Susin Nielsen

Cela peut paraître fou, mais je comprenais pour la première fois que techniquement parlant, j'étais un SDF. Astrid et moi avions un Combi, mais pas de maison. Cela ne m'avait pas dérangé jusque là parce que je n'avais jamais pensé que cela durerait.
Mais depuis la veille, je n'étais plus sûr de rien…

C’est l’histoire d’un enfant qui se nomme Félix Knutsson qui vit avec sa mère, Astrid, et sa gerbille, Horatio. Ils habitent dans un Combi Volkswagen qu'ils ont emprunté, ils sont pauvres car Astrid n’a pas trouvé de travail mais Félix ne veut surtout pas que cela se sache. Il décide de jouer à un jeu télévisé “Qui, Que, Quoi, Quand?” pour sortir de leur situation.

J’ai aimé ce livre car il est drôle : le personnage a souvent des expressions comiques (“ Ma mère dit que j’emmagasine les infos comme un écureuil les noisettes”). C’est aussi une histoire passionnante et captivante. Il y a du suspense. On se dit que ça pourrait arriver à n’importe qui.

Marwan

Vous connaissez ce sentiment de comprendre à quel point quelque chose vous a manqué au moment où vous le retrouvez? C'était l'effet que cela me faisait d'avoir à nouveau un ami. Imaginez que vous avez vu flou pendant longtemps, et que quelqu'un vous donne une paire de lunettes; alors vous regardez le monde autour de vous et vous dites: "Waouh! C'est donc ça, tout ce que j'ai raté!"
p.53

Voici ce qui s’est passé : maman est arrivée à la maison peu après dix-huit heures avec un DVD et un sac de nourriture thaïe de chez Saswadee, comme tous les vendredis soir. Rosie a étalé une couverture devant la télévision, et j’ai disposé le repas dessus tandis que maman prenait dans le frigo une bière fraîche pour elle et du lait pour ma sœur et moi. Ensuite, elle a mis le film dans le lecteur, nous nous sommes toutes installées sur la couverture et nous avons commencé à manger.
C’était notre habitude immuable, toutes les semaines, et j’adorais ça. Car voyez-vous, le vendredi soir est la Soirée officielle des Femmes Gustafson. C’est LE soir de la semaine où maman est toujours libre pour rester avec Rosie et moi. Pas de rencards, pas d’invités, pas même Phoebe, Karen ou Amanda. Rien que nous trois.

J'ai entrouvert la porte à l'optimisme.

« Vous êtes optimiste.Vous vivez dans l’idée fausse que tout ira comme vous voulez »

Soit ils étaient idiots, soit c'étaient des optimistes. Probablement les deux.

Même si j’ai déjà vu cette scène quelques fois, l’anxiété m’a bloqué la gorge comme une balle de caoutchouc dure.

Il a pris la boîte de kleenex que je garde près de mon lit et il s’est mouché en faisant un bruit de bernache du Canada.

J’ai fixé son visage un peu plus longtemps que nécessaire. Ses traits étaient légèrement de travers. Je l’aurais presque trouvé beau si on avait déplacé son nez un millimètre par ici et ses yeux, un millimètre par là. Il ressemblait plutôt à un tableau de Picasso, avant que Picasso se lance dans l’art abstrait à cent pour cent.

Teddy:
"Je ne suis pas un cordon-bleu, mais je suis imbattable pour le brunch"

"Et bon dieu de bois, est-ce que tu essaies au moins de caser ces foutues bestioles ?"

"Elle existe chaque fois que je respire. À chaque instant je la pleure, mais je n'ai pas besoin de parler d'elle tout le temps, bon sang !"

"J'ai marché à fond de train dans la ru, et j'avais déjà longé deux pâtés de maisons quand je me suis rendu compte que non seulement j'avais oublié mon sifflet antivol, mais en plus je venais de traverser deux fois sans regarder ."

Je haïssais les dimanches, et j'étais à peu près sûre que mes parents les détestaient aussi. Trop de temps à passer dans nos têtes. Trop de temps à passer ensemble.

Être solitaire, c'est tout à fait différent du sentiment de solitude absolue qu'on peut éprouver au milieu de la nuit.

Mais il s'est accroché à moi, et je me suis accroché à lui. Ensemble, nous avons réussi à ne pas tomber.

"L'optimisme m' avait discrètement approchée par derrière pour me mordre les fesses"...

Elle s'est tournée pour partir. Puis s'est retournée et m'a attrapé par-derrière, comme si elle voulait me faire la manoeuvre de Heimlich. Après son départ seulement, j'ai compris que c'était sa version d'un câlin réconfortant.

En mettant bout à bout les petites choses que j'ai entendues et les divers indices que j'ai rassemblés, je me dis que maman devait être très différente quand papa était encore en vie. Mais je ne l'ai connue que "PDP" - Post-décès de papa. C'est la seule version d'elle qui me soit familière, et c'est une version que j'aime beaucoup.

Au moment du départ, Sandy m'a serré dans ses bras et je me suis retrouvé le nez entre ses seins. C'était la conclusion parfaite pour une journée parfaite, même si elle s'est contentée de rire quand je lui ai demandé son numéro de téléphone.

Ce n'est jamais acceptable de tourmenter quelqu'un de plus petit, de plus faible ou de plus vulnérable que soi. Si jamais cela t'arrive, à toi ou à quelqu'un d'autre, il ne faut jamais se taire.

Une fois le ballon de foot rangé, Cosmo a allumé une cigarette.
- Tu prends un grand soin de ta bagnole, mais tu remplis ton corps de poison, ai-je dit en l'observant.
- C'est ma seule drogue en ce moment, c'est déjà pas si mal.
- Pourquoi tu as commencé à te droguer?
Il a haussé les épaules.
- J'étais un peu largué. Je ne savais pas quoi faire de ma vie et je ne me drogue pas pour autant.