Citations de Susan Fletcher (430)
Mais l'ombre ne fait que passer. Avant que l'ombre vienne, il y a de la lumière, et après c'est derechef la lumière, car l'ombre pourrait-elle exister autrement ? Si la lumière n'existait pas ?
Quand nous avons échangé un baiser, c'était comme si je le connaissais d'avance, comme si ce baiser non attendait depuis toujours.
Je crois donc aux serments du coeur. C'est ceux qui doivent guider notre vie, car avec un coeur muselé quelle vie vaut d'être vécue ? Aucune, à mon idée.
Il me manque tellement, c'est pareil à de l'eau, ça vient par vagues. Elle se ruent sur moi et j'en suis trempée.
La manière de mourir peut nous faire peur. Nous pouvons craindre la douleur, et je la crains, tellement fort... Mais le mot "mort", c'est comme "ailleurs", il parle d'un autre endroit, l'endroit où sont les autres. {...}. Une vie laisse toujours des traces. Des enfants, des récits, des paroles sorties de la bouche e cette personne. Les noms qu'elle a donnés à des endroits. Les empreintes quelle a laissées dans la terre, les marques sur une écorce. Les gens qu'elle a aimés, et à qui elle l'a dit.
Une fois, je l'ai entendue qui disait "l'amour...". C'est tout. Elle n'a rien dit de plus. Pourtant, à sa manière de le dire - lente, avec un lourd clignement de ses yeux bordés de rouge -, elle semblait regretter qu'il l'ait trouvée, et délaissée.
La voix du coeur est la voix de la vérité. C'est plus facile de ne pas l'entendre, parce qu'elle donne quelquefois un avis qui nous contrarie, et risquer de perdre ce que nous avons est bien dur. Mais quelle vie menus-nous si nous refusons d'écouter notre coeur ? Une vie qui n'est pas vraie. Et la personne qui la vit n'est pas vraiment nous.
Il y a des gens qui parlent du destin. Moi, je n'utilise pas ce mot. Je pense que nous avons des choix à faire. je pense que c'est nous qui traçons le chemin de notre vie et qu'il ne faut pas mettre tous nos espoirs dans les songes et les étoiles. Peut-être pourtant que les songes et les étoiles peuvent nous guider. et la voix du coeur est forte. Toujours. L'écouter, voilà mon conseil.
De nos jours, qui prend le temps de soigner son âme ? Peu de gens à mon idée. {...}. Je pense que peut-être, avec la vie qu'on mène, à gagner son pain, se laver, se chauffer, livrer ses petites batailles quotidiennes, on oublie son âme. On ne s'en occupe pas, comme si elle avait moins d'importance que tout ça. Et elle n'en a pas moins, je crois.
Les choses nous viennent comme des présents. Oui. Des présents s'offrent à nous et il ne faut pas les négliger, parce qu'à travers eux le monde nous dit : voilà, c'est bien...
Et voilà ce que je dis : quelles créatures nous sommes ! Quels pouvoirs sont en nous, en nous tous ! Comme nous savons d'avance les choses, si nous voulons bien passer un peu de temps à nous écouter nous-mêmes... Quel amour profond nous pouvons ressentir !
Oui, le coeur a ses cicatrices. Il a ses fentes, alors je me demandais si ça faisait des sifflements quand le vent soufflait fort. Je me demandais si l'eau coulait de moi, les jours pluvieux. Un coeur troué.
Oui, le coeur a ses cicatrices. Il a ses sentent, alors je me demandais si ça faisait des sifflements quand le vent soufflait fort. Je me demandais si l'eau coulait de moi, les jours pluvieux. Un coeur troué.
Quand sa femme jouait des chansons d’amour au piano, il l’accompagnait. Quand elle n’avait plus de savon, il lui en glissait un tout neuf sous son oreiller pour lui faire une surprise. L'important, ce sont ces petits riens, me disait-elle, les yeux tout illuminés, lorsque je fus plus grande. Tu vois, Evie, les beaux gestes, c’est très gentil, mais l’amour, c’est aux petits riens qu’on les reconnaît.
J’aime bien me dire qu’octobre n’est pas loin. C’est mon mois préféré, avec son air vif et les premières gelées blanches, les confitures de baies de sorbier, la fête des pommes, et le fait qu’à nouveau tout le monde porte des écharpes et des gants, et que les magasins commencent à jouer des airs de Noël.
Billy n'est plus là pour parler avec lui, mais lui aussi savait sur l'amour tout ce qu'il y a à savoir. Quand j'avais huit ans, je ne m'en rendais pas compte. Je n'en avais pas la moindre idée. Mais si j'avais ouvert les yeux un peu plus grand, j'aurais noté chez lui tous les signes d'un cœur qui a souffert : la solitude, le silence, une léthargie allant de pair avec le besoin de protéger tout ce qui lui faisait penser à elle.
Mon grand-père m'avait dit un jour, après son veuvage, qu'il n'y avait plus de joie. Le bonheur revient, m'avait-il dit, on retrouve le rire, on apprécie les bonnes choses que le monde vous offre et on sourit de nouveau. Mais la vraie joie a disparu. On a un sentiment de manque permanent.
Il n'était pas fou. Pas du tout. Bien sûr, les gens préfèrent dire qu'il l'était - ça embellit l'histoire. Le présenter comme une créature sauvage complètement ravagée satisfait ce qu'il a d'obscur en nous. Mais, en réalité, Billy était un homme tranquille, pensif, fatiguée, qui avait appris tout seul tout ce qu'il savait, dont la famille avait disparu, qui refusait de s'intéresser à ce que les gens de Cae Tresaint pouvaient bien penser de lui. Il était beaucoup plus intelligent que la plupart d'entre eux, cela c'est certain.
On raconte des histoires de moutons qui ont sauté à la queue leu leu d'une falaise et sont allés s'écraser en bas. Je le crois volontiers. Plus on met de cerveaux ensemble, moins il y a de gens qui réfléchissent.
Voilà une chose dont il est sûr : c’est difficile de garder un secret, ici. Quand il se passe quelque chose, l’île le sent. Si un chat tue un oiseau dans la matinée, des plumes auront volé dans chaque maison à la nuit tombée