.



« Laure souffrait d'une déformation professionnelle : elle voyait le réel à travers les livres. Ou plus exactement, elle n'en souffrait pas. Elle avait besoin des mots des autres pour décoder les êtres et les choses ; interposer la littérature entre elle et le monde la protégeait. »



Les nombreuses références littéraires (Proust, Flaubert…) et culturelles (Rohmer) aussi justes qu'adéquates étayent très intelligemment le regard posé par Stéphanie Dupays sur notre société amoureuse. Et notamment les faux semblants, l'illusion dans laquelle aujourd'hui on peut s'enfermer, s'emprisonner. Tout est si facile avec le virtuel que l'on se laisse facilement griser. Chaque mot est interprétable et on lui donne le sens que l'on souhaite… Cette possible et omniprésente communication, si elle semble fournir une présence, rompre la solitude des timides, est finalement comme le livre le prouve une fausse promesse. Caché derrière un écran, on n'a en effet point besoin de s'engager, on peut « jouer » et faire souffrir l'autre. Prendre du recul est indispensable.



L'amour 2.0 aurait pu être un sous-titre de Comme elle imagine tout comme Proust à l'heure de Facebook. Un duo inattendu, mais une vraie et grande réussite.



« Il ne faut pas laisser la beauté aux détenteurs de la culture légitime »



Vous l'avez compris, une nouvelle fois, c'est un vrai et gros coup de coeur. Ce roman est marquant, ce roman est captivant, ce roman est intelligent, ce roman est à mettre entre toutes les mains !



Puis discutez-en dans la vraie vie, #IRL (In real life comme on dit sur les réseaux de nos jours) et non par messenger ou sms ou whats'app ou je ne sais quoi. Rien ne vaut le contact et la chaleur humaine, le vrai, le sincère. Voir et non imaginer, ressentir et non rêver, vivre et non idéaliser.



Merci Stéphanie !



5/5 COUP DE COeUR
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Comme elle l'imagine

En 2016, j’avais lu – et beaucoup aimé – son premier roman "Brillante". Je viens de terminer le deuxième "Comme elle l’imagine" et j’ai adoré. Décidément Stéphanie Dupays a un talent fou pour analyser la vie quotidienne, qu’il s’agisse du monde du travail et de ses travers, ou du sentiment amoureux à l’heure d’Internet.



Laure rencontre Vincent sur Facebook et, à coup de messages publics, puis privés et de SMS, en tombe amoureuse. Elle a l’impression de tout connaître de ses goûts, ses manies, ses penchants mais… cela reste virtuel. Qu’en sera-t-il s’ils se rencontrent réellement ?



Dans une langue simple et fluide, un vocabulaire adéquat, minutieusement choisi, l’auteure décortique une histoire d’amour à l’heure des réseaux sociaux. Elle dissèque chaque émoi de Laure dans l’attente d’un message de Vincent, d’un like, de la petite lumière verte synonyme de connexion, mais aussi de ses déceptions, il est connecté mais ne répond pas, il s’est déconnecté… Toute une vie attachée à un clic. Mais tout autant que l’observation du sentiment et de ses évolutions, j’y ai trouvé une étude décapante de ces fameux réseaux. Elle nous met – et, si c’est déroutant c’est également très pédagogique – face à nos propres dérives en la matière. "Au printemps précédent, Laure s’était inscrite sur Facebook… L’alibi culturel, c’était le prétexte qu’elle avançait pour justifier les heures qu’elle passait désormais à naviguer de page en page." Après tout, n’est-ce pas ma propre excuse ? Laure se crée un portrait de Vincent au gré de ses posts :"Il ne montrait aucune photo de vacances, aucune photo de repas ou de sortie entre amis. Contrairement à beaucoup d’utilisateurs Facebook, il ne photographiait pas tout ce qu’il mangeait, ce que Laure apprécia." Virtualité, quand tu nous tiens !



Et comme mon plaisir de lire se niche aussi parfois dans les détails, la surprise fut belle d’y retrouver quelques vers de mon poète contemporain préféré, René-Guy Cadou, dédiés à son aimée Hélène. J’ai aussi souri de la description parfaite de Palavas-les-Flots, plus communément appelée Palavas par les locaux : "La ville ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait imaginé. Pour elle, Palavas c’était la mer bleu franc d’où se détachaient des voiliers blancs, les vagues mourantes se perdant sur le sable dans un tourbillon d’écume, comme dans le tableau de Gustave Courbet…Ce fut un bord de mer bétonné, des boutiques saturées de souvenirs made in China, des restaurants aux devantures criardes que découvrit Laure."



Un roman captivant par sa simplicité d’écriture, sa facilité de lecture, l’intelligence et la pertinence de ses analyses, la richesse des références littéraires et musicales et à titre plus personnel le recul qu’il m’a permis de prendre vis-à-vis de Facebook et de ses leurres.


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Comme elle l'imagine

Passionnément amoureuse de Vincent, Laure vit dans l’impatience de le retrouver. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde… ses pensée sont pleines de lui, son corps vibre, son cœur palpite, ses yeux scrutent l’écran. Souvent, elle attend. Un temps qui dure toujours trop longtemps. Et puis apparaît le point vert, signalant sa présence. À l’autre bout des lignes entrelacées.



Cet homme, elle ne l’a donc jamais vu en vrai. In the real life. Il l’a charmée par ses mots, la tournure de ses phrases, sa drôlerie, ses références littéraires et cinématographiques, ses réparties… à travers des commentaires laissés ici et là sous un post une photo, des dialogues régulièrement interrompus et repris plus tard, des messages privés, des sms endiablés… Tous ses mots accumulés comme autant de perles de bijoux, elle les a lus et relus, envisagés et interprétés, embellis peut-être.



Laure a quarante ans, elle est professeure de lettres à la Sorbonne, spécialiste de Gustave Flaubert. Considérer le langage, le déchiffrer, l’explorer, est son métier. Se documenter, enquêter, synthétiser, aussi. Ainsi, le profil de Vincent est passé au crible. Ce qu’il peine à confier, elle le découvre. Du moins, elle essaie. Mais le virtuel n’est-il pas le lieu idéal de la mystification ?



Elle aime, alors elle ne voit que ce qu’elle veut voir. Par romantisme, sûrement. Elle erre dans l’entrelacs de tous les signes qui s’offrent à elle. Les fait défiler, en accroche un au passage, le dissèque, émet des hypothèses. La jalousie s’immisce, infailliblement. Le fantasme aussi.



De son imagination, Vincent devient un personnage. Elle crée les vides, les blancs, les implicites, que l’homme derrière son écran ne lui livre pas spontanément. Elle invente, sans s’en rendre compte. Perdue quelque part entre le réel et le virtuel.



Et lui semble jouer avec elle, ses sentiments, sa solitude, son désir. Quelquefois lucide, elle est souvent rêveuse. Toujours seule, elle a besoin d’aimer et de se sentir aimée. Et Vincent semble partager tellement de choses avec elle. Leur profil est si proche.



Après cinq mois d’échanges, ils se rencontreront. Ce passage au réel sera-t-il un enchantement, une désillusion, un bonheur, une erreur?



Ce roman est un délice d’élégance et de pertinence. Le discours amoureux aujourd’hui est-il déformé sous le prisme de l’ère numérique? Existe-t-il de nouveaux codes, des manières différentes de séduire et d’être séduit? Stéphanie Dupays nous transporte avec elle dans une spirale de questionnement sur l’amour son éblouissement ses hésitations ses craintes ses oscillations, sur le désir l’attente la poétisation.



Absolument brillant.
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Comme elle l'imagine

Sublime roman d'amour

Ecrit tout en finesse, ce roman se lit d’une traite tellement on s’attache à son héroïne, Laure qui tombe amoureuse d’un homme qu’elle a à peine rencontré. Avec cette trame banale Stéphanie Dupays réussit à faire un roman unique, par la subtilité avec laquelle elle donne à voir les tourments de l’âme amoureuse, par la force de son écriture élégante et juste. Si vous ouvrez ce roman vous ne le lâcherez plus et longtemps après la lecture résonnera encore. Il amène à s’interroger sur la réalité du sentiment amoureux : quelle est la part du fantasme, aime -t-on vraiment une personne ou l’idée d’être amoureux, qu’est-ce qui fait la vérité d’une relation ? J'ai eu envie de souligner toutes les phrases tellement l'analyse est fine et l'écriture belle.
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Comme elle l'imagine

Laure a presque 40 ans. Bien ancrée dans la vie, maître de conférence à la fac, posée et discrète, elle est de cette génération partagée entre l’univers de la réalité et celui de la virtualité.  Elle n’a pas grandi avec les réseaux sociaux, mais s’est adaptée. Elle surfe sur le net, visite, espionne, poste et discute, comme tant d’autres, le vrai, le faux, cachée derrière l’écran.



Les photos de vacances côtoient les images des plats de restaurants, perdues entre les clichés des soirées, les selfies et les citations en tout genre.  On se croise et on échange.  On s’apprivoise. On se connait sans jamais vraiment se connaitre, juste l’indispensable, et encore enjolivé. Importance du paraître - Narcisse … Narcisse, quand tu nous tiens !! - course aux Like pour exister, se rassurer, besoin irrépressible et addictif.



Alors, qu’en est-il de l’amour ?



Stéphanie Dupays l’imagine. L’amour virtuel qui s’invite dans la réalité, les choses omises, les messages choisis, l’illusion de savoir mais de ne rien connaitre. Le fantasme. L’idée d’affinités faussée par le filtre de l’écran. L’attente. La chute.



Le récit interroge sur la quête actuelle du bonheur, sur le désir et ses espoirs, sur l’importance de l’image et la réalité, sur les artifices et le mensonge et aborde en filigrane la complexité et les effets pervers des réseaux lorsque le réel s’avère différent ou lorsque l’on ne distingue plus le vrai du faux, totalement berné par les apparences affichées.



Dans ce nouvel univers, l’auteure décortique habilement le lien amoureux et nous mène pas à pas vers l’inévitable conclusion.



Un roman intéressant qui se lit facilement et offre un très agréable moment.



Remarque : Ce livre fait écho avec le film « Celle que vous croyez » (2019) de Safy Nebbou avec Juliette Binoche tiré du livre de Camille Laurens que je viens de voir au cinéma – un très beau film.




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Comme elle l'imagine

L’amour 2.0, les sirènes de la virtualité, le pouvoir des mots, Laure, notre héroïne les vit en plein. Spécialiste de Flaubert, prof-plus-plus, brillante universitaire parisienne tout juste quadra aux goûts délicats et au physique sans problème, elle incarne le cliché de la femme française selon les canons d’une époque désuète mais si charmante, celle de Sautet et Rohmer, des robes légères soulignant les tailles fines et des écharpes de soie. Sur Facebook, elle « rencontre » Vincent et s’emballe, selon un mode qu’un oeil extérieur ne comprend jamais vraiment tout à fait mais qui n’en existe pas moins bel et bien. « Comme elle l’imagine » de Véronique Sanson en dresse un état des lieux quasi parfait, d’ailleurs : « Comme je l’imagine il sourit d’un rien

Comme je l’imagine il pense bien

Comme je l’imagine il pourrait même

Etre celui qui sera l’homme que j’aime »

Bien sûr ils ne se sont jamais rencontrés, évidemment leur « connexion » est forte et éveille en eux (en elle surtout, pour ce qu’on en voit) des sensations endormies, et la frustration devient sa meilleure amie.

Mais le roman bifurque alors dans une autre direction… Après « Brillante » où elle décortiquait le monde du travail, Stéphanie Dupays plonge dans la relation amoureuse et nous en propose une analyse plutôt pointue, où domine malgré tout une forme de désenchantement (et une élégance certaine). À grand renfort de citations (toutes pertinentes), elle parvient à construire une histoire comportant un réel suspens qui nous tient bien serré dans ses filets. (J’ai souri à l’accent rémois : « il prononçait oui presque « ui » ».)

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Comme elle l'imagine

Laure est professeur de littérature, spécialiste de Flaubert. C'est via les réseaux sociaux qu'elle a rencontré Vincent. Ils ont des goûts communs, les vieux films noir et blanc et la littérature.



Laure a hâte en rentrant de scruter son téléphone. Il faut qu'elle voie si Vincent est disponible, c'est addictif, viscéral. Elle décortique sa page FB, la moindre photo, le moindre like pour essayer de décoder, de connaître Vincent. Elle interprète le moindre signe.



Laure se sent bien dans leurs échanges, elle pense être amoureuse mais la relation n'est que virtuelle, ils ne se sont jamais rencontrés réellement. Est-ce possible de tomber amoureux et d'aimer sans se voir?



Aujourd'hui, via les réseaux sociaux, comment décoder si c'est de l'amour ou non?



Les codes changent, on est dans l'immédiateté, on voit si l'autre est connecté, on attend sa réponse illico alors qu'au 19ème les amoureux s'écrivaient, on attendait une semaine avant de s'inquiéter, et aujourd'hui si la réponse ne vient pas dans la minute , Laure s'imagine plein de choses.



Et le jeu de la séduction dans tout cela ! Dans un message on ne voit pas le regard, l'attitude, la gestuelle de l'autre, on n'entend pas le son de sa voix qui permet de comprendre tant de choses, le monde virtuel pose questionnement, interprétation? On est bien loin de ce qui les unit, la littérature, les mots de leurs livres qui nourrissent leur relation. Une fuite, une crainte de la réalité ?



Ce n'est qu'au bout de cinq mois qu'une rencontre aura enfin lieu. Où les mènera-t-elle ?



Un joli roman de Stéphanie Dupays dont je découvre la jolie plume, fluide, riche en références littéraires car on parle du virtuel, de la recherche de l'amour, de la solitude engendrée par nos petits écrans mais on parle aussi énormément de littérature.



L'imaginaire de Laura, ses lectures , les infos glanées sur les écrans font qu'avec ses indices, ses espoirs et sa réalité elle le décrit "comme elle l'imagine" , un roman qui nous parle aussi des changements de notre société et de l'addiction aux réseaux sociaux.



Je vous le recommande chaleureusement.





Une autre façon de résumé ce livre en lisant les jolies phrases !



Ma note : 9/10


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Comme elle l'imagine

Quand la littérature s'empare des réseaux sociaux… Ces derniers temps, que de romans (tous très intéressants d'ailleurs), sur cette nouvelle forme de communication et ses codes. Voici un champ d'observation vraiment passionnant d'autant que ces réseaux sociaux modifient en profondeur les rapports entre les individus et j'irais même jusqu'à dire nos modes de vie.

Dans Celle que vous croyez  (récemment adapté au cinéma), Camille Laurens met en scène le personnage De Claire, une femme de 48 ans qui, pour surveiller son amant volage, se crée un faux profil Facebook, entre en contact avec l'ami de l'amant et finit par tomber amoureuse de lui, sans jamais l'avoir rencontré « en vrai ». Pas de souci, me direz-vous, ils n'ont qu'à se fixer un petit rendez-vous et tout sera résolu ! Oui mais Claire a menti en se présentant comme une belle brunette de 24 ans, célibataire et passionnée de photo… Vous voyez le problème…

Je repense aussi au roman de Philippe Annocque : Seule la nuit tombe dans ses bras dans lequel, via les réseaux sociaux et les messageries, un homme et une femme tombent amoureux l'un de l'autre et vont jusqu'à faire l'amour avec des mots (magnifique discours performatif!!!) sans jamais se rencontrer « in the real life. » Quel est le « statut » d'une telle liaison ? Peut-on même parler de « liaison » quand les mots remplacent les actes ?

Enfin, Fabrice Caro dans le discours, imagine un jeune homme qui, lors d'un repas de famille, tandis que la conversation roule sur les avantages du chauffage au sol, attend dans une anxiété sans nom un texto de son ex qu'il aime encore et à qui il vient d'envoyer un SMS qu'il juge stupide et qui le torture pendant tout le repas.

Il est clair que, visiblement, les nouveaux modes de communication ne nous rendent pas forcément heureux et semblent plutôt avoir l'art et la manière de nous ruiner l'existence…

Qu'en est-il dans le roman de Stéphanie Dupays ?

Laure, professeur de littérature à la Sorbonne et spécialiste de Flaubert, a rencontré Vincent sur Facebook. Elle aime discuter avec lui de livres et de films qu'elle apprécie et qui deviennent, d'une certaine façon, des prétextes pour connaître l'autre, le séduire même peut-être.

« Les livres, les films n'étaient pas seulement des livres et des films, ils constituaient un lien entre les êtres, le symbole et le prétexte d'un dialogue interrompu. »

Mais Vincent se montre très vite plus distant, il se connecte puis s'absente, revient, écrit deux trois phrases laconiques et repart. Joue-t-il avec elle ? Est-il sincère ? On s'interroge.

Si, en tant que linguiste, Laure décode parfaitement les signes de la langue littéraire (c'est son métier), elle reste à la porte des usages de la sphère Internet  : constater que Vincent ne lui répond pas alors qu'il est encore en ligne (point vert), qu'il n'a pas liké son post alors qu'il a aimé celui des autres (pouce jaune) la déroute complètement. Si Laure a conscience que « l'état amoureux transform(e) n'importe quelle femme en linguiste méticuleuse et le moindre message en énoncé à interpréter », là, elle patauge lamentablement, s'interroge sur le sens d'un SMS ou d'un émoticône, perd pied dans un monde qui lui est étranger.

De même, elle est très touchante lorsque, dépitée de constater que sa photo de profil n'est pas assez flatteuse, elle va tout faire pour modifier son image. J'ai trouvé très intéressante dans ce texte la façon dont Laure demeure dans l'incapacité de déchiffrer des codes qui lui échappent totalement, elle qui, dans la vraie vie, est une spécialiste de la question !

En plus, elle a beau avoir lu Proust qui analyse dans le détail le fonctionnement de la jalousie, elle est incapable de se protéger de ce sentiment qui l'envahit totalement : « Swann serait devenu fou sur Messenger. Lui qui interprétait le moindre signe, qui trouvait dans chaque geste ou chaque mot de quoi nourrir sa jalousie, aurait trouvé un réservoir inépuisable de souffrance ». Bien vu, effectivement !

Je trouve que Laure est un personnage très rohmérien dans sa façon de se laisser envahir par le sentiment amoureux et de se débattre avec un langage qui lui échappe, d'analyser le moindre terme, le moindre signe de ponctuation, de tout surinterpréter. Un seul mot et voilà Laure se laissant aller au plus grand fantasme : « « Peut-être », le mot laissait le champ libre à l'espoir et projetait sur Laure le souffle de Vincent, la caresse de ses mains, le pulpeux de sa bouche... » Waouh, quel souffle romanesque !

Et le plus terrible, c'est que Laure a conscience qu'elle tombe amoureuse d'un homme qu'elle n'a jamais vu, qu'elle ne connaît pas, dont elle n'a qu'une image tronquée qui n'a peut-être (certainement) rien à voir avec la réalité. Pour autant, elle n'y peut rien. « ...la seule chose qu'elle connaissait de cet homme était un amas de signes qui, comme tous les signes, s'interprétaient selon un contexte, dont elle ignorait presque tout. Comme elle ignorait tout de la façon de vivre de Vincent, de son rapport aux gens, sans même parler d'un éventuel accord de leurs peaux. Laure voulait être amoureuse, ressentir à nouveau cet état d'apesanteur, croquer la part romanesque de l'existence. Et Vincent était l'image exacte de son désir. »

Que cherche Laure ? Un homme virtuel qui, du fait de sa virtualité, serait un homme parfait ? Ne risque-t-elle pas d'être déçue par une construction idéalisée d'un être qui, au fond, n'existerait pas ?

En tout cas, très vite le smartphone devient une obsession, un objet chronophage, « un instrument de torture. » Laure se sent piégée par ses recherches sur la toile autour de Vincent qu'elle tente sans cesse de déchiffrer : « Laure échafaudait les hypothèses, inventait des scènes de rupture, construisait des scénarios. » D'une certaine façon, Laure devient romancière, créant des personnages qui n'existent pas et des histoires tirées de son imagination.

Mais où va la conduire sa folie ?

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup beaucoup aimé ce texte : le personnage de Laure m'a beaucoup touchée ; l'observation et l'analyse des jeux amoureux à l'heure de Facebook et les questionnements autour des nouveaux rapports humains qu'engendre l'usage des réseaux sociaux m'ont passionnée ; je me suis régalée aussi des références littéraires (oh Flaubert, Proust, René Guy Cadou...) et cinématographiques (oh Rohmer). J'ai trouvé toutes les analyses autour de ces bouleversements de société très fines, très percutantes et l'humour, omniprésent, a fini de me combler.

Un vrai coup de coeur donc pour ce texte que je recommande très vivement !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Comme elle l'imagine

Après "Brillante", son premier roman, Stéphanie Dupays continue, dans "Comme l'imagine", avec intelligence, style, et profondeur, d’explorer comment les transformations du monde actuel bouleversent les rapports entre les êtres. Ce roman révèle comment la virtualité d’internet démultiplie le rôle de l'imaginaire dans la formation et l’évolution du désir amoureux. On ne devient plus amoureux d’une femme dont on a aperçu le dos lors d’un bal ou croiser le regard au théâtre. Mais on peut devenir amoureux d’une femme, ou ici d’un homme, parce que deux ou trois commentaires Facebook, qui arrivent au bon moment, semblent tout d’un coup suggérer une communauté d’âmes, mieux encore une promesse de bonheur partagé. Voila comment Laure tombe amoureuse de Vincent, dans cet espace semi-public, semi-privé de Facebook, entre soi et mise en scène de soi. Et voilà qu’une cristallisation implacable s’opère, dans laquelle le réel perd tout chance face à l’imaginaire « Face à son béguin virtuel, ces hommes n’avaient aucune chance car ils étaient réels alors que Vincent était une idée façonnée par Laure à l’image exacte de son désir. » Tout cela est si puissant que la moindre déception, lors de la première rencontre réelle, devient par nature impossible « Laure avait tant désiré ce moment qu’elle ne pouvait pas être déçue. » Mais la comédie des masques, fut-elle parée des attraits du partage littéraire, finit toujours par se heurter au besoin de l’autre, comme présence attentive, comme générosité rassurante, comme devant habiter son intimité et pas seulement peupler son imaginaire. Il faut à un moment accepter de poser son armure, fut-elle virtuelle, et de sortir de soi pour aller vers l’autre. Dans notre age digital, cela veut dire réapprendre à vivre en présence de l’autre, accepter l’inconfort des sentiments, l’intimité troublante des corps. C’est toute la force du style de Stéphanie Dupays que de nous faire sentir, comprendre, penser, comment dans l’ordre amoureux, le monde virtuel rapproche soudainement mais aussi éloigne brutalement, et comment, in fine, aimer suppose d’accepter qu’on ne peut être proche tout en se tenant à distance. Un roman essentiel pour saisir les tourments de notre époque, et peut être pour trouver les clés pour s’en émanciper.
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Comme elle l'imagine

L'amour, ce grand mystère. Quelle est la part du fantasme et celle de la réalité dans le désir que l'on projette sur l'autre tant convoité ? Comment notre environnement intellectuel et artistique a-t-il façonné notre image de l'amour ? Ces questions n'étaient déjà pas simples à l'ère du papier, se sont complexifiées avec l'audio-visuel et l'avènement des images... alors, que dire du temps présent, à l'ère du digital, des réseaux sociaux et de la représentation permanente ?



Stéphanie Dupays s'empare de ces questions avec l'acuité d'une observatrice attentive de la comédie sociale à l'heure des réseaux, et le recul d'une amoureuse de la littérature habituée à lire entre les lignes. Rien d'anodin en effet à ce que Laure, son héroïne soit professeure de littérature à la Sorbonne, et spécialiste de Flaubert. Le sentiment amoureux, en littérature, c'est un peu son truc, elle le décortique dans les textes à longueur de journées, tentant d'en faire partager les subtilités à ses étudiants. Alors, lorsqu'elle entame une relation virtuelle avec Vincent, forcément, chaque mot compte. Posts. Commentaires de posts. Messages privés. Ceux qu'ils échangent. Ceux que leurs contacts laissent à leur tour. La façon dont tout ce petit monde interagit. Laure est amoureuse, rêve de rencontrer enfin Vincent. Mais qui a-t-elle envie de rencontrer ? L'homme qu'elle imagine autour des indices qu'il sème à son intention ? L'image qu'il projette et celle qu'elle fantasme sont-elles conformes à la réalité ?



J'avoue que l'observation de nos comportements sur la toile est terriblement juste et fait prendre conscience des déviances que les écrans induisent dans notre jeu social. Ou plutôt de la façon dont ils les accentuent, voire les pervertissent. Parce que l'attente, le rêve, le fantasme, tous les ingrédients de la mécanique du jeu amoureux n'ont pas attendu Facebook ou Instagram pour déclencher les tempêtes sous les crânes, à tout âge. Ce qui a changé, c'est l'instantanéité. Comme le téléphone a bousculé les relations épistolaires, la messagerie instantanée et son petit point vert ont décuplé la tachycardie inhérente au doute instillé par l'attente. Le jeu amoureux est désormais "multimedia" comme l'a d'ailleurs montré récemment avec beaucoup d'humour Philippe Annocque dans Seule la nuit tombe dans ses bras (Quidam / août 2018), avec la perversion que cela induit, cette capacité à espionner l'autre au moyen de ses actions en ligne.



Mais ce qui explose à la lecture de ce roman, c'est l'illusion dans laquelle un individu peut s'enfermer. L'illusion de relations, amicales ou amoureuses. Illusion car leur virtualité fausse toute notion d'engagement, toute implication. Le parcours de Laure qui "souffrait d'une déformation professionnelle : elle voyait le réel à travers les livres" est en ce sens révélateur. Sa vision du réel ne passe plus seulement par les livres, mais désormais par l'écran de son ordinateur ou de son téléphone. Consciente que chaque individu se définit aussi par ses goûts littéraires ou artistiques, les musiques qu'il écoute, quelle crédibilité alors accorder à ce que chacun dévoile de soi sur les réseaux ? Sincérité ou mise en scène ? Là encore, le jeu de rôle éventuel ou la mystification ne sont pas des phénomènes nouveaux dans le jeu amoureux. Ce sont les outils qui ont changé et la façon dont ils vous jettent en pâture à un public dont vous vous seriez bien passé. Des outils qui vous attrapent sur la base d'une fausse promesse : briser votre solitude.



Stéphanie Dupays mène finement sa barque, avec un recul constant qui permet de décortiquer la mécanique des sentiments dans l'esprit de Laure. On est dans la raison, plus que dans l'émotion. Là où Camille Laurens montrait la dérive psychotique d'une femme engluée dans ses jeux de rôles et de séduction par écrans interposés (Celle que vous croyez - Gallimard - janvier 2016 et récemment superbement adapté au cinéma avec Juliette Binoche dans le rôle de Claire), Stéphanie Dupays dote Laure d'une solidité psychologique à toute épreuve. Tout en laissant affleurer le danger qui pointe à la moindre perte d'équilibre...



Disons qu'en refermant le livre, on a juste envie d'organiser une bonne soirée entre amis, IRL comme on dit sur les réseaux, et de se moquer un peu plus des drôles de demandes de mise en relation que l'on reçoit parfois. CQFD.
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Réussir, ça ne s’improvise pas. Claire l’a bien compris et a mis toutes les chances de son côté : diplômée de l’Ecole, en couple avec un parisien trader, cadre supérieure chez Nutribel, toute sa vie tourne autour de sa réussite. Jusqu’au jour où elle ne réussit plus, où elle se retrouve placardisée, abandonnée par sa hiérarchie, payée à ne rien faire. Plus d’accomplissement par le travail, plus rien à dire à ses amis obsédés par la réussite, c’est la disgrâce, et elle ne sait pas comment faire face, comme exister sans sa réussite professionnelle.



Bas les masques, regardons la vérité en face. Claire est une jeune cadre dynamique comme il en existe tant, ces personnes omnibulées par leur carrière et leur statut social, portée sur un piédestal par le monde de l’entreprise pour leur propension à sacrifier leur vie et leur santé à leur travail. Stéphanie Dupays dresse un portrait sans pitié de cette fausse méritocratie contemporaine basée sur le déni de soi et le conformisme aux codes pré-établis d’un monde corporatiste tout puissant. Plus encore, elle nous révèle habilement la main mise de l’entreprise sur nos vies, depuis notre vocabulaire repris des principes de gestion de projet au slogans marketing qui peuplent notre quotidien. Tout n’est qu’image, tout n’est que commerce, tout est faux et calculé.



A travers une sorte de conte contemporain caricatural, Stéphanie Dupays nous sert une vraie réflexion sur notre mode de vie, nous montrant, à travers le personnage de Juliette, qu’il est possible de choisir une vie différente, sans s’asservir aux principes du capitalisme. Claire a vingt-cinq ans, tout comme moi, et elle est déjà incapable de sortir de l’engrenage dans lequel elle a mis le doigt. Ce livre serait-il une invitation à faire le point sur mes propres choix de vie ? J’ai pris la liberté de le croire, et j’en suis sortie grandie.
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Mon delirium:

Ce court roman est un parfait reflet du monde de l'entreprise actuel. Dans une génération qui ne laisse pas de place à l'erreur, comment trouver sa place quand on est plus au summum? On prend presque l’héroïne en pitié, à mesure qu'on se sent proche de sa souffrance. Alors même si sa vie pourrait ressembler à une pub de rêve, l'auteure nous remet vite en place. Car rien n'est éternel dans la vie, pas même la gloire. Et ce n'est qu'au moment ou on en prend conscience que la vraie vie peut commencer.
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Une jeune cadre brillante et responsable d'une campagne

dans un important groupe se voit être progressivement évincée pour finir "placardisée". Cette situation est incompréhensible pour cette femme à qui tout réussit et

provoque chez elle une dépression avec des conséquences

sur sa vie privée très réussie .Mais c'est une battante.
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Claire Vermont a réussi : de brillantes études, un fiancé beau & riche, un bel appartement parisien, une carrière prometteuse au sein de Nutribel, le culte de la performance...

Lorsqu'elle remplace au pied levé sa chef qui a du mal à concilier vie professionnelle surinvestie et vie personnelle de jeune maman, Corinne Verdier, une autre femme aux initiales qui font CV, dans une réunion "importante", celle-ci la prend en grippe. Peu à peu, Claire est placardisée, sans comprendre les ressorts insidieux du harcèlement moral. Claire s'enfonce, se replie. Mais lorsqu'elle pourrait presque devenir sympathique derrière le craquèlement de son personnage de façade, Claire est aussi irrécupérable, et s'apprête à replonger dans la même histoire dans une autre entreprise (elle "rebondit").

L'auteur n'est pas tendre avec ses personnages, et dresse un portrait caustique de la vie en grande entreprise, raillant allègrement la langue et les sentiments contaminés par la novlangue du markerting.
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Il fallait absolument que je lise ce roman qui m’intéressait vivement par son thème abordé :

La « placardisation » au travail !

Un sujet qui est rarement abordé il me semble, dans les livres.

Et pourtant…QUI ne connait pas une personne qui est au bord du Burn Out dans son travail, ou harcelée par un « petit chef » ?!

Ne sommes-nous pas dans une société où l’on nous demande toujours plus, d’être toujours plus performants, bref un sujet tellement actuel ! Je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce premier roman très réussi et percutant !

L’auteure raconte l’engrenage que va vivre son personnage Claire, trentenaire, diplômée d'une grande école, occupant un beau poste jusqu’à un jour, sa supérieure hiérarchique décide de l’écarter, de l’isoler et de la placardiser ! Son monde s’effondre et tout le reste avec ! Sa confiance, ses illusions, ses espoirs s’étiolent petit à petit avec une répercussion sur sa vie personnelle. Déni, honte, perte de confiance engendrent des crises d’angoisse et de panique, de malaises, de perte de poids, les symptômes insidieux s’installent petit à petit…Le traumatisme est bien présent et attaque sa tête et son corps.

C’est une fiction que nous raconte l’auteure, mais cela existe réellement et il n’est pas simple de l’accepter, de la contrer et de se relever d’une expérience aussi violente moralement et physiquement. C’est pourquoi le roman de Stéphanie Dupays est un excellent roman qui nous démontre l’engrenage et les répercussions lorsque cela arrive où tout bascule ….d’une façon sournoise, cruelle et violente.

Un texte vibrant que je vous conseille de lire si le sujet vous « parle » et vous touche comme moi.



Je vous conseille vivement l’excellent roman de Delphine de Vigan Les heures souterraines qui aborde le même sujet.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Brillante

Brillante... Le titre s’applique autant à l’héroïne, une jeune femme intelligente et douée à qui tout réussit, qu’à sa vie parisienne clinquante au sein d’un microcosme privilégié et formaté, voire même qu’à l’histoire dans son entier, qui raconte (brillamment) les petites mesquineries et les grandes souffrances d’un certain monde du travail...



Ce livre me parle d’autant plus que je me reconnais un peu en Claire. Comme elle, j’ai fréquenté « L’Ecole » alors que je venais de province et ne connaissais pas les codes de la bourgeoisie parisienne. Comme elle, j’ai été fière d’avoir un bon job et d’être débordée. Comme elle, j’ai eu des difficultés (pas les mêmes) et me suis sentie complexée face à mes anciens camarades qui tous réussissaient (ou le cachaient).



La description de ce monde fait d’apparences, où toute faiblesse se doit d'être dissimulée, m’a semblé juste. De même pour la cruauté et la concurrence impitoyable qui règnent parfois en entreprise. Ou encore pour la dégringolade de Claire qui perd toute son identité en même temps que les missions clés de son job.



Pour autant, la fin m’a laissée sur ma faim. Elle est certes plausible mais un peu trop pessimiste à mon goût. Car même la jeunesse dorée peut gagner en humanité et en personnalité au fur et à mesure qu’elle grandit et mûrit... non ?
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Simple à lire. Je n'ai pas spécialement accroché - j'ai survolé cette histoire sans y entrer. La fin m'a laissé pantoise.
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Brillante

Roman sur la placardisation dans une grande entreprise. L'histoire est sans surprise et sans réel brio. J'ai été déçu par ce livre car le thème m'intéressait a priori.
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