Citations de Stephen Graham Jones (52)
C'est le genre de pensées erronées qu'ont les gens qui passent trop de temps seuls. Ils déballent d'immenses conneries sidérales de leurs papiers de chewing-gum, ils les mâchonnent, ils en font une bulle, qui les emporte dans un endroit encore plus débile.
Il avait plongé droit vers la source du bruit, sans se soucier des obstacles. Parce que son neveu... Parce que le son provenait de la chambre de son neveu.
Jamais de toute sa stupide vie Darren n'avait suivi le moindre cours de géométrie, mais il savait déterminer la distance la plus courte entre deux points. Il savait où j'étais.
Quand le monde entier vous fait mal, vous le mordez, non?
Ils se contenteraient sans doute de hausser les épaules, de marmonner qu'on avait l'air louche, non? Une sorte de pressentiment, le besoin de nous garder à l'œil, devant la camera, dans un miroir. Ne pas nous laisser accéder aux cabines d'essayage sans proposer de compter nos articles. Prétendre que les toilettes sont hors service. Vérifier nos sacs, scruter la forme de nos poches.
Son exemple au début, d'où elle a tiré le titre, c'était qu'on ne ralentit pas un slasher en le blessant à la jambe, mais on le rend en fait plus rapide, et encore plus effrayant parce qu'il boite. Ensuite, avec d'autres exemples, elle développait son argument central, à savoir que plus vous êtes proches de la fille finale, plus vos chances de survivre diminuent.
Et, si Jade a raison et qu'une fille finale est enfin arrivée à Proofrock, alors ça veut dire qu'un cycle de slasher essaie de commencer, et que bientôt la vie ne vaudra plus grand-chose par ici.
Si jamais Darren avait déboulé dans la chambre et m'avait trouvé sur mon lit, la bouche et les mains ensanglantées, au-dessus d'un lapin éventré, il aurait simplement approuvé. Mais un livre... A chaque fois qu'il me surprenait à lire, il me demandait toujours ce qu'un bouquin pouvait m'apprendre que lui ne savait déjà.
Pour protéger ton petit, tu donnes des grands coups de sabots. C'est ce que ta mère a fait pour toi, là-haut dans les montagnes, lors de ton premier hiver. Son sabot noir qui jaillissait et venait frapper ces bouches grimaçantes était si rapide, si pur, insaisissable ; il laissait dans son sillage un arc parfait de gouttelettes rouges. Mais les sabots ne suffisent pas toujours. S'il le faut, tu peux l'ordre et déchirer avec tes dents. Et tu peux courir plus lentement que tu en es capable. Si rien de tout cela ne fonctionne, si les balles sont trop épaisses, tes oreilles trop pleines de bruit, ton nez trop plein de sang, s'ils ont déjà pris ton petit, tu peux encore faire une dernière chose.
Tu te caches au milieu du troupeau. Tu attends. Tu n'oublies jamais.
La terre réclame ce que vous laissez derrière vous.
Après tant d'années, elle comprend enfin Laurie Strode : vous tressaillez, vous tombez, vous criez, et vous pleurez. Jamais parce que vous le voulez, parce que vous le décidez, mais parce que c'est atrocement flippant.
- Tu as dit que cet endroit était hanté...
- Par les fantômes de ceux que tout le monde voulait être, avant qu'ils meurent à l'intérieur.
Quand le monde entier vous fait mal, vous le mordez, non ?
Passant de pièce en pièce, elle visite tout le rez-de-chaussée, puis a le choix entre monter à l'étage comme font toujours les idiotes dans les films d'horreur, d'après Sidney, ou descendre au sous-sol, à la cave, puisqu'elle veut croire que ce ne sera que ça : une cave. Et surtout, s'il vous plaît, pas la cave de Evil Dead où Ash est aspergé de sang, parce qu'il y a des limites à ce qu'elle peut supporter.
Jade ne sait pas si cette fille fait vraiment couler l'eau, ou si l'eau, animée par le désir d'embrasser ces mains, coule toute seule.
Voilà comment fonctionnent les histoires de loups-garous.
Jamais aucune preuve. Juste une histoire qui change sans cesse, comme si, recroquevillée sur elle-même, elle se rongeait l’estomac pour en extraire le poison.
Si on pleure en écrivant, peut-être que quelqu’un pleurera en lisant.
Quand le monde entier vous fait mal, vous le mordez, non
Si " Greyson Brust" est un nom trop stylé qui vaut bien Harry Warden, alors " Letha Mondragon" est au moins aussi intouchable que Laurie Strode, que Sidney Prescott, qui s'habillent toutes deux de manière conventionnelle, et ni l'une ni l'autre ne décolorerait ses cheveux avec de l'eau oxygénée dans le lavabo d'un hôpital pour les teindre ensuite en bleu électrique.
Non, Jade ne sera jamais une fille finale, elle le sait, et depuis des années.
Les filles finales ne viennent pas au lycée avec des chaussures de combat délacées. Les filles finales ne s'ouvrent pas les veines au vu et au su de tout le monde. Les filles finales sont toutes, bien sûr, vierges.
Quand on n’a aucun avenir, c’est toujours le présent qui compte.
C’est pas parce qu’il est indien qu’il peut se transformer en fumée.